Ménopause

Définition

Définition

La ménopause correspond à l'interruption physiologique des cycles menstruels, due à l'arrêt de la synthèse (fabrication) et de la sécrétion des hormones provenant des ovaires (les oestrogènes et la progestérone).

Généralités

Habituellement, la ménopause survient entre 40 et 55 ans (60 ans chez certaines femmes), et se traduit par une régression des caractères sexuels, des bouffées de chaleur, et parfois des perturbations psychiques et neuro-endocriniennes (neurologiques et hormonales à la fois).

Concrètement, la ménopause correspond à l'absence de règles pendant au moins un an.

Classification

La ménopause chirurgicale, est l'abolition des règles, à la suite d'une intervention chirurgicale telle que l'ablation de l'utérus (hystérectomie) ou des ovaires (ovariectomie).

Symptômes

Symptômes

On appelle hypoestrogénie la diminution de la sécrétion d'oestrogènes dans le sang. Celle-ci varie d'une femme à l'autre.

 Par exemple, certaines femmes ne présenteront pas, ou peu de bouffées de chaleur, alors que pour d'autres il s'agira d'un symptôme majeur.

Les symptômes décrits ci-après sont variables :

  • Les bouffées de chaleur, elles touchent environ 80 % des femmes et sont variables en fréquence et en intensité. Au départ, les femmes ressentent les bouffées de chaleur essentiellement la nuit, puis celles-ci surviennent également pendant la journée, à la fin des repas, ou à la suite d'un effort. Les bouffées de chaleur s'expliquent par une vasodilatation (c'est-à-dire une augmentation du calibre des vaisseaux) s'accompagnant d'une sensation de chaleur dans l'ensemble du corps et par une rougeur de la face, qui finit par gagner la région cervicale (le cou) et l'ensemble de la poitrine. Ces bouffées de chaleur sont le résultat d'une stimulation rythmique, survenant toutes les demi-heures, ou toutes les heures, de la part de l'hypothalamus (zone centrale du cerveau possédant à la fois des fonctions hormonales et neurologiques). Cette zone déclenche d'autre part des décharges de lutéinostimuline (LH).
  • Angoisse et dépression : Elles se voient chez certaines femmes et s'accompagnent généralement d'une sensation d'étouffement se terminant par une sudation abondante surtout au niveau du visage, de la nuque et entre les seins.
  • Troubles sexuels (physiques et psychiques) : Ils se caractérisent essentiellement par une diminution de la libido (désir sexuel) à laquelle s'ajoutent une sécheresse du vagin et une atrophie de la vulve, se caractérisant par une diminution de la sécrétion des sérosités (liquide) permettant des rapports sexuels normaux. L'atrophie vulvaire est également à l'origine de rapports sexuels quelquefois douloureux, voire impossibles.
  • Infections urinaires et vaginales : Elles deviennent plus fréquentes.
  • Volume des seins :Il  va en diminuant.
  • Tissu osseux: Il se fragilise,  cette fragilisation osseuse est quelquefois à l'origine d'ostéoporose (pathologie entraînant des fractures essentiellement à type de tassement vertébral, de fracture du col du fémur et de fracture du poignet). Plus précisément, dans les cinq ans qui suivent l'arrêt des règles, on constate une perte moyenne de tissu osseux de 2% par an, qui se stabilise ensuite à 1 % par an.
  • Peau, cheveux et ongles : Ils se transforment. On constate une modification morphologique liée à l'hypogonadisme (diminution de la sécrétion des ovaires), notamment en ce qui concerne les poils du pubis et les poils axillaires (en dessous des bras) qui se raréfient, et la survenue d'une adiposité (couche de graisse).
  • Maladies cardio-vasculaires : Augmentation du risque d'angor (angine de poitrine) et d'infarctus du myocarde (consécutif à un arrêt de la circulation sanguine dans le muscle cardiaque lui-même).
  • Athérosclérose : Protection affaiblie du fait de la carence en estrogènes qui ne jouent plus leur rôle protecteur.
  • Troubles psychiques : Ils sont fréquents et s'accompagnent de troubles émotionnels avec :
    • Troubles de l'humeur.
    • Insomnie.
    • Irritabilité.
    • Anxiété.
    • Vertige.
    • Fatigue.
    • Problèmes de mémoire.
    • Défaut de concentration.
    • Dépression grave.​
  • Troubles neurovégétatifs : Troubles du système nerveux autonome avec perturbation de la tension artérielle et céphalées (maux de tête). Ces troubles surviennent dans environ 70 % des cas et régressent généralement spontanément.​
  • Diabète sucré : Il survient dans quelques cas.

