Définition
Définition
Le terme inflammation désigne l'ensemble des phénomènes survenant à un point d'irritation après l'invasion par un agent pathogène (susceptibles d'engendrer une maladie).
Généralités
De façon générale, à la suite d’une agression constituée par une blessure, une infection ou un traumatisme consécutif à un acte chirurgical, il se crée dans l’organisme ce que l’on appelle une inflammation.
Classiquement, une inflammation se manifeste par quatre signes principaux :
- Rougeur.
- Chaleur.
- Tuméfaction (gonflement).
- Douleur.
Classification
Le mécanisme inflammatoire fait intervenir un grand nombre de substances présentes dans le sang, entre autres de nombreuses hormones, comme :
- Les prostaglandines.
- L'histamine.
- Des compléments.
- Les cytokines .
Symptômes
Symptômes
L’inflammation va se traduire dans l’organisme, par des perturbations biologiques qui se nomment syndrome inflammatoire. Quand il est grave, il s’accompagne d’une altération de l'état général avec :
- Asthénie (fatigue intense).
- Fièvre.
- Anorexie (perte d’appétit).
- Amaigrissement.
- Maladie ayant causé l’inflammation.
Physiologie
Les substances participant à l’inflammation sont :
- Les prostaglandines : substance dérivée d’acides gras non saturés (ou acides gras insaturés, c’est-à-dire dont les atomes de carbone sont reliés par 2 ponts), ayant une structure biochimique appelée prostanoïde, et dont il existe 20 variétés réparties en neuf classes, dénommées de A à I : PGA, PFE, PGF, PGI etc,…selon leur structure. Les prostaglandines ont été découvertes au début du siècle, dans le liquide séminal (liquide contenu dans le réservoir contenant le sperme). A cette époque, les chercheurs étaient persuadés que les prostaglandines étaient fabriquées dans la prostate (glande sexuelle masculine, entourant le début de l’urètre, qui est le conduit amenant l’urine de la vessie à l’extérieur), ce qui explique leur nom. On les retrouve, également, dans d’autres organes, mais leur rôle n’est pas clairement élucidé actuellement. Après avoir été utilisées, elles sont détruites en quelques minutes. On pense actuellement, qu’elles jouent un rôle de médiateur dans l’activité des cellules, et au cours de nombreux processus comme la contraction de l’utérus, les sécrétions gastriques, la circulation sanguine cérébrale ou la mobilité du tube digestif. Les principales actions des prostaglandines sont :
- Un effet vasoconstricteur (entraînant la diminution du calibre des vaisseaux), facilitant l’agrégation des plaquettes (regroupement et accolement des plaquettes entre elles), pour la classe des thrombokinases.
- Protection des cellules.
- Vasodilatation (augmentation du calibre des vaisseaux).
- Frein à l’agrégation des plaquettes, pour la classe des prostacyclines, qui sont sécrétés par l’endothélium vasculaire et les poumons ( leur durée de vie est de 3 minutes).
- Réactions d’hypersensibilité immédiate (allergies), de bronchoconstriction (fermeture du diamètre des bronches), et augmentation de la perméabilité des vaisseaux, pour la classe des leucotriènes, qui sont des substances libérées par les macrophages et les polynucléaires neutrophiles (variété de globules blancs) sous l’influence d’une enzyme.
- L’histamine : cette substance existe dans de nombreux tissus de l’organisme. C’est un médiateur chimique de l’hypersensibilité immédiate (permettant le transport des messages vers l’intérieur des cellules entre autres). L’exemple de médiateur le plus connu est l’hormone. L’histamine est sécrétée par des cellules appartenant à une variété de globules blancs, les polynucléaires basophiles, et les mastocytes, dans lesquels cette hormone est sécrétée par l’intermédiaire de granulations, puis libérée au moment de la réaction d’hypersensibilité. Cette dernière est la réaction d’un organisme présentant des manifestations anormales (pathologiques), à l’occasion de la rencontre entre un antigène et un anticorps. Anciennement, les états d’hypersensibilité, étaient classés en fonction du temps qui s’écoulait entre le contact avec l’antigène, et l’apparition des premiers symptômes de l’allergie. On parlait à l’époque, d’hypersensibilité immédiate, et d’hypersensibilité retardée ou différée. Vers la fin des années 60, les hypersensibilités ont été classées en quatre types. Normalement, le contact de l’organisme avec une substance étrangère (allergène), ne doit pas entraîner de réaction immunitaire à type d’allergie. Chez certains individus, que l’on appelle atopiques, l’organisme considère à tort, cet antigène comme dangereux pour lui, et provoque en conséquence une réaction générale appelée hypersensibilité. L’allergie est donc une réaction inappropriée, ou plus exactement exagérée, se manifestant par une hypersensibilité. L'histamine intervient dans des manifestations allergiques :
- Urticaire.
