Définition
Définition
L'herpès est une maladie infectieuse, contagieuse et récurrente (qui revient régulièrement), due à un virus dont le nom est herpès simplex.
Généralités
Le virus herpes simplex appartient à la même famille que :
- le virus de la varicelle et du zona
- le virus Epstein-Barr (responsable de la mononucléose infectieuse)
- le cytomégalovirus
- l’herpès numéro 6 (responsable d’une maladie appelée exanthème subit).
Le virus de l’herpès touche la peau, les muqueuses et le système nerveux.
Il se transmet par contact direct. La contamination au cours des rapports sexuels est possible mais beaucoup moins que ce que l’on a prétendu, car la contagion ne se fait qu’à partir de la présence du virus déposé sur la peau et les muqueuses.
D’autre part, dans l'intervalle des crises, le porteur du virus n'est pas contagieux.
Lors du premier contact avec le virus (primo-infection), il apparaît une réaction inflammatoire (coloration rouge de la peau puis apparition de vésicules). Il va se loger dans les noyaux des cellules de la peau et entraîner leur destruction. C’est ce mécanisme qui explique la formation des vésicules caractéristiques de l'herpès cutané.
Le virus persiste ensuite dans les ganglions des nerfs, favorisant le retour de l’infection généralement au même endroit.
CAUSES
L'herpès a pour causes :
- la grossesse
- les règles
- l’exposition au soleil
- un choc psycho-affectif
- une maladie infectieuse
- un traumatisme violent
- un déséquilibre de l’alimentation
- une fatigue intense.
La répétition des crises est imprévisible, les manifestations étant sous la dépendance de facteurs psychologiques ou généraux.
CLASSIFICATION
On distingue plusieurs variétés d’herpès :
L’herpès buccal : la primo-infection se caractérise le plus souvent par l’apparition d'un bouton de fièvre sur la lèvre, et parfois aussi par :
- une angine
- une infection de la bouche et des gencives : la muqueuse buccale est rouge, parsemée d'érosions ressemblant à des aphtes
- de la fièvre
- des ganglions sous-maxillaires (situés en dessous de la mâchoire)
- des boutons de fièvre
- une sensation de brûlure, le plus souvent à la commissure des lèvres
- l'apparition de petites vésicules " en bouquet ", douloureuses et contenant un liquide clair presque transparent. Cette irruption se localise le plus souvent autour de la bouche. Parfois, elle touche les joues et les doigts pour donner le panaris herpétique.
- La rupture des vésicules, qui se couvrent rapidement d'une croûte de coloration jaunâtre puis disparaissent spontanément en moins d’une semaine, ne laisse pas de cicatrice. Les épisodes récurrents sont toujours apparents, mais néanmoins moins visibles que la primo-infection.
L’herpès génital : cet herpès est dû à une infection par l’herpès virus simplex numéro 2. Il semble que la fréquence de la maladie herpétique génitale soit croissante dans le monde entier.
La primo-infection se caractérise par les symptômes suivants :
- sensation de brûlure
- dysurie chez l’homme (difficulté à uriner)
- Chez la femme, la primo-infection (plus bruyante que chez l’homme) à la suite d'un rapport sexuel, s’accompagne d’une inflammation vulvo-vaginale (de la vulve et du vagin) très marquée.
- prurit (démangeaison)
- picotement qui précéde de quelques heures ou quelques jours une éruption de vésicules
- apparition des vésicules qui éclatent en laissant des ulcérations
- douleur vive exacerbée par le contact de l’urine
- apparition d’un liquide issu des ulcérations (celui-ci est très contagieux et constitue une porte d’entrée pour les autres infections à transmission sexuelle).
Il est absolument contre-indiqué d’avoir une relation sexuelle pendant une poussée herpétique.
La durée de la poussée initiale d’herpès génital dure deux à trois semaines. Les épisodes récurrents, sont généralement plus courts et moins intenses.
Chez l'homme, l'herpès peut se situer sur la verge, le gland ou le scrotum. Généralement, la crise survient toujours au même endroit.
Les crises suivantes durent généralement entre 6 à 8 jours, et la guérison survient plus rapidement si l’on prend soin de mettre en place un traitement adapté.
