Trichomonas

Définition

Définition

La trichomonase est une infection vaginale, ou du tractus génital de l'homme, par le trichomonas vaginalis.

​Ce dernier est un protozoaire flagellé (animal microscopique constitué d'une seule cellule, ayant la forme d'une poire dont le corps est muni de 3 à 5 flagelles, sorte de cil), et qui mesure environ 7 à 10 micromètres, mais peut atteindre parfois une longueur de 25 micromètres.

Il s'agit d'un parasite des cavités naturelles.

Symptômes

Symptômes

  • Chez la femme :
    • Ecoulement vaginal abondant (leucorrhée : perte) de coloration verte tirant sur le jaune et de consistance mousseuse et généralement malodorante à l'origine de rougeur et de vif prurit (démangeaison).
    • Douleurs du périnée. Le périnée est la région qui constitue le plancher du petit bassin, c'est-à-dire la région du bassin où se trouvent les organes génitaux externes (vulve chez la femme) et l'anus. Cette région se présente différemment chez la femme et chez l'homme.
    • Douleurs dans les cuisses quelquefois.
    • Dyspareunie qui est une douleur au moment du coït (rapport sexuel) chez la femme, sans qu'il existe une contracture de la vulve, cette douleur pouvant être persistante, permanente ou intermittente.
    • Dysurie (difficulté à uriner) associée à des brûlures pendant les mictions qui sont trop fréquentes (pollakiurie).
    • Quelquefois les symptômes sont plus discrets, ce sont des brûlures et des démangeaisons légères ou des douleurs lors des rapports sexuels. Quelquefois il existe aucun symptôme mais la maladie est contagieuse.
    • A l'examen la vulve et le périnée sont irrités, et quelquefois il existe un œdème (augmentation de volume des tissus due à l'infiltration d'eau secondaire à une inflammation) des lèvres de l'appareil sexuel externe.
    • L'intérieur du vagin, à l'examen, montre quelquefois la présence de petites taches de couleur fraise accompagnées d'une sécrétion accrue.
  • Chez l'homme : les infections par trichomonas sont le plus souvent très discrètes mais peuvent néanmoins s'accompagner : 
    • ​D'un écoulement urétral (écoulement anormal d'un liquide par la verge) de nature mousseuse s'accompagnant quelquefois de pus.
    • De rougeurs et de gonflements autour de l'orifice urétral.
    • De rougeur du sillon balano-préputial.
    • De dysurie (troubles urinaires).
    • De pollakiuries modérées (nombre des mictions exagéré). La miction étant le fait d'éliminer le contenu de la vessie. Cette pollakiurie survient généralement le matin.
    • De douleurs du bassin quelquefois plus ou moins importantes.

Il peut survenir des complications si la prise en charge ne se fait pas convenablement, ce peut être une épididymite (inflammation de l'épididyme). L'épididyme est un organe cylindrique situé derrière chaque testicule et s'étalant en "embrassant " celui-ci, faisant suite aux canaux efférents, qui sont des sortes de petits tubes sortant du testicule. L'épididyme se prolonge par le canal déférent ou canal spermatique, qui débouche dans l'urètre et qui est destiné à évacuer à la fois les urines et le sperme. Le canal de l'épididyme est microscopique et très long. Sa forme anatomique le maintient pelotonné sur lui-même. C'est à l'intérieur de celui-ci que les cellules spermatiques, c'est-à-dire les précurseurs des spermatozoïdes produits dans le testicule, progressent lentement en achevant leur maturation.

Physiopathologie

  • La transmission du trichomonas ne se fait pas que par le mode sexuel, le parasite pouvant survivre plusieurs heures sur les mains, des objets.
  • Il a été décrit également des trichomonases buccales associées à une gingivite (inflammation des gencives) et à une glossite (inflammation de la langue).
  • Ces pathologies sont dues à trichomonase tenax et à trichomonase intestinale.
  • Ces germes en association à trichomonas intestinalis étaient également à l'origine d'entérite (inflammation du tube digestif) et de diarrhée.

Épidémiologie

Le trichomonas est fréquemment retrouvé :

  • Chez la femme entre 16 et 35 ans, et touche environ 20 à 25 % d'entre elles, pendant la période de fertilité. C'est à ce moment-là qu'il est à l'origine de vaginites (inflammation de la muqueuse du vagin qui recouvre l'intérieur de cet organe creux). Il est également à l'origine d'urétrite (inflammation de l'urètre : canal conduisant l'urine de la vessie vers l'extérieur) et parfois de cystite (inflammation de la vessie).
  • Chez l'homme le trichomonas est semble-t-il à l'origine d'environ 7 à 10 % des urétrites, mais le parasite est difficile à mettre en évidence. Le plus souvent l'homme transporte les parasites, et les transmet, mais ne présente aucun symptôme. C'est de cette façon qu'il contamine sans le savoir ses partenaires sexuels.

Le plus souvent, l'infection à trichomonas est associée à une gonococcie (infection par le gonocoque), et à d'autres maladies sexuellement transmissibles. Le gonocoque est une espèce de bactérie appartenant au genre Neisseria, spécifique de maladie vénérienne et se caractérisant par une inflammation des organes génitaux et un écoulement purulent. 

 

Examen médical

Labo

Il est également possible de rechercher le germe dans le culot de centrifugation des urines.

Le culot de centrifugation est obtenu après récupération des urines mises dans un appareil de centrifugation qui permet d'obtenir dans le fond du tube, un dépôt qui est soit examiné directement au microscope, soit mis en culture.

Les analyses permettent également de vérifier la présence ou l'absence d'autres maladies dues à des MST (maladie sexuellement transmissible).

Traitement

Traitement

  • Antibiotique imidazolés (métronidazole) généralement pendant une semaine soit sous forme de traitement minute (en un seul jour). Dans ce cas, le traitement comporte généralement 2 grammes pris sous forme de comprimé en une seule prise, ce qui habituellement guéri jusqu'à 95 % des femmes.
  • L'association d'un traitement local par un comprimé gynécologique de métronidazole matin et soir est un complément au traitement précédemment décrit. Les hommes nécessitent habituellement 500 mg deux fois par jour pendant 7 jours.
  • Quelquefois il est utile d'utiliser la même molécule (médicament) sous forme d'injection intraveineuse avec un traitement local.
  • Le métronidazole est néanmoins (dans certains cas) à l'origine de surinfection par des champignons (candidose), ou peut entraîner une leucopénie (diminution du nombre des globules blancs dans le sang).
  • L'utilisation de ce médicament ne doit pas se faire pendant le premier trimestre de la grossesse.
  • Les partenaires sexuels sont généralement traités en même temps (même s'il n'existe pas de signe d'infection par trichomonas), ceci pour éviter toute récidive.
  • Utilisation de préservatifs (contagion).
  • En ce qui concerne les infections du tractus gastro-intestinal dues à la variété de trichomonase responsable (voir ci-dessus), le métronidazole est également efficace dans ces cas-là.
  • La difficulté du traitement réside dans l'utilité d'examiner et de traiter l'ensemble des partenaires.

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