Définition
Définition
Un champ électromagnétique de très basse fréquence est généré par le courant industriel dont la fréquence est de 50 Hertz en Europe et de 60 Hz sur le continent américain.
L'association médicale américaine (AMA) a tenté, par l'intermédiaire d'expérimentations médicales et d'études épidémiologiques, d'apporter une conclusion sur les éventuels dangers sur la santé induits par ces champs électromagnétiques.
Généralités
Les normes de protection actuelles sont-elles suffisantes ?
La réponse du rapport BioInitiative est non. Selon ces chercheurs, il est reconnu que des effets biologiques et des troubles possibles pour la santé causés par une exposition prolongée peuvent survenir à des niveaux d'exposition beaucoup plus faibles que ceux fixés par les normes actuelles.
Ils préconisent que les normes ne se basent plus uniquement sur les effets thermiques (énergie absorbée et réchauffement des tissus), mais tiennent compte des effets non-thermiques (de basse intensité), dont la nocivité en cas d'exposition chronique a été établie.
Diverses études ont démontré que l'exposition chronique à ces rayonnements a des effets sur :
- l'ADN (voir la vidéo explicative en 3D)
- la communication intra-cellulaire
- la réparation cellulaire et la cicatrisation des tissus
- les cancers
- le système nerveux (sommeil, mémoire, fonctions cognitives)
- la dépression
- le coeur
- la barrière hémato-encéphalique
- l'immunité
- la fertilité
- la reproduction
Quelles précautions prendre ?
- N’autorisez pas les enfants de moins de 12 ans à utiliser un téléphone portable, sauf en cas d’urgence : les organes en développement sont les plus sensibles à l’exposition aux champs électromagnétiques.
- Lors de vos communications, maintenez le téléphone à distance du corps (l’amplitude du champ est 4 fois plus faible à 10 cm, et 50 fois plus faible à 1 m de distance).
- Utilisez le mode « haut-parleur » aussi souvent que possible.
- Restez à distance d’une personne qui utilise un téléphone portable.
- Évitez d’utiliser votre téléphone portable dans des lieux publics (train, métro, bus) pour ne pas exposer vos voisins proches au champ électromagnétique de votre appareil.
- Évitez de porter un téléphone mobile sur vous, même en veille. Ne le laissez pas à proximité de votre corps la nuit (sous l’oreiller ou sur la table de nuit), surtout les femmes enceintes.
- Si vous portez votre téléphone sur vous, dirigez la face « clavier » vers votre corps et la face « antenne » (puissance maximale du champ) vers l’extérieur.
- N’utilisez votre téléphone portable que pour établir le contact ou pour des conversations de quelques minutes seulement (les effets biologiques sont directement liés à la durée d’exposition). Rappelez ensuite d’un téléphone fixe filaire : attention, les téléphones fixes sans fil (DECT) utilisent une technologie à micro-ondes proche de celle des portables.
- Quand vous utilisez votre téléphone portable, changez régulièrement de côté.
- Ne portez votre téléphone portable à votre oreille que quand votre correspondant a décroché (baisse de la puissance du champ électromagnétique émis).
- Évitez d’utiliser le portable lorsque la force du signal est faible ou lors de déplacements rapides (en voiture ou en train par exemple) : augmentation maximale et automatique de la puissance lors des tentatives de raccordement à une nouvelle antenne relais ou à une antenne distante.
- Communiquez par SMS plutôt que par téléphone (limite la durée d’exposition et la proximité du corps).
- Choisissez un appareil avec le DAS le plus bas possible par rapport à vos besoins (le « Débit d’Absorption Spécifique » mesure la puissance absorbée par le corps).
Appel de 20 experts internationaux concernant l'utilisation des téléphones portables
Au mois de juin 2008, à l'initiative du docteur David Servan-Schreiber, 20 experts internationaux ont lancé un appel visant à alerter l'opinion publique sur les dangers de l'utilisation des téléphones portables.
Ces scientifiques rappellent que les études réalisées démontrent :
- une pénétration significative des champs électromagnétiques des téléphones portables dans le corps humain, particulièrement au niveau du cerveau, et plus encore chez les enfants du fait de leur plus petite taille.
