Globule blanc

Définition

Définition

Les globules blancs, également appelés leucocytes, correspondent à des cellules du système immunitaire, et jouent essentiellement un rôle dans la défense de l'organisme contre les agents étrangers.

Généralités

Le terme globule désigne une boule de forme sphérique et de petite taille. Ce terme est utilisé pour désigner :

  • Les globules rouges (hématies).
  • Les globules blancs (leucocytes).
  • Les globules polaires de Robin qui sont des petites cellules constituées lors de la division des ovocytes (oeufs provenant de l'ovaire) au moment de l'ovogenèse (fabrication de l'ovule dans l'ovaire) qui dégénéreront ensuite.

Historique

Les leucocytes ont été étudiés par Charles Robin au XIXeme siècle.

Classification

On distingue trois classes de globules blancs :

  • Les granulocytes ou polynucléaires, qui sont séparés en trois types : 
    • Neutrophiles, de forme généralement sphérique, ils constituent la moitié de la population totale des globules blancs. Ils ont un volume double de celui des globules rouges. Les granulocytes neutrophiles, possèdent un mélange de protéines ayant les caractéristiques de celles des antibiotiques : on les appelle à juste titre les défensines. Leur noyau est composé de 3 à 6 lobes, d'où leur nom de polynucléaires. Grâce à des enzymes, ils possèdent une activité de phagocytose, c'est-à-dire de digestion des corps étrangers et plus particulièrement des bactéries.
    • Eosinophiles, représentent 2 à 4 % de la totalité des globules blancs. Leur noyau comprend généralement 2 lobes. Leur rôle consiste à assurer la défense contre certains parasites (ténia, oxyure, douve, schistosome) trop gros pour être phagocytés (digérés). Ces parasites pénètrent dans l'organisme par l'intermédiaire du tube digestif (poisson cru, viande de porc), ou à travers la peau, et vont se loger le plus souvent dans la muqueuse du tube digestif (intestins), ou des poumons. C'est là que les polynucléaires éosinophiles se chargent de leur destruction, en libérant des enzymes qui vont permettre leur digestion. Les polynucléaires éosinophiles, interviennent également dans les réactions d'allergie, en détruisant les protéines étrangères (allergènes), et les complexes (associations) antigène-anticorps à l'origine des allergies.
    • Basophiles, sont les moins nombreux des globules blancs (0,5 % de la population totale de leucocytes). Cette variété de globules blancs contient de l'histamine, qui est un médiateur (messager) sécrété pendant la réaction inflammatoire, et au cours de l'allergie. L'histamine entraîne la vasodilatation (augmentation du calibre des vaisseaux), et attire les autres globules blancs dans la région concernée par l'inflammation (chimiotactisme).
  • Les monocytes ou macrophages, se multiplient et s'activent en cas d'infection chronique (durant dans le temps) comme la tuberculose entre autres. Ils interviennent très efficacement dans la lutte contre les virus, et contre certains parasites, et bactéries situés à l'intérieur des cellules. Ils participent, avec les lymphocytes, à la défense de l'organisme par l'intermédiaire du système immunitaire en les lançant.
  • Les lymphocytes, sont relativement nombreux mais peu abondants dans la circulation sanguine. On les trouve essentiellement dans les ganglions lymphatiques, la rate où ils jouent un rôle important dans l'immunité. Il existe deux types de lymphocytes :
    • Les lymphocytes T. appelés également lymphocytes T. tueurs, ou lymphocytes T. suppresseurs. Ils participent à la réaction immunitaire en combattant spécifiquement les cellules infectées par un virus, ainsi que les cellules cancéreuses.
    • Les lymphocytes B. qui donnent naissance aux mastocytes fabricants les anticorps (immunoglobulines) qui sont libérés dans le sang. 

Symptômes

Physiologie

Le terme leucopoïèse désigne la formation des globules blancs.

La diapédèse est la migration des éléments sanguins (en particulier les globules blancs) hors des capillaires (petits vaisseaux sanguins), pour se rendre sur les lieux où se déroule une inflammation ou un processus immunitaire de défense contre un agent pathogène (potentiellement dangereux) extérieur.

Le terme leucocidine désigne la substance toxique provenant d'une bactérie, ayant la capacité de détruire les leucocytes. Le nombre des globules blancs est normalement inférieur à celui des hématies (globules rouges), soit 7000 à 9000 par mm 3 de sang. Ils sont fabriqués dans la moelle osseuse, dans les ganglions et dans la rate. Ils possèdent un noyau (contrairement aux globules rouges), et sont beaucoup plus gros que les hématies (entre 10 et 15 microns de diamètre). Des variations du nombre de leucocytes peuvent parfois survenir, en particulier au cours du cycle menstruel, ou chez la femme enceinte, vers la fin de la grossesse. Ceci n'est pas pathologique (dû à une maladie). De même, chez le nouveau-né, il existe une hyperleucocytose (élévation du nombre de globules blancs) physiologique (normale).

