Toxoplasmose

Définition

Définition

La toxoplasmose (en anglais toxoplasmosis), est une maladie infectieuse provoquée par un protozoaire (parasite composé d'une seule cellule), : le Toxoplasma gondii, qui se rencontre habituellement dans l'intestin du chat, mais également chez d'autres animaux.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de la toxoplasmose sont différents selon qu'elle apparaît chez : 

  • Les sujets immunocompétents (ayant des capacités immunologiques normales pour se défendre) :
    • Présence de ganglions au niveau du cou (indolores, discrets). Ces ganglions peuvent être situés au niveau des clavicules, de l'aine ou dans le médiastin (zone située entre les deux poumons contenant le cœur).
    • Maux de tête.
    • Malaises.
    • Fatigue générale.
    • Hyperthermie (fièvre).
    • Douleurs musculaires.
    • Angine.
    • Douleurs abdominales.
    • Éruption dans quelques cas seulement.
    • Atteinte neurologique à type de méningite ou d'encéphalite (inflammation de l'encéphale, partie du système nerveux contenu dans le crâne).
    • Infection oculaire : on estime qu'environ 85 % des inflammations de la rétine sont dues à une infection par Toxoplasma gondii. Le plus souvent, les infections oculaires, surviennent après une toxoplasmose congénitale. Quand l'inflammation régresse, la vision s'améliore mais des poussées épisodiques de choriorétinite sont fréquentes et s'accompagnent quelquefois d'une destruction progressive de zone de la rétine à l'origine d'un glaucome (augmentation de la pression à l'intérieur du globe oculaire).
  • Les sujets immunodéprimés (individus présentant un déficit immunitaire) :
    • Ceci concerne essentiellement, les individus atteints du sida ou ceux recevant un traitement immunosuppresseur (destiné à diminuer les capacités de défense de l'organisme), comme c'est le cas par exemple lors d'une maladie maligne du sang. Ce sont essentiellement ces individus qui sont le plus exposés au risque de toxoplasmose sévère. On considère, chez les individus atteints du sida, que la toxoplasmose est le résultat d'une réactivation (réveil) d'une infection ancienne.
    • Quand le nombre de T.CD 4 + est inférieur à 100 par microlitre, une encéphalite survient. En effet, la toxoplasmose est la principale infection opportuniste (un micro-organisme opportuniste est un microbe normalement présent, chez un individu et qui devient pathogène quand les défenses immunitaires de cet individu s'affaiblissent). Environ 15 à 40 % des malades adultes, atteints du sida et ayant également une infection chronique par toxoplasma gondii développent une inflammation de l'encéphale (encéphalite).
    • Les symptômes présents sont les mêmes que précédemment décrits avec en plus une connotation neurologique. Il existe dans 75 % des cas :
      • Des troubles mentaux.
      • Des crises d'épilepsie.
      • Des maux de tête (céphalées).
      • Des lésions neurologiques à type de déficit moteur ou sensitifs.
      • Des paralysies des nerfs crâniens.
      • Des mouvements anormaux.
      • Des modifications du champ visuel.
      • Une aphasie (altération du langage).

 

Physiopathologie

La toxoplasmose ne se manifeste par aucun signe clinique : c'est une maladie tout à fait bénigne. La source principale de contamination de l'homme par Toxoplasma gondii n'est pas définie avec précision. La contamination se fait généralement par voie orale à la suite d'une ingestion d'oeufs : oocystes ( en anglais oocysts) de toxoplasmose, qui proviennent d'un sol contaminé, ou encore d'une viande insuffisamment cuite. Un chat arrive à excréter jusqu'à 100 millions de parasites par jour. Ces oocystes très résistants, contiennent une variété de spores (sporozoïtes) qui sont très infectieux, et peuvent rester vivants pendant de nombreuses années dans le sol. C'est la viande (mouton, porc, plus rarement le boeuf), et peu cuite ou mal congelée, qui est le plus souvent à l'origine de la contamination dans les pays développés. Plus rarement, l'infection peut être transmise par voie sanguine, ou après une transplantation.

Le problème est différent quand il s'agit d'une femme enceinte. En effet, si la transmission s'effectue au foetus, celui-ci risque d'être sévèrement touché, et même de mourir (toxoplasmose congénitale). Le taux de contamination pendant la grossesse est variable, mais les risques pour le foetus sont plus importants au début de la gestation (environ 5 % de risque de contamination du foetus lors du premier trimestre de la grossesse). La contamination pendant les deux derniers trimestres de la grossesse, entraîne des conséquences moins importantes. Quoi qu'il en soit, un enfant ayant contracté la toxoplasmose dans le ventre de sa mère devra être surveillé pendant longtemps.

Épidémiologie

Il semble que plus de 80% des Français soient immunisés dès l'âge de vingt ans.