- Asthme.
- Elle provoque la sécrétion du suc gastrique.
- Contracte les fibres musculaires lisses.
- Contracte les artérioles.
- Dilate les capillaires (petits vaisseaux très fins).
- Augmente la perméabilité des vaisseaux .
- Le complément : appelé également, à l'origine, alexine cytase, système constitué d'enzymes fabriquées à partir de protéines (globulines), est présent dans le tissu sanguin (et plus particulièrement dans le plasma qui est la fraction liquide du sang). Il participe aux réactions immunitaires, antigène, anticorps, et joue un rôle très important dans la lutte contre les maladies infectieuses. Le rôle du complément est essentiellement la destruction des antigènes. Le complément est constitué de 11 composants intervenant les uns après les autres, et participant à la réaction en chaîne qui aboutit à la destruction d'un antigène (corps étrangers considérés par l'organisme). Le complément s'attaque à un antigène, lorsqu'un anticorps a reconnu celui-ci, et s'est fixé sur lui, mais également quand il est en contact direct avec la paroi d'un antigène. 4.
- Les cytokines : sont une glycoprotéine (en chimie : association d’un sucre et d’une protéine) sécrétée par les lymphocytes et les macrophages, qui sont les cellules de défense de l'organisme chargées d'absorber des particules étrangères. Les cytokines sont impliquées dans le développement et la régulation du système immunitaire. Ce sont également des substances employées pour stimuler la formation des cellules sanguines (érythropoïèse) dans la moelle osseuse, où naissent les précurseurs des cellules adultes (« bébés» globules blancs et globules rouges). Ces petites glycoprotéines agissent spécifiquement par l’intermédiaire de récepteurs disposés à la surface des cellules. Certaines portent le nom générique d'interleukine, suivi d'un numéro (de 1 à 13). Les cytokines sont classées suivant les activités biologiques qu'elles exercent. Ainsi, les cytokines qui vont faire démarrer la réaction inflammatoire sont les interleukines 1, 6 et 8. Celles appelées facteur nécrosant, c' est-à-dire les tumeurs, vont réguler :
- L'inflammation.
- Le sommeil.
- La fièvre.
- L'hématopoïèse (formation des cellules du sang).
- La destruction osseuse.
- Les interférons sont les cytokines effectrices. Avec les facteurs nécrosant les tumeurs, ils assurent la défense de l'organisme vis-à-vis des cancers, et des germes microbiens. Les cytokines immunorégulatrices (interleukines 2, 4, 5, 7, 10 et 12) interviennent dans des activités plus restreintes, en contrôlant essentiellement la formation des cellules du système immunitaire (tout particulièrement leur transformation en cellules tueuses) ainsi que la production d'anticorps. Il existe une corrélation étroite entre le système nerveux, et le système endocrinien. L’interdépendance de ces deux systèmes fait intervenir les cytokines. Elles ont pour fonction essentielle, de moduler les réactions immunitaires. C’est l’introduction d’un antigène dans l’organisme qui provoque leur sécrétion. A l’intérieur d’une cellule de l’organisme, dont la surface contient la cytokine, va se dérouler une série d’événements en cascade dont le but est l’activation d'enzymes. Ceux-ci provoquent l’activation d'une catégorie de cellules intervenant dans les défenses immunitaires. La recherche de la pharmacologie industrielle, a permis la production industrielle des cytokines, effectuée par clonage de leurs gènes du système immunitaire. L’utilisation rapide des cytokines a donné de très bons résultats, en permettant au personnel qui avait été exposé à des doses très importantes de rayons, de survivre dans l’accident nucléaire survenu au Japon en 1999 (ceci malgré des séquelles de brûlures cutanées et inflammatoires mutilantes).
