Ténia solium

Définition

Définition

Le ténia solium est un ver adulte dont les larves se trouvent dans la viande de porc. 

Ce ver se présente sous la forme d’un ruban et appartient à l’ordre des cestodes, qui comprend de nombreuses espèces susceptibles de parasiter l’intestin de l’homme et des animaux supérieurs, entraînant une maladie parasitaire.

Généralités

Le ténia, qu’on appelle habituellement ver solitaire (pour certains types), apparaît sous la forme d’un ver plat dont la taille varie de quelques millimètres à plusieurs mètres (3 m). 

Il présente, à son extrémité antérieure (en avant), un appareil appelé le scolex muni de 4 ventouses proéminentes et de 700 à 1000 proglottis (segments ou anneaux de ténia) régulièrement alternés.

Il possède 2 couronnes-crochets qui lui servent d’organes de fixation sur la muqueuse de l’intestin grêle (le ténia saginata n’en possède pas).

La muqueuse est la couche de cellules recouvrant l’intérieur des intestins.

Quelquefois, sa durée de vie dépasse 25 ans.

Classification

On distingue habituellement 4 types de ténia selon l’espèce mise en cause :

  • Ténia saginata, relativement fréquent en France, dont la transmission se fait par l’ingestion de viande de bœuf.
  • Ténia solium, dont la transmission se fait par l’ingestion de viande de porc.
  • Hymenolepis nana, à l’origine de l’hyménolepiase. Ce parasite est particulièrement fréquent chez les enfants, et se présente sous la forme d’un petit ténia, dont la transmission se fait par l’ingestion d’insectes, comme les puces ou le ver de farine, mais surtout les œufs du ver (plus fréquents dans les pays tropicaux)
  • Diphyllobotrium lattum, parasite responsable de la bothriocéphalose, et dont la transmission se fait par l’ingestion de poissons d’eau douce.

Les trois premières variétés de ténia se transmettent à l’homme par l’intermédiaire d’aliments contenant des larves et qui n’ont pas été suffisamment cuits. 

Symptômes

Symptômes

  • Aucun (parfois).
  • Nausées.
  • Sensation de faim.
  • Perte de poids.
  • Diarrhée (parfois).
  • La présence des cysticerques à n’importe quel endroit du corps, et plus fréquemment au niveau du cerveau et des muscles du squelette, est susceptible d’entraîner des symptômes variables suivant la localisation du kyste.
  • En cas d’atteinte du système nerveux central, il peut survenir des crises convulsives, des troubles neurologiques, une hydrocéphalie (augmentation du volume du liquide céphalo rachidien à l’intérieur des cavités du cerveau et de la moelle épinière), une méningite, des crises d’épilepsie de différentes variétés, des maux de tête, des nausées, des vomissements, des troubles de la vision, une ataxie (problèmes de coordination des mouvements), des vertiges, une confusion.

Physiopathologie

Le ver adulte s’accroche à la paroi du jéjunum (deuxième segment l’intestin grêle compris entre le duodénum et l’iléon). 

Sa dimension est inférieure à celle du ténia saginata (3 m) et il est capable de produire 50 000 oeufs.

Les embryons libérés pénètrent la paroi de l’intestin puis sont transportés vers de nombreux organes avec une prédilection pour les muscles du cou, du tronc et de la langue.

Les œufs sont susceptibles d’être ingérés par les porcs, qui constituent un hôte intermédiaire.

Ils se transforment alors en larves ou cysticerques (kyste) qui vont se fixer dans les muscles de l’animal. Dans ce cas, l’infestation du porc constitue la cysticercose, appelée également ladrerie.

Les cysticerques sont de couleur blanche tirant sur le gris et mesurent 1 cm de diamètre. Ils contiennent le scolex (tête du ver) et sont viables à la température de 4°C.

L’homme peut s’infester par l’ingestion de viande de porc peu cuite, contenant ces cysticerques.

Épidémiologie

Le ténia solium est très répandu dans le monde, plus spécifiquement au Mexique, en Asie du sud-est, en Afrique, en Europe de l’est et en Amérique du Sud.

Par rapport au ténia saginata, le ténia solium est devenu rare dans les pays industrialisés, grâce aux contrôles vétérinaires des viandes : c’est ainsi que l’on ne rencontre qu’un seul cas de ténia solium pour une centaine de ténia saginata.

Examen médical

Labo

On constate souvent une hyperéosinophilie : augmentation du nombre d’une variété de globules blancs (les éosinophiles) dans le sang.

Examen complémentaire

  • La radiographie montre quelquefois des kystes calcifiés.
  • La tomodensitométrie (scanner) peut visualiser des kystes du cerveau.

Traitement

Traitement

  • Le praziquantel est utilisé pendant une durée de 15 à 30 jours.
  • Parfois, nécessité d’une exérèse chirurgicale, quand celle-ci est possible.
  • En cas de cysticercose neurologique, utilisation de l’albendazole, qui se donne uniquement dans la pharmacie des hôpitaux (en France).
  • Les sujets prenant de tels médicaments sont soumis parallèlement à un traitement à base de corticoïdes (cortisone), car ces médicaments entraînent une réaction inflammatoire dont la destruction des cysticerques est la cause.
  • Certains patients nécessitent une désobstruction des ventricules cérébraux, et il est parfois nécessaire d’envisager un ventriculotomie (intervention sur les ventricules cérébraux) ou une dérivation qui va permettre au liquide contenu dans les ventricules cérébraux de s’évacuer vers le péritoine (dérivation ventriculo-péritonéale).
  • En présence de déficit neurologique plus important, essentiellement après un traitement, on a quelquefois recours à un traitement anticonvulsivant (contre les convulsions).

Évolution

Prévention

  • Respecter une hygiène personnelle.
  • Cuisson suffisante de la viande de porc.
  • Contrôle des viandes par les autorités vétérinaires.
  • Elimination rigoureuse des matières fécales humaines.

Références

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