- divers effets biologiques des champs électromagnétiques dans les bandes de fréquence des téléphones portables (de 800 à 2200 Mhz) même en dessous des seuils de puissance imposés par les normes de sécurité européennes (2 W/kg pour 10g de tissu) sur les tissus vivants, notamment une augmentation de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique et une synthèse accrue des protéines de stress.
Les études les plus récentes qui incluent des utilisations de téléphone portable pendant plus de 10 ans montrent une association probable avec certaines tumeurs bénignes (neurinomes du nerf acoustique) et certains cancers du cerveau, plus marquée du coté d’utilisation de l’appareil.
LES 20 SIGNATAIRES INITIAUX
- Dr Bernard Asselain, Chef du service de Biostatistiques du Cancer, Institut Curie
- Pr Franco Berrino, Directeur du Département de Médecine Préventive et Prédictive de l’Institut National du Cancer, Milan, Italie
- Dr Thierry Bouillet, Cancérologue, Directeur de l’Institut de Radiothérapie, Centre Hospitalier Universitaire Avicenne, Bobigny
- Pr Christian Chenal, Professeur Émérite de Cancérologie, Université de Rennes 1 et ancien responsable de l’équipe de recherche CNRS « Radiations, Environnement, Adaptation »
- Pr Jan Willem Coebergh, Cancérologue, Département de Santé Publique, Université de Rotterdam, Pays Bas
- Dr Yvan Coscas, Cancérologue, Chef du service de radiothérapie, Hôpital de Poissy St Germain
- Pr Jean-Marc Cosset, Chef de département honoraire d'Oncologie/Radiothérapie de l'Institut Curie, Paris
- Pr Devra Lee Davis, Chef du Département de Cancérologie Environnementale, Université de Pittburgh, Etats-Unis
- Dr Michel Hery, Cancérologue, Chef du Département de radiothérapie, Centre Hospitalier Princesse Grâce, Monaco
- Pr Lucien Israël, Professeur Émérite de Cancérologie, Université Paris XIII, Membre de l’Institut
- Jacques Marilleau, Ingénieur SUPELEC, ancien physicien au Commissariat à l’Energie Atomique et au CNRS Orsay
- Dr Jean-Loup Mouysset, Cancérologue, Polyclinique Rambot-Provençale, Aix-en-Provence, Président de l’association Ressource
- Dr Philippe Presles, Président Institut Moncey de Prévention Santé, Paris, Auteur de « PREVENIR », Robert Laffont, 2006
- Pr Henri Pujol, Cancérologue
- Joël de Rosnay, Docteur ès Sciences, Ecrivain scientifique
- Dr Simone Saez, Docteur ès Sciences, ancien chef de Service du Centre de Lutte contre le Cancer Léon Bérard, Lyon
- Dr Annie Sasco, Docteur ès Sciences, Directrice de l’Equipe d’Epidémiologie pour la Prévention du Cancer – INSERM, Université Victor Segalen Bordeaux 2
- Dr David Servan-Schreiber, Docteur ès Sciences, Professeur clinique de Psychiatrie, Université de Pittsburgh
- Dr Pierre Souvet, Cardiologue, Aix-en-Provence, Président de l’Association Santé Environnement Provence
- Dr Jacques Vilcoq, Cancérologue, Clinique Hartmann, Neuilly-sur-seine
LES NOUVEAUX SIGNATAIRES DEPUIS LE 15 JUIN 2008
- Pr Ronald Herberman, Cancérologue, Directeur de l’Institut de Cancérologie de l’Université de Pittsburgh, Vice-Chancellier Associé pour la recherche en cancérologie, faculté de médecine de l’université de Pittsburgh
- Pr Dan Wartenberg, Directeur de la division d’épidémiologie environnementale, Faculté de Médecine Robert Wood Johnson, Université de Marylan
- Dr David Carpenter, Directeur de l’Institut pour la Santé et l’Environnement, Université d’Albany, ancien doyen de la Faculté de Santé Publique.
Symptômes
Physiologie
Rappel de données physiques sur le champ électromagnétique
Le champ électromagnétique s'exprime en tesla, dont le symbole est T. Le tesla est l’unité international pour l'induction magnétique qui correspond à 1 Weber par mètre carré.
Le tesla égale 10 mille gauss (unité de système C. G. S.).
Tesla était un physicien yougoslave (1857-1943).
