Poumons

Définition

Définition

Les poumons sont les organes de la respiration. Ils sont contenus dans le thorax, jouant un rôle fondamental dans la respiration en permettant les échanges gazeux.

Le poumon droit et le poumon gauche, dont un seul suffit à assurer une vie presque normale, fournissent l'oxygène à l'ensemble de l'organisme et permettent l'élimination du gaz carbonique contenu dans le sang.

                                                                                        

Généralités

Le poumon d'acier (en anglais iron lung) était un caisson de nature métallique, étanche où le patient était mis, afin de lui permettre de retrouver une fonction normale de son appareil respiratoire dont les muscles étaient paralysés.

Une pression entretenue artificiellement permettait la ventilation pulmonaire (respiration normale). Le poumon d'acier n'est plus utilisé actuellement.

Classification

Les affections pulmonaires appelées également pneumopathies sont nombreuses (liste non exhaustive) :

  •  La bronchite chronique est l'inflammation et la sécrétion exagérée au niveau des muqueuses des bronches (couche de cellules protégeant l'intérieur des bronches au contact de l'air).
  • L'asthme correspond à une forme particulière de dyspnée (difficulté à respirer), et plus particulièrement à expirer (rejeter l'air contenu dans les poumons). On constate une diminution du calibre des bronches entre autres.
  • L'oedème aigu du poumon est une affection pulmonaire se caractérisant par la présence dans les alvéoles des poumons, de liquide et plus précisément de transsudat séreux provenant des capillaires, c'est-à-dire des tout petits vaisseaux des poumons. Le transsudat étant un liquide de l'organisme contenant très peu de protéines.
  • La mucoviscidose est une maladie héréditaire, appelée également fibrose kystique du pancréas, ou maladie fibrokystique, se caractérisant par une viscosité (épaississement) anormale du mucus (liquide fabriqué par des glandes), sécrété au niveau des intestins, du pancréas, et des bronches. La dilatation des bronches se caractérise par une augmentation anormale et permanente du calibre des bronches.
  • L'emphysème pulmonaire correspond à une atteinte chronique des poumons (de survenue progressive), se caractérisant par une destruction des alvéoles pulmonaires, ce qui entraîne une distension des parois alvéolaires.
  • La tuberculose pulmonaire est une maladie infectieuse due au bacille de Koch.
  • L'aspergillose due à une variété de champignon, l'aspergillus susceptible de devenir pathogène, et de contaminer les poumons, particulièrement chez les sujets immunodéprimés. On parle alors d'infection opportuniste.
  • Le cancer des poumons est un des cancers les plus fréquents, dû à la fumée de tabac. Il s' agit entre autres, du carcinome bronchiolaire, du carcinome bronchogénique.
  • L'embolie pulmonaire correspond à la présence d'un caillot sanguin dans la circulation artérielle pulmonaire.
  • La fibrose pulmonaire caractérise la perte d'élasticité du parenchyme, qui est le tissu situé entre les alvéoles, le tissu de soutien.
  • La pneumoconiose est une affection chronique des poumons et des bronches, due à l'inhalation répétée de poussières minérales, métalliques, ou organiques.
  • L'alvéolite définit l'inflammation de l'alvéole pulmonaire, dont l'étiologie (l'origine) est très diverse.
  • Les corps étrangers des bronches.
  • Les lésions des plèvres pulmonaires (pleurésie, pneumothorax, symphyse pleurale, cancer).
  • Le poumon de fermier correspond à une pneumopathie (terme général s'employant pour désigner une maladie des poumons) d'origine immunologique, qui survient habituellement chez les cultivateurs manipulant des végétaux, et plus particulièrement le foin qui a moisi.
  • Le poumon en rayon de miel, est une inflammation des alvéoles pulmonaires suivie par l'envahissement successif de lymphocytes, de polynucléaires, de fibroblastes qui sont des variétés de globules blancs, à l'intérieur du parenchyme pulmonaire, c'est-à-dire du tissu compris entre les alvéoles pulmonaires constitué essentiellement par une variété de protéines : le tissu conjonctif.
  • Le poumon cardiaque correspond à une pathologie des plèvres pulmonaires et du poumon lui-même, secondaire à une atteinte cardiaque de la partie gauche du cœur : on parle de poumon de stase.
  • Le syndrome de détresse respiratoire aiguë de l'adulte désigne l'ensemble des symptômes se caractérisant par la survenue d'une détresse respiratoire, plus exactement inspiratoire (au moment de l'entrée de l'air dans les poumons). Ce syndrome s'explique par la présence, à la surface des canaux aériens, et des alvéoles pulmonaires, de membranes de consistance anormale : fibrinoïdes éosinophiliques entre autres.
  • Le poumon d'amiodarone correspond à une affection pulmonaire appelée pneumopathie interstitielle chronique. Ceci s'observe quelquefois au cours d'un traitement trop longtemps prolongé par un médicament : l'amiodarone, qui est un antiarythmique qui appartient à la classe 3 de Vaughan-Williams. Son effet bradycardisant (permettant de diminuer la fréquence du rythme cardiaque), et dépresseur (diminuant la tension artérielle), s'effectue sur la conduction de l'influx cardiaque (ordre d'origine nerveuse donné aux ventricules et aux oreillettes pour se contracter).
