Mononucléose infectieuse

Définition

Définition

La mononucléose infectieuse, est une maladie infectieuse d'origine virale, qui entraîne une fatigue associée à une fièvre, des ganglions, et une pharyngite (inflammation du pharynx), également appelée maladie des fiançailles, car elle se transmet le plus souvent par la bouche.

Il est probable que le virus se transmet également par aérosol (à travers les gouttelettes en suspension dans l'air), ou par voie indirecte.

Symptômes

Symptômes

La mononucléose infectieuse se présente sous deux formes :

  • La forme peu ou pas apparente, la plus fréquente.
  • La forme symptomatique avec une période d'incubation de quatre à huit semaines, et le plus souvent progressive avec :
    • Des signes généraux pouvant être discrets ou intenses, évoquant une infection virale :
      • Malaises.
      • Anorexie (perte de l'appétit).
      • Frissons.
      • Céphalées.
      • Douleurs musculaires.
    • Une fièvre (chez 90 % des patients) pouvant atteindre 40°C, parfois accompagnée :
      • Oedème autour des orbites.
      • Une fatigue intense (asthénie).
      • Des signes pharyngés (angine rouge, inflammation buccale qui gène la déglutition).
      • La présence de pétéchies (petites taches cutanées rouge-violacé dues à une infiltration de sang sous la peau) parfois au niveau du palais.
      • Des adénopathies cervicales (ganglions dans le cou pouvant entraver la déglutition), à prédominance postérieure, sensibles à la palpation (parfois ces signes apparaissent d'emblée).

Physiopathologie

Le virus en cause dans cette maladie est le virus d'Epstein-Barr qui fait partie de la famille des herpès virus humains. Ce virus reste dans l'oropharynx (pharynx à sa partie supérieure) pendant dix-huit mois, ensuite il est excrété de façon intermittente par tous les patients en l'absence de toute manifestation symptomatique.

La réaction immunitaire rencontrée dans cette maladie a pour but d'inhiber la prolifération des lymphocytes B (variété de globules blancs) qui sont les seuls infectés par le virus. On rencontre également ce syndrome dans d'autres affections comme la toxoplasmose, ou le cytomégalovirus.

Le virus de la mononucléose infectieuse, commence par se développer dans les lymphocytes B du pharynx au niveau de la bouche, et de la gorge durant la période d'incubation (période comprise entre la contamination et l'apparition des premiers symptômes de la maladie). Puis son développement se poursuit au niveau du sang et des autres tissus.

Le virus de la mononucléose infectieuse, est également à l'origine d'une forme de lymphome, celui de Burkitt qui est un lymphome possédant de grandes caractéristiques cancéreuses. Ce virus est également en relation directe avec le cancer du nasopharynx (pharynx situé au niveau du nez).

En ce qui concerne la mononucléose infectieuse elle-même, l'évolution est bénigne. Enfin, certains médecins comparent cette maladie à un véritable « lymphome avorté ».

Habituellement, la mononucléose infectieuse est une maladie bénigne. Il s'agit des formes légères qui se caractérisent par l'apparition d'anomalies sanguines, ou d'une angine voire de ganglions discrets.

Il existe également des formes fébriles pures, c'est-à-dire au cours desquelles le patient ne présente qu'une hyperthermie (température très élevée (que les spécialistes appellent forme fébrile d'allure pseudo typhique).

D'autres patients, au cours de la mononucléose infectieuse, présentent une atteinte hépatique qui ne s'accompagne pas de jaunisse (ictère) et qui ressemble à une hépatite virale.

Les formes méningées sont des mononucléoses au cours desquelles, le patient présente une méningite lymphocytaire bénigne, en plus des autres symptômes.

Les formes nerveuses sont les formes méningo-encéphalitiques, avec quelquefois une paralysie périphérique, et un syndrome de Guillain-Barré.

Les autres formes sont respiratoires, hématologiques (anémie, purpura), cardiaques.

I

Épidémiologie

La mononucléose infectieuse, touche aussi bien les hommes que les femmes, mais on la trouve plus fréquemment chez les jeunes dans environ 70 % des cas (le pic d'incidence de la mononucléose infectieuse se situe entre 14 et 16 ans pour les filles, et entre 16 et 18 ans pour les garçons).

La fréquence est d'environ 50 cas pour 100 000 habitants (ce chiffre est sans doute sous-estimé car il existe un grand nombre de formes asymptomatiques, c'est-à-dire ne présentant pas de signes cliniques).

Examen médical

Examen physique

  • On note dans environ la moitié des cas, une rate modérément grossie, qui devient habituellement maximale à la deuxième ou à la troisième semaine de la maladie.
  • L'hépatomégalie (augmentation du volume du foie) n'est pas fréquente.
  • Une augmentation de la sensibilité hépatique (petites douleurs apparaissant à la palpation du foie).
  • Des éruptions cutanées ressemblant à une scarlatine (5 % des patients).
  • Plus rarement une jaunisse (5% des cas), une éruption cutanée, une méningite.
  • L'éruption prurigineuse (de type urticarien : ressemblant à l'urticaire), est due à l'administration inutile, voire dangereuse, d'ampicilline (variété d'antibiotique).