À la différence des rayonnements ionisants (capable de modifier la structure d'un atome au niveau de ses électrons) comme les rayonnements gamma, les rayons X ou les neutrons, qui sont susceptibles d'être responsables d'altération de l'ADN et donc de générer des modifications au niveau des chromosomes et plus spécifiquement au niveau des gènes, les rayonnements non ionisants issus des champs électromagnétiques ne disposent pas de suffisamment d'énergie pour entraîner des modifications de la matière et plus précisément de l'ADN.
Il n'y a pas que le courant industriel qui est capable de générer des rayonnements non ionisants. Les radio-fréquences et les micro-ondes (téléphones portables etc.) dont l'action est presque exclusivement thermique (apport de chaleur) font également partie des sources possibles de rayonnement non ionisant.
À la différence des champs électriques, les champs magnétiques sont capables de traverser des écrans et de ce fait les tissus qui sont conducteurs d'électricité (meilleurs que l'air).
Le champ induit dans l'organisme par un champ magnétique est des millions de fois plus faible que le champ électrique.
Quantité de rayonnement électromagnétique émis par certains appareils utilisés couramment :
- Réfrigérateur : 025 micro T.
- Four micro-onde : 4,6 micro T (cette valeur diminue rapidement).
- Four électrique : 1 micro T.
- Téléviseur couleur : 0,5micro T.
- Radio réveil : 1,5 micro T.
- Lampe fluorescente : 1,5 micro T.
Effets bénéfiques des champs électromagnétiques
Il semble que le champ magnétique pulsé soit efficace sur la consolidation des fractures et surtout sur les pseudarthroses. Une pseudarthrose est une absence de consolidation de deux fragments osseux survenant après une fracture. À ce niveau, on voit apparaître des mouvements anormaux dont l'amplitude est plus ou moins importante.
Le champ magnétique a également été utilisé pour faciliter la régénération nerveuse chez certaines espèces comme la lamproie ou la grenouille. Ce mécanisme n'est pour l'instant pas élucidé.
Le champ magnétique semble avoir également un impact sur la sécrétion de mélatonine chez les rongeurs où l'on a assisté à une modification de la production dans la journée de cette hormone à des niveaux d'induction magnétique de 20 à 70 micro tesla (quantité de tesla auquel l'animal a été soumis).
Des modifications du passage du calcium à travers la membrane de la cellule ont également été observées par l'intervention de champ magnétique.
Le rythme cardiaque chez l'homme, dans certaines circonstances expérimentales, a diminué (bradycardie) après exposition à un champ magnétique (dont les quantités ne sont pas indiquées).
Effets délétères des champs électromagnétiques
D'après l'Association Médicale Américaine, et d'après d'autres synthèses publiées aux États-Unis et en Europe, les champs électromagnétiques n'ont pas d'effet génotoxique par rapport aux rayons ionisants.
Certaines études ont donné des réponses contradictoires quant aux risques de certaines localisations tumorales.
Dans les conditions d'exposition telles quelles sont connues habituellement, les effets délétères des champs électromagnétiques n'ont pas été démontrées.
Physiopathologie
Impact de l'exposition aux champs électromagnétiques sur le système immunitaire
Différentes études portant sur l'exposition à différentes sortes d'équipement moderne, et/ou aux champs électromagnétiques ont clairement démontré des réactions exacerbées du système immunitaire, notamment :
- des altérations morphologiques des cellules immunitaires
- une augmentation sensible des mastocytes dans les couches superficielles de la peau
- la présence des marqueurs biologiques de l'inflammation à des niveaux de puissance non-thermique
- des modifications de la viabilité des lymphocytes (variété de globules blancs intervenant dans les réactions immunitaires)
- une diminution du nombre de cellules tueuses et de lymphocytes T (intervenant dans la défense de l'organisme)
- des perturbations de la circulation utéro-placentaire (échanges sanguins entre l'utérus et le placenta), avec risques possibles pour la grossesse
- une fonction immunitaire diminuée, voire supprimée
- des réactions inflammatoires qui peuvent, à terme, provoquer des dommages cellulaires, dans les tissus et les organes.
Ainsi, les études sur le système immunitaire démontrent que les normes internationales actuelles pour protéger le public des effets de l'exposition aux champs électromagnétiques ne semblent pas suffisantes.