  • Le poumon de choc correspond à une insuffisance de fonctionnement de l'appareil respiratoire, le plus souvent d'origine infectieuse, et survenant de façon aiguë au cours, ou au détours d'un choc hypovolémique (diminution de la quantité de sang circulant). Cette pathologie se caractérise par la survenue d'une respiration particulièrement rapide, et une anxiété. Le patient est excessivement agité et présente une cyanose (coloration gris-bleue de la peau et des muqueuses) pour laquelle l'oxygénothérapie (apport d'oxygène) est inutile et non efficace. L'évolution du poumon de choc est péjorative, en effet son évolution se fait en quelques heures, ou en 2 à 3 jours, s'accompagnant d'une impossibilité pour les principaux organes de fonctionner normalement (état de choc). Il peut s'agir d'un oedème pulmonaire ou d'une insuffisance respiratoire progressive survenant plus tardivement. Cette pathologie s'explique par la survenue rapide d'une perte d'élasticité du tissu situé entre les alvéoles (tissu interstitiel), et des alvéoles elles-mêmes associées à des thromboses capillaires (survenue de petits caillots sanguins), avec apparition de membranes hyalines dans les alvéoles.
  • Le syndrome, ou la maladie des membranes hyalines désigne l'ensemble des symptômes se caractérisant par la survenue d'une détresse respiratoire plus exactement inspiratoire (au moment de l'entrée de l'air dans les poumons) du nouveau-né. Ce syndrome s'explique par la présence, à la surface des canaux aériens et des alvéoles pulmonaires, de membranes de consistance anormale : fibrinoïdes éosinophiliques.
  • La lévocardie (terme issu du latin laevus : gauche et du grec kardia : coeur, en anglais laevocardia) portant également le nom de sinistrocardie, correspond à un déplacement non physiologique (anormal) du cœur dans la moitié du thorax situé à gauche. On décrit la lévocardie acquise appelée également sinistroversion, au cours de laquelle le cœur est repoussé (refoulé) par une collection de liquide se constituant dans les plèvres pulmonaires (liquide pleural). Cette affection est également quelquefois due à la présence d'une tumeur qui siège à droite. Chez quelques patients, on constate un déplacement cardiaque qui fait suite à des adhérences pleurales, à une perte d'élasticité des plèvres, ou une atélectasie pulmonaire (le poumon s'écrase sur lui-même). La lévocardie d'origine congénitale correspond à un mauvais positionnement du cœur survenant rarement.
  • L'hypopneumatose (terme issu du grec hupo : sous les pneuma, atos : souffle) correspond à un affaissement plus ou moins complet des alvéoles pulmonaires sur elles-mêmes. Ceci aboutit à une hypotrophie (diminution de volume) du territoire pulmonaire correspondant à cet effondrement. Sa cause est une diminution du passage du flux aérien (débit de l'air) autrement dit une obstruction bronchique incomplète.
  • La dysplasie bronchopulmonaire de Northway, Rosan et Porter (en anglais bronchopulmonary dysplasia) correspond à une anomalie de croissance des tissus entrant dans la composition de l'appareil broncho-pulmonaire. Cette affection survient chez des prématurés qui ont été traités pour une détresse respiratoire. La thérapeutique qui a entraîné la dysplasie broncho-pulmonaire, est une ventilation à pression positive, intermittente. Elle est associée à une oxygénothérapie (apport d'oxygène) de façon intense. Rapidement, à la suite de ces soins, apparaissent les lésions des poumons et des bronches il s'agit d'une destruction des bronchioles, des muqueuses (couche de cellules recouvrant intérieur des bronches), d'œdème, d'emphysème, d'une atélectasie et d'une perte d'élasticité des tissus situés entre les alvéoles des bronches. Cette pathologie régresse néanmoins chez environ la moitié des enfants. Ceux-ci présentent tout de même des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) plus ou moins perturbées, et quelquefois un rachitisme. Pour les autres enfants on constate une évolution vers une infection broncho-pulmonaire, dans certains cas graves. Enfin le dernier groupe présente une insuffisance de fonctionnement de l'appareil respiratoire survenant sur un mode aigu (assez rapidement) ou un mauvais fonctionnement de la partie droite du cœur (insuffisance cardiaque droite).
  • Le poumon éosinophilique de Loffler, ou poumon évanescent (en anglais vanishing lung) appelé également poumon hyperclair unilatéral, hyperclarté pulmonaire unilatérale, correspond à un ensemble de symptômes se caractérisant par une augmentation de la transparence d'une zone plus ou moins étendue des plages pulmonaires et le plus souvent du lobe supérieur. Ceci n'est visible sur les clichés radiographies des poumons, s'accompagnant d'une diminution de la visibilité de la trame de ces organes. L' évolution du poumon éosinophilique se fait lentement (sur un grand nombre d'années) sans signe susceptible de dévoiler cette maladie (le patient est asymptomatique). Cette affection ne doit pas être confondue avec celles, présentant également à la radio des hyperclartés, secondaires à des kystes ou à un emphysème. Cette pathologie pulmonaire sans doute d'origine congénitale semble être secondaire à une diminution, ou à l'absence des branches de l'artère pulmonaire.
  • Le poumon radiothérapique est le nom donné aux lésions pulmonaires à l'origine d'une perte d'élasticité du tissu composant cet organe (fibrose), susceptible de se développer dans les poumons et faisant suite à un traitement par utilisation de rayons, surtout sous forme intensive au niveau du thorax. Il semble que le terme post-radiothérapique de Trial soit mieux adapté. Citons également :
    • La médiastinite.
    • Les nodules pulmonaires isolés.
    • L'abcès pulmonaire.
    • La dysplasie broncho-pulmonaire.
    • Le poumon des éleveurs d'oiseaux ou de pigeons.
    • Le syndrome de Janus et Macleod.
    • Le poumon polykystique
    • Le poumon tropical éosinophilique
    • Le kyste pulmonaire.

