Syndrome Méningé

Définition

Définition

Le syndrome méningé est un ensemble de symptômes dus à l'irritation des méninges.

Symptômes

Symptômes

Le syndrome (ensemble de symptômes) méningé se caractérise par l'apparition de signes d'hypertension intracrânienne. Ainsi, les symptômes survenant au cours de ce syndrome sont le résultat d'une élévation de la tension à l'intérieur du crâne.

  • Maux de tête (céphalées violente). Les céphalées sont le plus souvent généralisées ou localisées quelquefois accompagnées de rachialgies (douleurs de la colonne vertébrale).
  • Contracture de la nuque.
  • Colonne vertébrale raide.
  • Enraidissement des membres inférieurs et parfois de l'abdomen.
  • Vomissements. Ils sont le plus souvent en fusée, sans rapport avec les repas.
  • Constipation.
  • Photophobie (le patient ne supporte pas la lumière).
  • Convulsions. Les crises convulsives sont soit généralisées soit localisées.
  • Bradycardie (ralentissement du rythme cardiaque). Celle-ci est relative et on constate un ralentissement du pouls par rapport à la température. On appelle cela un pouls dissocié.
  • Troubles vasomoteurs. Ils sont moins caractéristiques notamment en ce qui concerne la raie de Trousseau qui est provoquée en traçant une ligne sur la peau de l'abdomen.
  • Troubles psychiques. Il s'agit avant tout des troubles du caractère, d'une dépression relative, d'une agitation, d'un délire et de troubles de la conscience. Ces perturbations psychologiques sont susceptibles d'évoluer vers un coma.
  • Hyperesthésie cutanée (sensibilité accrue de la peau).
  • Hyperacousie (réception auditive intensifiée).

Physiologie

Les méninges sont les membranes de recouvrement et de protection du système nerveux central. Plus précisément les méninges sont situées entre le système nerveux central et l'enveloppe crânio-rachidienne c'est-à-dire le crâne proprement dit et la colonne vertébrale osseuse. On distingue deux types de méninges :

  • La dure-mère située à la face interne de la boîte crânienne osseuse.
  • Les leptoméninges qui comprennent l'arachnoïde appelée également méninge molle, située entre le système nerveux proprement dit, la dure-mère en périphérie et la pie mère, fine membrane qui épouse parfaitement la surface du cerveau et de la moelle épinière. Par rapport à la dure-mère les leptoméninges sont constituées d'un tissu souple et lâche au sein duquel le liquide céphalo-rachidien circule.

Examen médical

Examen physique

La raideur est objectivée de la façon suivante. Si l'on effectue une flexion passive du cou, celle-ci est arrêtée par une contracture et une vive douleur.
Le signe de Kerning est obtenu de la façon suivante. Le patient ne peut s'asseoir dans son lit sans être obligé de fléchir la jambe sur la cuisse. Si l'examinateur essaie de s'opposer à ce mouvement de flexion c'est-à-dire en maintenant les jambes en extension (tendues), le mouvement est arrêté en position demi-assise ou bien le patient éprouve une douleur.
Chez certains patients on remarque la présence de paralysies plus ou moins intenses et d'une sensibilité excessive de la peau (hyperesthésie cutanée).
Le signe de Brudzinski de la nuque est obtenu de la façon suivante. Si l'on effectue de manière passive une flexion de la nuque ceci entraîne une flexion des cuisses et des jambes.
Le signe de Brudzinski de la cuisses est obtenu de la façon suivante. Le patient étant en position allongée sur le dos de façon étendue, si l'on fléchit de manière passive la cuisse sur le bassin d'un côté, ceci entraîne la flexion de la cuisse du côté opposé.
Le patient se plaint de contractures antalgiques.

Labo

Les examens de laboratoire et plus précisément l'examen du liquide céphalo-rachidien est très important. La recherche d'une bactérie est essentielle pour déterminer la cause d'une méningite. En effet, il permet d'affirmer le diagnostic de méningite et de préciser l'étiologie c'est-à-dire la cause de la méningite. D'autre part il aidera à la décision au traitement.
Le liquide céphalo-rachidien est obtenu par ponction lombaire qui doit être effectuée prudemment en effectuant un prélèvement minimal. En effet, si l'on constate des signes d'hypertension intracrânienne c'est-à-dire d'une élévation de la tension interne du crâne, il existe un risque d'engagement cérébral.
Parfois le liquide est louche ou nettement pu (contenant du pus). On distingue plusieurs cas :

