Kyste de Baker

Définition

Définition

Le kyste de Baker se développe à la partie arrière du genou que l'on appelle le creux poplité.

Généralités

Généralement, ce kyste apparaît aux dépens de la bourse séreuse poplitée.
 

Symptômes

Symptômes

Les symptômes d'un kyste de Baker sont :

  • Les douleurs apparaissent en cas d'augmentation de volume de la grosseur. Ceci est susceptible d'entraîner l'apparition d'une gêne fonctionnelle parfois.
  • D'autres symptômes, plus rares sont directement liés à l'augmentation de volume, et éventuellement à la rupture du kyste de Baker, qui ​ entraînera alors l'apparition d'une douleur très intense, irradiant (se déplaçant) vers le haut du mollet. ​Le patient constatera d'autre part, la disparition du kyste.
  • Plus rarement, ce phénomène s'accompagne d'un gonflement de la région qui se traduit par l'apparition d'un hématome plus ou moins volumineux, au niveau du creux poplité.

Physiopathologie

Le kyste de Baker résulte parfois d'un envahissement du liquide synovial à l'intérieur d'une zone du genou dont la résistance est affaiblie. Chez certains patients, cette variété de kyste apparaît sans que l'on sache pourquoi. Parfois, sa présence s'explique par une maladie de l'articulation, ou du liquide synovial, la cause étant alors de nature mécanique ou inflammatoire.

Examen médical

Examen physique

L'examen du patient met en évidence :

  • Une petite bosse (tuméfaction) visible quand le patient est en position debout ou couché sur le ventre (décubitus ventral). Cette tuméfaction se situe dans le creux poplité, c'est-à-dire à l'arrière du genou, elle apparaît régulière et pas très dure. Les spécialistes en rhumatologie et en orthopédie (chirurgien orthopédique) utilisent pour la désigner le terme de rénitente
  • D'autre part, cette tuméfaction est non battante (elle ne comporte pas un réseau artériel ou veineux) et l'auscultation à l'aide du stéthoscope ne met pas en évidence un souffle.
  • Rarement, cette tuméfaction atteint une grosse taille. Néanmoins, chez quelques patients, elle peut avoir la taille d'une balle de tennis.

Labo

Les examens biologiques comportent :

  • Une numération formule sanguine (nombre de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes)
  • La vitesse de sédimentation entrant dans le cadre bilan du type inflammatoire mis en évidence.
  • Une éventuelle protéine C réactive, élevée venant compléter ce bilan.

Examen complémentaire

Les examens complémentaires nécessaires sont :

  • La radiographie simple (sans injection de produits dans l'articulation) du genou de face et de profil.
  • Le deuxième type de radiographie sera une incidence rotulienne de 30 et 60 degrés.
  • L'échographie est quelquefois utile pour préciser le diagnostic. Elle est pratiquée essentiellement quand le kyste est de petit volume.

Cause

Cause

Parfois, aucune cause susceptible d'expliquer la survenue d'un kyste de Baker n'est retrouvée. Les médecins parlent alors de kyste idiopathique.

  • Certaines maladies que l'on qualifie de mécaniques, comme l'arthrose, les suites de traumatismes du genou, la chondrite, les modifications vasculaires (diminution de l'apport sanguin à type d'ischémie), une atteinte des ménisques et des ligaments, sont susceptibles de favoriser l'apparition d'un kyste de Baker.
  • Certaines maladies comme la polyarthrite rhumatoïde ou le rhumatisme à psoriasis, voire la spondylarthrite ankylosante s'accompagnent de kyste de Baker. Ce dernier apparaît quelquefois sur un terrain inflammatoire. 
  • Moins souvent, le kyste Baker apparaît à la suite d'une pathologie concernant la synoviale du genou, une ostéochondromatose, une tumeur de cette articulation, ou une infection.

Traitement

Traitement

Les traitements d'un kyste de Baker sont :

  • Le rhumatologue ou le chirurgien orthopédique, procède tout d'abord à la ponction du kyste. Ce geste n'est pas anodin. En effet, cette tuméfaction est quelquefois confondue avec un anévrisme artériel qui ne doit pas, bien entendu, être ponctionné, d'où l'intérêt du diagnostic de précision qui est obtenu entre autres, grâce à l'échographie et à l'IRM. La ponction s'effectue à l'aide d'une aiguille de gros calibre. Le liquide, le plus souvent épais, avec un aspect de gélatine, est ensuite aspiré de façon à vider le kyste. Ce geste n'est pas douloureux si le praticien a pris soin de procéder à une anesthésie locale du creux poplité, en pratiquant quelques petites injections d'un produit anesthésiant (Xylocaïne entre autres).
  • Il est important d'analyser le contenu du kyste (le liquide que l'on a ponctionné) de façon à bien mettre en évidence la cause du kyste de Baker. Il peut s'agir d'un liquide de nature inflammatoire, mécanique, ou lié à une infection.
  • En cas de récidive (réapparition du kyste), il est généralement procédé à une nouvelle ponction, et à l'injection d'un produit à base de cortisone (corticoïde) à condition bien entendu, que le patient ne présente aucune contre-indication relative à la cause de ce kyste.
  • Chez quelques patients, les déformations et les anomalies anatomiques (troubles morphologiques) du genou occasionnées par la présence du kyste, nécessitent une intervention chirurgicale. Ces déformations sont de type genu varum ou genu valgum. C'est également le cas si le kyste a pour origine une atteinte de la membrane synoviale de nature tumorale. Cette tumeur est rarement cancéreuse mais plutôt une ostéochondromatose.

Évolution

Évolution

Le kyste de Baker est susceptible de réapparaître après traitement qui consiste à le ponctionner et à le vider.

Complications

Les complications susceptibles d'apparaître à la suite d'un kyste de Baker sont liées à l'augmentation du volume de celui-ci, susceptible d'entraîner une compression c'est-à-dire un déplacement des structures nobles, voisines du kyste. Ces structures peuvent être un nerf ou un vaisseau, nécessitant alors une intervention chirurgicale, ou une ponction évacuatrice du contenu du kyste qui a pour but de décomprimer, c'est-à-dire de libérer ces structures nerveuses ou vasculaires (artère, veine ou lymphatique).

L'augmentation de volume du kyste peut également, mais plus rarement aboutir à une rupture d'où la nécessité d'une surveillance.

Diagnostic différentiel

Le kyste de Baker ne doit pas être confondu avec (liste non exhaustive) :

  • Une thrombose veineuse profonde.
  • Une rupture d'un muscle.
  • Un hématome du mollet (dans ce cas la douleur est subite, parfois violente et le mollet gonfle en quelques minutes).
  • Une arthrite du genou (l'inflammation est située autour de l'articulation et la mobilisation de celle-ci est douloureuse).
  • Une sciatique qui ne s'accompagne pas d'inflammation ni d'œdème mais avec un signe de Lasègue le plus souvent positif.
  • Une lymphangite.
  • Une cellulite.
  • Un érésipèle avec signes d'infection et éventuellement présence de ganglions volumineux et douloureux.
  • Une occlusion artérielle aiguë (phlegmatia caerulea dolens) avec oedème du membre inférieur et réseau veineux visible, nécessitant néanmoins une artériographie pour poser le diagnostic avec certitude.