Syndrome du Canal carpien

Définition

Définition

Le syndrome du canal carpien est une affection faisant partie des neuropathies (maladies du tissu nerveux), correspondant à une compression d'un nerf du bras (le nerf médian) au niveau du canal carpien situé dans le poignet, et délimité par les os du carpe.

Généralités

Cette affection est susceptible d'entraîner une paralysie des doigts.

Le syndrome du canal carpien touche essentiellement la femme pendant la grossesse, et à la ménopause, mais également les individus des deux sexes et de tous âges (moins fréquemment).

Symptômes

Symptômes

  • Lors de l'interrogatoire du patient, on retrouve la répétition de certains mouvements du poignet, ou de certaines positions, entraînant des pressions répétitives sur celui-ci (poignet posé sur le rebord d'un clavier d'ordinateur par exemple).
  • Les premiers symptômes sont des fourmillements et un engourdissement durant la nuit (paresthésies nocturnes).
  • Quelquefois, ils sont liés à l'absence de mobilisation du bras ou de la main, ou à une atmosphère froide.
  • Par la suite apparaissent des douleurs qui sont plus ou moins localisées à l'intérieur de la main, et concernent le pouce, l'index, le majeur, et la moitié de l'annulaire (partie radiale : côté dirigé vers le pouce).
  • Ensuite, la douleur irradie le vers l'avant-bras, et quelquefois dans l'épaule, au niveau des vertèbres cervicales. Les douleurs, qui sont le plus souvent intermittentes, sont majorées par les mouvements de la main.

Physiopathologie

A l'intérieur du canal carpien, le nerf médian côtoie les tendons qui permettent de fléchir (plier) les doigts : les fléchisseurs digitaux.

Le syndrome du canal carpien s'explique par l'augmentation de volume (hyperplasie) des membranes synoviales à l'intérieur de la gaine où sont placés ces éléments. Les membranes synoviales, sont des structures présentes à l'intérieur de la cavité des articulations, et destinées à sécréter du liquide synovial (liquide permettant le glissement des tendons fléchisseurs à l'intérieur de la gaine).

Cette hyperplasie entraîne une compression, et ce que les spécialistes appellent une ténosynovite des fléchisseurs, à cause du rétrécissement de l'espace libre à l'intérieur du canal.

Épidémiologie

Le syndrome du canal carpien survient essentiellement chez les femmes dont l'âge se situe entre 30 et 50 ans. Il ne semble pas exister de cause évidente.

Examen médical

Examen physique

  • L'examen par le médecin (généraliste, ostéopathe, rhumatologue, neurologue ou chirurgien orthopédiste), montre des troubles de la sensibilité dans le territoire innervé par le nerf médian.
  • Cet examen comporte une flexion maximale du poignet pendant une minute. Il s'agit du signe de Phalen : on demande au patient de plier le poignet en dirigeant la paume de la main vers l'avant-bras pendant une minute.
  • Un autre test consiste à percuter le nerf médian dans son passage au niveau du canal carpien. Il s'agit du signe de tunnel, qui est susceptible de reproduire les symptômes ressentis par le patient durant une crise.
  • L'examen met également en évidence une faiblesse du muscle qui permet d'opposer le pouce aux autres doigts et une diminution de volume de l'éminence thénar (muscles volumineux situés à la racine du pouce). Ces symptômes sont particulièrement présents quand il existe un syndrome carpien sévère évolué.

Examen complémentaire

  • L'électromyographie permet de poser le diagnostic avec certitude, et surtout de suivre l'évolution de cette affection neurologique. Cet examen permet d'enregistrer les capacités de transmission de l'influx nerveux à l'intérieur du nerf médian. Une perturbation, aussi minime soit-elle, est perçue par l'appareil. L'électromyographie permet de faire la distinction avec d'autres pathologies neurologiques comme par exemple une neuropathie diabétique (maladie d'un nerf due au diabète).
  • La radiographie simple de face permet d'écarter des affections dues à une atteinte osseuse.
  • L'I.R.M. permet d'écarter d'autres pathologies, mais ne participe pas véritablement à la mise en évidence du diagnostic.

