On appelle tabagisme tertiaire le fait de subir les effets pathogènes du tabac sans fumer soi-même et hors de la présence effective d'un fumeur.
On connait le tabagisme, c'est-à-dire l'intoxication du fumeur par le tabac.
On sait aussi le fait d'être dans la même pièce qu'un fumeur expose à des risques avérés pour la santé : c'est ce que l'on appelle le tabagisme passif.
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Il est désormais démontré que les effets pathogènes du tabagisme persistent dans l'environnement même longtemps après que le fumeur ait quitté les lieux.
Les chercheurs appellent ce phénomène le tabagisme tertiaire.
Nous vous en parlions déjà en 2017 dans notre article "Les résidus laissés par la fumée du tabac sur les objets du quotidien sont dangereux pour la santé".
En effet, les particules fines générées par la combustion d'une cigarette restent en suspension dans l'air, et se déposent en couches sur toutes les surfaces : cheveux, vêtements, rideaux, meubles, tapis, moquettes, …
L'habitacle d'une voiture de fumeur est ainsi particulièrement contaminé.
Cette forme de tabagisme est particulièrement insidieuse puisqu'elle est non seulement invisible, mais souvent indétectable puisqu'elle persiste des années, bien longtemps donc après que l'odeur de la cigarette a disparu.
Or, on sait que ces particules, conjuguées avec les constituants chimiques des matériaux sur lesquels elles se posent, forment des composés cancérigènes, les nitrosamines, considérées comme l'un des cancérigènes les plus dangereux liés au tabac.
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Ces dépôts de particules issues de la combustion de cigarettes sont particulèrement importants dans les espaces réduits et sur les matériaux rugueux. Ainsi, ils imprègneront beaucoup plus un tapis, une moquette, un canapé en tissu, … qu'un carrelage par exemple. Un danger considérable pour les tout-petits qui rampent et jouent sur un tapis.
Une étude menée par l'association Québec sans tabac estime que "les enfants qui rampent au sol absorbent 20 fois plus de fumée tertiaire que les adultes".
Les effets dévastateurs du tabagisme tertiaire sont connus. Une étude réalisée en 2014 par des chercheurs de l'Université de la Californie à Riverside a démontré qu'il provoquait (chez les souris) :
- des dommages aux poumons
- des dommages au foie
- des difficultés de cicatrisation
- une hyperactivité
S'il est actuellement difficile de démontrer la responsabilité du tabagisme tertiaire sur la dégradation de la santé des non-fumeurs, et notamment des enfants, il faut souhaiter que les éléments exposés par les scientifiques soient suffisants pour inciter les fumeurs, si ce n'est à arrêter de fumer, au moins à tenir compte de cette grave pollution de leur environnement (habitation, lieu de travail, voiture, …) et de son impact sur leur entourage.
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