Utérus

Définition

Définition

L'utérus correspond à l'organe féminin musculaire creux, en forme de poire renversée, de 7 à 8 cm de haut, qui permet le développement de l’œuf fécondé (qui sera expulsé lors de l’accouchement, une fois arrivé à maturité).

Anatomie

L’utérus est logé dans le petit bassin, entre la vessie en avant, et le rectum en arrière.
Il comprend une partie renflée, appelée le corps de l’utérus, d’où partent les deux trompes utérines et trois paires de ligaments par lesquels, il est relié à la paroi abdominale :

  • Les ligaments longs vers l’avant.
  • Les ligaments larges sur les côtés.
  • Les ligaments utéro-sacrés en arrière.

L’intérieur de la cavité utérine, est recouverte d’une muqueuse (couche de cellules), l’endomètre. Entre l’utérus et le vagin, situé immédiatement au-dessous de lui, se trouve le col de l’utérus.

Le corps utérin, appuie sur la vessie et présente une position penchée en avant. Sa position est appelée l’antéversion utérine. Quelquefois, l’utérus peut basculer en arrière, entrant ainsi en contact avec le rectum. Dans ce cas, on est en présence d’une rétroversion utérine, qui n’est pas une malformation, mais une simple anomalie de position.

Symptômes

Physiologie

L’utérus, et plus précisément la muqueuse utérine, subit des transformations cycliques, sous l’influence d’hormones fabriquées par l’ovaire, pendant le cycle menstruel.

Ce dernier se caractérise par un écoulement de sang incoagulable, accompagné de cellules recouvrant l’intérieur de l’utérus (endomètre), survenant chez la femme pendant la période génitale (de la puberté à la ménopause), à la fin du cycle menstruel. Les menstruations sont absentes pendant la grossesse et l’allaitement. Le cycle menstruel, qui porte également le nom de règles, est une période caractérisée, par des modifications physiologiques (hormonales et anatomiques) de l’appareil génital de la femme. Il se reproduit par durée de 28 jours (variable selon les femmes de 21 à 45 jours). Les règles commencent à la puberté (généralement entre 13 et 15 ans). Elles sont souvent irrégulières au début, puis se stabilisent. La quantité de sang émis est faible les premiers jours, puis varie ensuite de 20 à 70 ml. La durée du saignement varie d’un sujet à l’autre, pouvant aller de 2 à 8 jours, voire plus.

Pendant la grossesse, l’œuf fécondé va s’implanter dans la muqueuse utérine, suivi du développement du placenta. Ce phénomène s’accompagne d’un épaississement du myomètre (tunique musculaire lisse de l’utérus). Pendant cette période, qui correspond à la grossesse, les fibres utérines vont se distendre énormément, permettant le développement de l’embryon tout d’abord (pendant les trois premiers mois), puis du fœtus pendant les six mois suivants. A l’accouchement, le myomètre va se contracter pour permettre l’expulsion du fœtus. Après la délivrance, l’utérus retrouve son volume normal (pour cela il lui faut environ 2 mois).

Physiopathologie

Les malformations de l’utérus sont quelquefois associées à des malformations rénales, qu’il faut savoir rechercher parallèlement. Elles sont d’origine embryonnaire, et sont dues à un défaut de développement lors de l’organogenèse (formation des organes pendant l’embryogenèse, c'est-à-dire les trois premiers mois). Elles sont le plus souvent découvertes à l’occasion de dysménorrhées (troubles des règles), ou de problèmes de fécondité, quelquefois après les avortements spontanés, ou à répétition, ou à la suite d’accouchements prématurés.

Ce sont (liste non exhaustive) :

  • L’utérus partiellement ou totalement cloisonné, se caractérisant par la division de la cavité utérine par une cloison. Cette anomalie est une des plus courantes, parmi les malformations utérines, et fait le plus souvent suite à un cloisonnement du vagin.
  • L’hypoplasie utérine (utérus de petite taille).
  • L’aplasie utérine (absence plus ou moins complète d’utérus) à l’origine d’une aménorrhée (absence de règles), et d’une stérilité définitive.
  • L’hémi-utérus (moitié d’utérus).
  • L’utérus bicorne (présence de 1 ou 2 cols) n’empêchant pas le déroulement d’une grossesse normale sous surveillance.

La mise en évidence de ces malformations se fait grâce à l’hystérographie ou à la cœlioscopie. Leur traitement nécessite le plus souvent une intervention chirurgicale (décloisonnement). Les malpositions de l’utérus, qui correspondent à une position anormale de l’organe, sont plus fréquentes que les malformations proprement dites. On distingue :

  • Les antéversions, qui sont une accentuation de la position habituelle de l’utérus (inclinée vers l’avant).
  • Les latérodéviations, qui se caractérisent par une inclinaison de l’utérus vers la droite ou vers la gauche. Ces malpositions sont rares. et n’entraînent habituellement pas de problème particulier.
  • Les rétrodéviations sont plus fréquentes. puisqu’elles touchent environ une femme sur quatre ou cinq.

