Polynévrite

Définition

Définition

La polynévrite est l'atteinte du système nerveux entraînant une dégradation de la myéline (substance grasse formant la gaine des cellules nerveuses : neurones) du système nerveux périphérique : système nerveux excepté le cerveau et la moelle épinière).

Symptômes

Symptômes

  • Début progressif pouvant s'étaler sur quelques semaines suivant l'origine de la polynévrite.
  • Paresthésies (fourmillements, picotements etc).
  • Douleurs à la palpation des masses musculaires.
  • Sensation plus importante qu'à la normale, au toucher.
  • Impression de brûlure (essentiellement localisée aux pieds accentuée par la marche).
  • Troubles de la sensation mais également des mouvements se localisant essentiellement l'extrémité des membres.
  • La dégradation de la myéline (substance grasse formant de la gaine cellules. nerveuses) participe également de la pathologie.
  • Diminution de la sensibilité aux changements de température, et également aux vibrations qu'une personne non atteinte de polynévrite doit habituellement ressentir. Ce signe est précoce, et représente parfois la seule manifestation de cette maladie.
  • Troubles moteurs (paralysie qui dans le début se situe au niveau des membres inférieurs, et qui concerne essentiellement les muscles releveurs, c'est-à-dire que pendant la marche les pointes des pieds traînent par terre). Le malade est obligé de soulever très haut les genoux pendant la marche, de façon à ce que la pointe des pieds n'accroche pas le sol.
  • Les muscles s'atrophient rapidement et perdent de leur force.
  • Les réflexes constatés par le médecin qui examine le patient sont faibles.
  • La peau devient plus colorée dans un premier temps et plus sombre par la suite, ceci est dû à la cyanose (déficit d'arrivée du sang oxygéné).
  • La trophicité de la peau est amoindrie (les tissus s'abîment progressivement) essentiellement dans les formes prolongées.
  • Les signes précédemment décrits commencent généralement à la pointe du membre puis progressent vers la racine. 

Physiopathologie

 La polynévrite a diverses origines :

  • Intoxication (alcool, produits industriels : plomb, mercure, zinc, cuivre, arsenic, sulfure de carbone, benzène, tétrachlorure de carbone, phosphore, thallium, isoniazide, émétine, sulfamide, etc.).
  • Infection (typhoïde, diphtérie, syphilis, tuberculose, scarlatine, paludisme, gonocoque, etc..).
  • Carences alimentaires (vitamine B1, B6, B12 et PP).
  • Syndrome paranéoplasique : sécrétion par une tumeur cancéreuse dans tout l'organisme, d'un produit dirigé contre le système nerveux. 
  • Inflammation.
  • Diabète (complication la plus fréquente). 
  • Médicamenteuse (isoniazide, perhexiline, almitrine, dapsone, métronidazole, cisplatine, vindésine, didanosine). 
  • Insuffisance rénale : au stade de dialyse (elle peut s'améliorer après transplantation rénale).
  • Sida (observées à un stade tardif de la maladie, elles sont douloureuses et s'accompagnent surtout de signes sensitifs). 
  • Héréditaire.
  • Maladie de Charcot-Marie-Tooth dont la transmission est variable, toutefois dans la plupart des familles elle est autosomique dominante (le chromosome porté par un seul des parents malade est suffisant pour transmettre la maladie).
  • Névrite hypertrophique de Dejerine-Sottas (début très précoce, une évolution plus sévère et un[ mode de transmission autosome récessif (les parents doivent être tous les deux touchés pour transmettre la maladie).
  • Neuropathies sensitives héréditaires ( plus rares, dont on distingue deux formes, l'acropathie ulcéro-mutilante décrite par Thevenard débutant chez l'adulte jeune, et la maladie de Riley-Day à transmission autosomique récessive, qui s'accompagne d'une sévère dysautonomie (absence totale de larmes, régulation de la tension artérielle et de la température perturbées, troubles digestifs variés, insensibilité généralisée à la douleur, troubles de la vue de l'odorat, troubles de la croissance, instabilité émotionnelle).
  • Amylose (envahissement de différents organes et tissus par une substance dite amyloïde, entraînant une hépatosplénomégalie : augmentation du volume de la rate et du foie, oedème présence de protéines dans les urines). Cette maladie est le plus souvent secondaire à la tuberculose ou à la présence de pus de façon prolongée dans l'organisme, ou à un cancer, ou un rhumatisme).