Anatomie

Il s'agit d'organes pairs et asymétriques.

  • Le poumon droit possède trois lobes.
  • Le poumon gauche deux lobes.

Les poumons sont enveloppés par des membranes de protection et de recouvrement : les plèvres pulmonaires encadrant le médiastin, l'ensemble repose sur la coupole diaphragmatique.

Le médiastin est la région située dans le thorax entre les poumons et contient notamment :

  • Le cœur.
  • Les gros vaisseaux (aorte, artère pulmonaire, veines caves).
  • La trachée.
  • Les plus grosses bronches.
  • La plus grande partie de l'œsophage.
  • Des ganglions lymphatiques.
  • Des vaisseaux.
  • Des nerfs.

Le thorax (terme issu du grec thôrax, akos : buste – en anglais thorax) est la partie supérieure du tronc qui est reliée au cou et aux membres supérieurs. Le diaphragme constitue la frontière entre le thorax et l'abdomen, le médiastin est situé au-dessus du diaphragme. Chez l'être vivant les poumons sont lisses, mous et spongieux (élastiques). Le volume de cet organe diminue d'environ un tiers, si l'on pratique une ouverture thoracique et pleurale (par incision des plèvres pulmonaires).

Symptômes

Symptômes

Les symptômes susceptibles de survenir lors d'une affection pulmonaire sont (liste non exhaustive) :

  • Une dyspnée (essoufflement).
  • Une déformation du thorax.
  • Une toux.
  • Une hémoptysie (rejet par la bouche de sang qui provient des voix inférieures).
  • Une cyanose (coloration gris bleue des muqueuses, et de la peau).

Physiologie

Les poumons sont reliés au cœur et à la trachée par des structures comprises dans les racines des poumons, autrement dit le pédicule pulmonaire qui comprend les éléments entrant et sortant du poumon au niveau du hile pulmonaire. Plus précisément, le hile pulmonaire, à l'instar du hile splénique (de la rate), ou du hile hépatique (du foie), est comparable à l'endroit du sol ou pénètrent les racines d'une plante.

Il s'agit :

  • Des bronches.
  • Des vaisseaux pulmonaires.
  • Des vaisseaux bronchiques.
  • Des vaisseaux lymphatiques (les lymphatiques broncho-pulmonaires).
  • Des nerfs.

Les deux plèvres entourant et protégeant le poumon, sont respectivement :

  • La plèvre viscérale accolée aux poumons.
  • La plèvre pariétale accolée au thorax, plus précisément à la face interne de celui-ci.

Le poumon est divisé en lobe pulmonaire par les scissures obliques et horizontales. 

  • Le poumon situé à droite est plus volumineux et plus lourd que le poumon gauche. Il est néanmoins plus court et plus large. En effet la coupole diaphragmatique droite est située plus haute, et le péricarde est décalé vers la gauche.
  • Le poumon gauche présente un creux correspondant à l'empreinte cardiaque.

