Alcoolodépendance (prise en charge)

Définition

Définition

Le terme d’alcoolisme est de moins en moins utilisé à cause de son caractère péjoratif. On lui préfère actuellement le terme d’alcoolodépendance. Il est nécessaire de distinguer les abstinents dont la consommation est nulle ou exceptionnelle, et les consommateurs d’alcool. On parle de consommateurs sans mésusage (mauvais usage) pour ceux qui ont une consommation moyenne journalière inférieure à 40 g d’alcool chez l’homme et 20 grammes d’alcool chez la femme.

Généralités

Un individu est considéré comme alcoolodépendant quand il présente une sujétion à la prise de boisson alcoolique. Dès lors, la suppression de la prise de boisson alcoolique est à l’origine de malaise physique. On parle alors d’un syndrome de sevrage. Le malaise peut également être de nature psychique : il s’agit alors d’un désir irrépressible de renouveler la prise d’alcool. Ce comportement se caractérise par une incapacité à maîtriser la consommation de ce toxique. Il peut s’agir également d’une incapacité de s’abstenir.Le prix de revient des hospitalisations dues à l’intoxication alcoolique est d’environ 6,5 milliards par an.On a longtemps cru que le coût de la consommation d’alcool était inférieur aux recettes qu’elle générait. En fait, il n’en est rien. Si environ un million et demi de français son alcoolodépendants, l’ensemble des maladies liées à l’alcool touche environ 3 millions de français.Les données précédemment citées nécessitent donc un dépistage précoce des problèmes liés à l’alcool.Le médecin généraliste semble être l’acteur médical le mieux placé pour dépister les malades de l’alcool. De la même manière qu’il s’enquiert des antécédents personnels et familiaux de ses patients, le médecin doit systématiquement quantifier la consommation d’alcool et de tabac. Cette consommation d’alcool se mesure en nombre de verres d’alcool pur pendant la semaine qui précède la consultation. La quantification se fait de la façon suivante :Un verre de rouge = 1/2 de verre à 1 verre d’apéritif = 1 verre de digestif = 10 g d’alcool pur.

Symptômes

Symptômes

Asthénie (fatigue)Pituite matinale (vomissement matinal)Perte d’appétitTroubles de la mémoireTroubles de la concentration Troubles de l’humeurDérèglement du sommeilAnomalie de la fonction sexuelle

Épidémiologie

En France, la consommation d’alcool pur par année et par habitant est d’environ de 11 à 12 litres (en moyenne). En dehors de cette consommation excessive, environ 2/3 des hommes et 1/3 des femmes consomment de l’alcool quotidiennement. Cette consommation d’alcool est à l’origine d’à peu près 75 % des cirrhoses et de 45 % des tumeurs de tumeurs du foie.D’autre part, l’alcool entraîne 40 000 à 50 000 décès prématurés par an. Bien entendu, l’alcool est également responsable de nombreux accidents de la route. En effet, il est impliqué dans environ 40 % des accidents mortels, ce qui représente environ 4000 décès par an.L’alcool est également une substance impliquée dans de nombreux accidents domestiques et du travail.

Examen médical

Examen physique

Mise en évidence d’une hypertension artérielle : environ 12 % des hypertensions artérielles chez l’homme sont dues à l’alcool.Une parotidomégalieUne varicosité des pommettesUn psoriasisUne acné rosacéeDes tremblements des extrémitésUn mauvais état des dents et de la bouche en général, tel qu’une leucoplasie (plaques blanches), une gingivite (inflammation des gencives due à des carences en vitamines du groupe B), une perlèche.Une gynécomastie sensible (augmentation de volume des glandes mammaires)Un excès de poidsUne attitude familière inadaptée

Labo

Trois dosages sont à la disposition du médecin pour permettre la mise en évidence de l’intoxication alcoolique. Néanmoins, ceux-ci ne sont pas fiables à 100 %. En effet, certains dosages sont anormalement élevés pour d’autres pathologies.1) Le volume globulaire moyen : volume moyen des globules rouges. Quand celui-ci est supérieur à 98 microbes, c’est le reflet d’une consommation excessive d’alcool s’étalant dans le temps (chronique). Néanmoins, le volume globulaire moyen est susceptible d’augmenter dans les situations suivantes:

  • Tabagisme
  • Grossesse
  • Réticulocytose (augmentation des précurseurs des globules rouges)
  • Déficit en folates (vitamine B 9) et en vitamine B12
  • Médicaments contenant des molécules antipuriques et antipirimidiques (utilisées contre l’acide urique dont l’excès est à l’origine de la goutte)
  • 2) Les gammaglutamyltranspeptidases (reflet d’une consommation d’alcool supérieure à 15 jours). Celles-ci augmentent dans d’autres situations :

  • Maladie sanguine
  • Anomalie des voies biliaires
  • Utilisation d’anticoagulants de type antivitamine K.
  • Femmes sous oestroprogestatif
  • Utilisation d’anticonvulsivants
  • Utilisation de médicaments antidépresseurs
  • Utilisation de médicaments hypolipémiants dont le but est de baisser le taux de lipides (corps gras) dans le sang
  • Diabète
  • Hyperthyroïdie (excès d’hormone thyroïdienne dans le sang)
  • Infarctus du myocarde
  • Angine de poitrine : insuffisance de vascularisation du myocarde (muscle cardiaque proprement dit) par l’intermédiaire des coronaires
  • Insuffisance aiguë de la filtration rénale (insuffisance rénale)
  • Syndrome néphrotique qui associe oedèmes et présence de protéines dans les urines
  • Epilepsie
  • Au cours des accidents vasculaires cérébraux et des tumeurs cérébrales
  • Obésité
  • Hyperlipidémie (excès de lipides dans le sang)
  • 3) La transferrine désialylée (reflet d’une consommation d’alcool inférieure à 15 jours). La consommation régulière de plus de 50 g d’alcool par jour entraîne l’apparition dans le sérum (partie liquide du sang) de la transferrine désialylée. Celle-ci peut être mise en évidence grâce à l’utilisation de deux kits :

  • Le CDTect (pris en charge par la sécurité sociale)
  • Transferrine désialylée
  • Les résultats en valeur absolue sont (pour la normalité) :

  • Chez l’homme > 20 unités internationales par litre
  • Chez la femme : > 26 unités internationales par litre
  • Technique

    Il existe d’autre part un questionnaire appelé le questionnaire DETA (d’après B. Rueff), qui comprend quatre questions :1. Avez-vous déjà ressenti le besoin de diminuer votre consommation d’alcool ?2. Votre entourage vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet de votre consommation d’alcool ?3. Avez-vous déjà eu l’impression que vous buviez trop ?4. Avez-vous déjà eu besoin d’alcool le matin pour vous sentir en forme ?Si 2 réponses sont positives, il faut suspecter un problème d’alcool.

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