Définition
Définition
Une tumeur est une prolifération de cellules nouvelles composant un tissu pathologique (malade). Ceci est le résultat d’une activité anormale de ces cellules, qui se poursuit sans raison apparente, les cellules ayant tendance à persister ou à augmenter de volume. Ces cellules n’ont pas obligatoirement de rapport avec un éventuel processus inflammatoire. Cette prolifération aboutit à une augmentation du volume d’un organe ou d’une partie de l’organe ce qui traduit la présence du processus pathologique.
Généralités
La différence essentielle existant entre le terme tumeur et le terme tuméfaction est la suivante : on réserve le terme de tumeur à l’accroissement, au développement de tissu nouveau qu’il soit bénin ou malin.
Une tumeur atypique (en anglais atypicaÏ) est une tumeur différente du type normal c’est-à-dire une tumeur composée de cellules ayant des formes et des dispositions sans similitude dans l’organisme.
Classification
On distingue :
1) Les tumeurs bénignes : ce sont des tumeurs localisées, circonscrites et ne se généralisant pas (sans métastases). Elles refoulent simplement les tissus de voisinage sans les envahir et présentent donc un volume limité. D’autre part, cette variété de cellules ne présente pas d’anomalies morphologiques (monstruosité). Ces tumeurs n’occasionnent habituellement pas de problèmes pathologiques chez le patient. Parmi les tumeurs bénignes, on peut citer par exemple :
Les adénomes (comme l’adénome de la prostate)
Les lipome constitués de tissu graisseux
Les fibromes (tumeurs dures)
Les verrues
2) Les tumeurs malignes ou cancers, dont la spécificité est la multiplication importante et la modification de morphologie des cellules, ainsi que leur capacité à envahir les tissus de voisinage ou plus lointains (métastases). Cette variété de tumeur est donc totalement opposée aux tumeurs bénignes : en effet, elles sont susceptibles de présenter un volume très important et sont mal délimitées. D’autre part, les tumeurs malignes ont tendance à récidiver fréquemment après leur ablation. Parmi les tumeurs cancéreuses, on distingue les tumeurs primitives et les tumeurs secondaires qui sont des métastases.
L’ensemble de l’organisme est susceptible de donner lieu à un processus tumoral (liste non exhaustive):
La tumeur carcinoïde est une tumeur rare, de nature cancéreuse constituée de cellules qui se multiplient, présentant par ailleurs des capacités hormonales et situées le plus souvent à l’extrémité de l’appendice (diverticule de la portion terminale du cæcum : segment initial du gros intestin), quelquefois du jéjunum ou de l’iléon (segments de l’intestin grêle) au cours du carcinoïde intestinal. On décrit un nouveau cas pour 100 000 personnes par an en France et qui surviennent essentiellement chez la femme mais à tous les âges. Environ 80 % de ces tumeurs touchent l’appareil digestif et préférentiellement les intestins. Il faut néanmoins citer les 10 à 15 % restantes qui concernent les poumons, les voies biliaires, les ovaires, les bronches, le rectum et le pancréas. La localisation bronchique (épistome bronchique) ne contient pas de granulation (petits grains se trouvant dans les cellules) argentaffines (mises en évidence par un colorant à base d’argent).
La tumeur brune correspond une cavité de forme arrondie s’observant le plus souvent au niveau du tissu squelettique et plus précisément des os longs. Ce type de tumeur est le siège d’une prolifération très importante de cellules de grand volume (géantes), il s’agit d’ostéoclastes. Ces cellules sont noyées dans du tissu ayant perdu toute élasticité (tissu fibreux). Les tumeurs brunes s’observent entre autres au cours de l’hyperparathyroïdie primitive (excès de sécrétion d’hormone parathyroïdienne.
Les tumeurs osseuses bénignes ont un pronostic favorable et sont issues soit de cellules présentes habituellement dans le tissu squelettique soit proviennent d’un dysfonctionnement (mauvais fonctionnement) et d’anomalies du développement du tissu squelettique (dystrophie osseuse, kyste osseux). Quelquefois les tumeurs osseuses bénignes sont le siège d’une dégénérescence de type sarcomateuse devenant alors, localement, agressivef. Cette validité locale se traduit par une destruction du tissu squelettique. D’autre part, chez certains patients, on constate une récidive malgré l’ablation (après avoir retiré) la tumeur. L’ostéome, l’exostose, le chondrome, le kyste solitaire des os, le fibrome chomdromyxoïde, le kyste anévrismal et la tumeur à myéloplaxe sont des tumeurs osseuses bénignes.