Cause

Cause

Les causes d'hyperplasie synoviale (augmentation de volume des membranes synoviales à l'intérieur de la gaine située dans le canal carpien) sont les suivantes :

  • Inflammation de la synoviale (membrane fabriquant le liquide synovial).
  • Polyarthrite rhumatoïde.
  • Goutte.
  • Traumatismes fréquents du poignet (parfois, un traumatisme unique).
  • Grossesse.
  • Sarcoïdose.
  • Tuberculose.
  • Acromégalie (augmentation de volume du tissu de remplissage et de soutien de l'organisme : le tissu conjonctif).
  • Sécrétion exagérée d'hormone parathyroïdienne (hyperparathyroïdie).
  • Diminution de la sécrétion thyroïdienne (hypothyroïdie).
  • Diabète sucré (excès de sucre dans le sang).
  • Tumeur.
  • Amylose (envahissement de certains tissus par une protéine particulière).

Traitement

Traitement

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ne contenant pas de cortisone) et les antalgiques (antidouleurs) sont prescrits au début.

Les mouvements répétitifs à l'origine du traumatisme du canal carpien doivent être proscrits (quand la situation professionnelle le permet).

Le poignet doit être mis au repos pendant la nuit à l'aide d'une gouttière. Le port d'une attelle 24 heures sur 24, jusqu'à ce que les douleurs disparaissent, est parfois recommandé. 

Une injection locale de produit anesthésiant à l'intérieur du canal carpien est quelquefois tentée.

Certains spécialistes préconisent l'injection de cortisone (infiltration), à proximité du canal carpien et parfois même directement dans le canal.

Une sensation de fourmillement est quelquefois ressentie par le patient au moment de l'introduction de l'aiguille ou un peu après. Cette sensation est importante à signaler au thérapeute. En effet, dans ce cas, l'aiguille doit être retirée légèrement car les fourmillements indiquent un contact avec le nerf médian. Cette infiltration doit être précédée d'une petite aspiration douce, de façon à s'assurer que l'aiguille est bien à l'intérieur de la gaine et non pas dans un vaisseau (ce qui sera signalé par la présence de sang dans la seringue). Environ 3 ml de solution sont lentement injectés tout en surveillant le patient qui doit signaler la survenue de symptômes interdisant de continuer l'injection.

En dernier recours, il est nécessaire de demander un avis chirurgical et parfois d'envisager une intervention qui semble être le traitement le plus efficace sur le long terme. De nouvelles techniques endoscopiques (pénétration d'un petit tube muni d'un système optique permettant de voir une cavité située à l'intérieur du corps) évitent les incisions cutanées et permettent d'opérer directement à l'intérieur du canal carpien.

Évolution

Évolution

  • En l'absence de traitement surviennent une hypoesthésie (diminution des sensations du toucher), et une diminution de la force pour effectuer certains mouvements (mobilisation du pouce et opposition du pouce sur l'index).
  • Certains patients présentent une atrophie (diminution de volume) des muscles de l'éminence thénar (partie charnue située à la racine du pouce).
  • Plus rarement, on constate une rétraction en flexion des doigts concernés (doigts repliés sur eux-mêmes).

Diagnostic différentiel

Quand les douleurs irradient dans le cou, le syndrome du canal carpien est quelquefois confondu avec l'arthrose cervicale (cervicarthrose).

Un des pièges diagnostiques du canal carpien est la radiculopathie cervicale (atteinte d'un nerf sortant de la colonne vertébrale au niveau du cou).

L'arthrose de l'articulation du poignet (carpo-métacarpienne) et de la racine du pouce, est parfois confondue avec le syndrome du canal carpien.

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