Définition
Définition
Généralités
On considère qu'il est normal de commencer des investigations (rechercher une cause à la stérilité), quand un couple désirant un enfant, n'a pas déclenché de grossesse après avoir eu des rapports sexuels (sans contraception) durant deux à trois ans. Lorsque la femme approche les 35 ans, une seule année d'essais infructueux est demandée.
Ces rapports doivent être complets, et suffisamment fréquents, c'est-à-dire au minimum, deux à trois fois par semaine (une fois tous les 2 jours). Des relations sexuelles plus fréquentes n'augmentent pas la probabilité de grossesse.
Classification
On distingue :
- L'infécondité primaire qui concerne les femmes n'ayant jamais eu de gestation (le terme de gestation désigne le fait de porter un, ou plusieurs enfants).
- L'infécondité secondaire qui concerne les femmes ayant déjà eu une grossesse, indépendamment de la durée de celle-ci (qu'elle soit parvenue à terme ou pas).
Examen médical
Examen physique
L'examen clinique de la femme est complet. Il comprend :
- L'examen de l'appareil génital par le toucher vaginal.
- L'examen des seins avec éventuellement la mise en évidence d'une galactorrhée (écoulement de lait par le mamelon), ou d'un autre écoulement.
- La vérification de la glaire cervicale (située au niveau du col de l'utérus) dont la nature est importante.
- L'ouverture du col.
La nature de la glaire cervicale et l'ouverture du col sont cotées de 1 à 3. Il s'agit du score d'Insler.
L'interrogatoire précise (liste non exhaustive) :
- L'ancienneté de l'infécondité du couple.
- La fréquence des rapports sexuels (coïts).
- La contraception utilisée.
- L'atmosphère conjugale.
- Les problèmes professionnels, ou relationnels.
- Les antécédents gynécologiques : puberté, caractéristiques des cycles, infections génitales.
- Les antécédents obstétricaux :
- Fausse couche.
- Accouchement difficile.
- Interruption volontaire de grossesse (IVG).
- Grossesse extra-utérine.
- Interventions chirurgicales sur le bassin, ou l'abdomen.
Labo
Les dosages hormonaux suivants sont effectués :
- Dosage de la FSH et de la LH.
- Dosage de l'estradiol et des androgènes au deuxième jour du cycle.
- Dosage de la progestérone et de la prolactine au 22ème jour.
Une sérologie, c'est-à-dire la recherche d'anticorps orientée contre une infection par un virus, est demandée. Cette sérologie concerne :
- Le virus de l'immunodéficience humaine (SIDA).
- Le virus de l'hépatite.
- Le virus de la toxoplasmose.
- Le virus de la rubéole.
Examen complémentaire
- La courbe de température (méno-thermique) correspond à la prise de la température tous les matins. Elle est susceptible d'orienter vers un problème d'ovulation à type d'anovulation (absence d'ovulation), ou de dysovulation (difficultés à ovuler). Des troubles des règles peuvent éventuellement orienter vers un problème d'ovulation.
- La glaire cervicale doit être suffisamment abondante, limpide, adhésive. Elle doit être de nature filante avant l'ovulation, entre le 9ème et le 13ème jour du cycle le plus souvent.
- Le test postcoïtal de Hühner est la recherche de spermatozoïdes dans la glaire du col de l'utérus, 24 heures après un rapport sexuel.
- Une hystérosalpingographie est souvent prescrite. Cet examen permet d'analyser l'anatomie de l'appareil génital interne, et plus précisément de l'utérus, et de détecter les anomalies constitutionnelles, ou acquises. Elle est susceptible de révéler :
- Une sténose (rétrécissement).
- La présence de polypes.
- Des malformations de la cavité de l'utérus.
- Des anomalies des trompes de Fallope (obturation, hydrosalpinx).
- Des anomalies du péritoine, dont les plus fréquentes sont des adhérences.
- La cœlioscopie (visualisation de l'intérieur de l'abdomen après pénétration d'un appareil optique), et l'hystéroscopie (visualisation directe de l'intérieur de l'utérus) permettent d'évaluer la qualité de l'endomètre (couche de cellules tapissant l'intérieur de l'utérus).
Cause
Cause
Les causes retenues susceptibles d'expliquer une infécondité féminine sont (liste non exhaustive) :
- Une anomalie des ovaires.
