Depuis une cinquantaine d’années, le déclin démographique et le déclin de la fertilité masculine sont des sujets chauds de l’actualité qui préoccupent particulièrement les pays Occidentaux. Toutefois, des études sont venues confirmer que ces problèmes affectent le monde entier dans sa globalité. Une étude publiée dans la revue Human Reproductive Update a mis à jour une constatation inquiétante de la chute constante de la concentration de spermatozoïdes chez l’humain. Maintenant, avant de nous plonger plus en détails sur les causes de ce déclin mondial, nous allons nous attarder plus en détail sur les différentes formes et causes d’infertilité touchant l’homme.

Qu’est-ce que l’infertilité masculine ?

Pour faire simple, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) catégorise l’infertilité masculine comme une maladie du système reproducteur définie par l’incapacité de parvenir à l’obtention d’une grossesse après douze mois ou plus de rapports sexuels à intervalle réguliers non protégés. Pour parvenir à un diagnostic d’infertilité masculine, une multitude de tests cliniques et de l’évaluation de la qualité du sperme doivent être effectués.

Vers un déclin mondial du taux de spermatozoïdes ?

Une étude, publiée en 2022, alerte sur la baisse du nombre et de la concentration des spermatozoïdes à l’échelle du globe. Cette étude fait la synthèse d’une quarantaine de recherches menées aux quatre coins du monde sur une période de 45 ans et en arrive à la conclusion que la production de sperme de la population mondiale, entre 1972-2000, aurait baissé de 62,3%. Cette décroissance aurait été de 1.16% annuellement pour ensuite se situer à 2.64% annuellement depuis 2000.

Les nouveaux modes de vie sédentaires des populations ainsi qu’une plus importante exposition à la pollution et aux produits chimiques sont fortement incriminés et suspectés de cette débâcle. La nouveauté que révèle cette recherche est la constatation que ce phénomène ne touche pas exclusivement puisque cette situation alarmante concerne le monde entier parce que dorénavant l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie sont touchés par ce néfaste fléau.

Quelles sont les causes de l’infertilité masculine ?

Les causes de l’infertilité chez l’homme peuvent être de quatre différentes natures catégorisées de la manière suivante :

Causes mécaniques de l’infertilité ;
Causes hormonales ;
Causes liées à des anomalies spermatiques ;
Causes environnementales.

Causes mécaniques de l’infertilité

Elles sont principalement causées par des problèmes reliés aux organes génitaux masculins comme la varicocèle qui correspond à une dilatation variqueuse d’une veine située au niveau du cordon spermatique. Brièvement, il s’agit d’une atteinte qui perturbe le fonctionnement normal des testicules. Ensuite, une maladie génétique comme la mucoviscidose provoque une infertilité dans 98% des cas.

Dans le cas de la cryptorchidie, elle implique une malformation congénitale, aussi appelée trouble de migration du testicule ou testicule mal descendu qui correspond à l’absence dans le scrotum d’un ou des deux testicules. Finalement, nous avons l’éjaculation rétrograde qui se traduit par une éjaculation du sperme dans la vessie, provoquée généralement par la prise de certains médicaments, certaines opérations chirurgicales ou par le diabète.

Causes hormonales

Le terme habituellement utilisé pour expliquer l’infertilité hormonale est l’hypogonadisme qui se définit par un défaut de testostérones associé à une diminution de la production des spermatozoïdes. Le syndrome de Klinefelter, l’hyperthyroïdie, la tumeur hypophysaire et le diabète peuvent être les causes de l’hypogonadisme.

Causes liées à des troubles spermatiques

Les anomalies spermatiques correspondent à des dysfonctionnements touchant le nombre, la mobilité, la motilité et la forme des spermatozoïdes. Elles se distinguent en plusieurs altérations comme l’azoospermie qui se définit comme une absence totale de spermatozoïdes dans le sperme. Une oligospermie par un nombre insuffisant de spermatozoïdes dans le sperme. Une asthénospermie par des spermatozoïdes peu mobiles. Une tératospermie par des anomalies dans la morphologie des spermatozoïdes et finalement par la nécrozoospermie qui est caractérisée par un nombre élevé de spermatozoïdes morts.

Les causes de ces altérations spermatiques peuvent être une insuffisance hormonale ou une anomalie dans les organes génitaux.

Causes environnementales

De nombreuses causes environnementales peuvent venir influer sur l’infertilité masculine comme le tabagisme, l’alcool, l’anxiété, le stress, une mauvaise hygiène alimentaire et la pollution qui peuvent altérer la qualité du sperme.

L’hypothèse des matières plastiques comme cause de ce déclin

Les causes du déclin de la qualité du sperme font débat dans la communauté scientifique. Les causes environnementales comme les perturbateurs endocriniens et la pollution sont avancées tout comme des causes individuelles comme l’obésité généralisée des populations, la sédentarité et la contamination à divers composants chimiques comme le plomb sont avancés pour tenter d’apporter un début d’explication. Pour débuter, ils ont isolé 29 molécules dont l’impact sur la production de spermatozoïde est confirmé par de nombreuses preuves accumulées à ce sujet. Par la suite, ils ont analysé l’exposition de ces substances par l’intermédiaire de prélèvements urinaires.

Ensuite, afin de délimiter tous ses composants, une équipe de chercheur à fait une classification des prélèvements les plus suspectés de causer la baisse de spermatozoïdes. En première place, ils ont remarqué la présence du Bisphénol A (BPA) accompagné en deuxième place par le bisphénol S (BPS) et le bisphénol F en 3e place du podium. Cela démontre hors de tout doute possible du poids surreprésenté des produits plastiques dans le phénomène.

Nous retrouvons ensuite diverses dioxines provenant de la combustion des déchets, les polychlorobiphényles (PCB) que l’on retrouve principalement dans l’alimentation, et les plastifiants comme les phtalates. La surprenante présence de paracétamol fut également observée. Ce dernier semblerait provenir des analgésiques.

En conclusion, cette étude ne permet pas de savoir dans quelles proportions le taux de spermatozoïdes baisse en fonction de telle substance spécifique. Cependant, elle permet de sonner la sonnette d’alarme sur un problème existentiel de santé publique et rien ne semble indiquer que la perte annuelle de 2,64% de spermatozoïdes ne sera enrayé dans les prochaines années, car à ce rythme effréné, le nombre de spermatozoïdes sera divisé par deux tous les quarts de siècle.

Déclin de la fertilité masculine : Ce phénomène qui s’accélère dangereusement