Labo

Les taux d'hémoglobine et de plaquettes sont  normaux. Le taux des globules blancs est modérément augmenté.

On note également :

  • Une inversion de la formule sanguine : neutropénie (diminution des neutrophiles, qui sont une variété de globules blancs dans le sang), est modérée.
  • Une hyperlymphocytose (augmentation des lymphocytes avec des lymphocytes normaux, et des mononucléaires bleutés).
  • Le diagnostic se fait sur la présence d'anticorps anti-EBV (virus d'Epstein-Barr) dans le sang, recherché avec :
    • Le MNI-Test (test rapide dont la positivité ne signifie pas une infection récente). Ce test consiste à mélanger sur une lame de verre un peu de sérum provenant du patient avec des globules rouges provenant d'un cheval, globules passés au formol. Les trois lettres MNI représentent l'abréviation de mononucléose infectieuse. Ce test utilise la propriété que possèdent les anticorps d'un malade atteint par cette maladie infectieuse. Il est réalisable dès les premiers jours de la maladie mais, malheureusement, il existe ce que l'on appelle des faux positifs, c'est-à-dire que les test indiquent que le malade présente une mononucléose infectieuse alors que c'est inexact. Il est donc nécessaire de compléter ce test par d'autres tests, comme la réaction de Paul Bunuel Davidson entre autres, pour permettre de confirmer ou d'infirmer le diagnostic. Cette réaction est une réaction d'agglutination d'anticorps spécifiques qui sont présents dans le sérum des malades atteints de mononucléose infectieuse. L'agglutination se fait cette fois-ci avec des globules rouges de mouton, et la réaction est positive à partir du septième jour de l'infection jusqu'au troisième mois environ.
    • Le “monospot” est un kit sensible spécifique, facile à réaliser.

Traitement

Traitement

Les traitements de la mononucléose infectieuse sont :

  • Des antipyrétiques (pour faire baisser la température).
  • Les antibiotiques sont uniquement nécessaires en cas de surinfection bactérienne de l'angine.
  • Dans les formes graves, c'est-à-dire quand il existe une anémie hémolytique (éclatement de globules rouges), une méningite, une fièvre élevée, une thrombopénie (baisse des plaquettes dans le sang), on peut conseiller la prise de corticoïdes.
  • Utilisation de l'interféron alpha, si elle peut diminuer l'excrétion du virus chez les transplantés rénaux.
  • L'aciclovir par voie intraveineuse ne semble pas apporter de bénéfice clinique.

Évolution

Évolution

Les symptômes régressent habituellement en deux à trois semaines.Cette maladie est presque exclusivement bénigne, bien que l'asthénie puisse durer plusieurs mois. Les éruptions cutanées sont généralement dues à la prise d'antibiotiques (ampicilline), qui sont contre-indiqués dans cette maladie. Plus rarement, on assiste à une évolution vers :

  • Une endocardite secondaire (inflammation de la tunique interne de l'endocarde).
  • Des convulsions.
  • Une myocardite (inflammation du muscle du cœur).
  • Une hépatite.
  • Une anémie du type hémolytique auto-immune (éclatement des globules rouges dû à une réaction immunitaire des anticorps dirigés contre les propres tissus du malade).
  • Une otite ou une inflammation de la mastoïde (éminence de la tempe, située en arrière du conduit auditif) ou encore des abcès amygdaliens (abcès des amygdales) des rhumatismes.

Complications

ll peut apparaître des complications (liste non exhaustive) :

  • Adénopathies mésentériques s'accompagnant de douleurs de l'abdomen.
  • Adénopathies du pharynx.
  • Obstruction des voies aériennes.
  • Infiltration des poumons.
  • Risque d'avortement durant la grossesse.
  • Leucoplasie orale chevelue : il s'agit d'une maladie infectieuse qui se caractérise par l'apparition de plaques de coloration blanchâtre, ressemblant à des verrues qui apparaissent à la face latérale de la langue. Ce type de lésion survient essentiellement chez les immunodéprimés, c'est-à-dire les individus ne présentant pas une défense immunitaire convenable, généralement après un rejet de greffe.

Diagnostic différentiel

Il ne faut pas confondre la mononucléose infectieuse avec :

  • Infection à cytomégalovirus qui touche habituellement les individus plus âgés que ceux qui présentent une mononucléose infectieuse. En effet, la primo-infection (premier contact avec le virus) à cytomégalovirus, entraîne de la fièvre et de la fatigue mais pas de pharyngite, et les ganglions sont moins fréquents qu'au cours de la mononucléose infectieuse.
  • Angine à streptocoques.
  • Scarlatine.
  • Agranulocytose.
  • Brucellose.
  • Toxoplasmose.
  • Lymphocytose infectieux aigu.
  • Tuberculose.
  • Rubéole.
  • Leucémie lymphocytaire aiguë.
  • Infection par le VIH (syndrome lymphadénopathique avec sérologie positive).

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