La tumeur cérébrale dont le développement a lieu dans le cerveau est soit une tumeur secondaire à un cancer situé à distance (métastase) tel que le cancer du poumon essentiellement, soit une tumeur primitive qui se développe au niveau des méninges (méningiomes), de la glie (glioblastomes) ou d’ébauche d’embryons (craniopharyngiomes) soit à un lymphome cérébral apparaissant généralement au cours du sida.
Les tumeurs endocrines du pancréas sont soit bénignes soit malignes. Elles entraînent presque toujours une hypersécrétion (exagération de sécrétion) hormonale. Il s’agit du gastrinome, de l’insulinome, du glucagonome et du vipome, maladies rares nécessitant généralement une ablation chirurgicale.
La tumeur du médiastin qui est la zone située entre les deux poumons comprenant le coeur et les gros vaisseaux entre autres concerne les organes contenus dans cette zone anatomique. Les tumeurs du médiastin sont de type malin ou bénin mais, étant donné l’exiguïté du médiastin elles entraînent des compressions des tissus de voisinage malgré le fait qu’elles soient bénignes ou malignes. Le syndrome cave supérieur fait partie des tumeurs du médiastin.
Une tumeur phyllode est une tumeur de la glande mammaire (sein) de la femme qui a atteint l’âge adulte. Ce type de tumeur est susceptible de se présenter sous la forme d’une tuméfaction extrêmement volumineuse. On distingue trois grades de la tumeur phyllode : l
Grade 1 proche de l’adénofibrome, de nature bénigne
Grade 2 dont le pronostic est incertain
Grade 3 correspondant ou sarcome phyllode (cancer du sein).
La tumeur à myéloplaxe est une tumeur survenant chez les adultes jeunes, touchant les extrémités des os longs. Ce type de tumeur se caractérise par une déformation de la corticale (couche périphérique) de l’os. Il s’agit d’une tumeur radio-transparente (n’apparaissant pas sur les radiographies). Elle est bien limitée et contient des petites structures osseuses en forme de logettes qui sont séparées par des cloisons qui finissent par déformer le tissu squelettique où réside la tumeur à myéloplaxe. Il ne s’agit pas véritablement d’une tumeur maligne mais non plus d’une tumeur bénigne. La biopsie (prélèvement d’un échantillon de tissus osseux) permet de se faire une idée de la malignité de ce type de tumeur. Son pronostic est généralement bénin mais il existe une malignité locale avec une possibilité de récidive même après ablation chez un patient sur trois.
La tumeur du sein est soit maligne soit bénigne. Grâce à la mammographie il est possible de faire la différence. La biopsie, quand la mammographie est insuffisante, grâce à un prélèvement chirurgical, permet de porter un diagnostic de malignité. Les principales tumeurs bénignes susceptibles de dégénérer en cancer, de la glande mammaire qui se développent essentiellement chez les femmes réglées après l’âge de 50 ans et qui peuvent être le palpé par la femme elle-même sont (liste non exhaustive) :
- L’adénofibrome
- Le kyste
- Les fibromes
- Les mastodynies (tension douloureuse du sein)
- Les mastoses
Les tumeurs de l’urètre qui aboutissent à une dysurie (difficulté à uriner), à une hémospermie (présence de sang dans le sperme) ou à un saignement par l’urètre (conduit transportant l’urine de la vessie vers l’extérieur du corps) sont généralement malignes (cancer des voies excrétrices urinaires) chez l’homme mais bénignes chez l’enfant. En effet chez celui-ci il s’agit le plus souvent d’un kyste bénin ou d’un polype. Citons également les tumeurs malignes à type d’épithélioma de l’adulte et de sarcome chez la fillette qui sont relativement rares.
Les tumeurs du rocher (pièce osseuse qui forme la partie interne de l’os temporal : os situé de chaque côté du crâne) appelées également tumeurs de l’oreille correspondent à une formation nouvellement constituée et qui se développe aux dépens de l’os du rocher et quelquefois des structures anatomiques de l’oreille qui traversent cet os. Ces tumeurs entraînent une symptomatologie (apparition de signes cliniques) tels que des bourdonnements d’oreille, une surdité unilatérale (survenant de ce côté), des troubles de l’équilibre, une paralysie faciale. Le plus souvent il s’agit de tumeur bénigne :
- Le neurinome de l’acoustique
- Le chémodectome tympanojugulaire
- Le méningiome
- Le cholestéatome de l’oreille
Grâce aux examens complémentaires (I.R.M., scanner) il est possible de poser un diagnostic précis pour ces tumeurs qui sont rarement malignes. Leur traitement nécessite une intervention chirugicale. Leur évolution se complique quelquefois de séquelles à type de surdité, de troubles de l’équilibre, de paralysie faciale.
