TOUT CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR L’APPENDICITE

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Pathologie banale, mais qui peut, si elle est mal prise en charge, avoir une issue fatale, l'appendicite est souvent difficile à diagnostiquer.

Qu’est-ce que l’appendicite ?

L’appendicite est l’inflammation de l’appendice iléo-caecal (ou appendice vermiculaire), qui est un diverticule (une petite poche, comme un doigt de gant) situé sur le côlon, plus précisément au niveau du caecum (1ère partie du côlon). Sa longueur varie de 6 à 12 cm, et son diamètre de 4 à 8 mm.

 

Sa localisation dans l’abdomen peut varier d’un individu à l’autre, et s’il est situé dans la région rétro-caecale chez 65% des individus, on le trouve aussi situé plus bas (localisation pelvienne), plus en arrière (localisation para-colique) ou plus au centre de l’abdomen (localisation méso-caeliaque).

On a longtemps considéré que l’appendice iléo-caecal était inutile, simple vestige anatomique hérité de nos lointains ancêtres, mais on sait depuis une dizaine d’années qu’il joue un rôle de protection de l’intestin en abritant une flore bactérienne bénéfique.

 

Comment l’appendice iléo-caecal peut-il s’infecter ?

Le plus souvent, l’inflammation de l’appendice est due à une simple infection intestinale.

Cette inflammation peut aussi être provoquée par une obstruction de l’appendice (quand son ouverture sur l’intestin est bouchée), due à une agglomération de matières fécales dures (stercolithe), à la présence de vers (ascaris, oxyures), ou à certaines pathologies (typhoïde par exemple).
Les germes présents à l’intérieur commencent alors à proliférer, l’appendice se distend et se contracte par spasmes (contractions spasmodiques) douloureux.

 

Qui est concerné ?

Tout le monde ! Si l’appendicite reste rare chez les enfants de moins de 3 ans, elle concerne toutes les tranches d’âge (avec une légère prédominance chez les 10 – 20 ans).

 

Y a-t-il des facteurs de risque ?

Non, aucun facteur de risque n’a été identifié pour l’appendicite.

 

Pourquoi le diagnostic est-il difficile ?

Les symptômes de l’appendicite ne sont pas vraiment spécifiques, et ne sont pas toujours tous présents :

  • Douleur vive dans la fosse iliaque droite : c’est le symptôme majeur de la crise d’appendicite, présent dans 50 à 60% des cas. Mais ce type de douleur peut aussi être provoqué par une affection intestinale (colite, constipation, …), des douleurs gynécologiques (ovariennes notamment), une inflammation de la vésicule biliaire, …
     
  • Rigidité de l’abdomen
     
  • Vomissements, nausées
     
  • Fièvre modérée
     
  • Pouls rapide
     
  • Gaz, diarrhée ou constipation​

La localisation variable de l’appendice peut compliquer le diagnostic.

 

Comment le médecin pose-t-il le diagnostic ?

On a longtemps opéré en urgence les malades suspectés d’avoir une appendicite aiguë en se fiant aux seuls symptômes, notamment la douleur et la palpation du ventre, afin de ne pas prendre le risque d’une péritonite en retardant l’intervention.

Aujourd’hui, le médecin peut conforter son diagnostic grâce à des examens complémentaires :

  • l’échographie peut permettre de visualiser l’inflammation de l’appendice et son obstruction : en cas de présence d’un stercolithe, l’intervention doit être pratiquée en urgence.
     
  • le scanner, si l’échographie n’a pas permis de visualiser suffisamment l’appendice, permet poser le diagnostic. Attention cependant : le scanner est un examen irradiant, et de ce fait, il ne doit pas être pratiqué régulièrement, et ne devrait jamais l’être sur les enfants.
     
  • un bilan sanguin permet d’objectiver une infection (élévation du nombre de globules blancs) ou une inflammation  (accélération de la vitesse de sédimentation et augmentation de la C-Réactive Protéine), sans toutefois en identifier la source
     
  • l’IRM permet de visualiser l’appendice avec suffisamment de précision pour valider un diagnostic d’appendicite, mais il est encore difficile d’y avoir accès.

 

Quel est le traitement ?

Le traitement de l’appendicite est l’ablation de l’appendice (appendicectomie), afin de prévenir la diffusion de l’infection dans l’abdomen.

En l’absence de traitement, l’appendicite évolue en péritonite (c’est-à-dire une infection du péritoine) dont l’issue peut être fatale.

 

Que se passe-t-il si, au cours de l’opération, le chirurgien constate que l’appendice n’est pas infecté ?

Généralement, le chirurgien procède quand même à l’ablation.

 

L’intervention chirurgicale est-elle la seule option ?

Depuis quelques années, des antibiotiques peuvent être prescrits en cas d’appendicite non nécrosée (c’est-à-dire sans que la paroi de l’appendice soit partiellement détruite).
Il semblerait cependant que 30 à 50% des patients traités par antibiothérapie rechutent et subissent une appendicectomie dans l‘année qui suit le traitement de la 1ère crise.