On distingue plusieurs zones dans un poumon :

  • Le sommet appelé également apex, représente l'extrémité supérieure arrondie du poumon recouvert par la plèvre, et allant dépasser la première côte à la base du cou.
  • Trois faces :
    • La face costale.
    • La face médiastinale.
    • La face diaphragmatique.
  • Trois bords :
    • Le bord antérieur.
    • Le bord inférieur.
    • Le bord postérieur.

Le système circulatoire du poumon est constitué du tronc pulmonaire qui se divise en artère pulmonaire gauche et droite. Celles-ci font parvenir aux poumons le sang pauvre en oxygène. Puis les artères pulmonaires se divisent à l'intérieur du poumon en bronches lombaires, et en bronches segmentaires.

Le sang, une fois arrivé dans les capillaires où s'effectuent les échanges gazeux entre l'oxygène et le gaz carbonique, est recueilli par les veines pulmonaires qui ramènent le sang riche en oxygène vers l'oreillette gauche du cœur. De l'oreillette gauche, le sang passe dans le ventricule gauche, et sera éjecté vers l'extérieur du cœur en direction des organes qui nécessitent du sang oxygéné.

Les artères bronchiques acheminent le sang de la circulation générale vers les tissus constituant les poumons. Elles sortent de l'aorte et entrent dans les poumons au niveau du hile. Leur rôle est d'irriguer tous les tissus pulmonaires sauf les alvéoles qui sont irriguées par la circulation pulmonaire. Une quantité de sang veineux provenant de la circulation générale est drainée à l'extérieur des poumons (petites veines bronchiques ( mais la majeure partie du sang retourne vers le cœur par les veines pulmonaires.

Le système nerveux pulmonaire, est constitué de neurofibromes (fibres nerveuses) motrices d'origine parasympathique et par quelques fibres peu nombreuses, motrices d'origine sympathique, ainsi que des fibres nerveuses permettant la sensation des viscères. Toutes ces fibres nerveuses, pénètrent dans le poumon par l'intermédiaire du plexus pulmonaire situé à la racine du poumon. Elles cheminent le long des conduits bronchiques, accompagnées des vaisseaux sanguins à l'intérieur des poumons. La constriction, c'est-à-dire la fermeture des conduits aériens est due à la stimulation des fibres parasympathiques, alors que la stimulation des neurofibromes sympathiques, entraîne une dilatation (ouverture du calibre) des conduits aériens.

L'air pénètre à l'intérieur des poumons par l'intermédiaire de la trachée, traversant successivement les bronches qui se divisent en bronches de plus en plus petites, et en bronchioles qui se terminent à l'intérieur des alvéoles pulmonaires, sortes de petits sacs microscopiques. L'air doit ensuite passer vers la circulation sanguine, pour cela il traverse la paroi de l'alvéole qui est tapissée d'un réseau de tous petits capillaires sanguins. A cet endroit se produisent les échanges gazeux, c'est-à-dire le transfert de l'oxygène de l'air (contenu intérieur des poumons et plus précisément des alvéoles pulmonaires), vers le sang et en sens inverse : élimination du gaz carbonique provenant du sang en direction de l'intérieur de l'alvéole. Enfin l'air est évacué à partir de l'alvéole vers le nez et la bouche puis vers l'extérieur.

