Le priapisme est un état d’érection persistante. C’est une érection partielle ou complète qui persiste pendant des heures au-delà de l’acte sexuel, voire en l’absence de toute stimulation sexuelle.
Le priapisme n’est pas une affection fréquente, mais il peut constituer un problème récurrent chez certains groupes d’hommes présentant des facteurs de risque, notamment ceux souffrant de drépanocytose, ou anémie falciforme.
Il existe deux grands types de priapisme: le priapisme ischémique et le non ischémique.
Le priapisme ischémique
Le priapisme ischémique constitue une urgence médicale et nécessite une prise en charge immédiate. Il est le résultat de l’emprisonnement du sang au niveau du pénis ce qui l’empêche de se ramollir.
Ainsi, suite a une réaction normale en présence d’un stimulus, le sang ayant participé à l’érection se trouve bloqué dans les vaisseaux péniens, incapable de retourner dans la circulation. Ceci est dû soit a un problème d’origine vasculaire ou à un trouble de contraction des muscles lisses du pénis.
Le priapisme ischémique est la forme la plus fréquente de priapisme, il doit bénéficier d’une attention médicale urgente afin d’éviter les complications secondaires dues au manque d’oxygénation des structures péniennes.
Le priapisme non ischémique
Au cours du priapisme non ischémique, les tissus du pénis continuent à recevoir de l’oxygène malgré les anomalies de la vascularisation pénienne, ce n’est donc pas un cas d’urgence.
Cela dit, le priapisme non ischémique doit également bénéficier d’une prise en charge spécialisée. Bien qu’il ne constitue pas un danger immédiat, des épisodes fréquents de priapisme non ischémique risquent d’évoluer en impuissance ou en dysfonction érectile, du fait des lésions tissulaires répétées qu’elles peuvent occasionner.
Le priapisme non ischémique est souvent la conséquence d’un traumatisme pénien.
Comment reconnaître un priapisme?
Comme il a été indiqué durant le premier chapitre, le maître symptôme du priapisme est une érection qui persiste anormalement. Elle dure plus de quatre heures ou persiste en dehors de toute stimulation sexuelle.
Dans le cas du priapisme non ischémique, l’érection est souvent partielle et indolore. Cependant, dans la forme ischémique du priapisme, l’érection est complète et la douleur augmente progressivement.
La symptomatologie est claire, mais elle peut néanmoins varier et provoquer un retard diagnostic. C’est le cas dans le priapisme intermittent. Cette forme moins fréquente de priapisme ischémique est observée chez les hommes atteints d’anémie falciforme.
Cette anémie est caractérisée par la présence de globules rouges de forme anormale, pouvant obstruer les vaisseaux péniens. Il en résulte des épisodes répétés d’érection prolongée.
Cette affection peut se manifester dès l’enfance. Elle évolue généralement de manière progressive, avec au début des érections non sollicitées, douloureuses et de courte durée, qui peuvent évoluer vers des épisodes plus fréquents et plus prolongés.
Quelles sont les causes du priapisme?
Lors d’une érection normale, les muscles impliqués dans ce processus se relâchent en réponse à un stimulus pour permettre une augmentation du flux sanguin vers le corps spongieux du pénis, ce qui le rend rigide. Avec la disparition de la stimulation sexuelle, le sang quitte le pénis qui retrouve son état flaccide.
Le priapisme a lieu quand n’importe quelle étape de ce processus se déroule anormalement. Les causes sont donc nombreuses, mais souvent, il est difficile de déterminer la condition sous-jacente. Voici les principales étiologies du priapisme :
- Traumatismes. Les traumatismes péniens, pelviens et périnéaux sont une cause fréquente de priapisme non ischémique.
- Troubles sanguins. Certaines pathologies du sang peuvent se manifester par un priapisme, notamment ischémique. Chez les enfants, la drépanocytose est la cause la plus probable. Il peut également s’agir de thalassémie, de leucémie ou de myélome multiple.
- Traitements médicamenteux. Plusieurs traitements ont été incriminés dans le priapisme, notamment ceux utilisés pour traiter la dysfonction érectile et principalement ceux qui sont injectés directement au niveau du pénis.
- Certains médicaments psychotropes, comme ceux utilisés dans le traitement de la dépression, du stress et de l’anxiété peuvent également être la raison derrière votre priapisme.
- Les traitements hormonaux, les traitements anticoagulants ou le traitement du trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH ou ADHD en anglais) sont parfois responsables de priapisme.
- Habitudes toxiques. L’alcool et les drogues peuvent provoquer un priapisme, souvent ischémique.
Quand faut-il consulter un médecin?
Le priapisme est une affection sérieuse pouvant avoir des conséquences irréversibles. Durant un priapisme ischémique, le manque d’oxygénation des tissus péniens peut causer leur destruction et évoluer en dysfonction érectile.
Il est donc judicieux de vous diriger aux urgences devant toute érection qui dure au-delà de quatre heures. Votre médecin déterminera si votre priapisme est d’origine ischémique ou non ischémique et vous prescrira le traitement adéquat.
Si vous souffrez d’érections récurrentes, douloureuses et persistantes qui disparaissent spontanément, demandez conseil à votre physicien, qui peut instaurer un traitement préventif afin d’éviter les rechutes et les complications.
Comment prévenir et traiter un priapisme?
Le traitement curatif du priapisme repose sur l’élimination de la cause sous-jacente. Si vous suspectez qu’un traitement médicamenteux que vous suivez puisse en être responsable, contactez votre médecin traitant afin de trouver une alternative plus adaptée.
Quelle que soit la cause que vous suspectez, évitez l’alcool et les drogues, ils ne vous rendent aucun service.
Si vous souffrez de priapisme intermittent, votre médecin peut vous aider à prévenir d’autres épisodes en déterminant et en traitant la maladie sous-jacente ou en vous proposant des traitements à base d’inhibiteurs d’hormones ou de phényléphrine.