Hépatite chronique

Définition

Définition

L'hépatite chronique est une inflammation chronique du foie.

Généralités

Par définition l'hépatite chronique est une hépatite dont la durée dépasse 6 mois.

Il faut néanmoins distinguer :

  • l'hépatite chronique active, qui est une maladie grave du foie se caractérisant par une inflammation, une nécrose et une fibrose évoluant vers la cirrhose.
     
  • l'hépatite chronique persistante, qui est une maladie se caractérisant par l'inflammation chronique du foie ne s'accompagnant pas de nécrose, c'est-à-dire pas de destruction des hépatocytes (cellules du foie), ni de fibrose, et qui n'évolue pas vers la cirrhose. On parle alors d'hépatite avec lésions minimes.

L'hépatite chronique, de façon générale, se démarque de l'hépatite aiguë par l'apparition d'une inflammation très intense et par le développement d'une fibrose, c'est-à-dire d'une perte progressive d'élasticité du tissu.
Il peut s'agir également d'une sclérose cicatricielle qui finit par désorganiser l'architecture de la glande hépatique dont l'évolution se fait parfois vers une cirrhose.

HÉPATITE CHRONIQUE – DIAGNOSTIC

L'examen du patient ne montre quelquefois une hépatomégalie (augmentation du volume du foie) parfois sensible.

Les examens de laboratoire mettent en évidence :

Quand il s'agit d'une hépatite minime, la bilirubine et les transaminases sont légèrement augmentées, mais on ne constate pas d'augmentation des gammaglobulines.
Il est également nécessaire de rechercher l'antigène HBs positif, les anticorps anti-HBc négatif, une éventuelle multiplication des virus (augmentation des antigènes AgHBe, et des anticorps anti hépatite B. +D). 

En cas d'hépatite auto-immune, on recherche des anticorps antinucléaires, des anticorps anti-muscles lisses, des anticorps antimicrosmomes, antimitochondries, anticytoplasmes des polynucléaires neutrophiles, anti SLA, ainsi que la charge virale. Il est nécessaire d'effectuer une ponction-biopsie du foie.

L'anatomie montre :

  • Une infiltration portale et périportale par des cellules mononucléées. A cela s'associe une nécrose des hépatocytes de la lame bordante. L'infiltration finit par aboutir à une cirrhose.
     
  • On constate d'autre part des zones de nécrose qui confluent, finissant par unir les espaces portes, ou les zones centro-lobulaires (bridging necrosis).
     
  • En cas d'hépatite auto-immune, il est possible de mettre en évidence une infiltration portale par des lymphocytes et des plasmocytes.
     
  • En cas d'hépatite lobulaire chronique, on constate l'apparition d'une inflammation chronique et d'une infiltration par des lymphocytes à l'intérieur des espaces portes, mais pas de nécrose, et peu de fibrose.

Diagnostic différentiel

Il ne faut pas confondre l'hépatite chronique avec :

La certitude diagnostique est obtenue grâce à la ponction-biopsie du foie.
 

HÉPATITE CHRONIQUE – CAUSES

Les causes des hépatites chroniques sont diverses :

  • Les hépatites virales chroniques (hépatite B, hépatite C, hépatite D) surviennent après une toxicomanie par voie intraveineuse, à cause d'une intoxication alcoolique, ou par déficit immunitaire.
     
  • Certaines hépatites chroniques sont liées à l'absorption de médicaments, le plus souvent l'isoniazide, la méthyldopa, le methotrexate, les nitrofurantoïnes, les sulfamides, le dantrolène et le paracétamol.
     
  • L'hépatite auto-immune, qui survient chez les individus présentant une prédisposition génétique, aboutit quelquefois à une hépatite chronique.
     
  • La maladie de Wilson et le déficit en alpha-1 antitrypsine peuvent entraîner l'apparition d'une hépatite chronique.

HÉPATITE CHRONIQUE – SYMPTÔMES

Le principal symptôme d'une hépatite chronique est la fatigue (les spécialistes parlent le plus souvent d'asthénie). Néanmoins chez certains patients, elle n'entraîne l'apparition d'aucun symptôme et passe parfois inaperçue.
Les symptômes sont variables selon le type d'hépatite :

  • anorexie (perte d'appétit)
     
  • dyspepsie (digestion douloureuse et difficile)
     
  • ictère
     
  • subictère
     
  • splénomégalie (augmentation du volume de la rate)
     
  • accès de fièvre
     
  • insuffisance hépatique

En cas d'hépatite virale chronique, les symptômes sont quelquefois absents durant un grand nombre d'années.

En cas d'hépatite auto-immune, les symptômes vont de l'absence totale de symptômes jusqu'aux symptômes désignant une hépatite grave.
On constate alors la présence d'un ictère pendant la phase aiguë pour un patient sur deux.
L'évolution se fait quelquefois vers la guérison qui précède à nouveau un épisode d'ictère puis à nouveau on constate, dans la majorité des cas, une évolution vers la cirrhose, ou une insuffisance hépatique, cette fois-ci irréversible.
Il faut rechercher l'association avec, entre autres, une thyroïdite auto-immune, une polyarthrite rhumatoïde, une colite ulcéreuse et d'autres maladies auto-immunes.

HÉPATITE CHRONIQUE – ÉVOLUTION

Le pronostic est variable selon la cause de l'hépatite chronique :

  • Les hépatites liées à la prise médicamenteuse régressent complètement à l'arrêt du médicament en cause.
     
  • Les formes auto-immunes sont sensibles aux traitements.
     
  • L'hépatite est liée à une infection par un virus B évolue lentement vers la cirrhose, sauf quand il s'agit d'une hépatite nodulaire avec absence de nécrose ou pas de fibrose.

HÉPATITE CHRONIQUE – COMPLICATIONS POSSIBLES 

HÉPATITE CHRONIQUE – TRAITEMENT

Le traitement varie en fonction de la cause de l'hépatite chronique :

  • En cas d'hépatite virale B : utilisation de l'interféron alpha.
     
  • En cas d'hépatite virale C: utilisation des  interférons alpha 2B.
     
  • En cas d'hépatite auto-immune : utilisation de la prednisolone dont les doses sont progressivement diminuées ensuite.
     
  • En cas d'hépatite médicamenteuse : arrêt du médicament.
     
  • En cas d'hépatite à lésions minimes : régime diététiques uniquement. La cortisone et les immunosuppresseurs sont dans ce cas inutiles.