Syndrome du côlon irritable

Définition

Définition

Le syndrome du côlon irritable est un trouble chronique de fonctionnement du côlon.

Généralités

Le syndrome du côlon irritable est une affection chronique pour laquelle on ne retrouve aucune anomalie structurelle biologique (pas d'anomalie anatomique).  Il est le résultat d'une perturbation de la motricité de l'estomac et des intestins, se caractérisant par des ballonnements associés à des douleurs abdominales au cours desquelles le patient présente des diarrhées ou au contraire une constipation.

Ce sont les femmes qui sont plus souvent concernées par le syndrome du côlon irritable. Le début de cette affection se fait vers 30 ans, plus rarement après l'âge de 50 ans.

CAUSES DU SYNDROME DU CÔLON IRRITABLE

  • Individu anxieux ou névrosé
     
  • Alimentation pauvre en fibres végétales
     
  • Prolifération excessive des bactéries intestinales
     
  • Perturbation de la nécessité de faire ses besoins (déféquer)
     
  • Abus de laxatif
     
  • Intolérance à certains aliments
     
  • Insuffisance en lactase
     
  • Allergie à certains aliments
     
  • Séquelles de dysenterie amibienne ou bacillaire

SYMPTÔMES DU SYNDROME DU CÔLON IRRITABLE

  • Douleurs abdominales survenant loin des repas et indépendamment de ceux-ci, généralement plus importantes le matin au moment du réveil, susceptibles de s'étendre à l'ensemble du côlon (cadre colique) : c'est la raison pour laquelle on a parle de côlon spastique, car cette affection donne l'impression qu'il se resserre sur lui-même en entraînant des douleurs parfois intolérables, faisant plier en deux le patient.
    Chez d'autres personnes au contraire, les douleurs restent localisées sur une zone du côlon et sont quelquefois confondues avec d'autres maladies abdominales.
    Le plus souvent, les douleurs sont calmées par le fait d'aller déféquer.
    Dans certains cas, les douleurs sont accompagnées de tachycardie, de transpiration, de nausées voire des vomissements, et surtout d'une anorexie (perte d'appétit).
     
  • Alternance de constipation et de diarrhées.
    Dans certains cas, survenue d'une diarrhée chronique impérieuse (on parle alors de diarrhée motrice) qui survient essentiellement le matin. Parfois ces diarrhées apparaissent juste après le repas, ou plus rarement pendant celui-ci.
     
  • Certains patients se plaignent d'une distension abdominale post-prandiale, c'est-à-dire d'une impression de gonflement survenant après la prise de nourriture, associée ou pas à des ballonnements.

DIAGNOSTIC DU SYNDROME DU CÔLON IRRITABLE

L'examen physique montre la présence d'une langue saburrale (recouverte d'un enduit blanchâtre) chez 1 patient sur 3.

L'examen des selles montre que celles-ci sont quelquefois entourées de mucus (sorte de glaire).

Le bilan psychologique du patient met quelquefois en évidence la présence de troubles psychiques et neurovégétatifs : il s'agit généralement de patients anxieux, parfois obsessionnels, voire déprimés. Ils se plaignent souvent de fatigue survenant généralement le matin, de maux de tête et de perturbation de l'émission des urines (troubles mictionnels).

Les examens de laboratoire permettent d'exclure une autre affection que le syndrome du côlon irritable en recherchant, par exemple, la présence de sang pendant plusieurs jours au moment de l'émission des selles (sang occulte).

Les autres examens complémentaires, et plus particulièrement la radiologie (lavement baryté), permettent dans certains cas de mettre en évidence des troubles de la motricité du côlon. Les spécialistes visualisent le cadre optique et objectivent une segmentation haustrale (resserrement du colon), qui est quelquefois augmentée. Les radiologues parlent d'images d'empilement d'assiettes. Chez certains patients, au contraire, cette segmentation haustrale est diminuée. Plus rarement, on observe la survenue de spasmes segmentaires.

Les autres examens complémentaires intéressants à pratiquer et permettant de s'orienter vers le diagnostic d'un syndrome du côlon irritable, sont la coloscopie et la rectosigmoïdoscopie, qui permettent en plus de dépister les polypes rectocoliques voire un cancer du rectum ou du côlon.

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL

Le syndrome du côlon irritable ne doit pas être confondu avec :

ÉVOLUTION – COMPLICATIONS DU SYNDROME DU CÔLON IRRITABLE

Le syndrome du côlon irritable est susceptible d'évoluer vers l'apparition de diverticules du sigmoïde et d'hémorroïdes.

TRAITEMENT DU SYNDROME DU CÔLON IRRITABLE

Le traitement fait appel à un régime alimentaire équilibré comportant notamment du pain complet, du son et des mucilages, surtout quand le patient se plaint de constipation.

Le plus souvent, les mesures diététiques sont suffisantes. Il suffit par exemple de supprimer les facteurs qui aggravent la colopathie, notamment :

  • bière
     
  • café
     
  • édulcorants
     
  • aliments irritants
     
  • aliments gras.

Les repas trop copieux sont contre-indiqués. Ils doivent être pris dans une atmosphère détendue et sans stress.

Les médicaments prescrits par les gastroentérologues sont :

  • les spasmolytiques musculotropes (mébévérine)
     
  • les tranquillisants pour les individus anxieux ou angoissés
     
  • les spasmolytiques anticholinergiques qui sont au centre d'une polémique thérapeutique
     
  • les anti-diarrhéïques tels que la codéine ou le diphénoxylate, sont quelquefois utilisés mais uniquement pendant un temps très court.

Le traitement de la constipation pose un problème car il risque au contraire d'induire le colon irritable. 

Très souvent, les cures thermales, l'acupuncture, voire la mésothérapie sont d'un apport intéressant.

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