Physiopathologie

  • Le  poumon en rayon de mielest une inflammation des alvéoles pulmonaires (petits sacs contenant l'oxygène destiné à passer dans le sang), suivie par l'envahissement successif des lymphocytes, des polynucléaires, des fibroblastes qui sont des variétés de globules blancs, à l'intérieur du parenchyme pulmonaire c'est-à-dire du tissu compris entre les alvéoles pulmonaires constitué essentiellement par une variété de protéines : le tissu conjonctifCeci aboutit à du tissu pulmonaire transformé, qui peut être localisé, ou anarchique, et désorganisé. Cet envahissement peut adopter toute forme de fibrose (durcissement à l'origine de lésion cicatricielle), évolutive et expansive. S'opère alors une désorganisation des structures situées entre les alvéoles et les capillaires (micro vaisseaux). On constate également une perturbation des échanges gazeux, qui s'installe à la suite de ces modifications tissulaires. Plus tardivement, le poumon se constitue d'une masse de tissu fibreux avec des kystes (petites cavités remplies de liquide), c'est alors que l'on parle d'aspect des poumons en rayons de miel.
  • L'abcès du poumon désigne une cavité remplie de pus à l'intérieur d'un des deux poumons. Ceci est le résultat d'une infection d'une partie du tissu pulmonaire, à la suite d'une affection telle qu'une pneumonie ou une tuberculoseLes germes, c'est-à-dire les microbes proviennent :
    • Soit d'une infection otorhinolaryngologique comme une sinusite.
    • Soit directement du sang lui-même faisant suite à une septicémie, c'est-à-dire d'une infection généralisée de l'organisme.
  • L'abcès du poumon se voit essentiellement chez les personnes dénutris, intoxiquées par l'alcool, ou par une drogue quelconque. L'utilisation massive des antibiotiques a fait diminuer le nombre, et la gravité, des abcès du poumon. Le patient présente d'abord une pneumonie, c'est-à-dire une infection des poumons puis apparaît, ensuite une toux, et des crachats contenant du pus. Ces crachats dégagent une odeur nauséabonde. Le tout est associé à une élévation de la température, et à une altération de l'état général s'accompagnant de fatigue (asthénie entre autres). Ce sont les radiographies des poumons, et le scanner qui montrent des poumons ayant une forme arrondie contenant du liquide en quantité plus ou moins importante. Les examens biologiques et plus particulièrement les analyses de sang, montrent une augmentation du nombre des globules blancs, et des signes d'infection et d'inflammation (vitesse sédimentation élevée et CRP élevée). L'hémoculture est nécessaire, elle permet de mettre en évidence le germe responsable de l'infection, et de choisir les antibiotiques efficaces. L'examen complémentaire, en dehors de l'imagerie médicale (radio et scanner), est la fibroscopie. Cette technique consiste à introduire l'intérieur des poumons, en passant par la bouche, un tube souple muni d'une lumière, et d'un système optique qui permet de visualiser l'intérieur de l'appareil respiratoire. Cette technique permet également d'effectuer des prélèvements de pus et de tissu pulmonaire. L'évolution de l'abcès du poumon, s'est nettement amélioré depuis l'utilisation des antibiotiques, qui permettent la guérison. Dans l'ensemble cette pathologie grave est susceptible de se généraliser, et d'aboutir à une septicémie dont l'évolution est quelquefois péjorative surtout chez les individus fragilisés. L'évolution peut également se faire vers la persistance d'une cavité résiduelle à l'intérieur des poumons, une fois la guérison obtenue. Ceci peut engendrer un nouvel épisode infectieux. Le traitement, en dehors des antibiotiques, fait appel à la kinésithérapie pour rééduquer l'appareil pulmonaire. Toute cause susceptible d'engendrer un abcès du poumon doit être également soignée. Ce peut être le cas par exemple un abcès de la sphère otorhinolaryngologique, abcès chronique le plus souvent.
  • Le poumon éosinophile est une pathologie se caractérisant par l'infiltration (pénétration) de polynucléaires éosinophiles correspondant à une variété de globules blancs à l'intérieur du parenchyme pulmonaire (tissu des poumons situé entre les alvéoles et les vaisseaux sanguins). Ces éosinophiles sont mis en évidence par le lavage bronchoalvéolaire et ou par la présence d'une hyperéosinophilie sanguine (élévation du taux des éosinophiles dans le sang). La cause du poumon éosinophile n'est pas toujours connue avec précision sauf quand il existe une maladie sous-jacente. Elle survient au cours de certaines affections (liste non exhaustive) :
    • Le syndrome de Löffler fugace, qui est une affection due à :
      • Une infection par une mycose (champignon) essentiellement l'aspergillose broncho-pulmonaire allergique.
      • Maladies parasitaires (distomatose pulmonaires ou hépatiques, filaire de Bancroft, trichinose, toxocarose).
      • Intoxication médicamenteuse (antibiotique : nitrofurantoïne, pénicilline, sulfamide, clarithromycine, minocycline, anti-inflammatoire non stéroïdien, sels d'or, chlorpromazine). 
      • Ingestion de L. tryptophanne (additifs alimentaires).
      • Inhalation de pollen de troène.
      • Consommation de crevettes, de moules.
    • Le syndrome de Churg-Strauss (granulomateuse allergique) qui débute par de l'asthme suivi d'une inflammation des vaisseaux (microangéïte) de l'ensemble de l'organisme, et une détérioration de l'état général. Le patient présente d'autre part, une élévation de la température, des troubles cardiaques cutanés et digestifs. Il s'agit d'une affection proche de la périarthrite noueuse, au cours de laquelle on constate la présence d'une hyperéosinophilie, et d'une hyperleucocytose qui peut aller jusqu'à 60 000 éléments par microlitre de sang. La radiographie montre la présence d'un infiltrat transitoire mal délimité. Cette affection semble être le résultat d'une piqûre de frelon, ou d'une injection de sérum hétérologue, ou de médicaments essentiellement d'antileucotriènes. Son traitement nécessite l'administration de corticoïdes.
