Les signes à surveiller pour détecter un stress post-traumatique

Il arrive parfois que nous soyons confrontés à une situation des plus dramatiques au cours de notre vie. Un événement des plus traumatisants comme le décès soudain d’une personne qui nous était chère, un accident de voiture aux dégâts physiques considérables, ou une attaque terroriste à laquelle nous avons malheureusement assisté.

Si dans certains cas, ce bouleversant épisode arrive à se digérer avec le temps, il n’est pas rare qu’il laisse des traces indélébiles chez de nombreuses personnes, plus sensibles que d’autres. Et que ces dernières ne puissent donc surmonter leur état émotionnel, et finissent par sombrer dans ce qui s’apparente à une dépression nerveuse.

Mais après diagnostic par un psychologue, on constate bien souvent qu’à défaut d’une dépression, la personne concernée souffre en réalité d’une névrose traumatique. On parle alors d’un état de troubles de stress post-traumatiques.

Qu’est-ce qui différencie une dépression d’un stress post-traumatique ?

Si les différences entre ces 2 états de santé mentale sont assez minimes, elles s’identifient tout de même lors d’une consultation avec un(e) spécialiste en psychologie. Ainsi, il apparaît que l’état de troubles de stress post-traumatique, qu’il arrive quelques jours après un événement dramatique ou bien plus tard comme c’est parfois le cas, soit une phase que l’on pourrait qualifier de pré-dépression. Un passage plus ou moins long où la personne ayant eu affaire à un traumatisme se retrouve intérieurement face à elle-même, avec le poids de ce qu’elle vient de subir émotionnellement parlant.

Qu’elle se retrouve donc confrontée à un véritable trouble réactionnel à la suite d’une situation traumatisante. Une personne en proie à un ESPT n’en est donc pas au stade de la dépression, où le sujet ne fait plus que broyer du noir, sans se soucier de tout ce qui l’entoure. Mais elle peut très vite y sombrer, c’est pourquoi il est important de savoir faire la différence pour prescrire le traitement adéquat.

Les différents stress post-traumatiques

L’état de stress post-traumatique, ou l’ESPT, découle donc d’un choc émotionnel des plus violents, bien souvent lié à la mort, à la peur de perdre quelqu’un qui nous soit cher, ou à la menace d’une attaque physique contre notre personne ou quelqu’un de notre entourage.

Mais l’on constate aussi qu’il y a 2 sortes d’ESPT :

  • L’ESPT ponctuel, qui survient aussi soudainement que brutalement à la suite d’une menace bien réelle lors d’un événement traumatique, comme une agression physique par exemple.
  • L’ESPT chronique, qui peut se déclarer sur le tard, et généralement à la suite d’une succession d’évènements traumatiques répétés durant un certain temps, comme c’est le cas lors de violences conjugales ou de maltraitance infantiles.

Dans le 1er cas, on peut arriver à atténuer l’ESPT, voire à l’enrayer complètement, en 1 à 2 années de travail avec un psychologue. Cependant, si aucun suivi n’est mis en place, un ESPT ponctuel deviendra alors chronique, et sera ainsi plus complexe à soigner. En tous cas, les victimes d’ESPT sont classées selon 3 critères bien précis :

  • Les victimes directes, qui ont vécues personnellement un traumatisme.
  • Les victimes indirectes, qui ont été les témoins d’un événement traumatique.
  • Les victimes secondaires, qui sont les personnes qui ont pris soin des victimes directes ou indirectes.

Les symptômes d’un état de stress post-traumatique

Il y a plusieurs symptômes qui, associés entre eux, amènent à un état de stress post-traumatique. Et les spécialistes ne parlent d’ESPT que si ces tous ces symptômes sont toujours présents dans l’état d’esprit et le comportement du sujet 3 mois après son traumatisme.

Bien que de nombreuses personnes concernées par un ESPT aient pu l’être durant des années sans véritablement s’en rendre compte, ce qui fait à nouveau la différence avec l’état anxio-dépressif. Voici donc une présentation de ces symptômes singuliers :

  • La reviviscence, qui est le fait de toujours revivre son traumatisme, que ce soit consciemment ou non, et donc de toujours réveiller l’évènement traumatique en question.
  • L’évitement, qui est une façon, consciente ou non, de faire tout pour ne pas avoir à revivre quoi que ce soit qui puisse faire penser de près ou de loin au traumatisme vécu.
  • L’hypervigilance, qui est le fait d’être constamment en état d’alerte, impacte fortement notre quotidien.
  • La dissociation, qui se traduit par l’état de détachement dont on va faire preuve face aux évènements intervenants dans sa vie de tous les jours.
  • L’anxiété, qui va nous causer de sérieuses angoisses à tout moment du jour ou de la nuit.
  • La peur, de tout et de rien, qui survient elle-aussi en toutes occasions et assez soudainement.
  • L’insomnie, qui devient chronique à la longue, nous empêchant d’avoir recours à un sommeil réparateur des plus vitaux pour être en paix avec nous-mêmes.
  • La nervosité, qui transparaît dans notre comportement afin de nous protéger.
  • L’isolement, ou en tous cas un réel problème de relation avec les personnes de notre entourage, dû à certains troubles du comportement comme le fait de se poser en victime à tout moment ou en personne dominatrice, c’est au choix.
  • L’illusion, ou le fait de voir la vie de tous les jours de façon déformée, en l’idéalisant ou au contraire, en rabaissant tout ce qui s’y rattache.
  • Troubles cognitifs, comme la perte de la mémoire ou des difficultés à nous concentrer.
  • La culpabilité, dans toute discussion se rapportant à notre propre personnalité.
  • L’état dépressif, avec idées noires et envies suicidaires, qui annonce en effet que si l’on n’agit pas vite, l’on va plonger au sein d’une véritable dépression nerveuse.
  • Addictions, à toutes sortes de produits psychotropes ou à de l’alcool.
  • Sous-alimentation, car quand tout va mal, l’appétit n’est plus au rendez-vous.

Comment se débarrasser d’un trouble de stress post-traumatique ?

C’est au cours d’une psychothérapie plus ou moins longue que l’on traite assez efficacement les ESPT de nos jours. Un traitement sous antidépresseur peut être aussi prescrit mais il ne devra pas l’être sur une trop longue durée pour éviter les états de dépendance qui ne font que faire reculer la guérison du patient.

En tous cas, plus tôt la thérapie commence, plus il y a de chances pour que la personne ayant subi un ou plusieurs traumatismes puisse reprendre une vie quasi normale, loin de ses vieux démons !