Impact de cette exposition sur les cancers infantiles
Bien qu'aucune étude ne le prouve réellement, de nombreux chercheurs pensent que l'exposition aux champs électromagnétiques des lignes électriques durant la grossesse ou les premiers mois de la vie pourrait provoquer certains cancers infantiles, notamment la leucémie.
Impact de cette exposition sur le cancer du sein
Des études de cas-témoins ont prouvé que l'exposition professionnelle à long terme à des champs magnétiques très basses fréquences de forte puissance est un facteur de risque de cancer du sein.
De nombreuses études (études de marqueurs biologiques humains, études de la médecine du travail sur le travail de nuit, études in vitro, …) ont démontré l'impact de l'exposition à des champs magnétiques de forte puissance sur le développement de cancer du sein.
Ce risque accru de cancer du sein concerne aussi bien les hommes que les femmes.
Les couturières constituent l'une des professions les plus exposées.
Impact de cette exposition sur la maladie d'Alzheimer
Des études prouvent que l'exposition durable à des champs électromagnétiques très basses fréquences constitue un facteur de risque de la maladie d'Alzheimer (voir la vidéo 3D sur la maladie d'Alzheimer)
A contrario, il n'a pas été prouvé un tel impact des champs magnétiques haute fréquence.
Des niveaux élevés de béta-amyloïdes dans le cerveau constituent un facteur de risque de la maladie d'Alzheimer. Or, l'exposition des cellules du cerveau à des champs magnétiques moyens ou élevés augmente la production de béta-amyloïde par les cellules cérébrales.
D'autre part, de nombreux travaux démontrent que la mélatonine protège contre la maladie d'Alzheimer. Or, des études sur les champs électromagnétiques montrent qu'ils diminuent le taux de mélatonine.
Impact de l'exposition sur le système neurologique
Les études (basées sur les électroencéphalogrammes et les potentiels évoqués) réalisées sur des cobayes humains exposés aux rayonnements des téléphones mobiles ont montré, dans la majorité des cas, une modification de l'activité cérébrale même à des niveaux d'exposition auxquels aucun effet n'est attendu. La plupart de ces études sont basées sur des expositions à court terme, alors que les téléphones mobiles entraînent des expositions répétées du cerveau.
Les conséquences de ces modifications au niveau du comportement dépendent, entre autres, de la "charge mentale" de l'individu, c'est-à-dire de la complexité de la tâche que l'individu est en train d'accomplir.
Dans la plupart des expériences sur le comportement, des effets ont été observés après la fin de l'exposition aux hyperfréquences (les tests ont parfois été réalisés plusieurs jours après l'exposition). Ceci laisse supposer des modifications persistantes du système nerveux.
Risque de neurinome acoustique
Le neurinome acoustique est une tumeur bénigne (non cancéreuse) du nerf auditif. Selon de nombreuses études, l'utilisation d'un téléphone mobile (portable ou fixe sans fil) pendant 10 ans ou plus augmenterait le risque de développer un neurinome :
- téléphone portable : risque augmenté de 240 % si on utilise le téléphone toujours du même côté et de 30 % si on utilise le téléphone des 2 côtés .
- téléphone fixe sans fil : risque augmenté de 310% lorsque le téléphone est utilisé toujours du même côté.
Ces tumeurs se développeraient dans une zone anatomique soumise à une exposition élevée aux ondes électromagnétiques, mais ne se révèleraient qu'après une période de latence de 10 ans au moins.
Risque de gliome
Le gliome est une tumeur touchant certaines cellules du cerveau : les cellules gliales (voir image en 3D). Selon de nombreuses études, l'utilisation d'un téléphone mobile pendant 10 ans ou plus augmenterait le risque de développer un gliome :
- téléphone portable : risque augmenté de 200% si on utilise le téléphone toujours du même côté et de 20% si on utilise le téléphone des 2 côtés.
- téléphone fixe sans fil : risque augmenté de 470% lorsqu'on l'utilise toujours du même côté et de 220% si on utilise le téléphone des 2 côtés.
Références
Bibliographie
Roucayrol JC. Rapport sur les champs électromagnétiques de très basse fréquence et la santé. bBull Acad Matel Natl 1993 ; 177 : 1031-1040.
Lambrozo J champs électromagnétiques et santé un rapport de l'AMA le concours médical 12 10 1996 33