Les tumeurs cardiaques primitives malignes sont rares ( Il s’agit essentiellement de métastases c’est-à-dire de tumeurs secondaires se développant à l’origine dans un autre organe. Néanmoins la tumeur primitive cardiaque estgénéralement bénigne. Il peut s’agir de la tumeur polypoide ou myxome ou des tumeurs du faisceau de His.
La tumeur de la granulosa est une tumeur rare de l’ovaire puisqu’elle correspond à environ 5 % des tumeurs ovariennes. Son traitement nécessite une intervention chirurgicale.
L’épithéliome cystique adénoïde de Brook ou tumeur de Brook, étudié par le Britannique Henri Brooke en1892 (en anglaisBrooke’s tumours) est une tumeur de petit volume se développant au niveau des follicules pilosébacés ou des glandes sudoripares (sécrètant la sueur). Les follicules pileux sont de minuscules poches traversant la surface de l’épiderme (couche superficielle de la peau), le derme (partie profonde de la peau), l’hypoderme (tissu situé sous le derme) et contenant en son centre un poil ou un cheveu. Ces tumeurs constituent de petites papules de coloration blanc tirant sur le jaune, visible au niveau de la face (visage) essentiellement sur les paupières inférieures. Leur évolution est stable durant de nombreuses années. Elles sont néanmoins susceptibles de se transformer en épithelioma basocellulaire (adénome sébacé symétrique du visage). La tumeur de Brooke ne doit pas être confondue avec le syndrome de Brooks qui se caractérise par l’apparition d’un asthme dû à une inhalation unique d’un gaz irritant à cause de sa concentration importante.
La tumeur mixte salivaire appelée également adénome pléiomorphe est une tumeur bénigne qui se développe aux dépens du tissu conjonctif entrant dans la composition des glandes salivaires. Ce sont essentiellement les glandes parotides qui sont concernées. Néanmoins d’autres glandes salivaires telles que la gingivo-buccale ou la sous-maxillaire sont quelquefois concernées par cette variété de tumeur. Leur évolution est lente mais différente selon les individus. Parfois elles ont ont une certaine tendance à récidiver surtout si leur exérèse (ablation) est insuffisante.
La tumeur blanche (white swelling) est une inflammation articulaire (arthrite) due à une infection par la tuberculose chronique. Elle porte ce nom à cause du gonflement (tuméfaction) des
tissus. La tumeur blanche se caractérise par l’absence d’inflammation et la coloration blanche de la peau.
Les tumeurs pleurales malignes dont font partie le mésothéliome et les métastase sont généralement révélées par une pleurésie (inflammation de la plèvre qui est la membrane de recouvrement et de protection des poumons) maligne. Elles sont mises en évidence grâce au scanner thoracique. Il s’agit le plus souvent d’une tumeur maligne en dehors du lipome dont le diagnostic est facile grâce à son aspect caractéristique et à la présence de graisse dont la densité est élevée. Le syndrome de Doege-Potter se caractérisant par la présence d’épisodes d’hypoglycémie (taux de sucre bas dans le sang) traduit la survenue d’un fibrome dont le volume est quelquefois énorme, nécessitant l’intervention chirurgicale. L’évolution de ce type de tumeur est bonne après exérèse.
Citons également sans les détailler :
Le thymome qui est une tumeur du thymus.
Le tératome qui est une tumeur germinale.
Le phéochromocytome qui est une tumeur endocrine (hormonale).
La tumeur de l’hypophyse qui est un adénome (tumeur bénigne touchant une glande). Il peut s’agir également d’un craniopharyngiome
La tumeur dermoïde
La tumeur d’Abrikossoff
La tumeur cirsoïde (anévrisme cirsoïde)
Symptômes
Symptômes
- Parfois aucun, sans douleur
- Palpation d’une masse quand elles sont superficielles
- Compression des organes de voisinage
- Modification de l’état général
- Asthénie (fatigue importante)
- Fièvre
- Amaigrissement
Physiopathologie
Les nouvelles cellules ainsi constituées ressemblent plus ou moins au tissu d’origine où elle se développent et finissent par acquérir une autonomie biologique.
