Anesthésie (généralités)

Définition

Définition

L'anesthésie est la suppression des sensations, et en particulier la sensation de douleur.

Pour Littré, il s'agit de la privation générale ou partielle de la faculté de sentir.

Généralités

Une définition plus précise, stipule que l'anesthésie peut entraîner la suspension plus ou moins complète, non seulement de la sensibilité générale, mais aussi de celle d'un organe ou seulement d'une partie du corps.

Classification

Dans l'anesthésie artificielle, on distingue (liste non exhaustive) :

  • L'anesthésie locale.
  • L'anesthésie tronculaire (tronc du nerf) a pour but d'insensibiliser le territoire innervé par ce nerf. Il s'agit d'une anesthésie locorégionale qui s'obtient après injection d'un produit anesthésique au niveau d'un tronc nerveux.
  • L'anesthésie de contact est obtenue grâce à l'injection directe du produit anesthésiant sur la région que l'on désire désensibiliser.
  • L'anesthésie locorégionale est réalisée grâce à une injection dans la partie inférieure de l'espace épidural (espace situé sous la dure-mère, qui est une des méninges de protection et de recouvrement du système nerveux central).
  • L'anesthésie des plexus consiste à anesthésier un ou plusieurs troncs nerveux (correspondant à la réunion des racines des nerfs sortant de la moelle épinière) en injectant l'anesthésique local à leur issue de la colonne vertébrale.
  • L'anesthésie épidurale est une anesthésie locorégionale obtenue grâce à l'introduction dans l'espace épidural de la solution anesthésique qui va insensibiliser les racines transportant les sensations (racines sensitives) mais également les ordres allant du cerveau à un muscle (racines motrices).
  • La rachianesthésie est une anesthésie locorégionale consistant à injecter dans le canal rachidien (canal où passe la moelle épinière) un anesthésique local qui va permettre d'anesthésier la partie inférieure de l'abdomen, et les membres inférieurs (anesthésie caudale), grâce au liquide qui va se noyer dans le liquide céphalo-rachidien.
  • L'anesthésie en bague.
  • L'anesthésie endoneurale.
  • L'anesthésie par réfrigération.
  • L'anesthésie splanchnique.
  • L'anesthésie locale intraveineuse.
  • L'anesthésie générale. C'est Paracelse qui, en 1540, utilisa l'éther pour la première fois. Puis, au cours du XIXème siècle, intervient l'anesthésie au chloral. Par la suite (1844), on introduisit le protoxyde d'azote pour les interventions en chirurgie dentaire, puis au début du XXème siècle, les barbituriques (1927) et enfin dans les années 50, l'anesthésie par inhalation : les anesthésiques halogénés volatils (halothane). Les progrès de l'anesthésie n'ont pas seulement fait appel à des anesthésiques nouveaux, mais également à la technique, et tout particulièrement l'utilisation de la ventilation artificielle avec l'intubation endotrachéale. Celle-ci consiste à introduire un tube souple dans la trachée-artère. En effet, avec l'utilisation du curare (médicament entraînant un relâchement musculaire total), la respiration spontanée était entravée. D'où la nécessité d'utilisation de la ventilation artificielle par l'intubation endotrachéale.L'anesthésie générale consiste à supprimer l'ensemble des sensibilités de l'organisme. Son indication majeure est l'intervention chirurgicale au sens large du terme. Mais on l'utilise également pour les interventions longues et douloureuses, pendant lesquelles, il est nécessaire d'améliorer le confort du patient et de permettre au chirurgien une qualité technique suffisante. Plusieurs critères entrent en compte pour le choix d'une anesthésie générale : les antécédents médicaux (maladies cardio-vasculaires, hépatiques, rénales, etc…), et la durée de l'intervention ou de l'examen médical.
  • Anesthésie générale classique : Elle s'accompagne de narcose, le sommeil étant provoqué artificiellement par l'utilisation d'une substance chimique. Ce type d'anesthésie est obtenue soit par l'absorption d'un produit anesthésiant par l'appareil respiratoire, ou par l'appareil digestif (par la bouche ou le rectum), soit par l'introduction directe dans la circulation sanguine par l'intermédiaire de la voie veineuse (intraveineuse).
  • Anesthésie potentialisée de Laborit.
  • Anesthésie de Meltzer ou par insufflation. Il s'agit d'une anesthésie générale obtenue grâce à l'insufflation à l'intérieur de la trachée-artère d'un mélange gazeux.
  • Anesthésie en circuit fermé, qui est obtenue par l'inhalation de gaz grâce à l'utilisation d'un appareil qui réalise une enceinte respiratoire close.
  • L'anesthésie combinée qui relève de l'association des méthodes précédemment citées.
  • L'anesthésie de base a pour but de provoquer chez le patient un assoupissement ressemblant à un engourdissement, sorte de somnolence qui évitera au malade l'angoisse de l'anesthésie et de l'opération.