Physiologie

La ménopause comporte deux étapes :

  • La préménopause : cette période dure plusieurs années et se caractérise par une succession de cycles, comportant ou pas, une ovulation (émission d'ovule : œuf provenant des ovaires). Les sécrétions de progestérone deviennent irrégulières, alors que la sécrétion d'oestrogènes persiste. La sécrétion de progestérone, qui se fait par l'intermédiaire du corps jaune (nom donné au follicule ovarien qui sert à libérer un ovule et qui devient une niche vide) diminue. Une caractéristique majeure de la préménopause sera donc l'apparition de règles irrégulières. La préménopause dure environ deux à quatre ans, et provoque des troubles vasomoteurs (difficulté circulatoire).
  • La ménopause confirmée :cette période va succéder à la préménopause. La synthèse des hormones continue à diminuer et les règles à régresser. En réponse à cette diminution de sécrétion, le taux de gonadotrophine est très élevé aussi bien dans le sang que dans les urines. Les gonadotrophines ou gonadostimulines (la FSH et LH) sont des hormones sécrétées par l'hypophyse, et qui agissent sur les glandes sexuelles, en stimulant leur fonction. La sécrétion d'androgènes (hormone mâle) par l'ovaire, est également diminuée.

                                                                                                                      

Physiopathologie

  • La ménopause peut être précoce (avant l'âge de 40 ans) : ceci peut survenir sans cause apparente, notamment dans les formes familiales. Elle peut également survenir à la suite d'une pathologie grave. L'aménorrhée (absence de règles) survient brutalement et les symptômes classiques de la ménopause sont intenses.
  • La ménopause artificielle : elle est due à la destruction iatrogène (à cause d'un traitement médical ou chirurgical) des ovaires. L'apparition des symptômes survient plus brusquement que dans la ménopause physiologique. Il existe d'autre part un risque d'atteinte cardio-vasculaire à type d'insuffisance coronarienne (insuffisance de circulation sanguine artérielle au niveau du myocarde : le muscle cardiaque proprement dit).

Examen médical

Labo

  • Les analyses de sang montrent :
    • L'augmentation des gonadostimulines (FSH et LH) dans les urines et dans le sang
    • La diminution des oestrogènes
    • Le taux d'estradiol dans le plasma (partie liquide du sang) est inférieur au seuil de détection, c'est-à-dire 5 picogrammes par ml ou 18 picomolles par litre.
    • Le profil lipidique (c'est-à-dire le dosage du LDL cholestérol, du HDL cholestérol et des triglycérides dans le sang) montre une élévation des triglycérides, du cholestérol LDL et une chute du cholestérol HDL.
  • Les frottis effectués à cette période de la vie génitale féminine montrent une hypoestrogénie (diminution de l'imbibition de la muqueuse de l'utérus et du vagin en œstrogènes).

Examen complémentaire

L'ostéodensitométrie (examen permettant de visualiser la qualité du tissu osseux) permet d'évaluer la gravité de l'ostéoporose.

Traitement

Traitement

En Europe, contrairement aux Etats-Unis, seul un petit nombre de femmes reçoit un traitement (10 % contre  25% à 30 % aux Etats-Unis).

Le traitement de la ménopause consiste à administrer successivement, des oestrogènes et de la progestérone naturelle, de façon à imiter le cycle menstruel défaillant.

On parle d'hormonothérapie de substitution. Cette substitution peut se faire soit sous forme de comprimés (voie orale), soit sous forme d'injections (voie parentérale), soit sous forme de gels ou de crèmes à appliquer au niveau de l'abdomen, ou sur le dos, et à renouveler régulièrement (voie cutanée). L'intérêt du traitement est d'agir sur :

  • Les bouffées de chaleur.
  • Les troubles sexuels.
  • L'ostéoporose et les fractures consécutives.
  • Les complications cardio-vasculaires.

Ce traitement, qui est au centre d'une polémique, ne peut s'effectuer sans une surveillance particulièrement étroite des patientes (frottis cervico-vaginal et dépistage de cancer du sein). Un antécédent, personnel ou familial, de cancer du sein contre-indique strictement ce genre de traitement.

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