Albuminurie

Définition

Définition

L'albuminurie définit la présence dans les urines, d'une variété particulière de protéine : l'albumine.

Généralités

Le terme protéinurie désigne la présence de protéines, de n'importe quelle nature, dans les urines. 

Cette dernière porte le nom d'histurie quand la protéine provient d'une lésion des tissus composant l'appareil urinaire.

Classification

On distingue plusieurs variétés de protéinurie (liste non exhaustive) :

  • La protéinurie légère (moins de 1 g par 24 heures) se rencontre au cours des insuffisances du fonctionnement :
    • De la pompe cardiaque.
    • Des élévations de la tension artérielle.
    • De la maladie polykystique du rein.
    • De l'hyperthermie (fièvre).
  • La protéinurie modérée (entre 1 et 3,5 g par 24 heures) survient au cours des glomérulonéphrites, des néphrites interstitielles, des atteintes rénales dues à l'absorption de certains médicaments et spécifiquement des analgésiques (antidouleurs).
  • La protéinurie forte (plus de 3,5 g par 24 heures) survient au cours du syndrome néphrotique.
  • La protéinurie intermittente survient au cours d'un effort intense chez un sujet ne présentant aucune pathologie, et disparaît immédiatement.
  • La protéinurie orthostatique s'observe chez environ 2 à 5 % des sujets plutôt jeunes et longilignes. Elle est quantifiée à moins de 1 g par 24 heures et apparaît en position debout et disparaît pendant la nuit, quand le sujet est au repos. Le plus souvent, ces individus ne présentent aucune anomalie et la protéinurie disparaît spontanément avant l'âge de 30 ans.
  • La protéinurie intermittente survenant au cours de l'hyperthermie (fièvre) est considérée comme bénigne. Il faut néanmoins envisager la survenue d'une maladie rénale de type glomerulopathie à complexes immuns (maladie auto-immune survenant quand le patient fabrique des anticorps contre ses propres tissus).
  • La protéinurie permanente est classée elle-même en protéinurie prérénale, rénale et postrénale
    • La protéinurie permanente prérénale correspond à la production trop importante de protéines de faible poids moléculaire, survenant au cours de certaines maladies (protéinurie de Bence Jones, leucémies myéloïdes) avec excrétion de lysozymes (2 g par 24 heures) et la maladie de type gammapathie monoclonale (présence d'une seule chaîne légère).
    • La protéinurie permanente rénale correspond à un trouble de la circulation au niveau du rein, et plus spécifiquement à une diminution de l'irrigation de cet organe provoquant une filtration augmentée des protéines survenant au cours de l'insuffisance cardiaque, et de l'hypertension artérielle grave. Une altération de la paroi des glomérules (unités de filtration du rein) comme celle survenant au cours des glomérulonéphrites ou du syndrome néphrotique fait également partie des protéinuries permanentes rénales (les tubulopathies également.). Les intoxications par les métaux lourds et certaines maladies héréditaires (maladie de Wilson, maladie de Fanconi, acidose rénale entre autres), l'insuffisance de potassium dans le sang et l'insuffisance rénale aiguë font partie des lésions tubulaires entraînant une protéinurie permanente rénale. Le diabète est susceptible d'être à l'origine d'une atteinte rénale pouvant entraîner la présence de protéines dans les urines de façon permanente.
    • La protéinurie permanente post-rénale est le résultat d'hémorragie ou d'infection urinaire grave.

Examen médical

Labo

La définition de la protéinurie est biologique : il s'agit de l'élimination urinaire de protéines supérieure à 120 mg par 24 heures.

L'électrophorèse des protéines permet de déterminer une protéinurie sélective par la présence d'albumine et de très peu de globulines (autre variété de protéines).

La protéinurie de Bence Jones (constituée de polymère de chaînes légères), thermo-soluble (précipitant, s'agglutinant à 60° centigrades pour se redissoudre à 90° centigrades) correspond à la présence de protéines indiquant la prolifération d'une variété de globules blancs : les plasmocytes monoclonaux au cours du myélome multiple de la maladie de Waldenstrom. Ce type de protéines est susceptible de précipiter (s'agglutiner) à l'intérieur des tubules rénaux.

L'utilisation de bandelettes réactives, sur un plan plus pratique, permet d'assurer une détection d'environ 150 mg par millilitre de protéines dans les urines. Les bandelettes réactives ont la capacité de déceler l'albumine dans les urines mais ne sont pas sensibles à une autre variété de protéines, les globulines, donnant de cette façon de faux négatifs surtout en présence d'une protéinurie de Bence Jones.

La microalbuminurie (pouvant être mise en évidence par des bandelettes réactives) définit une excrétion d'albumine de 30 à 300 mg par 24 heures. Cette variété d'albuminurie témoigne d'une atteinte rénale essentiellement quand il existe une élévation de la tension artérielle ou un diabète sucré. Une microalbuminurie doit être surveillée tous les 6 mois à peu près, surtout chez les individus à risque.

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