Plexus brachial

Définition

Définition

Le plexus brachial (en anglais brachial plexus) d'une grande dimension, est situé en partie dans le cou et en partie dans l'aisselle (région située au-dessous de la jonction du bras avec le tronc).

Anatomie

Le plexus brachial est constitué par l'enchevêtrement de quatre nerfs cervicaux inférieurs, c'est-à-dire des nerfs qui sortent entre la quatrième vertèbre cervicale et la huitième vertèbre cervicale. Ces nerfs sont appelés nerfs cervicaux. On distingue :

  • La première partie du premier nerf thoracique, c'est-à-dire sortant entre la septième vertèbre cervicale, et la première vertèbre dorsale (vertèbre thoracique).
  • Quelques fibres nerveuses émergeant entre la troisième paire cervicale et la quatrième paire cervicale.
  • Plus rarement, quelques fibres nerveuses provenant de l’espace situé entre la première vertèbre thoracique et la deuxième vertèbre thoracique ou dorsale.

Le plexus brachial est particulièrement complexe. Chaque nerf rachidien, qui émerge de la moelle épinière va innerver une partie bien précise du cou, ou du membre supérieur, c'est ainsi que :

  • Le nerf petit occipital sortant entre la deuxième vertèbre cervicale et la troisième vertèbre cervicale va innerver la peau de la partie arrière et latérale du cou.
  • Le nerf grand auriculaire sortant entre la deuxième vertèbre cervicale et la troisième vertèbre cervicale va innerver la peau autour de l'oreille et la peau qui recouvre la glande parotide (glandes salivaires) qui se trouve en dessous de la mâchoire.
  • Le nerf transverse du cou sortant entre la deuxième et la troisième vertèbre cervicale va innerver la peau des parties avant et latérales du cou.
  • Les nerfs supraclaviculaires sortant entre la troisième et la quatrième vertèbre cervicale vont innerver la peau de l'épaule et de la partie avant de la poitrine.
  • Les nerfs sortant entre la première et la troisième vertèbre cervicale, vont innerver les muscles omo-hyoïdienssterno-hyoïdiens, et sterno-thyroïdiens.
  • Les branches sortant entre la première vertèbre cervicale jusqu'à la septième vertèbre cervicale vont innerver les muscles profonds du cou, c'est-à-dire :
    • Génio-hyoïdiens
    • Thyro-hyoïdiens
    • Une partie des muscles scalènes
    • Les muscles élévateurs de l'omoplate
    • Le muscle trapèze
    • Le muscle sterno-cléido-mastoïdien
  • Le nerf phrénique sortant entre la troisième et la cinquième vertèbre cervicale va innerver le diaphragme qui est le seul nerf moteur, c'est-à-dire permettant d'effectuer sa fonction respiratoire.

Ainsi le plexus brachial est en quelque sorte le cauchemar des étudiants en anatomie. En effet, ce plexus est constitué d'une intrication de rameaux nerveux dont chacun participe à une zone bien précise du bras ou du cou. En sortant de la face latérale du cou, l'ensemble des nerfs précédemment décrits pénètre dans l'aisselle où il donne trois gros troncs qui sont :

  • Le tronc supérieur
  • Le tronc moyen
  • Le tronc inférieur

Chaque tronc émet sur toute sa longueur des petits nerfs qui desserve les muscles de la peau, de l'épaule, et de la partie supérieure du thorax. Après avoir traversé l'épaule, le plexus brachial pénètre dans la région axillaire (jonction entre le bras et le thorax) où ces trois faisceaux (supérieur moyen inférieur) vont suivre le trajet de l'artère axillaire, la principale artère apportant le sang dans le bras. A ce niveau, ils émettent les principaux nerfs du membre supérieur dont le plus important est le nerf axillaire, qui est issu du faisceau postérieur et s'étend à l'arrière de l'humérus, plus précisément de son col. Il permet l'innervation des muscles deltoïdes, ainsi que la peau de la capsule articulaire de l'épaule.

