Kyste de l’ovaire

Définition

Définition

Le kyste de l'ovaire est une tumeur, pouvant présenter différentes formes :

  • Le kyste fonctionnel (par défaut de fonctionnement de l’ovaire).
  • Le kyste organique (dû à l’altération de la structure de l’ovaire), qui peut être bénin ou malin.

Classification

On distingue :

  • Le kyste fonctionnel : c'est le plus fréquent. Il représente 90 % des tumeurs de l’ovaire. Il est dû à des perturbations hormonales, ayant entraîné la transformation en kyste d’un follicule, ou corps jaune (petite niche qui contenait précédemment un ovule avant sa libération au moment de l’ovulation). Les causes les plus fréquentes sont :
    • Les microprogestatifs (pilule).
    • Les inducteurs de l’ovulation (médicaments stimulant l’émission de l’ovule).
    • Une môle hydatiforme (tumeur bénigne le plus souvent due à une dégénérescence d’une partie du placenta, les villosités choriales, pendant la grossesse). Ces kystes contiennent généralement un liquide de coloration, tirant sur le jaune clair, et leur taille est inférieure à 5 cm. Ils disparaissent habituellement après les règles, ou après un traitement qui bloque l’ovulation. Ils sont susceptibles de se compliquer, généralement en devenant des kystes hémorragiques.
  • Le kyste organique : c'est une tumeur épithéliale (l’épithélium est la couche de cellules recouvrant les organes) pouvant être bénigne ou maligne. Les tumeurs bénignes comprennent :
    • Le kyste séreux (cystadénome séreux ou papillaire) est le plus fréquent (50 % des tumeurs organiques). Sa paroi est régulière, et il contient un liquide très clair.
    • Le cystadénome (en anglais cystadenoma), appelé également adénocystome, adénokyste, adénokystome, est une tumeur bénigne, qui se développe aux dépens d'un parenchyme (tissu fonctionnel d'un organe) glandulaire, et ayant pour caractéristique majeure d'être creusée de cavités kystiques.
    • Le kyste mucineux (cystadénome mucineux) se présente sous la forme de plusieurs nodules.
    • Le kyste endométrïode (cystadénome endodermique) se caractérise par un aspect similaire au tissu endométrique (couche de cellules recouvrant l’intérieur de l’utérus), et par une tendance à l’hémorragie. 
  • Les tumeurs malignes comprennent :
    • Les cystadénocarcinomes séreux représentant environ 40% des cancers de l’ovaire. Ils sont susceptibles de se greffer sur le péritoine, et d’entraîner une ascite.
    • Le cystadénocarcinome mucineux.
    • Le cystadénocarcinome endométriosique.
    • Le carcinome indifférencié (ne reproduisant aucune structure de tissu).
    • L’endométriose, appelée également kyste endométriosique, elle se présente sous la forme d’une coque épaisse dont le contenu liquidien a une coloration chocolat ou ressemble à du goudron. Ces kystes entraînent souvent des douleurs du bassin, augmentées au moment des règles. Ils peuvent également être à l'origine de stérilité.
    • Les tumeurs endocrines (tumeur de la granulosa, tumeur de Sertoli-Leydig). Elles peuvent être à l’origine de stérilité. Elles n’ont pas tendance à se transformer en cancer et sont de bon pronostic. Néanmoins, quelques formes ont une évolution défavorable.
    • Les tumeurs germinales, elles touchent les cellules permettant la reproduction et représentent environ 10 à 15 % des tumeurs de l’ovaire.
    • Les dysgerminomes ou séminomes : ils se caractérisent par un pronostic assez bon car ils sont sensibles à la radiothérapie (utilisation des rayons comme thérapeutique).
    • Les dysembryomes ou tératomes : ils sont le plus souvent bénins comme les kystes dermoïdes qui représentent 95 % des tumeurs germinales (concernant les cellules permettant la reproduction). A la fois solides et liquides, ils contiennent un liquide gras et épais, et parfois des phanères (comme les poils, les dents).
    • Les dysembryomes ou tératomes malins (très rares) : ils sécrètent une hormone gonadotrophine chorionique.
    • Le tératocarcinome : il sécrète de l’alpha fœtoprotéine, élément synthétisé (fabriqué) par le sang du fœtus, et devant normalement disparaître deux semaines après la naissance.

Symptômes

Symptômes

Les kystes ovariens bénins apparaissent le plus souvent chez la femme en période d’activité génitale.

Quelquefois, cette tumeur entraîne :

  • Une augmentation importante du volume de l’abdomen.
  • Des troubles urinaires (difficulté à uriner).
  • Une constipation (traduisant une compression du rectum).

