Apnée du sommeil

Définition

Définition

L’apnée du sommeil est un trouble de la respiration se manifestant exclusivement lorsque le patient dort. Il correspond à des arrêts complets, durant quelques secondes, de la respiration pendant le sommeil.

Généralités

Afin de mieux comprendre l’apnée du sommeil, il est nécessaire de définir avec plus de précisions le terme « apnée ». L’apnée est l’arrêt total de la ventilation, ou respiration. Elle est souvent utilisée lors de disciplines sportives comme la plongée sous-marine ou les compétitions d’apnée tout simplement. Durant cette période d’arrêt de ventilation, l’oxygène présent dans le corps humain s’épuise progressivement et lorsque son niveau devient trop bas, des dommages peuvent être occasionnés à certaines parties de l’organisme, principalement au cerveau, grand consommateur d’oxygène.

On parle d’apnée du sommeil lorsque le patient présente une diminution significative de la ventilation (moins de 10% d’une respiration normale), ou un arrêt total, durant plus de 10 secondes. On pourra également évoquer ce trouble respiratoire lorsque le taux d’oxygène sanguin diminue brutalement d'au minimum 4%.

La gravité des apnées du sommeil dépend de leurs fréquences. On estime qu’au delà de 5 apnées par heure, ce trouble devient problématique. On note quelquefois des cas graves occasionnant plus de 30 apnées par heure.

Lorsqu’une personne est atteinte d’apnées du sommeil, les périodes durant lesquelles sa respiration est perturbée sont marquées par des troubles du sommeil. Le patient pourra alors se réveiller complètement, ou passer d’un stade de sommeil profond à un stade de sommeil plus léger, sans pour autant se réveiller. Ce changement anormal dans le cycle du sommeil peut provoquer des fatigues.

Mais cette conséquence est loin d’être la plus problématique. En effet, l’apnée du sommeil peut causer de nombreux autres troubles bien plus graves comme de l’hypertension artérielle ou des AVC.

QUELS SONT LES DIFFÉRENTS TYPES D'APNÉE DU SOMMEIL ?

On dénombre 3 types d’apnées du sommeil :

Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) : il survient lorsque le cerveau, responsable des instructions envoyées aux « muscles de la respiration », envoie les bonnes instructions mais qu’il est impossible aux muscles d’effectuer leur travail correctement à cause d’une obstruction des voies respiratoires.
C'est la forme d’apnée du sommeil la plus fréquente : elle toucherait environ 4% des hommes et 2% des femmes.
On le retrouve le plus souvent chez les hommes de 30 à 60 ans et chez près de cinq millions de personnes en Europe.

Certaines personnes sont plus sujettes au syndrome d’apnée obstructive du sommeil. On retrouve parmi elles :

  • Les personnes âgées de plus de 50 ans
     
  • Parmi les moins de 50 ans, les hommes semblent avoir plus de risque d’être atteints par ce trouble que les femmes
     
  • Les personnes obèses
     
  • Les individus présentant un problème cardiaque
     
  • Les individus d’origine africaine ou asiatique

L’apnée centrale du sommeil (ACS) apparait lorsque le cerveau n’émet pas de signal indiquant aux muscles de respirer.

L’apnée mixte du sommeil est, quant à elle, une combinaison des 2 autres types d’apnées du sommeil.

QUELLES SONT LES CAUSES DE L'APNÉE DU SOMMEIL ?

Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil, forme la plus fréquente d’apnée du sommeil, est causé par un manque de tonicité des muscles de la langue et de la gorge. Ces derniers obstruent totalement ou partiellement les voies respiratoires et empêchent ainsi la bonne circulation de l’air lors de la respiration.

On retrouve le plus souvent ce type d’apnées du sommeil chez les personnes âgées et/ou en surpoids. Ceci s’explique par le fait que les muscles perdent de leur tonicité au cours du vieillissement et qu’un excès de graisse au niveau du cou engendre une diminution du calibre des voies respiratoires, favorisant leur obstruction.

L’apnée centrale du sommeil est causée par un dysfonctionnement du cerveau. Le signal nécessaire aux muscles respiratoires pour effectuer la respiration n’est pas envoyé.

On retrouve généralement ce type d’apnée chez les personnes souffrant d’une pathologie cardiaque (insuffisance cardiaque) ou neurologique (maladie de Parkinsonméningite…). Elle survient aussi souvent suite à un AVC ou en cas de surpoids important.

QUELS SONT LES FACTEURS DE RISQUE DE L'APNÉE DU SOMMEIL ?

  • Obésité
     
  • Âge (plus de 50 ans)
     
  • Consommation excessive d’alcool
     
  • Tabagisme
     
  • Origine africaine
     
  • Sexe masculin
     
  • Diabète de type 2
     
  • Obstruction nasale
     
  • Anomalies des voies respiratoires

QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE L'APNÉE DU SOMMEIL ?

  • Ronflements (généralement très bruyants)
     
  • Grande fatigue dès le réveil
     
  • Maux de tête
     
  • Réveils en sursauts
     
  • Insomnies
     
  • Impression d’étouffement ou de suffocation pendant la nuit
     
  • Somnolence
     
  • Sommeil pas réparateur (sensation de ne pas avoir dormi lors du réveil le matin)
     
  • Besoin impérieux de faire des siestes
     
  • Irritabilité
     
  • Troubles de la concentration et de la mémoire
     
  • Troubles du comportement
     
  • Anxiété
     
  • Dépression
     
  • Confusion
     
  • Troubles de la libido

Le ou la partenaire de la personne atteinte d’apnée du sommeil pourra aussi présenter certains de ces symptômes. En effet, les ronflements occasionnés par ce trouble peuvent perturber le sommeil du partenaire de chambre.