  • Les méningites purulentes sont de nature bactérienne. Dans ce cas le liquide est trouble et la tension est très élevée. On constate plus de 1000 éléments par microlitre de liquide céphalo-rachidien. Il s'agit avant tout de polynucléaires. D'autre part les protéines sont augmentées alors que la concentration en glucose est diminuée.
  • La méningite méningite subaiguë comme cela survient au cours de la tuberculose, de la syphilis ou d'une infection par mycose. Dans ce cas le liquide est clair ou légèrement trouble et l'on constate moins de 1000 éléments par microlitre de liquide céphalo-rachidien. Il s'agit essentiellement de lymphocytes (variété de globules blancs), sachant qu'au début se sont des polynucléaires (autre variété de globules blancs). La quantité de protéines est également augmentée et, à l'instar des méningites purulentes bactériennes, la concentration en glucose et en chlorure est diminuée.
  • La méningite carcinomateuse nécessite l'étude des cellules et de l'immunologie qui permet d'orienter le diagnostic. La recherche d'antigène carcinoembryonnaire et d'autre antigène est intéressant à effectuer.

Les examens sanguins peut éventuellement être utiles. Il est le plus souvent mis en évidence une hyperleucocytose (élévation du nombre des globules blancs). L'hémoculture (la mise en culture des germes) apporte quelquefois des renseignements positifs.

Examen complémentaire

La ponction lombaire permet d'obtenir des renseignements sur l'aspect du liquide céphalo-rachidien (trouble, coloré, sanguinolent, etc.) qui normalement est transparent comme l'eau de roche.

Cause

Cause

Le syndrome méningé est le plus souvent dû à une méningite ou à des hémorragies des méninges.
Néanmoins il est quelquefois le résultat d'une affection plus rare telle que l'angiostrongylose. Il s'agit d'une parasitose (maladie causée par un parasite) appelée également méningoencéphalite éosinophile. Il s'agit d'une affection du système nerveux central qui le résultat d'une parasitose par un nématode. Cette pathologie se manifeste avant tout par un syndrome méningé avec une hyperéosinophilie c'est-à-dire une augmentation du taux d'éosinophiles (variété de globules blancs) dans le sang. Les nématodes appartiennent à une classe particulièrement importante de némathelminthes qui comprennent des espèces marines, d’eau douce ou terrestres, caractérisées par un tube digestif complet. L’ascaris, les filaires et la trichine sont des nématodes qui parasitent l’homme. ­
L'agent responsable (agent pathogène) est la larve d'Angiostrongylus cantonensis qui est un parasite du rat. La maladie est transmise à l'homme à la suite d'ingestion de larves. Ces larves sont contenues à l'intérieur des escargots, des mollusques, des poisson et des crustacés, en particulier les crevettes d'eau douce entre autres. Le réservoir du parasite est le rat. Les crabes mangés crus ou insuffisamment cuits ou bien les végétaux souillés par de petits mollusques sont également responsables de parasitose humaine.
L'angiostrongylose est endémique dans certaines zones d'Asie du Sud-Est et plus particulièrement dans certains pays comme la Chine, la Thaïlande, Malaisie, l'Indonésie ou encore les Philippines. Certaines îles du Pacifique sont également concernées par cette pathologie infectieuse.
Le délai entre la contamination et l'apparition de la maladie, c'est-à-dire l'incubation, est d'environ 10 jours (parfois un peu plus).
La maladie débute par des maux de tête (céphalées) et une raideur de la nuque traduisant le syndrome méningé.
Ensuite apparaissent des paresthésies (fourmillements, brûlure, impression d'électricité) et quelquefois une paralysie du visage mais celle-ci est transitoire.
Le patient est également susceptible de présenter une fièvre, des vomissements. L'examen montre qu'il se met en position de soulagement, en chien de fusil le plus souvent.
Ces perturbations sont susceptibles d'être dues à un syndrome méningé le plus souvent frustre. Quelquefois ces symptômes sont le résultat d'une méningite à éosinophiles. Dans ce cas l'évolution est généralement bénigne mais traînante, pouvant durer quelques mois.
Les examens de laboratoire et plus précisément la prise de sang met en évidence une augmentation du nombre des éosinophiles (traduisant l'infection par le parasite) dans le sang et dans le liquide céphalo-rachidien obtenu après ponction lombaire. Le diagnostic est confirmé grâce au test ELISA.
Cette pathologie ne doit pas être confondue avec une méningite tuberculeuse, une gnathostomiase.
Le traitement fait appel à des médicaments contenant du tiabendazole ou de l'ivermectine.
Les autres médicaments et en particulier les antalgiques permettent de soulager la douleur. Dans certains cas les corticoïdes (cortisone) peuvent être utiles.
La prévention consiste à effectuer une cuisson suffisante des mollusques et des crustacés. D'autre part la consommation de végétaux souillés doit être évitée quand cela est possible.

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