- Une anomalie des hormones.
- Une anomalie de la glaire cervicale (à type d'insuffisance oestrogénique, de destruction des glandes cervicales, de conséquence d'électrocoagulation).
- Une malformation de l'utérus de nature congénitale, prise de distilbène par la mère entraînant :
- Un utérus hypoplasique.
- De sténose de l'isthme.
- De synéchies de l'utérus.
- De polypes.
- D'endométrite.
- D'hyperplasie.
- Une infection du col de l'utérus (endocervicite).
- Une malformation de l'endomètre (couche de cellules tapissant l'intérieur de l'utérus).
- Une atteinte des trompes de Fallope empêchant une fécondation ou une nidation.
Les principales causes sont :
- Les séquelles d'une infection.
- Les séquelles d'une intervention chirurgicale :
- Appendicite.
- Chirurgie gynécologique suite à la présence d'endométrioses, de diverticules, ou d'aplasie.
- Une cause ovarienne explique environ 20 % des stérilités féminines. Le plus souvent, il s'agit d'une anovulation (absence d'ovulation), que l'on suspecte à la suite d'anomalies des règles, et que l'on met en évidence grâce à la courbe méno-thermique, ou aux dosages hormonaux. Il peut s'agir également d'une destruction d'une partie de l'ovaire, due à :
- Une endométriose.
- Une tumeur de l'ovaire (kystes).
- Une intervention chirurgicale.
- Un syndrome des ovaires polykystiques.
- Un syndrome de Turner.
- Un dysfonctionnement des ovaires.
- Une ménopause précoce.
- Des malformations du vagin à type de :
- Syndrome de Rokitansky-Kuster-Hauser.
- De malformations vaginales.
- De présence de cloisons vaginales.
- Une dyspareunie : il s'agit de douleurs au moment du coït (rapport sexuel) chez la femme, sans qu’il existe une contracture de la vulve. Cette douleur peut être permanente ou intermittente.
- Un vaginisme : contraction douloureuse des muscles du vagin empêchant le coït normal.
- Des perturbations hormonales concernant la glande thyroïde, ou les glandes surrénales.
- Un dysfonctionnement (mauvais fonctionnement) de l'hypothalamus, ou de l'hypophyse, ou des deux à la fois peut, plus rarement, expliquer une infécondité féminine.
- Il est possible de retrouver une hyperprolactinémie (excès de sécrétion d'hormones prolactine).
- La prise de neuroleptiques.
- Une tumeur de la glande hypophyse, ou un syndrome de Sheehan (nécrose de l'hypophyse survenant après accouchement).
- Une anorexie mentale.
- Une aménorrhée psychogène.
Traitement
Traitement
Le traitement de la stérilité féminine dépend de sa cause :
- Le traitement médicamenteux est indiqué lors des stérilités dues à :
- Des troubles de l'ovulation.
- Une anomalie de la glaire cervicale.
- Ce traitement est essentiellement hormonal.
- Le traitement chirurgical est indiqué lors des stérilités dues à :
- Un dysfonctionnement des trompes de Fallope.
- Des synéchies (adhérences).
- Certaines malformations de l'utérus.
- Un fibrome de l'utérus.
Termes et Articles associés
Voir également
- Accolement des tissus
- Gestation
- Hormones androgènes
- Appareil génital féminin
- Coelioscopie
- Contraceptif
- Cycle menstruel
- Dyspareunie
- Endomètre
- Endométriose
- Endométrite hémorragique
- Fécondité, fécondabilité
- Fibrome de l’utérus
- FSH
- IVG
- Grossesse extra-utérine
- Hypophyse
- Hypothalamus
- Kyste de l’ovaire
- Ménopause
- Métrite
- Oestradiol
- Ovaire
- Syndrome des Ovaires micropolykystiques
- Polype
- Progestérone
- Facteurs inhibant la sécrétion de prolactine
- Prolactine
- Syndrome de Rokitansky-Kuster-Hauser
- Rubéole
- Salpingite
- Thermocoagulation
- Toxoplasmose
- Trompe de Fallope
- Glaire cervicale
- Utérus antéversé
- Utérus rétroversé
- Utérus
- Accouchement difficile
- Vaginisme
- Dysménorrhée
- Test de Huhner
- Hystérographie
- Hystéroscopie
- Cancer du corps de l’utérus