Chorée de Huntington de l’adulte

Définition

Définition

La chorée de Huntington de l'adulte, est une affection génétique et héréditaire conduisant à la destruction des neurones de certaines régions cérébrales.

Généralités

La chorée de Huntington de l'adulte est une affection neurologique de nature héréditaire, associant des mouvements anormaux que l'on appelle la chorée à des troubles mentaux, et à une détérioration intellectuelle. C'est une maladie rare de nature génétique et dont la transmission se fait sur le mode autosomique dominant c'est-à-dire qu'il suffit que l'un des deux parents possède l'anomalie génétique pour transmettre la maladie.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de la chorée de Huntington sont :

  • Le développement progressif, chez l'adulte de mouvements de type choréïque.
  • Une détérioration des fonctions cognitives (apprentissage, intellect en général).
  • Insomnies.
  • Céphalées.
  • Agitation.
  • Troubles digestifs.
  • Fièvre inconstante.
  • Mouvements maladroits (impossibilité de garder les objets dans la main).
  • Mouvements involontaires permanents, qui commencent aux mains puis s’étendent au tronc et à la face.
  • Grimaces.
  • Débit de paroles de plus en plus difficile.
  • Dans les formes graves, difficultés à avaler la salive, et les aliments.
  • Démarche difficile, parfois même impossible.
  • Diminution de la force musculaire.
  • Augmentation de la fatigue (dans les formes légères).
  • Parésies (paralysie partielle ou incomplète, parfois transitoire, d’un ou de plusieurs muscles) dans les formes plus graves.

Les symptômes de la chorée aiguë sont :

  • Apparition à l'âge adulte.
  • La chronicité.
  • L'évolution vers la démence (altération grave du psychisme d'un individu, entraînant son irresponsabilité) : il s'agit en fait d'une diminution irréversible des facultés mentales.

Physiopathologie

La chorée de Huntington se transmet de façon autosomique dominante (il suffit que l'un des deux parents soit porteur du gène pour que l'enfant développe la maladie), et se manifeste en moyenne chez la moitié des descendants. Si une génération échappe à la maladie, celle-ci n'est pas transmise aux générations suivantes.
Le gène responsable a été localisé sur le chromosome numéro 4, et plus particulièrement dans la partie terminale du bras plus court de ce chromosome 4, au locus G8.

Dans la chorée chronique, le cerveau est atrophié. Les circonvolutions (replis sinueux séparés par des sillons qui marquent chez les mammifères, la surface du cerveau), ainsi que d'autres zones, appelées les ganglions de la base, le putamen, le noyau caudé et les cellules ganglionnaires, montrent une diminution particulièrement nette de leur volume.Les méninges, qui sont les membranes enveloppant le cerveau et le protégeant, sont épaissies.

La pathologie s'installe de la façon suivante :

  • Il existe parfois une certaine euphorie, et des troubles mentaux peuvent précéder les premières manifestations.
  • Puis des mouvements involontaires, brusques, et irréguliers apparaissent. Ils agitent constamment le patient, sauf pendant le sommeil. Le malade tire la langue, bouge les lèvres, la parole est hésitante, ou explosive.
  • Une ataxie, c'est-à-dire des troubles de la coordination, perturbe la démarche la rendant impossible. Si le médecin effectue un examen neurologique, il trouvera chez son patient des réflexes augmentés. 
  • Progressivement, va s'installer ce que l'on appelle un syndrome cérébral, c'est-à-dire une perturbation des fonctions intellectuelles, observée habituellement quand le patient présente une confusion, ou un délire.
  • Pour les spécialistes en neurologie, les lésions intéressent le cortex cérébral et les noyaux gris centraux (ganglion de la base pour les Anglo-saxons).
  • Les principales lésions concernent les neurones de projection GABAergiques du striatum. Plus particulièrement il s'agit de neurones GABAergiques de la voie indirecte, qui projette sur le pallidum externe. Ceci aboutit à une réduction des projections qui excitent le noyau sous thalamique sur le pallidum interne, et au final à une désinhibition excessive du thalamus, expliquant ainsi la survenue des mouvements anormaux.
  • Le gène a été localisé sur le bras court du chromosome numéro 4. Il existe une expansion de la répétition d'un triplé CAG : normalement entre 9 et 35,  chez les malades (abrégés de neurologie de Cambier, Masson et Dehen, Editions Masson).

Épidémiologie

La chorée de Huntington apparaît entre 30 et 45 ans. Parfois, elle débute par des troubles mentaux ressemblant à un état dépressif accompagné d'une tendance suicidaire.

Examen médical

Examen physique

Grâce à l'étude génétique il est possible maintenant de poser un diagnostic qui avant était fondé sur l'étude des antécédents de la famille.

Examen complémentaire

La tomodensitométrie (scanner) peut montrer une atrophie d'une zone du cerveau : le noyau caudé.

Cause

Cause

La chorée de Huntington de l'adulte est une affection entraînant :

  • Une atrophie du cortex cérébral.
  • Une atrophie des ganglions de la base (masse de substance grise située à l'intérieur de la substance blanche du cerveau). 

Les mouvements que l'on observe au cours de cette affection neurologique sont involontaires, rapides, amples et saccadés. Ils sont imprévisibles, et intéressent de manière relativement marquée les muscles du tronc, mais aussi des membres, et en particulier la partie proximale (la racine).