 

Examen médical

Labo

Étant donné que la maladie n'entraîne aucun symptôme, des tests biologiques sont nécessaires pour savoir si une personne est contaminée ou pas. En ce qui concerne la toxoplasmose chez les sujets immunocompétents (quand le système immunitaire fonctionne normalement), les analyses demandées sont :

  • La vitesse de sédimentation.
  • La recherche de transaminases (enzymes) hépatiques (du foie).
  • Le dosage d'une variété de globules blancs (lymphocytes) qui montre une légère lymphocytose (augmentation des lymphocytes) mais le bilan biologique est généralement normal.
  • Le dye-test de Sabin et Feldman permettent de doser de manière satisfaisante la quantité des immunoglobulines G (variété d'anticorps). Les méthodes les plus couramment utilisées sont le double sandwich Elisa-IgM et l'immunocapture IgM (IgM-Isagra). Ces techniques spécifiques sont sensibles, et ne donnent pas de réactions faussement positives. Le double sandwich IgA-Elisa est plus sensible que l'IgM-Elisa, pour le diagnostic d'une infection congénitale chez le fœtus et le nouveau-né (Lloyd H. Kasper, infection à Toxoplasma toxoplasmose Harrison médecine interne édition 1998).
  • Chez un patient présentant des signes neurologiques (encéphalite), le prélèvement d'un échantillon de liquide céphalo-rachidien montre la présence d'ADN de Toxoplasma gondii en utilisant la technique d'amplification par PCR. Sinon le liquide céphalo-rachidien est normal au cours de l'infection chronique (se développant dans le temps). Quand il s'agit d'une analyse de sang effectuée lors de la visite prénuptiale, et qui informe la femme de son état immunitaire vis-à-vis de la toxoplasmose, s'il s'avère que la femme ne la pas contracté (examen sérologique négatif), il faudra alors refaire un contrôle si elle désire un bébé. Dans le cas contraire, c'est-à-dire si elle est immunisée contre cette maladie, elle ne risquera pas de la transmettre à son enfant, lors d'une future grossesse. En pratique, que se passe-t-il quand une femme est enceinte? Un test est effectué lors de la première visite prénatale.
  • S'il est positif, cela signifie que la femme a déjà été contaminée par la toxoplasmose. Il s'agit alors de savoir si la contamination est récente ou ancienne : un dosage de certains anticorps appelés IgM et IgG le permettra. Une contamination ancienne est le témoin d'une immunité acquise : la future maman est immunisée, elle ne risque pas d'être contaminée lors de sa grossesse et de transmettre la maladie à son bébé. A l'inverse, une infection récente est susceptible de menacer le fœtus : un traitement doit alors être entrepris.
  • S'il est négatif, cela signifie que la femme n'a jamais été contaminée par la toxoplasmose, et qu'elle peut l'être pendant sa grossesse et donc contaminer son bébé. Elle devra donc renouveler l'examen tous les mois pour surveiller l'éventuelle apparition de la maladie, et pouvoir débuter rapidement le traitement.

Traitement

Traitement

Les traitements de la toxoplasmose sont :

  • Chez la femme enceinte, si malgré toutes les précautions le test devient positif, il faut entreprendre un traitement avec de la Rovamycine et l'Adiazine, qui réduisent le risque de transmission au fœtus.
  • Les enfants atteints de toxoplasmose congénitale sont traités par la pyriméthamine sous forme de comprimés, et la sulfadiazine. Quelques équipes médicales ajoutent de la spiramycine et de la prednisolone (cortisone). Néanmoins ces thérapeutiques sont toxiques à long terme. Certains utilisent la dapsone (diaminodiphénylsulfone) comme traitement alternatif efficace à la sulfadiazine.
  • L'association triméthoprime sulfaméthoxazole, dapsone, pyriméthamine et acide folinique permet de prévenir l'encéphalite due à la toxoplasmose, chez les individus atteints du sida et dont les lymphocytes T. CD 4 + sont inférieurs à 100 par microlitre.

Évolution

Évolution

L'évolution de cette variété de toxoplasmose se fait généralement en quelques semaines vers une régression s'accompagnant néanmoins d'une persistance des ganglions hypertrophiés (adénopathie) qui peuvent rester présent durant plusieurs mois.

L'évolution de la toxoplasmose chez les sujets immunodéprimés, peut se fait quelquefois vers un décès, quand il n'existe pas de traitement adapté. C'est pour cette raison, qu'il est nécessaire de poser le diagnostic de toxoplasmose rapidement, chez ces personnes de façon à éviter une infection fulminante (rapide).

Complications

La toxoplasmose est parfois responsable d'un avortement spontané. Elle peut également provoquer chez le foetus des anomalies du cerveau, du foie et des yeux.

L'atteinte la plus fréquente est l'atteinte oculaire (Deleuze) qui se manifeste par une chorio-rétinite (inflammation de la choroïde et de la rétine), qui survient souvent à l'adolescence.

Prévention

La prévention de la toxoplasmose s'effectue par :

  • Nécessité d'adopter des mesures d'hygiène pour éviter d'être infesté par le toxoplasme (germe de la toxoplasmose), tout particulièrement pour les sujets atteints par le VIH.
  • S'abstenir de tout contact avec les chats et surtout leurs excréments.
  • Manger de la viande bien cuite, particulièrement le mouton et le porc.
  • Lavage soigneux des mains après le jardinage.
  • Lavage abondant des fruits et des légumes avant leur consommation.
  • Éviter les contacts avec des substances contaminées comme les litières de chat.
  • Congélation de la viande.
  • Recherche d'anticorps dans le sang transfusé à un sujet séronégatif immunodéprimé.

Termes et Articles associés