Symptômes

Physiopathologie

Parmi les anesthésies d'origine pathologiques, on distingue (liste non exhaustive) :

  • Les anesthésies psychiques consistent en une perte de l'affectivité ou de la sensibilité à la joie ou à la peine.
  • Les anesthésies en selle,ou syndrome de la queue de cheval. Ce syndrome regroupe un ensemble de symptômes dus à la compression des nerfs constituant la queue de cheval. La queue de cheval est la partie terminale de la moelle épinière constituée des trois dernières racines lombaires, c'est-à-dire des nerfs sacrés et coccygiens qui descendent en paquet sous la partie terminale de la moelle épinière située dans le canal vertébral à l'intérieur de la colonne vertébrale. Les racines nerveuses sont la première partie d'un nerf sortant de la colonne vertébrale. Anatomiquement, ces racines nerveuses apparaissent au niveau des trois dernières vertèbres lombaires, des vertèbres sacrées et des vertèbres coccygiennes. Elles sont à peu près verticales et se prolongent dans le canal rachidien lombaire avant de se séparer pour sortir de la colonne vertébrale entre les vertèbres.
  • Les neuropathies sont les complications touchant le système nerveux. Elles se traduisent essentiellement par la polynévrite (inflammation des nerfs) touchant surtout les membres inférieurs. Elles se déclarent par des paresthésies (troubles de la sensibilité avec petite anesthésie), et des dysesthésies (impression palpatoire anormale des choses), qui sont parfois douloureuses. Le médecin trouvera des réflexes modifiés, et une atteinte des systèmes nerveux, génital et urinaire, mais également du tube digestif et du cœur, pouvant être à l'origine de l'augmentation de la mortalité. D'après une étude appelée la DCCT, un bon équilibre glycémique permet de réduire de 60 % la survenue d'une neuropathie clinique (maladie touchant le système nerveux).
  • L'anesthésie tactile est une perte ou une altération du tact.
  • L'anesthésie thermique consiste en une perte de la sensibilité au froid ou à la chaleur.
  • Les paresthésies ne sont pas à proprement parler, des anesthésies, mais sont des troubles de la sensibilité, désagréables et non douloureux, donnant l'impression de palper du coton, et pouvant s'accompagner d'une anesthésie (disparition plus ou moins importante de la sensibilité). Le terme généralement employé est fourmillement. Les paresthésies surviennent soit spontanément, soit après l'atteinte d'un nerf ou d'un vaisseau sanguin. L'altération de la circulation sanguine est due à la détérioration de la paroi des vaisseaux, ou à la compression, souvent transitoire, d'un membre. Les paresthésies peuvent également être le résultat d'une pathologie plus lourde :
    • Le diabète : élévation anormale du taux de sucre dans le sang.
    • La sclérose en plaques : maladie démyélinisante, c'est-à-dire entraînant la disparition de la myéline, qui est la substance lipidique entourant les fibres nerveuses du système nerveux central (cerveau et moelle épinière), se traduisant par une sclérose (durcissement) due au dépôt anormal d'un type de tissu appelé tissu conjonctif, apparaissant sous forme de plaques au niveau de la substance blanche.
    • La polynévrite : atteinte du système nerveux entraînant une dégradation de la myéline du système nerveux périphérique (système nerveux excepté le cerveau et la moelle épinière). La polynévrite a diverses origines : intoxication par des produits industriels, carence en vitamines du groupe B , hérédité, diabète.
    • Le syndrome du canal carpien : engourdissement des doigts essentiellement la nuit ou le matin au réveil. Il est dû à la compression d'un nerf du bras, ou d'un nerf médian, qui s'effectue au niveau du canal carpien, c'est-à-dire dans le poignet, et pouvant entraîner une paralysie des doigts.
    • Le défilé des scalènes : compression des nerfs et des vaisseaux dans un passage délimité par les muscles scalènes (muscles situés à la face latérale du cou) dont l'attache trop large (insertion du muscle) sur la côte entraîne la compression du plexus brachial (groupe de nerfs allant dans le bras).

Cause

Cause

L'anesthésie peut avoir différentes origines et être :

  • Soit provoquée par l'utilisation d'un agent anesthésique (médicament).
  • Soit secondaire à une pathologie (affection neurologique).

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