Le terme leucoblastique (du grec blastos : germe) désigne d'une part tous ce qui concerne la formation des globules blancs, et d'autre part tout ce qui concerne les leucoblastes.

Le terme leucotaxique (du grec taxis : arrangement) désigne tout ce qui concerne la migration des globules blancs.

Tableau récapitulatif sur les leucocytes (le terme leucocytométrie désigne la numération des globules blancs).

  • Chez l'adulte le nombre total de polynucléaires est de 4000 à 10 000 par microlitre.
    • Polynucléaires neutrophiles 45 à 70 % 800 à 7000 par microlitre.
    • Polynucléaires éosinophiles 1 à 3 % 50 à 300 par microlitre.
    • Polynucléaires basophiles 0 à 0,5 % 0 à 50 par microlitre.
    • Lymphocytes 20 à 40 % 1500 à 4000 par microlitre.
    • Monocytes 3 à 5 % 100 à 500 par microlitre.
  • Chez l'enfant le total des leucocytes à la naissance est de 10 000 à 25 000 par microlitre à 1 an : 4000 à 12 000 par microlitre.​
    • Polynucléaires neutrophiles à la naissance 40 à 70 % à partir de 1 an 25 à 40 %.​
    • Polynucléaires éosinophiles à la naissance 0 à 3 % à 1 an un à 3 %.​
    • Polynucléaires basophiles à la naissance 0 à 1 % à 1 an 0 à 1 %.​
    • Lymphocytes à la naissance 20 à 55 % à 1 an 50 à 70 %.​
    • Monocytes à la naissance 3 à 15 % à 1 an 3 à 5 %.

Physiopathologie

Le syndrome des leucocytes paresseux, en anglais lazy leucocyte syndrome, étudié par Miller désigne un défaut de mobilité des polynucléaires neutrophiles. Les patients présentent une certaine tendance aux infections.

Le terme leucocytolyse appelée également leucolyse, désigne la disparition ou la destruction des globules blancs à l'intérieur du sang.

Cette destruction peut survenir :

  • Soit de manière physiologique (normalement).
  • Soit de manière pathologique, au cours d'une affection.

Le terme leucoblastose désigne la présence de leucoblastes à l'intérieur de la moelle osseuse, ou à l'intérieur du sang. Ces dernières sont des cellules précurseurs des leucocytes, qui se développent dans la moelle osseuse. Ces cellules souches, sont à l'origine de la lignée des globules blancs qui donnent naissance aux lymphoblastes, et aux myéloblastes.

La leucoblastose aleucémique, est une variété aleucémique de la leucémie aiguë.

La leucoblastose décalcifiante diffuse de Lereboullet et Droguet est une affection proche de la myélose ostéomalacique, et de la myélomatose décalcifiante diffuse, se caractérisant par une décalcification diffusée douloureuse avec, à la radiographie la présence de lacunes en grand nombre du squelette, et dont l'évolution est proche de celle de la leucémie aiguë.

Le terme leucoblastomatose est le nom générique des affections qui se caractérisent par une hyperplasie (développement excessif) du système hématopoïétique (système de fabrication du sang), s'accompagnant d'une infiltration (pénétration) de l'ensemble des organes par des leucoblastes (leucémie aiguë).

Le terme leucoblastémie de Laubry et Marchal désigne la présence, en grande quantité à l'intérieur du sang, de leucoblastes ou de cellules indifférenciées caractérisant la leucémie aiguë.

La leucostase est l'accumulation des globules blancs à l'intérieur des capillaires sanguins (minuscules vaisseaux), où ils constituent des thrombus blancs (caillots) qui bloquent la circulation. La leucostase est le résultat d'une hyperleucocytose (élévation du nombre de globules blancs) très importante, ou alors généralisée à l'ensemble de l'organisme. Elle se rencontre au cours de certaines leucémies aiguës mono, ou myéloblastiques localisées, c'est le cas par exemple de la séquestration d'une partie de la masse sanguine dans un territoire vasculaire en particulier. La leucostase est susceptible d'entraver gravement le fonctionnement de certains organes (cerveau, foie, poumon, rein), et se caractérise le syndrome de leucostase, ou syndrome leucostatique.

