Ischémie

Définition

Définition

Une ischémie correspond à une diminution de la vascularisation artérielle, donc de l'apport sanguin, au niveau d'une zone plus ou moins étendue d'un tissu ou d'un organe.

Symptômes

Physiopathologie

Quelques exemples d'ischémie (liste non exhaustive) :

  • L’ischémie d'un membre inférieur est à l'origine d'une artériopathie (maladie des artères) susceptible de provoquer une claudication intermittente, c'est-à-dire une douleur des jambes au cours de la marche. Dans ce cas, l'utilisation de médicaments vasodilatateurs (permettant d'ouvrir le calibre des vaisseaux) est efficace à condition que l'ischémie ne soit pas trop sévère.
  • L'ischémie myocardique (du muscle cardiaque) est à l'origine d'un angor (douleur au niveau du thorax) qui le plus souvent survient à l'effort, ou après l'exposition au froid pendant la digestion, lors d'une hyperthermie (élévation de la température), d'une hyperthyroïdie (élévation du taux d'hormone thyroïdienne dans le sang), d'une tachycardie (accélération du rythme cardiaque). Quand l’ischémie myocardique est silencieuse (sans signe révélateur), il est possible de la détecter grâce à l'électrocardiogramme et plus spécifiquement par l'utilisation d'un holter (enregistrement électrocardiographique pendant 24 ou 48 heures).
  • L'ischémie cérébrale est secondaire à une baisse de la tension intra artérielle des artères du cerveau ou du système nerveux central. Dans ce cas, l'oxygénation des neurones (cellules nerveuses) n’est plus assurée convenablement, car la pression dans les vaisseaux sanguins est insuffisante pour amener le sang vers les neurones. L’ischémie cérébrale est susceptible d'entraîner une hémiplégie, c'est-à-dire une paralysie de la moitié du corps, une aphasie (troubles du langage) ou un infarctus cérébral (nécrose, destruction des tissus du cerveau).
  • L'escarre correspond à une destruction localisée de la peau qui survient chez les malades alités dont les tissus ne sont plus vascularisés convenablement (point d'appui d'un talon, d'un sacrum).
  • La colite fait quelquefois suite à des problèmes circulatoires au niveau de la paroi intestinale, comme une diminution de l’arrivée du sang à ce niveau.
  • Le syndrome de Raynaud : les doigts des mains et des pieds, comme n’importe quelle autre partie de l’organisme, comportent de petites artères appelées artérioles. Quand elles sont soumises au froid, elles se ferment, c’est-à-dire que leur calibre diminue, entraînant une chute de la vascularisation à ce niveau. En terme médical, cela s’appelle une ischémie digitale paroxystique, qui se manifeste par l’apparition successive d’épisodes de pâleur et de cyanose (coloration tirant sur le bleu gris et traduisant un manque d’oxygène dans les doigts). Une coloration rouge vif associée à une douleur des doigts concernés peut être provoquée par un réchauffement trop brutal ou un stress émotionnel interrompant l’arrivée du sang. La localisation de ce phénomène se limite parfois à deux ou trois doigts de chaque main. On estime que le phénomène de Raynaud touche environ 10 % de la population générale.
  • L'ostéonécrose de la tête fémorale est une destruction de la tête du fémur, dont l’origine n’est pas totalement élucidée. Les causes de ce phénomène seraient une augmentation de la taille des cellules graisseuses de la moelle osseuse venant comprimer les vaisseaux sanguins et créant ainsi une ischémie du tissu osseux, constituant la tête fémorale. Cette hypo-vascularisation (diminution de la vascularisation) survient sur un terrain osseux fragilisé. Ceci aboutit à l’effondrement d’une partie plus ou moins importante de la tête fémorale.
  • L’ischémie de la papille de l’œil (papillite aiguë) touche habituellement les sujets âgés atteints d’athérosclérose ou de maladie de Horton (qui comporte une inflammation de l’artère temporale). La papille est une zone circulaire de l’œil correspondant à la naissance du nerf optique. Elle se situe sur la rétine, à l’endroit où se réunissent les fibres optiques provenant des cellules ganglionnaires nerveuses de la rétine. La papille mesure environ 1,5 mm de diamètre, elle est plus pâle que le reste de la rétine, et apparaît légèrement en relief, surtout sur la zone orientée vers le nez. La traduction de cette maladie se fait par une baisse brutale de la vision d’un seul oeil. Son traitement en urgence dépend de l’administration de vasodilatateurs et d’anticoagulants. Les vasodilatateurs sont des médicaments destinés à augmenter le calibre des vaisseaux. Certains médecins utilisent les anti-agrégants plaquettaires,  la corticothérapie (utilisation de la cortisone) à forte dose, essentiellement en présence de la maladie de Horton.
  • Certaines complications survenant lors du diabète, s’installent à plus ou moins long terme, et concernent essentiellement les lésions secondaires à la destruction des capillaires (vaisseaux très fins) mais aussi des petites artères de certains organes, le rein et la rétine en particulier. Les complications touchent également les plaquettes sanguines (éléments jouant un rôle dans la coagulation du sang). Le pied diabétique correspond à des complications graves et fréquentes qui sont secondaires aux troubles vasculaires, eux-mêmes liés à l’athérosclérose des grandes artères, et au durcissement de celles-ci. Les petites artères, pouvant entraîner une microangiopathie (maladie des artérioles et des capillaires) qui aboutit à une ischémie tissulaire ou absence d’irrigation par le sang de certains tissus de l’organisme.