Prostatite bactérienne aiguë

Définition

Définition

La prostatite aigu est une infection de la prostate due à une bactérie. Cette affection urologique (spécialité médicale concernant l’appareil urinaire) se manifeste par différents symptômes dont la survenue de frissons, une hyperthermie (fièvre) élevé, des mictions (émissions d’urine)  fréquentes et impérieuses (devant se faire sur le champ!) et d’autres symptômes dont des douleurs.

Symptômes

Symptômes

Les autres symptômes non cités en introduction sont :

  • Des douleurs irradiant dans le bas du dos ( douleurs lombaires) plus ou moins intenses
  • Une dysurie (difficulté à uriner)
  • Des brûlures en urinant (brûlures mictionnelles)
  • Une nycturie (émission d’urine dont le volume est plus abondant la nuit que le jour)
  • Des douleurs dans les articulations et dans les muscles

Physiopathologie

L’abcès de la prostate est un amas de pus situé à l’intérieur de la prostate. Cette pathologie est le résultat d’une complication d’une infection des voies urinaires le plus souvent une prostatite aiguë, une urétrite et une épididymite. L’abcès de la prostate concerne généralement les patients âgés de 40 à 60 ans. Les symptômes sont une difficulté pour émettre les urines, une douleur dans les parties génitales, un écoulement de pus par l’urètre (orifice permettant habituellement d’émettre les urines) et une élévation de la température.
Chez quelques patients les symptômes sont peu intenses et la découverte de l’abcès de la prostate est obtenue par hasard alors que le patient consulte pour une autre raison ou au cours d’une intervention chirurgicale au niveau de la prostate.
Le traitement de l’abcès de la prostate nécessite une intervention chirurgicale à fin de permettre l’évacuation du pus. Une antibiothérapie (utilisation d’antibiotique) est nécessaire.

Examen médical

Examen physique

L’examen physique consiste essentiellement à effectuer un toucher rectal au patient. Le toucher rectal correspond à l’introduction de l’index de l’examinateur à l’intérieur de l’anus permettant ainsi la palpation de la prostate du bout du doigt.
La prostate est douloureuse et paraît chaude à la palpation par le doigt.
La prostate quelquefois augmentée de volume ou a perdu son élasticité habituelle (elle est indurée). Cette induration est plus ou moins diffuse c’est-à-dire concerne une partie seulement de la prostate. Elle peut intéresser (plus rarement) l’ensemble de la prostate.

Labo

Les analyses d’urine mettent en évidence une hématurie c’est-à-dire la présence de sang dans les urines.
Selon les patients, on constate quelquefois la présence de pus dans les urines (pyurie).

La mise en culture des urines (uroculture) est positive et quelquefois ce sont les hémocultures c’est-à-dire les cultures de sang qui sont positives à leur tour.

Il est également possible d’effectuer des cultures des sécrétions obtenues après massages de la prostate. On constate, dans ce cas, la présence d’un nombre élevé de germes pathogènes (susceptible d’entraîner une infection). Généralement ces germes sont des germes provenant de l’intestin dont la coloration est du type gram -.

Néanmoins il est généralement déconseillé de masser une prostate quand celle-ci est enflammée. En effet il existe un risque de propagation de l’infection à travers le vecteur sanguin (circulation du sang).

Quand cette manipulation de la prostate est incontournable il faut, au préalable, s’assurer que les concentrations en antibiotique dans le sang sont suffisantes pour combattre l’infection.

La lutte contre l’infection prostatique et sanguine se fait par utilisation d’un antibactérien approprié. Le choix de l’antibiotique se fait grâce aux résultats de l’antibiogramme.

Quelquefois l’identification des germes  peut se faire dans les urines,  quand on suspecte une éventuelle infection du sang (bactériémie).

Traitement

Traitement

Il consiste à faire reposer le patient qui doit garder le lit.

La prescription d’antalgiques (antidouleurs) et l’hydratation (apport de liquide) du patient sont nécessaires.

Les antibiotiques utilisés appartiennent à la famille des fluoroquinolones. Ils sont généralement efficaces et sont prescrits à raison de deux fois par jour en attendant les résultats de l’antibiogramme.

Le traitement antibiotique doit normalement être poursuivi au minimum un mois de façon à éviter la survenue d’une prostatite bactérienne chronique (sur une très longue période).

En cas de suspicion d’une septicémie, les antibiotiques doivent être prescrits par voie intraveineuse en attendant les résultats de antibiogramme. Le plus souvent il s’agit de l’ampicilline associée à la gentamicine.

Le traitement dans ce cas est poursuivi au minimum 48 heures jusqu’à l’obtention de la baisse de la fièvre (apyrexie). Le relais des injections se fait ensuite par des comprimés (voie orale).

Évolution

Complications

Si on constate une rétention urinaire totale (absence de miction : émission d’urine) il est nécessaire d’effectuer ce que l’on appelle une ponction suspubienne c’est-à-dire de prélever les urines à travers la paroi abdominale et la paroi de la vessie. Cette technique est préférée au sondage urétéral (pénétration d’un tube souple à l’intérieur de la verge jusque dans la vessie). En effet il existe un risque de bactériémie (risque de dissémination de bactéries dans le sang).

Chez très peu de patients on constate le développement d’un abcès de la prostate qui généralement se traite par intervention chirurgicale.

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