    • La périarthrite noueuse.
    • L'angéite d'hypersensibilité de Zeek correspondant à une inflammation des vaisseaux qui se détruisent de façon diffuse. Les vaisseaux concernés sont essentiellement les petits vaisseaux. Cette affection rare est le résultat d'une intoxication médicamenteuse.
    • La granulomatose de Wegener.
    • La pneumopathie éosinophile chronique de Carrington confondue quelquefois avec la tuberculose sévère.
    • La pneumonie éosinophilie aiguë.
  • Le poumon évanescent est un ensemble de symptômes, se caractérisant par une augmentation de la transparence d'une zone plus ou moins étendue de l'appareil pulmonaire, le plus souvent le lobe supérieur. Leur origine serait la même que pour le syndrome de MacLeod (diminution parfois importante du calibre des bronches de l'artère pulmonaire, probablement pour une raison congénitale). Les symptômes apparaissant lors de cette affection ne sont pas caractéristiques et différents des hyper clartés survenant lors des emphysèmes ou des kystes pulmonaires. Cette variété de poumon apparaît sur les radiographies et correspond à une diminution importante de la trame composant le tissu pulmonaire. L'évolution se fait très lentement et dure de nombreuses années.
  • La fibrose pulmonaire est un développement anormal d'une variété de protéines entrant dans la constitution du tissu conjonctif (tissu de soutien), et plus particulièrement du fibroblaste et du collagène. Il s'agit de la partie intime des poumons que l'on appelle le parenchyme pulmonaire, situé au pourtour des alvéoles pulmonaires qui sont de petits sacs contenant l'air inspiré, et permettant les échanges gazeux entre l'alvéole et le sang. On distingue classiquement deux types de fibrose :
    • Les fibroses focales correspondent à des séquelles dues à une inflammation d'une zone des poumons, secondaire à une tuberculose ou à une silicose (dues à l'inhalation, c'est-à-dire l'inspiration prolongée, de poussière de silice entrant dans la composition du sable). Ceci se traduit sur les clichés des radios pulmonaires par des aspects que les spécialistes nomment trabéculaires, ou réticulaires (apparaissant sous forme de filet), ou nodulaires (prenant la forme d'étoiles). Quelquefois, cette pathologie s'accompagne d'une atteinte du médiastin (qui s'affaisse sur lui-même) et des côtes ainsi que du diaphragme. Enfin, certains patients présentent une pachypleurite s'accompagnant d'un pneumothorax (présence d'air dans les plèvres pulmonaires, qui sont les membranes de recouvrement et de protection des poumons).
    • Les fibroses systématisées sont localisées aux cloisons permettant de séparer les alvéoles (cloison inter alvéolaires).  Il s'agit d'une fibrose pulmonaire interstitielle diffuse.
  • La compliance pulmonaire (en anglais pulmonary compliance) dont le symbole est CL (petit L) a été étudiée entre autres par Mead en 1953, désigne les variations de volume des poumons qui s'observent en présence d'une variation de pression d'une unité. Cette pathologie apporte des renseignements sur la résistance des tissus élastiques composant l'appareil pulmonaire, résistance à l'expansion. Celle-ci est faible si la résistance est important. La compliance pulmonaire normale est mesurée en centimètre d'eau est de 0,25 l pour 1 cm d'eau. Cette variation de volume est l'inverse de l'élastance pulmonaire.
  • L'élastance pulmonaire, maladie étudiée par Bayliss et Robertson en 1939 (en anglais pulmonary elastance) dont le symbole est EL (petit L) est la variation de pression qui est nécessaire pour obtenir une variation de volume des poumons d'une unité. L'élastance pulmonaire donne des renseignements sur la résistance à l'expansion des tissus entrant dans la composition des poumons. Cette élastance pulmonaire, est d'autant plus importante que la résistance est intense. L'élastance pulmonaire est de 4 à 5 cm d'eau par litre quand le sujet est en position assise. L'élastance pulmonaire est l'inverse de la compliance pulmonaire.
  • L'élastance totale du thorax dont le symbole est ET (petit T), est la somme de l'élastance pulmonaire et de l'élastance de la paroi du thorax dont le symbole est E W (petit W) . L'élastance du thorax correspond à peu près à 10 cm d'eau par litre. Ce développement se fait soit localement, soit intéresse la totalité des poumons. Cette expansion s'opère de manière anarchique en mutilant l'appareil respiratoire inférieur, entraînant une fibrose c'est-à-dire une perte d'élasticité du tissu pulmonaire proprement dite. L'évolution de cette pathologie, qui peut-être due à une maladie connue ou apparaître comme primitive, se fait soit localement, soit plus globalement.
  • Le poumon radiothérapique est le nom donné aux lésions pulmonaires à l'origine d'une perte d'élasticité du tissu (fibrose) composant cet organe susceptible de se développer dans les poumons, et faisant suite à un traitement par utilisation de rayons surtout sous forme intensive au niveau du thorax. Il semble que le terme post-radiothérapique de Trial soit mieux adapté. Les poumons sont contenus dans le thorax et permettent la respiration. Ces organes (on distingue un poumon droit et un poumon gauche dont un seul permet une vie presque normale) fournissent l'oxygène à l'ensemble de l'organisme et permettent l'élimination du gaz carbonique contenu dans le sang.​
  • Le poumon de fermier.
  • Le syndrome de mycotoxicose pulmonaire est une pneumopathie s'accompagnant d'une fièvre, de frissons, de toux mais différent du poumon de fermier. De façon générale le terme pneumopathie désigne une maladie des poumons. Les précipitines (anti-corps) contre l'aspergillus (qui est l'agent causal) sont absentes, ce qui le différencie d'autres pathologies pulmonaires et plus particulièrement du poumon de fermier. 