L'augmentation des leucocytes, nommée hyperleucocytose, ou polynucléose, s'observe au cours :

  • De toutes les infections.
  • Des inflammations.
  • D'un effort physique.
  • D'une brûlure.
  • De l'infarctus du myocarde (nécrose – ou mort – du tissu musculaire cardiaque).
  • De l'infarctus du poumon.
  • Des hémorragies.
  • De la destruction des globules rouges (hémolyse).
  • De l'insuffisance de fonctionnement des reins (insuffisance rénale).
  • D'un dérèglement hormonal (atteinte de la thyroïde).
  • De la polycythémie (augmentation du nombre de globules rouges).
  • Des règles.
  • De la goutte (augmentation de la quantité d'acide urique dans le sang).
  • De certaines leucémies (littéralement : sang blanc)qui sont les maladies cancéreuses des globules blancs.
  • Des parasitoses (présence de parasites dans le sang).
  • De la mononucléose infectieuse (surnommée la maladie du baiser). Il s'agit d'une infection virale très contagieuse des enfants et des jeunes adultes causée par le virus d'Epstein-Barr.
  • De la consommation excessive de tabac.
  • Des suites d'un traitement par les corticostéroïdes (cortisone) entraînant une libération des polynucléaires normalement collés le long des parois des vaisseaux mais également de ceux qui sont mis en réserve dans la moelle osseuse.
  • D'allergie (augmentation des polynucléaires éosinophiles).
  • De certaines maladies comme la périartérite noueuse (inflammation dont l'origine n'est pas complètement élucidée, appartenant au groupe des connectivites, d'origine auto-immune, c'est-à-dire que le malade fabrique des anticorps contre ses propres tissus). Cette maladie se caractérise par une atteinte de la paroi des artères de petite ou moyenne dimension, entraînant des troubles de la circulation au niveau des tissus.
  • De certaines coliques (inflammations du côlon).
  • Après des transfusions sanguines.
  • Après un stress important.

La diminution des leucocytes, appelée leucopénie ou neutropénie (diminution du nombre de polynucléaires neutrophiles en dessous de 1500 par micro litre) s'observe dans de nombreuses affections :

  • Les infections bactériennes : fièvre typhoïde, brucellose.
  • Les infections virales :
    • Mononucléose (au cours de laquelle les polynucléaires neutrophiles sont bas mais les lymphocytes élevés).
    • Hépatite.
    • Pneumonie d'origine virale.
    • Rubéole.
    • Grippe.
  • Les infections parasitaires :
    • Paludisme.
    • Kala-azar.
    • Rickettsiose (maladie due à un microbe appelé rickettsie).
    • Psittacose (maladie des perroquets transmissible à l'homme, et qui peut provoquer des troubles respiratoires).
  • Certaines variétés de leucémies appelées aleucémiques.
  • Certaines métastases d'origine cancéreuse.
  • L'insuffisance de fonctionnement de la moelle osseuse causée par :
    • Une intoxication médicamenteuse (anticancéreux, certains anti-inflammatoires ou immunosuppresseurs).
    • Un déficit en vitamine B 12.
    • Un déficit en acide folique.
    • Certaines maladies auto-immunes (collagénose, sarcoïdose, lupus érythémateux disséminé).
    • Certaines affections allergiques graves s'accompagnant d'un choc anaphylactique (réaction violente d'un organisme lors du contact avec une substance à laquelle il a déjà été sensibilisé).
  • Le syndrome de Schwachman (maladie associant une insuffisance de fonctionnement du pancréas, une diminution des polynucléaires neutrophiles et un retard de croissance).

Examen médical

Labo

Le terme leucolysine appelée également leucocytolysine, en anglais leucolysin, est une agglutinine, c'est-à-dire un anticorps responsable de la réaction d’agglutination qui est contenue dans certains sérums sanguins (partie liquidienne du sang) anormaux, et ayant la capacité de dissoudre les globules blancs en présence d'un élément participant à l'immunité, c'est-à-dire le complément.

L'agglutination est  la réaction antigène-anticorps au cours de laquelle les anticorps complets normaux provoquent l’agglutination des cellules (il peut s'agir de globules rouges, de globules blancs, de bactéries) ayant les antigènes correspondants sur leur surface.

Technique

La leucoconcentration est la technique qui permet d'étudier les éléments figurés du sang après les avoir concentrés en effectuant une centrifugation, et après avoir lysé (détruit) des hématies (globules rouges).

Cette technique est utilisée tout particulièrement pour rechercher des éléments anormaux (en particulier provenant d'une tumeur).

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