Bronchopneumonie

Définition

Définition

La bronchopneumonie est une inflammation plus ou moins étendue des bronches, des bronchioles, et des alvéoles pulmonaires, ainsi que du tissu interstitiel pulmonaire, c'est-à-dire du parenchyme (tissu situé entre ces organes).

Les bronchioles sont les ramifications les plus fines des bronches qui elles-mêmes correspondent à des conduits aériens, issus de la division de la trachée en deux, et à chacune de leurs ramifications.

Généralités

Le terme bronchodilatation (en anglais bronchodilatation) désigne la dilatation des bronches le plus souvent provoquée, c'est-à-dire thérapeutique (grâce à un traitement).

                                                                                                                    

Historique

Les mots bronchopneumonie et pneumonie, ont été utilisés pour la première fois par Seifert en 1838.

Classification

  • La bronchopneumopathie obstructive se définit de façon générale, par une résistance au passage de l'air dans les voies aériennes. Cette gêne est due à la diminution permanente ou passagère, du calibre des bronchioles (bronchioloconstriction).
  • La pneumonie systématisée touche un lobe (on parle de pneumonie lobaire). Cette affection se caractérise par l'atteinte d'un segment du poumon, on parle pour cette raison de pneumonie segmentaire ou lobulaire. Elle s'accompagne d'une inflammation des alvéoles, que les spécialistes appellent fibrinoleucocytaire. Cette pneumonie lobaire ou franche, est le plus souvent due à un pneumocoque.
  • La pneumonie interstitielle se caractérise par l'absence de sécrétion de type exsudative des alvéoles, et l'inflammation du tissu interstitiel pulmonaire.

Symptômes

Symptômes

Le diagnostic de bronchopneumonie se fait grâce à la mise en évidence de l'association :

  • D'une hyperthermie (élévation de la température) le plus souvent élevée (39°C à 40°C).
  • De toux.
  • D'expectorations (crachats).

Physiopathologie

La pneumonie se caractérise sur le plan anatomique et histologique (étude des cellules composant un organe),  par la présence dans les alvéoles, d'exsudat, liquide organique riche en protéines, tantôt séreux (ayant des caractéristiques du sérum sanguin : partie liquidienne du sang), tantôt de nature fibrineuse (variété de protéines du plasma sanguin fabriquée par le foie et jouant un rôle déterminant dans la coagulation sanguine), tantôt de nature muqueuse (glaireuse) et suintant quand il y a inflammation.
Le transsudat, par rapport à l'exsudat, est composé de substances qui franchissent facilement les membranes : eau, sels minéraux, substances dont le poids moléculaire est faible. D'autre part, ce liquide ne contient pas, ou très peu, de leucocytes (globules blancs) et de protéines. Les transsudats doivent être distingués des exsudats, qui eux sont le résultat d'un mécanisme inflammatoire, alors que le transsudat est un épanchement liquide séreux et albumineux d'origine purement mécanique. Autrement dit, un patient présentant ce type d'affection pulmonaire, sécrète un liquide à l'intérieur des alvéoles (et plus rarement entre celles-ci), c'est-à-dire à proprement parler dans le parenchyme pulmonaire. On constate d'autre part une condensation, c'est-à-dire une perte d'élasticité de ce parenchyme pulmonaire.
Certains individus, présentant un déficit immunitaire (immunodéprimés) sont tout particulièrement sensibles aux affections pulmonaires : on parle de pneumopathie opportuniste.

Épidémiologie

Cette pathologie est à l'origine d'environ 5 % des décès à travers la planète.

Examen médical

Examen physique

L'auscultation pulmonaire révèle quelquefois la présence de râles sous-crépitants (fins, moyens et gros) appelés en anglais crackling rale.

Ces râles sont appelés également râles muqueux, râles bronchiques humides

Ces râles surgissent de façon irrégulière à l'inspiration (quand le patient fait entrer de l'air dans ses poumons), et à l'expiration (quand le patient expulse l'air de ses poumons).

Examen complémentaire

La confirmation de cette affection, nécessite une radiographie des poumons, qui montre des opacités quelquefois peu denses, au contraire de celles rencontrées dans la pneumonie aiguë. 

Parfois, il est nécessaire de mettre un nom sur le germe en cause : pour cela, un examen des crachats ou une fibroscopie bronchique sont nécessaires.

Cause

Cause

Les pneumonies et bronchopneumonies sont causées par des agents pathogènes (microbes) très divers :

  • Les rhinovirus appartiennent à une variété de virus (à ARN) de très petite taille : les Picornaviridae. Ils sont à l'origine d'à peu près la moitié des infections des voies aériennes supérieures chez l'homme. Il s'agit du coryza, de la bronchite, des bronchopneumonies et des bronchiolites entre autres.
  • Le virus para-influenza (appartenant au genre Paramyxovirus, famille des Paramyxoviridix),  est responsable d'affections bénignes des voies respiratoires, à l'origine du coryza chez l'adulte, ou parfois de bronchites, bronchiolites ou de bronchopneumonies chez l'enfant. Celles-ci peuvent être quelquefois très sévères, et toucher le nourrisson : on parle alors de pseudo-croup. Parmi ces virus, on en distingue 4 types dont le virus de Sendai.
  • Le virus de la rougeole peut également être à l'origine d'une pneumonie.
  • La bronchopneumopathie peut également être due à une infection pulmonaire bactérienne : c'est le cas entre autres de la bronchopneumopathie tuberculeuse (voir phtisie galopante).
  • Certains champignons (l'aspergillus) sont susceptibles d'être une source de bronchopneumopathie.

Traitement

Traitement

Le traitement de la bronchopneumonie est directement dépendant de la cause. 

Le plus souvent, les antibiotiques sont efficaces au bout de 48 heures sauf quand il s'agit d'une pneumopathie virale, ou d'une pneumopathie virale surinfectée par une bactérie.

Généralement, chez un patient ayant moins de 50 ans et ne présentant pas de problèmes respiratoires particuliers, il est conseillé un antibiotique de la famille des aminopénicillines. Ceci est suivi en deuxième intention d'un autre antibiotique de la famille des macrolides (clarithromycine ou azithromycine).

Chez un individu présentant un risque respiratoire, il est conseillé, le plus souvent, une aminopénicilline avec un inhibiteur de la bêtalactamase ou une céphalosporine de première génération, qui est suivie en deuxième intention, d'un macrolide (télithromycine par exemple).

D'autres antibiotiques sont quelquefois utilisés tels que les fuoroquinolones (sparfloxacine) ou la doxycycline.

Évolution

Évolution

Généralement, les malades guérissent complètement en 10 à 15 jours.

Néanmoins, les poumons retrouvent leur état physiologique normal, seulement au bout de un à deux mois, à condition qu'il n'existe pas d'autres phénomènes délétères (pollution, tabac, poussières, etc.).

Diagnostic différentiel

Le terme de bronchopneumonie ne doit pas être confondu avec celui de bronchopathie (issu du grec bronkhos : bronche, et pathê : souffrance – en anglais : bronchopathy) désignant tout ce qui se rapporte aux affections des bronches.

Le mot bronchopneumopathie se rapporte aux affections des bronches et des poumons.

Références

Bibliographie

11e congrès de la société européenne pneumologie.Bronchopneumopathie chronique obstructive – Manuel Merck troisième édition (éditions du centenaire) 2000.

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