  • Le nerf musculocutané est la principale branche qui termine le faisceau latéral. Il s'étend vers le bas dans la partie avant du bras puis fournit des fibres motrices innervant des muscles qui vont permettre de fléchir l'avant-bras (biceps brachial et brachial lui-même). Après le coude, le nerf musculocutané transmet les sensations cutanées de la partie latérale de l'avant-bras.
  • Le nerf médian parcourt le bras et innerve des muscles qui fléchissent le bras. Il parvient jusque dans la main et innerve les muscles de la partie latérale de la paume de la main. Ce nerf est responsable de la pronation (position de la main qui prend quelque chose c'est-à-dire la paume vers le bas) contrairement à la supination (position de la main qui supplie ou qui mendie). Ce nerf est responsable également de la flexion du poignet (mouvements amenant la paume de la main vers l'avant-bras) et de l'opposition du pouce (mouvement amenant le pouce vers les autres doigts). Les lésions qui atteignent le nerf médian sont à l'origine d'un mauvais fonctionnement de l'opposition du pouce vers l'index, ce qui signifie que la préhension des petits objets n'est pas bonne. Une autre pathologie du nerf médian survient à la suite de tentatives de suicide des personnes qui cherchent à se taillader le poignet.
  • Le nerf ulnaire né du faisceau médial du plexus brachial parcourt la partie médiane du bras en direction du cou, où il passe derrière l’épicondyle (os situé à l'intérieur du bras quand la paume de la main regarde vers l'avant). Il suit le bord interne du bras en direction du petit doigt. A ce niveau il innerve les muscles fléchisseurs ulnaires du carpe et une partie du muscle fléchisseur profond des doigts. Puis il se poursuit dans la main ou il innerve la plupart des muscles intrinsèques de la peau et de la partie médiane. Le nerf ulnaire permet la flexion du poignet, et l'abduction du poignet (flexion latérale en direction du pouce du poignet et des doigts). Ce nerf est particulièrement vulnérable au traumatisme direct. Certaines personnes nomment ce nerf : « nerf électrique ». En effet, lors de chocs directs au niveau du coude, une personne ressent une impression d'électricité dans le petit doigt et dans le quatrième doigt (l'annulaire). Lors de traumatismes plus graves, ou d'atteinte chronique de ce nerf, l'individu peut ressentir une anesthésie, avoir une paralysie, suivie d'une atrophie des muscles que le nerf ulnaire dessert. Dans ce cas, les personnes qui sont atteintes par cette pathologie, ont des difficultés à fermer le point et à saisir des objets. D'autre part, les lésions de ce nerf peuvent également entraîner la main dite main en griffe.
  • Le nerf radial est le prolongement du faisceau postérieur, il s'enroule autour de l'humérus et passe devant l'épicondyle (os situé à la partie externe du coude quand la paume de la main regarde en avant). A ce niveau, il se divise en une branche superficielle qui suit le bord latéral du radius (nerf externe de l'avant-bras) jusqu'à la main et en une branche profonde qui se dirige vers la face postérieure. Ce nerf permet l'extension du coude (position droite du bras), la supination de l'avant-bras, l'extension du poignet et des doigts, et l'abduction du pouce. Les lésions du nerf radial, entraînent la lésion de la main tombante appelée également main en col-de-cygne. Il existe aussi une possibilité d'ischémie du nerf radial (diminution voire arrêt de la circulation à ce niveau), c'est le cas par exemple lorsqu'une personne s'endort avec un bras qui pend du fauteuil.

Symptômes

Physiologie

Le plexus brachial regroupe presque la totalité des nerfs qui desservent les membres supérieurs, on peut le palper juste au-dessus de la clavicule, en glissant les doigts en dessous du muscle sterno-cléido mastoïdien (muscle situé sur la face latérale du cou).
 

Physiopathologie

Les lésions du plexus brachial sont assez fréquentes :

  • Les plus graves entraînent une faiblesse ou la paralysie de tout le membre supérieur. La lésion étant généralement causée par un étirement, ou par une rétraction du bras (placage au rugby entre autres).
  • Ce peut être également un écrasement, qui est le produit d'un traumatisme direct sur le dessus de l'épaule, et qui a pour résultat de pousser l'humérus (os du bras venant s'articuler dans l'omoplate) vers le bas. C'est le cas par exemple, d'un motocycliste qui est projeté la tête la première sur le sol, et dont l'épaule percute la route.

Les paralysies obstétricales du plexus brachial :

  • Il s'agit de séquelles d'accouchement, accompagnées de traumatismes ayant entraîné un abaissement brutal du moignon de l'épaule, à l'origine d'une lésion du plexus brachial. Ces paralysies obstétricales, se voient après un accouchement dystocique (avec difficulté).
  • Généralement la dystocie survient au niveau des épaules, et après un accouchement par le siège ayant nécessité des manoeuvres d'extraction (relativement brutales). Ces gestes un peu musclés, sont à l'origine d'un étirement, ou d'une rupture, des nerfs précédemment décrits.

Ce peut être également un arrachement des racines nerveuses, juste après leur sortie entre les vertèbres cervicales (arrachement radiculaire).

L'évolution de ses paralysies obstétricales doit être surveillée attentivement :

  • En cas de lésion par étirement, celle-ci se fait vers la récupération spontanée.
  • En cas de rupture des nerfs, la guérison est lente et incomplète.

Le traitement de cette pathologie, fait appel à la physiothérapie qui doit être mise en oeuvre dès les premières semaines. Le but de ce traitement est d'entretenir l'action des muscles qui permet une certaine « amplitude articulaire ». Celle-ci se fait par manipulation, appareillage orthopédique dit en coquille. La rééducation par kinésithérapie, se fait en mettant le bras, l'épaule, et le coude de l'enfant dans différentes positions.

Traitement

Traitement

Le traitement est quelquefois chirurgical quand la récupération ne se fait pas ou bien quand elle se fait de façon incomplète. Ces interventions chirurgicales qui se pratiquent dans les premiers mois de la vie, permettent la réparation directe mais quelquefois s'accompagnent d'une greffe nerveuse dont le produit est prélevé sur des nerfs saphènes externes (au niveau des jambes).

L’évolution de cette thérapeutique chirurgicale s'observe au bout de deux à trois ans et nécessite quelquefois une greffe de tendon. En effet, il existe chez certains enfants des séquelles fonctionnelles qui sont gênantes.