Anticorps antinucléaire

Définition

Définition

Les anticorps antinucléaires correspondent à une variété d'anticorps qui sont des auto-anticorps que possèdent certains individus, dirigés contre un ou plusieurs éléments du noyau de leurs propres cellules, et qui sont alors considérés comme des antigènes (corps étranger à l'organisme).

Généralités

Les anticorps anti-noyaux appartiennent essentiellement aux immunoglobulines suivantes : Les IgG, Les IgA, Les IgM.
 

Historique

Les premiers anticorps antinucléaires ont été découverts en 1948 par Malcom Hargraves.

Classification

Les anticorps anti noyaux comprennent essentiellement :

1) L'anticorps anti-acide désoxyribonucléique qui est caractéristique du lupus érythémateux aigu disséminé. Il s'agit d'une maladie auto-immune (le patient fabrique des anticorps contre ses propres tissus) dont l'origine précise est inconnue, s'accompagnant d'un trouble sévère de l'immunité (défaut de la fonction de certains globules blancs : les lymphocytes T et B). Elle touche préférentiellement les femmes jeunes, et sa fréquence semble plus élevée chez les noires américaines et les Asiatiques. Cette maladie, qui se caractérise par la production d'anticorps et plus particulièrement d'anti-ADN, peut être à l'origine d'une auto-destruction de tous les organes .

2) L'anticorps anti-nucléoprotéine ou anti-DNP (DésoxyriboNucléoProtéine) que l'on rencontre dans tous les cas de lupus érythémateux aigu disséminé, et quelquefois dans la polyarthrite rhumatoïde. Il s'agit du facteur de Haserick, responsable de la formation des cellules lupo-érythémateuses. La désoxyribonucléoprotéine est une molécule constituée d'acide désoxyribonucléique (ADN) et d'histone (variété de protéines qui est liée à l'acide désoxyribonucléique des noyaux des cellules, jouant un rôle de premier plan dans la synthèse des protéines). C'est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques dont l'origine n'est pas connue avec précision, mais qui appartient à une variété de maladies auto-immunes (le malade fabrique des anticorps contre ses propres tissus). Il touche environ 0,5% de la population (la femme 4 fois plus souvent que l'homme), et survient essentiellement entre 35 et 55 ans. Il entraîne une inflammation de la synovie (membrane tapissant l'intérieur des articulations) et la destruction progressive de l'os et du cartilage, qui survient précocement au cours des premières années. Les zones situées en dehors de l'articulation ne sont pas indemnes de lésions (ligaments, tendons, cœur et vaisseaux, muscles, poumon, foie).

Symptômes

Physiopathologie

La sclérodermie est une maladie rare, dont la cause est inconnue, qui touche environ 2 à 16 individus par million d'adultes.

Elle est plus fréquente chez la femme et débute le plus souvent entre 40 et 50 ans.

Elle se caractérise par un durcissement diffus associé à une altération et à une dégénérescence du derme (zone de la peau située sous l'épiderme, qui est la couche la plus superficielle), plus précisément du tissu conjonctif. Elle s'accompagne de problèmes vasculaires au niveau de la peau, mais également d'une atteinte des articulations, des viscères et plus spécifiquement de l'œsophage, des poumons, des intestins, du cœur et des reins.

L'hépatite chronique active : il s'agit d'une maladie inflammatoire du foie débutant insidieusement. Son évolution se fait par poussées accompagnées de fièvre et d'ictère (jaunisse) le plus souvent, d'une cirrhose (sclérose, fibrose, durcissement du tissu hépatique) s'accompagnant d'une hépatomégalie (volume du foie élevé) et d'une splénomégalie (grosse rate). L'évolution de cette pathologie peut se faire vers une échéance fatale provoquée par des hémorragies dues à une hypertension (élévation de la tension) dans les vaisseaux du foie. Quelquefois, on assiste à une dégénérescence cancéreuse des cellules hépatiques, voire un coma hépatique.

La mononucléose infectieuse : maladie infectieuse d'origine virale, qui entraîne une fatigue associée à une fièvre, des ganglions et une pharyngite (inflammation du pharynx), également appelée maladie du baiser ou maladie des fiançailles, parce qu'elle se transmet le plus souvent par la bouche. Il est probable que le virus se transmet également par aérosol (à travers les gouttelettes en suspension dans l'air) ou par voie indirecte. Le virus en cause dans cette maladie est le virus d'Epstein-Barr qui fait partie de la famille des herpès virus humains. Ce virus reste dans l'oropharynx (pharynx à sa partie supérieure) pendant dix-huit mois, puis il est excrété de façon intermittente par tous les patients en l'absence de toute manifestation symptomatique. La mononucléose infectieuse touche aussi bien les hommes que les femmes, mais on la trouve plus fréquemment chez les jeunes dans environ 70 % des cas (le pic d'incidence de la mononucléose infectieuse se situe entre 14 et 16 ans pour les filles et entre 16 et 18 ans pour les garçons). La fréquence est d'environ 50 cas pour 100 000 habitants (ce chiffre est sans doute sous-estimé car il existe un grand nombre de formes asymptomatiques c'est-à-dire ne présentant pas de signes cliniques).

Le syndrome de Gougerot-Sjögren : cette maladie est également appelée syndrome sec et se caractérise par une sécheresse des yeux et de la bouche. Ce syndrome (association de signes) se déclare généralement avant 40 ans et touche essentiellement la femme. Il fait suite le plus souvent, à une connectivite (le malade fabrique des anticorps contre ses propres tissus).

Épidémiologie

Ce sont des protéines appartenant au groupe des gammaglobulines présentes dans le sang, et d'autres liquides de l'organisme possédant une activité d'anticorps (de défense contre les agressions extérieures).

Chaque immunoglobuline comporte 2 chaînes de nature protéique appelées chaînes polypeptidiques (c'est-à-dire formée de plusieurs polypeptides = chaîne d'acides aminés qui sont les constituants des protéines) :

  • Une paire de chaînes légères que l'on rencontre dans tous les groupes d'immunoglobulines.
  • Une paire de chaînes lourdes propre à chaque groupe d'immunoglobulines.

Examen médical

Examen complémentaire

L'immunofluorescence indirecte (qui est une technique de laboratoire) permet de mettre en évidence les anticorps antinucléaires.

Cette méthode de laboratoire utilise des anticorps rendus fluorescents (fluorescéine) afin de détecter la présence de diverses substances.

Pour cela, un antigène ou un anticorps déterminé, est conjugué à ce colorant ce qui permet, lors de l'examen au microscope et par utilisation d'une lumière ultraviolette, de détecter sa présence et ainsi de localiser sa fixation avec l'antigène qui lui correspond dans les cellules, ou tout autre produit biologique.

Ceci permet de poser précisément le diagnostic de la maladie en cause. Pour cela, le sérum (partie liquidienne du sang) du patient est déposé sur un frottis (goutte déposée sur une lame de sang puis étalée en une couche mince). Les anticorps qui sont retenus par les noyaux des cellules vont être révélés par un réactif marqué avec de la fluorescéine (colorant). Le reste de l'analyse a pour but de déterminer avec précision vers quelle partie spécifique du noyau des cellules les anticorps sont dirigés.

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