L’herpès génital peut parfois se compliquer par une augmentation du nombre des vésicules, qui touchent alors l'ensemble de l’organisme, traduisant la destruction de certains tissus, accompagnée d’hémorragies susceptibles de lésionner les appareils digestifs et respiratoires.
L’herpès oculaire : il est beaucoup plus grave que l'herpès buccal et que l'herpès génital. Il se manifeste par une conjonctivite d’allure ulcéreuse, souvent très douloureuse.
S’il y a une seule chose à retenir à propos de l’herpès oculaire, c’est de ne pas utiliser de cortisone et de consulter en urgence un ophtalmologiste pour suivre un traitement adapté, qui évitera les complications.
L'eczéma herpétiforme de Kaposi : c'est une forme rare de primo-infection chez des sujets atteints d’eczéma (l’éruption ressemble à la varicelle). La fièvre est élevée et l’état général est mauvais.
DIAGNOSTIC – EXAMENS DE LABORATOIRE
Le diagnostic repose sur l’examen du patient, et au besoin, sur l’isolement du virus après prélèvement au niveau des lésions avec un écouvillon pour effectuer une culture spéciale (la culture se fait sur les cellules diploïdes humaines, le résultat est obtenu en 24 à 48 heures).
La recherche d’anticorps antiviraux spécifiques dans le sang n’a qu’une valeur secondaire (immunofluorescence directe et indirecte, utilisation d’anticorps monoclonaux).
Le cytodiagnostic de Tzanck n’est pas spécifique puisqu'il est retrouvé dans la varicelle et le zona.
ÉVOLUTION
- L’atténuation de cette maladie est possible, mais son élimination totale est difficilement réalisable.
- La majorité des malades présentant cette affection guérissent spontanément en quelques jours
COMPLICATIONS DE L'HERPÈS
Les complications les plus communes sont :
- l’herpès généralisé
- les méningites ou encéphalites herpétiques
Cas particuliers :
- Infection du nouveau-né : lors de l’accouchement, le nouveau-né est susceptible de s’infecter, ce qui peut imposer une césarienne (recommandée si la patiente a des lésions à partir de la 36ème semaine), puisque la contamination peut se faire lors de l’expulsion. D’autre part, plus l’infection est importante, plus le risque d’atteinte du fœtus est élevé. Ce premier contact avec le virus de l’herpès, ou au cours d’un épisode intense avec un herpès récurrent, peut entraîner chez le nouveau-né un herpès extrêmement grave. Les risques encourus sont une éruption généralisée et l’apparition d’une coagulation intravasculaire (trouble grave de la coagulation chez le nouveau-né). Le seul traitement adapté est alors l’aciclovir par voie intraveineuse.
- Sujets immunodéprimés (individus dans l’impossibilité de se défendre convenablement contre l’agression microbienne)
- Enfants présentant à la naissance une carence immunitaire (diminution de la quantité des anticorps dans le sang)
- Malades subissant un traitement immunosuppresseur (après une transplantation d’organes, le malade reçoit des médicaments pour diminuer le processus de rejet)
- Malades souffrant de cancer ou du sida
TRAITEMENT DE L'HERPÈS
L'herpès fait appel à des médicaments, les antiviraux, dont il existe de nombreuses familles (aciclovir, vidarabine, idoxuridine) :
- L'acyclovir (Zovirax) est utilisé en comprimés, ou en injections intraveineuses dans les cas les plus graves (surtout chez les immunodéprimés). Malheureusement il n’est plus efficace dès l’arrêt du traitement.
Le plus souvent, que ce soit dans l’herpès buccal, ou dans l’herpès génital, il suffit simplement, d’appliquer un peu de crème à base d’aciclovir, qui empêche l’apparition des vésicules.
Néanmoins, quand les récidives sont fréquentes, il est recommandé de suivre un traitement par voie orale pendant une longue période (quelques mois).
- Pour les lésions ophtalmiques, où rappelons-le la cortisone est formellement contre-indiquée, un traitement local s'impose.
Enfin en cas de surinfection, il est parfois utile d’avoir recours à des antibiotiques.
- La prise en charge psychoaffective est également importante à considérer.