Kwashiorkor

Définition

Définition

Le kwashiorkor est une forme de malnutrition qui touche les enfants ayant entre 6 mois et trois ans, et qui se caractérise par une alimentation pauvre en protéines, les besoins caloriques globaux pouvant être par ailleurs couverts.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes d'un enfant possédant le kwashiorkor sont (liste non exhaustive) : 

  • Fatigue.
  • Anémie.
  • Amaigrissement.
  • Ils présentent un gonflement du ventre et des pieds.
  • Des troubles digestifs.
  • La peau et les cheveux s'éclaircissent et de nombreux organes dysfonctionnent (rein,foie, côlon, cerveau).
  • Une apathie.
  • Une anorexie (perte d’appétit).
  • Une fonte musculaire.
  • Une pâleur.
  • Un retard de croissance.
  • Un oedème (gonflement) des membres inférieurs.
  • Un ballonnement abdominal s’accompagnant d’une augmentation de volume du foie avec stéatose (surcharge graisseuse).
  • Des lésions cutanées.
  • Des troubles psychomoteurs.

Un patient soumis à la famine présente les symptômes suivants :

  • Faiblesse de plus en plus importante.
  • Perte de poids importante.
  • Dégradation des protéines tissulaires (30 %).
  • Emaciation (maigreur extrême).
  • Apparition des formes osseuses dues à diminution du volume musculaire et cutané.
  • Perte d'élasticité de la peau qui devient fine, froide, sèche, et pâle.
  • Modification de la chevelure qui devient sèche et éparse, s'accompagnant d'une chute.
  • Apparition de diarrhées qui s'intensifient de plus en plus.
  • Diminution, ou perte de la libido.
  • Aménorrhée.
  • Irritabilité.

 

Physiopathologie

L’enfant alimenté par le lait maternel apportant une alimentation équilibrée et riche en protéines, ne montre pas de déséquilibre protéinique. Après le sevrage, l'enfant adopte la nourriture des adultes (essentiellement végétale) comprenant de la bouillie de céréales, des tubercules, ou des bananes plantains pauvres en protéines. Ce sont les prémices de la maladie, car l’enfant nécessite d’énormes besoins en protéines, pour une croissance normale. 

Le kwashiorkor s'associe également à une carence en certains minéraux comme le fer, le zinc, les vitamines.

Le terme famine désigne les modifications de fonctionnement et morphologiques du corps humain survenant à la suite de carences en nutriments essentiels et en besoins énergétiques. Un nutriment est une substance nutritive susceptible d'être assimilée par l’organisme. Le terme inanition désigne la malnutrition la plus importante pouvant survenir à la suite  :

  • D'un jeune
  • D'une famine
  • D'une pathologie très sévère concernant le tube digestif
  • D'une anorexie mentale
  • D'une affection du cerveau (accident vasculaire cérébral)
  • D'un coma

Le jeûne, c'est-à-dire la privation de nourriture, est supportable par l'organisme sans entraîner de lésions majeures en dessous de huit semaines. Le jeûne total, présente une évolution péjorative à partir de huit semaines, et une évolution mortelle à partir de 12 semaines. 

Les premiers jours de jeûne n'entraînent aucun retentissement sur le fonctionnement normal de l'organisme et en particulier sur le système nerveux central. En effet, l'organisme gère convenablement ses réserves, et en particulier le tissu adipeux (graisses) pour puiser quelque énergie nécessaire à son bon fonctionnement mais à minima. Par la suite, l'organisme va puiser dans d'autres tissus corporels, et en particulier les organes viscéraux, les muscles, et les dernières réserves de tissus adipeux. C'est à cet instant, quand les réserves s'amenuisent énormément que l'organisme est en danger.

Épidémiologie

Le kwashiorkor sévit essentiellement en Afrique tropicale et équatoriale et concerne environ 12 millions d'enfants, mais on le retrouve également dans tous les pays en voie de développement.

Examen médical

Examen physique

L'examen du patient montre :

  • Une diminution du volume des testicules.
  • Une diminution de la capacité à effectuer des mouvements de plus en plus importante, phénomène est bien entendu lié non seulement à la faiblesse extrême du patient, mais aussi à la diminution du volume musculaire (amyotrophie) et aux difficultés respiratoires et hémodynamiques (circulation sanguine).
  • Présence d'oedème (de dénutrition).

 

Labo

Les prélèvements sanguins montrent :

  • Une anémie normochrome et normocytaire.
  • Un déficit en albumine (protéine simple normalement présente dans le sang).