Examen médical

Examen physique

A l'examen, la déformation de l'abdomen, et le toucher vaginal, permettent de localiser la tumeur au niveau du bassin.

Elle n'adhère pas à l'utérus, et le médecin arrive à mobiliser (faire bouger) la tumeur sans mobiliser l'utérus. Le diagnostic n'est cependant pas toujours aussi facile. 

En effet, quand la patiente est obèse, ou quand il s'agit de petites tumeurs, l'examen clinique doit s'accompagner d'autres examens, et en particulier de l'échographie.

Examen complémentaire

Les examens complémentaires, permettent de décider si une intervention chirurgicale sera nécessaire ou pas. 

L'échographie peut être réalisée par voie abdominale (le plus habituel), ou en passant par l'intermédiaire du vagin. Elle permet de déterminer avec précision la taille du kyste, sa position, son volume, son épaisseur, celle de ses parois, s'il est uniloculaire, ou multiloculaire (s'il présente une ou plusieurs cloisons).

Grâce à cet examen, il est possible de suspecter un cancer s'il existe une ascite (liquide envahissant l'abdomen), s'il contient des dents, des poils. 

Il est néanmoins quelquefois nécessaire d'effectuer également des ponctions parallèlement à l'échographie. Elles permettent de prélever le contenu d'un kyste et facilitent ainsi le diagnostic.

La radiographie de l'abdomen, montre quelquefois des calcifications, permettant ainsi de poser le diagnostic de kyste dermoïde.

Traitement

Traitement

Les traitements du kyste de l'ovaire sont :

  • Les kystes organiques bénins sont traités par cœlioscopie.
  • Les kystes fonctionnels nécessitent un traitement estroprogestatif, avec un dosage hormonal, et des contrôles par échographie après les règles.

Après visualisation directe des kystes par cœlioscopie :

  • Prélèvement des liquides.
  • Exploration de la cavité de l'abdomen et des organes qu'il contient.
  • Il est parfois nécessaire d'envisager une kystectomie (on retire le ou les kystes), chez la femme jeune qui désire une grossesse.
  • Chez la femme âgée, on réalise une ovariectomie (on retire les ovaires).

Quand les kystes dépassent 8 cm (c'est le cas par exemple des kystes dermoïdes), ou quand ils sont cancéreux, une intervention chirurgicale nécessitant l'ouverture de l'abdomen est proposée de suite (surtout chez la femme ménopausée). 

Un cancer nécessite généralement l'ablation de l'utérus, et des tissus environnants.

Évolution

Complications

  • La torsion est la complication la plus fréquente. Elle se traduit par une douleur brutale et violente. Il s'agit d'une urgence qu'il faut opérer : en effet, aucun antalgique (médicaments antidouleurs) ne peut en venir à bout.
  • Quand le médecin examine la patiente, la palpation de l'abdomen retrouve une douleur, et l'examen par le toucher vaginal, perçoit une zone très douloureuse sur le côté de l'utérus. C'est l'échographie du bassin, qui confirme la présence d'un kyste de l'ovaire, avec quelquefois une hémorragie.
  • L'intervention consiste à introduire un cœlioscope (appareil permettant la visualisation de l'intérieur de l'abdomen en utilisant un tube muni d'un système optique), puis tente de détordre en déroulant les spires, et en vérifiant si l'annexe (tissu de voisinage annexé à l'ovaire), se recolore ou pas. Si l'intervention a lieu trop tardivement, l'absence de coloration traduit une ischémie (arrêt du passage de la circulation sanguine). Dans ce cas, il faut réaliser une annexectomie par coelioscopie (ablation des tissus avoisinant l'utérus : les annexes).
  • L'hémorragie, et la rupture d'un kyste, sont parfois à l'origine de choc (impossibilité pour les organes d'assurer leur fonction principale), et d'anémie. Le liquide qui s'échappe alors des kystes, envahit l'abdomen et entraîne des douleurs importantes, accompagnées d'une défense abdominale (les muscles de l'abdomen se contractent brutalement). Le plus souvent, il s'agit d'un kyste du corps jaune (folliculaire) fonctionnel, et hémorragique. Ils se rencontrent généralement après utilisation d'un traitement, pour stimuler un ovaire, en vue de la libération d'un ovule (les médicaments utilisés sont les gonadotrophines), et en début de grossesse. La mise en évidence de cette complication se fait grâce à la cœlioscopie, qui va permettre lors de l'intervention de coaguler le vaisseau qui saigne à la surface de l'ovaire.
  • La compression.
  • La dégénérescence en cancer.
  • Une péritonite suite à une infection (kyste dermoïde), entraînant la rupture à l'intérieur du péritoine d'un kyste dermoïde, lors d'un traitement chirurgical par cœlioscopie.

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