Examen médical

Examen physique

La palpation du thorax, permet de préciser :

  • Une déformation.
  • La présence d'un abcès.
  • Une crépitation neigeuse (emphysème sous-cutané).
  • La présence d'adénopathies (ganglions anormaux).

La palpation du thorax permet également de percevoir les vibrations vocales qui sont normales pour un poumon sain. La répétition classiquement du chiffre 33 avec une voix grave, la main appliquée sur le thorax, permet de percevoir ces vibrations vocales. Celles-ci apparaissent plus intensément chez un individu maigre, que chez un individu obèse. Elles sont également plus intenses chez une personne qui a une voix grave, que chez une personne qui a une voix plus aiguë, telle qu'un enfant, ou une femme. Enfin les vibrations vocales sont plus intenses en avant du thorax qu'en arrière, au cours de certaines affections pulmonaires telles qu'une condensation des poumons, une atélectasie (affaissement plus ou moins important des alvéoles des poumons qui se vident de l'air et se rétractent sur elles-même).

La percussion du thorax provoque un son dont la tonalité dépend de l'état physique du poumon. La percussion s'effectue soit directement sur les clavicules, soit par l'intermédiaire de la main qui est posée à plat sur le thorax. Les règles de percussion doivent être observées scrupuleusement pour obtenir un son, d'une part audible, et d'autre part interprétable. Le doigt de la main qui est percutée par un doigt de l'autre main, doit être solidement appliqué sur la paroi du thorax. Les coups « de doigt » s'effectuent comme avec un marteau. Ils doivent être francs et toujours de la même force, à la fois légers et vifs, quand on désire une percussion profonde. La percussion permet d'entendre des sons et d'avoir une sensation tactile, les deux à la fois. La modification des sons perçus lors de la percussion, est liée à certaines pathologies des poumons :

  • Une sonorité diminuée ou absente correspond (entre autres) à une pneumonie.
  • Une atélectasie.
  • Une fibrose (perte d'élasticité des tissus pulmonaires).
  • Un épanchement pleural.
  • Une pachypleurite.

Une sonorité augmentée s'observe quand (entre autres) le patient présente un pneumothorax, un emphysème pulmonaire. L'auscultation pulmonaire, à l'aide du stéthoscope acoustique (normale, habituel) et plus récemment à l'aide du stéthoscope électronique, permet d'entendre les bruits normaux et anormaux provenant de cette soufflerie. Les bruits anormaux sont, entre autres les ronflements rencontrés au cours de la bronchite, les sifflements apparaissant pendant les crises d'asthme.

L'examen des expectorations (crachats) permet de se faire une idée de la consistance, de l'odeur et de la couleur de celles-ci.

Une recherche au laboratoire est effectuée :

  • Polynucléaires.
  • Globules rouges.
  • Cylindre de fibrine.
  • Cristaux de Charcot-Leyden.
  • Spirales de Curschmann (asthme).
  • Particules de silice.
  • Particules d'aliments.
  • Poils.

Technique

Le lavage bronchoalvéolaire est un geste s'effectuant au cours de la fibroscopie bronchique, et consistant à instiller (injecter) environ 250 millilitres (parfois moins) de sérum physiologique (eau salée à 9 pour 1000), stérile et chauffé à 37°. Ceci se fait par fractions de 50 ml à l'intérieur du fibroscope qui est bloqué dans une bronche distale. Le liquide est ensuite aspiré, permettant ainsi d'être analysé (biochimie, cytologie). Cette technique de lavage bronchoalvéolaire met en évidence des germes (bactéries, champignons) ainsi que des substances siégeant dans les alvéoles. On peut également y doser les facteurs tumoraux.

