Définition
Définition
Inflammation de la muqueuse (couche de cellules recouvrant l’intérieur d’un organe creux en contact avec l’air) du vagin.
Classification
Il existe différents types de vaginite :
Anatomie
Le vagin est un organe féminin musculo-membraneux. Il se présente sous la forme d’un conduit (en latin, vagina signifie gaine, fourreau) s’étendant de la vulve (orifices sexuels féminins) jusqu’à l’utérus (réceptacle de l’ovule, fécondé ou pas) et plus précisément l’entrée du col de l’utérus (orifice permettant de pénétrer à l’intérieur de l’utérus lui-même). La longueur totale de l’utérus se situe entre 8 et 12 cm.
Le sommet du vagin entoure le col de l’utérus d’un manchon, le cul-de-sac vaginal. Son extrémité inférieure se termine chez la femme vierge par une membrane, l’hymen. Celle-ci se déchire lors du premier rapport sexuel puis, après le premier accouchement, elle est remplacée par les caroncules myrtiformes. Les caroncules myrtiformes (terme issu du latin caruncula, diminutif de caro : petits morceaux de chair) sont des excroissances de chair.
L’intérieur de la paroi vaginale est recouvert par des replis longitudinaux et transversaux, très sensibles lors des rapports sexuels, dont le rôle est également de permettre le passage du fœtus pendant l’accouchement. A ce niveau, la glaire cervicale sécrétée par les cellules du vagin permet une constante humidité. Cette glaire présente une consistance somptueuse et une coloration blanchâtre. Le mucus, fabriqué par le col de l’utérus, fabrique la glaire cervicale jouant un rôle important pour la pénétration des spermatozoïdes vers l’utérus.
Symptômes
Symptômes
- Souvent, aucun symptôme
- Pertes vaginales importantes, de consistance laiteuse (parfois plus intenses après les rapports sexuels)
- Sensations de picotements voire de brûlure
- Démangeaisons
- Odeur désagréable
- Irritation au passage des urines
Physiopathologie
A l’intérieur du vagin vit un ensemble de bactéries qui peuplent cet organe, de façon normale ou pathologique, au niveau de sa muqueuse : la flore bactérienne. Les bactéries « normales » sont très nombreuses. L’une d’entre elles, le lactobacillus, joue un rôle très important pour le niveau d’acidité du vagin, et de ce fait empêche la multiplication d’organismes. Les femmes qui souffrent de vaginose bactérienne présentent un déséquilibre qui se traduit par une croissance exagérée du nombre de bactéries nuisibles et une diminution importante des lactobacilles qui protègent normalement le vagin. Le lactobacillus acidophililus, appelé également bacille de Döderlein, sécrète de l’acide lactique et crée ainsi un milieu protecteur contre les germes nocifs.
Épidémiologie
La vaginite est le motif de consultation le plus important chez les femmes.
Examen médical
Labo
Les prélèvements effectués par le médecin, après la pose d’un spéculum lubrifié, permettent de mettre en évidence un pH supérieur à 4,5.
On cherchera à déceler une odeur de poisson et à mettre en évidence la présence de pertes de coloration gris-blanchâtre.
La mise en évidence des germes cités plus haut n’est pas une indication infaillible car ces germes ont également été rencontrés chez environ 50 % des femmes en bonne santé.
Mise en évidence au microscope des cellules dites ponctuées (en anglais clue-cells) qui sont des cellules épithéliales (recouvrant l’intérieur du vagin) recouvertes de coccobacilles (variété de bactéries).
Traitement
Traitement
Le traitement des vaginites concerne les femmes pendant et en dehors de la grossesse.
- Miconazole 2% crème
- Miconazole ovules vaginaux
- Clotrimazole crème
- Terconazole 0,4% crème
- Clindamycine
- Terconazole 0,8% crème
- Clotrimazole crème
- Tioconazole ovule
- Metronidazole
- Tioconazole onguent vaginal
- Metronidazole gel
En dehors de la vaginite à trichomonas, les médecins ne traitent pas le partenaire.
Évolution
Complications
- Risque important de développer une infection aiguë des trompes (salpingite) : en effet, la vaginite coexiste souvent avec des MST telles que chlamydia et gonorrhée. La salpingite est quelquefois à l’origine d’une l’infertilité, de douleurs au bas-ventre et des grossesses ectopiques (ailleurs que dans l’utérus).
- Risques d’accouchements prématurés
- Risque d’infection lors des interventions chirurgicales d’ordre gynécologique :
- ablation de l’utérus (hystérectomie)
- césarienne
- pose d’un dispositif intra-utérin (stérilet)
- chirurgie des trompes
- hystérographie (radiographie de l’utérus)
- curetage après une fausse-couche ou un accouchement
- hystéroscopie (visualisation directe de l’utérus par un appareil muni d’un système optique)
- prélèvement de l’endomètre (couche de cellules recouvrant l’intérieur de l’utérus)
Prévention
- Eviter le lavage du rectum en direction du vagin
- Après les selles, s’essuyer d’avant vers l’arrière, en direction du rectum et non l’inverse
- Éviter les douches vaginales
- Éviter les jeans serrés, les collants sans entrejambes en coton
- Eviter les vêtements susceptibles de maintenir l’humidité
- Ne pas prendre de médicament contenant des antibiotiques sans avis médical (ils peuvent être à l’origine d’une destruction de la flore bactérienne du vagin)
- Utiliser un préservatif