On distingue les rétroversions qui correspondent à l’inclinaison du corps de l’utérus vers l’arrière, et les rétroflexions qui font suite à l’inclinaison du corps utérin entraînant le col avec lui. Ces malpositions, contrairement aux précédentes, sont susceptibles d’être à l’origine de dysménorrhées (douleurs apparaissant pendant les règles), ou de dyspareunies (douleurs lors des rapports sexuels). Quelquefois, les rétrodéviations sont à l’origine de problèmes de dysurie (troubles de la miction).

L’hystéroptose correspond au glissement de l’utérus dans le vagin. Cette pathologie est due au relâchement des moyens de fixation de l’organe lui-même. Généralement, l’hystéroptose est due à des accouchements difficiles. Elle entre dans le cadre du prolapsus (sortie) dans la cavité du vagin des organes du petit bassin (utérus, rectum et vessie).

Les malpositions de l’utérus nécessitent un recours à la chirurgie, quand il existe un tableau douloureux. L’intervention chirurgicale a pour but de redresser l’utérus, et d’améliorer les moyens de fixation, et de soutien, que sont les ligaments et le péritoine.

Les pathologies susceptibles de survenir au niveau de cet organe sont :

  • Les tumeurs de l’utérus, bénignes ou malignes (cancer).
  • Les fibromes de l’utérus, et les polypes utérins font partie des tumeurs bénignes de l’utérus.
  • Ce sont les ménorragies (saignements anormalement abondants survenant pendant les règles) ou les métrorragies (saignements parfois minimes apparaissant en dehors des règles et quelquefois après la ménopause) qui permettent de mettre en évidence cette pathologie.
  • Le gonocoque.
  • Le trichomonas.
  • Le papillomavirus.
  • Le chlamydia.
  • L’herpès virus sont parfois à l’origine d’infections utérines susceptibles de toucher également le col (cervicites). Ils sont quelquefois susceptibles de gagner les trompes de Fallope et d’être à l’origine d’une salpingite. Ces germes sont le plus souvent transmis par voie sexuelle.

Examen médical

Examen physique

Grâce à :

  • La palpation de l’abdomen.
  • Le toucher vaginal.
  • Le toucher rectal.
  • L'examen du col de l’utérus, après la pose d’un spéculum (instrument mis en place dans le vagin, et permettant la visualisation directe du col de l’utérus), l’examen de l’utérus peut se faire sans examens paracliniques.

Technique

  • L'occlusion du cul-de-sac de Douglas est obtenue en pratiquant une suture de la face antérieure du rectum avec la face postérieure du vagin et du col de l'utérus. Cette opération a pour but de remédier à la rétroflexion et la rétrodéviation de l'utérus. Elle porte aussi le nom d'intervention de Marion.
  • L'hystérocleisis, du grec hustéra : utérus et kleisis : fermeture, en anglais hysterocleisis, appelée également hystérostomatocleisis, désigne la suture des deux lèvres du col de l'utérus. Cette opération se pratique en présence d'une fistule entre la vessie et l'utérus (communication). De cette manière l'utérus est obstrué, et de ce fait, le sang qui apparaît durant les règles s'écoule par la vessie.
  • L'hystérocleisis vésical est une opération qui se pratique chez une femme présentant une fistule entre la vessie et le vagin, à proximité du col de l'utérus (juxta cervicale). L'intervention chirurgicale, a pour but de suturer la lèvre postérieure du museau de tanche ,au bord antérieur de la fistule. Dans ce cas l'utérus s'abouche (communique) dans la vessie.

Examen complémentaire

Les examens paracliniques permettant la visualisation de l’utérus sont les suivants :

  • L’échographie, par l’utilisation des ultrasons, est le plus souvent utilisée pendant la grossesse et également en dehors de celle-ci, pour mettre en évidence des pathologies liées à l’utérus ou à ses annexes.
  • L’hystérométrie consiste à mesurer la profondeur de la cavité de l’utérus, au moyen d’une tige graduée de plastique ou de métal.
  • L’hystérographie est l’examen radiologique de l’utérus.
  • L’hystéroscopie consiste à visualiser l’intérieur de l’utérus à l’aide d’une fibre optique introduite dans le vagin.
  • La cœlioscopie est l’examen direct de l’utérus, et de ses annexes grâce à un tube muni d’un système optique, introduit dans l’abdomen après avoir effectué petite incision.

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