Physiopathologie
Imaginons un instant que notre organisme ait subi une agression, telle qu’une radiothérapie par exemple, c’est-à-dire l’utilisation de rayons pour combattre un cancer entre autres. A cet instant, des cellules spécialisées, les mastocytes, vont libérer de l'histamine et de la sérotonine, qui sont deux hormones destinées à favoriser la vasodilatation (ouverture des vaisseaux) dans la partie affectée. Ce mécanisme va provoquer rougeur et chaleur. Les petits vaisseaux sanguins, transportant une énorme quantité de toxine, laissent échapper du liquide, qui, en sortant de ces vaisseaux, va s’infiltrer dans les tissus. Cela aura pour conséquence une infiltration de ces derniers, et un gonflement entraînant une sensation douloureuse (traduction de la stimulation des terminaisons nerveuses locales).
D’autres globules blancs, en dehors des mastocytes, vont intervenir, permettant ainsi en quelque sorte, le nettoyage et l’assainissement puis la restauration des tissus endommagés. Dans ce cas, il fait intervenir des hormones appelées corticostéroïdes. Parfois une barrière est franchie, et l’organisme ne peut plus lutter contre l’inflammation, il est alors utile de l’aider passagèrement en donnant au patient les mêmes hormones mais sous forme chimique, autrement dit de la cortisone.
Examen médical
Labo
Biologiquement, ce syndrome inflammatoire apparaît essentiellement dans les analyses sanguines. Elles montrent :
- Une augmentation de la vitesse de sédimentation (V.S.).
- La présence de marqueurs de l'inflammation comme :
- La protéine C réactive, surtout au cours d'infections bactériennes.
- L'haptoglobine, surtout au cours d'inflammations chroniques.
- Le fibrinogène.
- L'alpha-2-globuline.
- L'orosomucoïde.
- L'alpha1-antitrypsine.
- L'alpha1 anti-chymotrypsine.
- La protéine sérique A qui sont les protéines de l'inflammation.
- Une modification du nombre et de l'aspect des éléments sanguins. On constate une augmentation du nombre de plaquettes et de polynucléaires neutrophiles (globules blancs), et une diminution de la taille des hématies (globules rouges). On pratique également :
- L'électrophorèse des protéines (séparation des protéines soumises à un champ électrique), le dosage sanguin des phosphatases alcalines et des transaminases (enzymes de l’organisme), mais aussi l'examen cytobactériologique (recherche de cellules et de germes pathologiques) des urines qui lui permettront de poser le diagnostic.
- La sérologie virale recherche une mononucléose infectieuse, un cytomégalovirus, un virus de l’immunodéficience humaine (sida), des hépatites B et C.
- La sérologie bactérienne : mycoplasmes, chlamydia.
- La sérologie parasitaire : toxoplasmose.
- La recherche d'un facteur rhumatoïde, un scanner ou encore une échographie de l’abdomen et du pelvis. Si les examens et le bilan préalable s’avèrent négatifs il faudra envisager une radiographie de l'intestin grêle, des hémocultures (culture de sang), un myélogramme, une fibroscopie gastrique, une coloscopie, une biopsie de l'artère temporale, une biopsie hépatique entre autres.
- La procalcitonine permet de faire la différence entre une inflammation de nature infectieuse et non infectieuse. En effet, quand la procalcitonine (qui n'a rien à voir avec la calcitonine) est élevé il s'agit d'une inflammation de nature infectieuse.
Examen complémentaire
Examens paracliniques (examen supplémentaire à l’interrogatoire et à la palpation) :
- Radiographie du thorax, de face, et de profil.
- Panoramique dentaire.
- Radiographie des sinus.
Ces examens permettront également, si les précédents (ceux du laboratoire) ne sont pas suffisants, de trouver l’étiologie (origine) de l’inflammation de son patient.
Cause
Cause
Toute la difficulté du médecin va être de déterminer les causes de l’inflammation.
Grâce à un interrogatoire très soigneux, le médecin s'enquiert des antécédents (voyage y compris dans un pays à risque infectieux), et de la prise de certains médicaments chez son malade.
Il recherchera par tous les moyens, les symptômes qui lui permettront d’orienter son diagnostic.
Traitement
Traitement
Aussi bizarre que cela puisse paraître, le syndrome inflammatoire, ne comporte pas de traitement.
Bien entendu les signes secondaires à l’inflammation, comme des douleurs articulaires, une fièvre, des raideurs musculaires, nécessiteront la prise d’anti-inflammatoires.