L'immunité et plus précisément l'immunité à médiation cellulaire (celle particulièrement liée aux globules blancs) est diminuée, entraînant un retard dans la cicatrisation des plaies, voire une absence de cicatrisation chez certains patients gravement carencés. On constate également, une perturbation de la glycémie (taux de sucre dans le sang) qui est plus importante que la normale.

Les acides gras libres dans le sang sont présents tant que le tissu adipeux existe et permettent à l'organisme de puiser de l'énergie grâce à la libération de graisses. 

Le taux plasmatique des acides aminés (éléments de base des protéines), c'est-à-dire la partie liquidienne du sang augmente au début du jeûne (à cause de la destruction des muscles), puis ensuite diminue au fur et à mesure que les muscles fondent. On constate que ce sont les acides aminés essentiels par rapport aux acides aminés non essentiels, qui chutent le plus vite.

Les dosages hormonaux tels que celui de l'insuline et du glucagon, sont variables. Ainsi, l'insuline qui est l'hormone consistant à faire baisser le taux de sucre dans le sang est basse alors que le glucagon (hormone consistant à faire monter le taux de sucre dans le sang) est élevé. 

L'urémie (taux d'urée dans le sang) est basse.

 

Examen complémentaire

Les examens complémentaires montrent :

  • Diminution du volume cardiaque.
  • Une achlorhydrie.
  • Diminution du débit et de la fréquence cardiaque.
  • Diminution de la pression artérielle.
  • Diminution de la fréquence respiratoire, et du volume d'air inspiré expiré.

Traitement

Traitement

Les traitements d'un kwashiorkor sont :

  • Réintroduction progressive des protéines dans l'alimentation et surveillance de l'enfant. La mortalité des enfants, atteints de formes avancées de la maladie, n'est pas négligeable.
  • Ensuite, dès que l'organisme a récupéré les fonctions normales de l'appareil digestif, l'alimentation sera un peu plus riche. Au départ les quantités d'aliments ne doivent pas dépasser 100 ml par jour. Dans le cas contraire, une diarrhée apparaît, et d'autres perturbations du système digestif. Ce régime contiendra  :
    • Au minimum 40 % de protéines lactées.
    • Un quart de sucre type saccharose.
    • Un tiers de corps gras assimilable
    • Des minéraux
    • Des vitamines
    • Des électrolytes (en quantité relativement élevée)
  • La réintroduction alimentaire qui, répétons-le, doit se faire avec prudence est limitée par l'apparition de diarrhées. Ce phénomène, en cas de suralimentation, est expliqué de la façon suivante : la muqueuse du tube digestif, c'est-à-dire les cellules tapissant l'intérieur du tube digestif est d'une part atrophiée (diminué de volume), d'autre part en hypofonctionnement (le travail de digestion des aliments est nettement diminué). Ceci pour une raison essentielle : l'organisme a baissé son métabolisme général (fonctionnement) d'où une utilisation moindre des protéines entrant dans la composition de l'ensemble des organes du corps, en l'occurrence le tube digestif. Celui-ci s'adapte, au fur et à mesure du jeûne, à la petite quantité de nourriture qui lui parvient et qu'il doit assimiler. Par la suite, à la reprise de l'alimentation normale, c'est-à-dire quand les quantités de nourriture augmentent progressivement, la muqueuse du tube digestif doit à nouveau s'adapter à ces quantités plus importantes. Pour cela il est donc nécessaire qu'il refabrique lui -même ses propres protéines pour permettre une assimilation de celles provenant de l'alimentation. La prise pondérale hebdomadaire ne doit pas dépasser 2 kg.
  • Chez certains patients, extrêmement faibles, l'arrêt de l'alimentation par voie orale étant impossible, il est nécessaire de procéder à la mise en place d'une sonde nasogastrique, voire d'une nutrition parentérale, pour les patients les plus pathologiques.
  • Les vitamines et les oligo-éléments doivent être, le plus souvent, apportés en quantité supplémentaire (double de la normale). Cet apport doit être poursuivi par la suite, même si le patient a récupéré un poids normal.

Évolution

Évolution

L'évolution d'un kwashiorkor est mortelle sans traitement. Les infections dans les pays concernés sont particulièrement fréquentes et violentes. Les enfants fragilisés par le déficit en protéines donc en immunoglobulines (anticorps) y sont très sensibles. Il s’agit essentiellement :

L'évolution se fait vers une diminution de plus en plus importante de la température corporelle, favorisant la survenue du décès du patient.

Références

Termes et Articles associés