DIAGNOSTIC DE L'APNÉE DU SOMMEIL

Bien que le diagnostic de l’apnée du sommeil puisse se baser quasi-uniquement sur l’historique médical du patient, il pourra dans certains cas nécessiter des examens et test plus approfondis.
Il pourra nécessiter une consultation chez un spécialiste qui procèdera à une série de tests afin de s’assurer du diagnostic d’apnées du sommeil et d’en évaluer la gravité.

Une polysomnographie (étude des différentes phases du sommeil) devra être effectuée. Cet examen requiert une nuit d’hospitalisation et l’application d’électrodes sur différentes parties du corps. Ces dernières permettront de mesurer certains paramètres comme l’activité cérébrale ou musculaire durant le sommeil.

Il est très rare que le patient se rende compte par lui même qu’il souffre d’apnées du sommeil. Ce sera généralement son ou sa partenaire de chambre qui lui fera remarquer ses ronflements bruyants et, quelquefois, des arrêts respiratoires.

Nous vous conseillons d’aller consulter votre médecin traitant lorsque vous présentez un ou plusieurs de ces signes :

  • Ronflements bruyants
     
  • Réveils trop fréquents durant la nuit
     
  • Vous allez trop souvent aux toilettes pendant la nuit
     
  • Impression d’étouffement lors de vos réveils
     
  • Votre partenaire de chambre a remarqué des arrêts respiratoires durant votre sommeil
     
  • Vous vous sentez fatigué alors que vous effectuez des nuits d’une durée suffisante (minimum 6 heures de sommeil par nuit)

COMPLICATIONS POSSIBLES DE L'APNÉE DU SOMMEIL

L’apnée du sommeil peut entraîner certaines complications, plus ou moins graves, qui dépendent souvent du temps mis à traiter ces apnées.

Les complications de l’apnée du sommeil sont :

On notera également une augmentation du risque d’accidents du quotidien, notamment de voiture, liés à la fatigue, aux somnolences et au manque de lucidité.

Il est également possible, même si ce ne sont que des cas isolés, d’observer des décès spontanés durant le sommeil des patients atteints d’apnées du sommeil.

TRAITEMENT DE L'APNÉE DU SOMMEIL

Médication

Bien qu’il n’existe aucun médicament spécifique pour traiter les apnées du sommeil, des solutions chiliques peuvent être proposées en fonction si certaines causes sont identifiées : on évoquera notamment des corticoïdes, afin de soulager une éventuelle rhinite allergique, ou encore des antireflux (médicament contre les reflux gastriques) pour soulager les patient souffrant de reflux gastro-oesophagiens.

Cependant, afin de traiter réellement les apnées du sommeil, d’autres techniques devront être mises en places.

La plus courante est le « traitement par ventilation à pression positive continue » (PPC ou CPAP). Ce traitement consiste à apposer un masque sur son visage durant la nuit, afin de recouvrir la bouche et le nez. L’appareil auquel le masque est relié insuffle de l’air continuellement par le nez et garde ainsi les voies respiratoires grandes ouvertes pendant toute la durée du sommeil. Aucune obstruction n’est alors possible et donc aucune apnée non plus.
Un temps d’adaptation peut cependant être nécessaire au patient pour s’habituer à dormir avec le masque. Il est également important de ne pas attendre de résultats immédiats. Ces derniers seront visibles à partir de la 4ème semaine de traitement environ, et à condition de toujours porter le masque durant la nuit.

On pourra également se voir prescrire une gouttière buccale. Ce dispositif, également appelé « orthèse d’avancée mandibulaire », est moulé sur les dents inférieures du patient et permet de maintenir la mandibule et la langue légèrement vers l’avant. Le passage de l’air est ainsi facilité et les apnées diminuées.
Bien que ce dispositif soit plus facile d’adaptation, son efficacité reste moindre comparée au traitement par ventilation à pression positive continue.

La chirurgie pour les cas les plus graves

Dans les cas les plus graves ou si le PPC n’est pas toléré, des traitements chirurgicaux peuvent être envisagés.

La trachéotomie par exemple, est une intervention chirurgicale consistant à « percer » la trachée, créant une ouverture sur l’extérieur dans laquelle l’air peut circuler. Les apnées sont ainsi immédiatement traitées. Cependant, la trachéotomie est une intervention lourde et nécessite une réflexion approfondie du patient avant d’y avoir recours.

On pourra également parler de chirurgie du nez et des sinus, d’uvulo-palato-pharyngoplastie (ablation de la luette et d’une partie du palais mou) ou encore d’amygdalectomie (ablation des amygdales) et d’adénoïdectomie (ablation des végétations adénoïdes).

PRÉVENTION DE L'APNÉE DU SOMMEIL

La prévention de l’apnée du sommeil passera principalement par la prévention du surpoids  qui constitue le premier facteur de risque. En effet, le surpoids occasionne une accumulation de graisses autour du cou, diminuant le calibre des voies respiratoire. Cette diminution rend l’obstruction complète de ces voies plus facile.
Une alimentation variée et équilibrée associée à des activités physiques régulières permettent de réguler son poids.

La consommation de tabac doit également être stoppée définitivement, et la consommation d’alcool diminuée au maximum.

La bonne gestion de son diabète de type 2 permet également de réduire les risques d’apnées du sommeil.

Crédits photo : Young man sleeping in his bed – freepik.com

Références

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