Définition
Définition
Inflammation aiguë des bronchioles, susceptible d’évoluer vers des difficultés respiratoires importantes (détresse respiratoire). Cette inflammation s’accompagne d’une sécrétion exagérée du mucus à l’origine d’une obstruction plus ou moins complète des conduits aériens.
Les bronchioles sont des petits sacs (d’un diamètre inférieur à 1 mm), situés à l’extrémité des bronches dont elles sont les dernières ramifications (les plus fines).
Anatomie
Les bronchioles respiratoires se terminent en forme de grappe de raisin, que l’on appelle des alvéoles. C’est à travers les parois de ces alvéoles que s’effectuent les échanges entre le sang et l’air contenu dans les poumons (échanges gazeux). De cette façon, l’oxygène contenu dans l’air peut passer dans le sang et gagner les tissus.
Symptômes
Symptômes
- Une rhinopharyngite précède la bronchiolite qui se traduit par…
- Une polypnée (augmentation de la fréquence de la respiration, qui est superficielle)
- Une déformation du thorax à l’inspiration (quand l’air rentre dans les poumons)
- Un wheezing : sifflement lors de l’expiration (quand l’air sort des poumons)
- La toux est tout d’abord sèche puis se transforme en toux productive avec expectorations (glaires).
- Une fièvre modérée
- Une accélération du rythme cardiaque (parfois)
- A l’auscultation, le médecin constate la présence de râles crépitants (caractérisant l’encombrement bronchique dû à l’excès de sécrétion du mucus pulmonaire).
Physiopathologie
Ce virus appartient au groupe des paramyxovirus, des virus syncytiaux, des para-influenzae, des influenzae , des rhinovirus, et surtout des adénovirus (qui semblent les plus dangereux). Ces germes provoquent habituellement des infections épidémiques survenant à la fin de l’automne et au cours de l’hiver (pic en décembre et en janvier) et se terminant au début du printemps. L’immunité que l’enfant acquiert au contact de ce virus est de courte durée (quelques mois), ce qui explique qu’il est possible de faire plusieurs infections du même type la même année.
Épidémiologie
La bronchiolite touche essentiellement l’enfant de moins de 2 ans. Cette pathologie est due à un virus respiratoire syncylial se propageant par les voies aériennes (gouttelettes émises pendant la toux), et par le contact des mains infectées dans les collectivités. Ce mode de contamination explique la haute fréquence des bronchiolites dans certains milieux comme les crèches et les hôpitaux. -814
Examen médical
Labo
Les analyses sanguines et plus spécifiquement la concentration des gaz (oxygène et gaz carbonique) montre une diminution du premier et une augmentation du second (hypercapnie) dissous dans le sang. Ceci traduit la baisse de la fonction pulmonaire (ventilation pulmonaire), qui a de plus en plus de mal à éliminer le gaz carbonique des tissus et à apporter de l’oxygène dans le sang.
Examen complémentaire
La radiographie des poumons ne permet pas de porter le diagnostic avec certitude mais oriente vers le diagnostic de bronchiolite aiguë en montrant des images typiques :
- Elargissement de l’espace situé entre les côtes
- Abaissement des coupoles diaphragmatiques
- Hyper-clarté (augmentation de la clarté des poumons) par rapport à un individu sain.
Un prélèvement après aspiration nasale permet d’identifier le virus en utilisant la méthode de l’immunofluorescence indirecte 13.
Traitement
Traitement
- L’enfant doit être maintenu en position de repos.
- Il faut s’assurer qu’il reçoit un apport hydrique suffisant, surtout en cas de fièvre et quand les sécrétions bronchiques sont importantes.
- Kinésithérapie respiratoire par un kinésithérapeute expérimenté.
- L’utilisation des bronchodilatateurs (médicaments destinés à dilater les bronches : salbutamol) en inhalation n’a pas l’adhésion de tous les médecins.
- Certains médecins utilisent les corticoïdes (cortisone) surtout quand il existe un facteur asthmatique associé.
- L’utilisation des antibiotiques ne doit pas être systématique étant donné que les bronchiolites sont d’origine virale. Cependant, une surinfection bactérienne est possible, surtout en cas de survenue de fièvre élevée (supérieure à 39°C) ou persistant au-delà de 4 jours, ou encore si l’enfant présente des expectorations de coloration verdâtre associées à une otite. Les bactéries généralement responsables sont hémophiles influenzae, pneumocoque. L’amoxicilline et l’acide clavulanique sont les antibiotiques les plus efficaces.
- Les médicaments permettant de fluidifier le mucus ne sont pas toujours efficaces en pratique.
- Certains médecins associent à ce traitement celui contre le reflux gastro-oesophagien en utilisant des molécules antireflux (épaississement des biberons).
- Les antitussifs (médicaments évitant à l’enfant de tousser) et les diurétiques (médicaments destinés à faire uriner le patient) sont contre-indiqués de façon formelle.
Évolution
Complications
La bronchiolite devient grave si les conduits aériens s’obstruent partiellement ou en totalité, entraînant une difficulté respiratoire du patient.
Les complications surviennent essentiellement chez l’enfant de moins de 3 mois, surtout quand il présente des antécédents de prématurité, de développement staturopondéral insuffisant (petit poids, petite taille), ou chez ceux avec des d’antécédents de maladie cardiaque ou pulmonaire, de mucoviscidose, ou un déficit de défense immunitaire (sida), ainsi que ceux vivant dans des milieux familiaux défavorisés.
Ces complications sont :
- Une cyanose (coloration des ongles et des lèvres qui deviennent bleus, indiquant une diminution de la concentration du sang en oxygène).
- L’enfant a une manière particulière de respirer, en battant les ailes du nez ce qui traduit une insuffisance respiratoire.
- Refus de s’alimenter.
- Agitation.
- Troubles de la conscience (parfois).
- En cas de répétition des bronchiolites, il est nécessaire de rechercher une cause allergique.
- A long terme, la survenue d’un asthme est possible, particulièrement si l’enfant appartient à une famille allergique.
Prévention
Le port du masque et l’hygiène sont indispensables dans les collectivités (crèches, hôpitaux).
L’éviction préventive des enfants à risque est essentielle.
Références
Bibliographie
Bourillon A. Le Beau A, bronchiolites aiguës du nourrisson, in : Aujard Y., Auret E., Lenoir G.,pharmacologie et thérapeutique pédiatrique, Flammarion, Paris, 1992,5 139-542
Bourillon A., bronchiolites aiguë du nourrisson. quand hospitaliser et pourquoi ? Journal européen des urgences, Paris, 1995
Suzanne Suter, maladies infectieuses in précis de pédiatrie, éditions Payot Lausanne, pg 8