Traitement

Traitement

Les traitements de la chorée de Huntington de l'adulte sont :

  • Cette maladie neurologique nécessite l'utilisation de neuroleptiques (dérivés de la phénothiazine, butyrophénones) qui améliorent les mouvements. Plus récemment des greffes de cellules nerveuses provenant du foetus ont permis de diminuer l'intensité des symptômes. En sachant qu'une autre affection choréiforme fréquente, est la dyskinésie (difficulté à effectuer des mouvements) tardive, observée lors de l'administration chronique de neuroleptiques. 
  • Très récemment, la greffe de neurones semble apporter un espoir de traitement en ce qui concerne la maladie de Huntington. Une équipe de chercheurs français dirigée par le Dr Anne Bachoud-Lévi, a greffé dans les cerveaux de cinq malades atteints de maladie de Huntington des cellules neuronales provenant de foetus qui ont été prélevées après une interruption de grossesse. L'équipe française a observé une rémission des symptômes liés aux troubles de la motricité durant quatre à cinq ans, et une rémission des troubles intellectuels. Une étude sur 60 malades est programmée.

Évolution

Évolution

L'évolution de la maladie de Huntington se fait vers la perte progressive de l'autonomie de la personne atteinte. Il existe des formes atténuées au cours de laquelle l'espérance de vie est plus longue.

Ensuite c'est la démence complète : elle aboutit en quelques années à l'invalidité totale et à un état grabataire, avec hypertonie extra-pyramidale, appelée également hypertonie plastique, consécutive à une lésion du système nerveux central (c'est-à-dire du cerveau en ce concerne cette pathologie).

Plus précisément, cette lésion touche une zone qui commande la tension des muscles, ou si l'on préfère le degré de résistance d'un muscle au repos. Pour un individu normal, la résistance d'un muscle au repos est nulle. Pour un individu atteint de chorée chronique, il n'en sera pas de même. Ainsi, si un médecin essaie de déplier le coude d'un patient atteint par cette pathologie, la résistance du bras va s'exercer avec une force constante, et le bras ne revient pas sur l'avant-bras à la position de départ.
Dans l'hypertonie pyramidale, appelée hypertonie spastique, ce sont les voies pyramidales, c'est-à-dire le cordon nerveux transmettant les commandes des mouvements volontaires, qui sont touchées. Dans ce cas, quand le médecin essaie de déplier le coude de son malade, celui-ci exerce une résistance de plus en plus importante de l'avant-bras qui revient brusquement à sa position de départ quand le médecin le relâche. Ceci explique que l'évolution du patient se fait vers la rigidité que les neurologues appellent rigidité akinétique (avec diminution des mouvements).

Dans les formes juvéniles, rapidement quelquefois, on voit apparaître une rigidité. Les troubles psychiques sont associés et de manière constante, en général pour l'ensemble des patients, aux troubles neurologiques. Ainsi, la détérioration de l'intellect est quelquefois masquée au début par des troubles psychiatriques, c'est-à-dire de l'anxiété, de l'irritabilité, et quelquefois des éléments psychotiques à type de délires, ou d'hallucinations. Pour les spécialistes en neuropsychologie, la détérioration cognitive est le plus souvent de type frontal. La survie depuis le début des symptômes est en moyenne de 15 ans. L'évolution n'est pas la même chez tous les patients atteints de chorée de Huntington.

En effet il existe des formes au cours desquelles l'évolution est beaucoup plus longue. Il s'agit des formes atténuées. Lorsque le décès du patient survient ceci se produit à la suite d'une cachexie (détérioration importante) le plus souvent, généralement, 15 à 20 ans après les premiers signes de la maladie.

Diagnostic différentiel

Il ne faut pas confondre la chorée chronique avec d'autres pathologies provoquant des mouvements ressemblant à ceux de la chorée :

  • La dégénérescence lenticulaire.
  • Les tumeurs cérébrales.
  • L'artériosclérose entraînant une maladie de la circulation artérielle cérébrale (chorée des personnes âgées qui n'est pas héréditaire).
  • La maladie d'Alzheimer.
  • La maladie de Creutzfeldt-Jacob.
  • L'ictus (arrêt brutal) de la circulation cérébrale présentant un début brusque.
  • La maladie de Wilson (intoxication par le cuivre).
  • La choréo-acanthocytose : cette chorée chronique, relativement bénigne et rare s'observe essentiellement au Japon et s'accompagne d'acanthocytose des hématies, c'est-à-dire d'une déformation des globules rouges qui semblent recouverts d'épines leur donnant une forme irrégulière et hérissée.
  • En cas d'augmentation de la température (hyperthermie), il peut exister un syndrome similaire à celui de la chorée chronique. On observe parfois une perte de la mémoire et des troubles du comportement.

Prévention

Le conseil génétique permet d'analyser les chromosomes et d'identifier dans une famille "à chorée de Huntington", les individus qui ont une grande probabilité de développer la maladie. La transmission des résultats doit bien entendu se faire avec beaucoup de précautions, et la révélation des analyses au patient et à sa famille sera laissée aux soins d'une équipe spécialisée, pour des raisons d'éthique.

L'hérédité est de nature autosomique dominante c'est-à-dire qu'un seul des deux parents peut transmettre la maladie à sa descendance et ceci avec une pénétrance complète. Dans la quasi-totalité des cas le début de la maladie se situe entre 30 et 50 ans. Il a été décrit des formes juvéniles et des formes dont le début est tardif.

Termes et Articles associés

Adresses utiles

Pour la maladie de Huntington chez l'enfant voir :
http://www.vulgaris-medical.com/forum/viewtopic.php?pid=31357#p31357.

Des réponses données à des questions posées sur notre forum consacré à la neurologie, se trouvent à l'adresse suivante : http://www.vulgaris-medical.com/forum/viewtopic.php?pid=40764#p40764.