Cette autonomie (perte de rapport physiologique avec les autres composants de l’organisme) empêche leur destruction par le système immunitaire. En effet, les cellules normales présentent une sensibilité particulière aux messages que lui renvoie l’organisme (sécrétion des cellules voisines) empêchant ainsi leur multiplication excessive. Habituellement, les cellules tumorales sont isolées puis détruites par un organisme sain, grâce à l’intervention des globules blancs du système immunitaire.
Examen médical
Labo
- Augmentation de la vitesse de sédimentation et de la C. réactive protéine. Néanmoins, ceci n’est pas spécifique d’une tumeur.
- Elévation de certains marqueurs, chacun étant plus ou moins spécifique d’un type de cancer en particulier. Leur intérêt réside essentiellement dans leur utilisation pour le suivi thérapeutique des tumeurs plus que pour la mise en évidence du cancer lui-même.
Cause
Cause
- Inconnue
- Héréditaire
- Infectieuse (virus)
- Physique : rayonnement (du soleil en particulier, mais également radiothérapie : utilisation des rayons comme thérapeutique)
- Substances chimiques (contenues dans le tabac, issues de l’industrie, etc.)
Traitement
Traitement
Il varie selon le type de tumeur.
Une tumeur bénigne nécessite parfois aucun traitement en dehors d’une ablation (on la retire) chirurgicale ou par un autre moyen (azote liquide, thermique etc.)
Pour une tumeur cancéreuse un traitement anticancéreux est mis en place. Son intensité varie en fonction de la gravité et du volume tumoral.
Évolution
Évolution
En ce qui concerne les tumeurs bénignes, l’évolution est globalement favorable mais dépend de l’état général du patient, du volume de la tumeur, de l’organe atteint.
Pour les tumeurs malignes, le pronostic est plus réservé.
Complications
Elles dépendent de la localisation du cancer et du degré d’atteinte. Néanmoins, grâce à l’utilisation de traitements adaptés (polychimiothérapie, radiothérapie, chirurgie) certaines tumeurs malignes ont maintenant un excellent pronostic.
Diagnostic différentiel
Les tumeurs sont quelquefois visibles sur les radiographies et repérables par des produits issus de cellules qui ont métastasé à partir d’un cancer primitif (migration vers d’autres tissus) où elles se mettent à sécréter (paranéoplasie) des hormones permettant d’identifier les cancers primitifs.
Prévention
Le dépistage s’applique essentiellement à certaines variétés de tumeurs comme celles du sein ou des intestins. Le dépistage devrait s’effectuer systématiquement chez les populations à risque, si possible dans la population en général. La palpation régulière du sein, la recherche de sang dans les selles (Hemoccult) sont des procédés parmi d’autres.
Termes et Articles associés
Voir également
- Abdomen (palpation, percussion)
- Cancer du sein (nouvelles méthodes de diagnostic pour le)
- Actinocancer
- Adénofibrome
- Adénome
- Métaplasie myéloïde
- Alimentation et cancer
- Amaigrissement
- Anévrisme cirsoïde
- Angiolipome
- Angiomyolipome
- Antidouleur
- Cancer de l’anus
- Fibrosarcome de la peau
- Topholipome
- Cancer du foie : quel traitement ?
- Cancer (mécanisme cellulaire)
- Cancer primitif du poumon
- Chimiothérapie anticancéreuse
- Côlon et rectum (régime dans le cancer du)
- Cancer colorectal
- C-réactive Protéine (CRP)
- Tumeur desmoïde
- Douleur (physiologie de la)
- Syndrome de la Fatigue chronique
- Naevus verruqueux
- Epidermoïde
- Essentiel
- Fibrome de l’utérus
- Hemoccult
- Hormonothérapie anticancéreuse
- Immunité
- Inflammation
- Tumoral
- Kyste épidermoïde
- Cancer de la langue
- Auto-anticorps
- Marqueur
- Myélolipome
- Myéloplaxe myéloplaxome
- Palpation (généralités)
- Naevocancer
- Syndromes ou manifestations paranéoplasiques
- Pléomorphe, pléomorphisme
- Cancer de la plèvre
- Précancéreux
- Cancer de la prostate (diagnostic)
- Radiothérapie métabolique
- Radiothérapie
- Cellule
- Cancer du sein chez l’homme
- Désodorisant et cancer du sein
- Verrue (du traitement par laser)
- Vitamine C et cancer
- Vitesse de sédimentation
- Col de l’utérus (facteurs de risque du cancer du)
- Algologie
- Cancer de l’oesophage
- Cancer (généralités)
- Cancérogène
- Cancérophobie
- Cancérogenèse
- Antimitotiques