La greffe de poumon appelée également transplantation pulmonaire ou greffe pulmonaire consiste à effectuer un transfert d'un ou des deux poumons d'un donneur c'est-à-dire d'un individu donnant ses poumons sur un malade receveur c'est-à-dire d'un individu recevant les poumons provenant du donneur.
La greffe pulmonaire la plus récente a été pratiquée en 1963 par le chirurgien américain Hardy. Il s'agit d'une greffe fréquemment pratiquée et indiquée quand le patient souffre d'insuffisance de fonctionnement de son appareil respiratoire de façon chronique c'est-à-dire sur une très longue période et très intensément. Les infections respiratoires susceptibles de nécessiter une greffe pulmonaire, sont le plus souvent le résultat d'affections qui atteignent le tissu pulmonaire comme la fibrose, la dilatation des bronches, l'emphysème, la mucoviscidose, l'atteinte des vaisseaux s'accompagnant d'une hypertension artérielle pulmonaire etc. Selon les individus, la greffe consiste à remplacer un poumon parfois les deux ou encore le bloc coeur-poumons. Cette greffe est difficile à cause du manque de poumons disponibles. D'autre part certaines complications survenant après l'intervention chirurgicale sont susceptibles de survenir, il s'agit en particulier du rejet immunitaire et des infections.

Examen complémentaire

L'imagerie diagnostique comprend :

  • La radiographie.
  • Le scanner.
  • L'IRM
  • Les lignes de Fleischner (en anglais Fleischner's unes) sont des images linéaires, ou de forme discoïde assez denses, s'observant sur les clichés radiographiques des poumons au cours de l'embolie pulmonaire (survenue de caillot sanguin dans la circulation de cet organe). Les lignes de Fleischner, sont dues à des affaissements pulmonaires localisés secondaires à un excès de sécrétion (fabrication importante) de liquide à l'intérieur des bronches consécutives à l'embolie.
  • L'endoscopie bronchique se pratique à l'aide d'un fibroscope souple ( système lumineux constitué de fibres de verre possédant la propriété de conduire les rayons lumineux), et est destinée à explorer les conduits aériens supérieurs (bronches jusqu'aux bronches sous segmentaires). Les contre-indications de l'endoscopie bronchique, sont :
    • Une diminution importante de l'arrivée de l'oxygène dans les tissus (hypoxie grave).
    • L'asthme aigu.
    • L'infarctus du myocarde de moins de six mois.
    • L'angine de poitrine.
    • Les troubles du rythme cardiaque.
    • Les maladies psychiatriques graves.
  • La ponction pleurale se fait sous anesthésie locale, au niveau de la ligne axillaire moyenne (en dessous de la racine du bras). Certaines équipes médicales effectuent la ponction pleurale sous contrôle de l'échographie. Cet examen est à la fois explorateur, permettant d'orienter un diagnostic difficile, et de retirer du liquide pleural afin de l'analyser (biochimie, bactériologie, cytologie). La ponction pleurale (thoracocentèse) est également évacuatrice. Autrement dit, elle permet d'éliminer du liquide en trop grande quantité (épanchement massif) quand celui-ci comprime les poumons entraînant des difficultés respiratoires. Le prélèvement de la quantité de liquide pleural, ne doit pas dépasser 1 litre à la fois. En effet dans le cas contraire cela risque d'être l'origine d'un œdème du poumon. Il est également possible d'injecter des médicaments (anticancers, antibactériens) dans le liquide pleural. La ponction pleurale est contre-indiquée, en cas de survenue de troubles du rythme cardiaque, d'angine de poitrine, de problèmes de coagulation sanguine (traitement anticoagulant) et d'hypoxémie grave (insuffisance d'oxygénation des tissus). Les complications de la ponction pleurale sont relativement rares (hémorragie intra pleurale, pneumothorax, syncope vagale, embolie gazeuse, hémorragie).
  • Le lavage bronchoalvéolaire se fait au cours de la fibroscopie bronchique (voir ci-dessus). Il est instillé (injecté) environ 250 millilitres de sérum physiologique (eau salée à 9 pour 1000) parfois moins, stéril et chauffé à 37°. Ceci s'effectue par fractions de 50 ml à l'intérieur du fibroscope qui est bloqué dans une bronche distale. Ensuite de liquide est aspiré permettant ainsi d'être analysé (biochimie, cytologie). Cette technique de lavage bronchoalvéolaire mais en évidence des germes (bactéries, champignons Etc.) ainsi que des substances siégeant dans les alvéoles. On peut également y doser les facteurs tumoraux.
  • Les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) très fréquemment pratiquées en pneumologie (spécialité étudiant les pathologies relatives aux poumons) permettent de suivre l'évolution d'une maladie pulmonaire ainsi que les effets des médicaments sur cette maladie. Elles sont également pratiquées dans le cadre d'un bilan avant une opération (bilan préopératoire) afin d'évaluer les risques de complications survenant après l'opération (postopératoire).

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