Définition
Définition
La fibromyalgie est un syndrome caractérisé par des douleurs diffuses dans tout le corps, souvent associées à une grande fatigue et à des troubles du sommeil.
Cette pathologie essentiellement féminine (environ 80 % des cas) est de survenue tardive (après 50 ans), mais il existe des cas avant 35 ans.
Les individus atteints de fibromyalgie sont moins nombreux à partir de 70 ans. Plus rarement, la fibromyalgie touche également les enfants.
Pour certains spécialistes, la prévalence de la fibromyalgie atteindrait 20 % de la population.
Généralités
En dehors de la douleur, les principaux symptômes dont se plaignent les individus atteints de fibromyalgie sont :
- un sommeil perturbé
- des paresthésies des membres supérieurs (fourmillements)
- des perturbations psychiques importantes à type de dépression essentiellement
- des douleurs à la pression (même légère) de certaines zones précises du corps (points de Yunus)
- une impression de crispation des mains
- une fatigue générale intense
De façon générale, le patient atteint de fibromyalgie ressent un malaise se caractérisant par une douleur généralisée, associée à une importante fatigue, ou plus précisément un surcroît de fatigue.
D'autre part, certaines zones de son corps sont plus sensibles au toucher que d'autres, ce qui l'empêche d'accomplir les tâches inhérentes au quotidien, aggravant du même coup son état psychologique.
La première plainte d'un individu atteint de fibromyalgie est la douleur. Il s'agit :
- de douleurs diffuses se situant globalement dans l'axe du corps, c'est-à-dire qu'elles concernent les régions du cou, des lombes (bas du dos) et des fesses
- des douleurs localisées se situant au niveau du rachis (colonne vertébrale) essentiellement
Une caractéristique typique des douleurs ressenties au cours de la fibromyalgie est leur majoration par le froid, l'anxiété, le stress, ou la fatigue. Cette fatigue touche essentiellement les muscles, et donne l'impression d'une sensation de noeud, ou de brûlure.
Les patients se plaignent également d'une sensation de gonflement dont la localisation varie selon les individus. A cela s'ajoutent d'autres symptômes moins fréquents : il s'agit d'une impression de fourmillements (paresthésies), de chaleur ou au contraire de froid au niveau de la peau, s'associant à une perturbation de la coloration cutanée (ce que l'on appelle des troubles vasomoteurs).
Plus précisément, les patients atteints de fibromyalgie décrivent que :
– Les douleurs durent depuis plusieurs mois en 3 endroits différents au moins. La moindre douleur est insupportable, intolérable. Le plus souvent, la douleur ne touche pas les mains et les pieds et se situe :
- au niveau du cou
- en dessous du crâne (entraînant des céphalées : maux de tête)
- en arrière, au niveau des épaules (à l'insertion du sus-épineux et du trapèze)
- au niveau des coudes (zone épicondylienne)
- au niveau du grand trochanter (apophyse, zone de la partie supérieure du fémur, os unique de la cuisse)
– Les douleurs, qui surviennent spontanément et donc ne sont pas déclenchées par la pression du doigt de l'examinateur, sont décrites comme une brûlure, un broiement, une raideur, une courbature.
- Si la douleur est susceptible de débuter dans une seule région comme une épaule par exemple, le cou (rachis cervical), ou le bas du dos (rachis lombaire), elle peut également s'étendre à l'ensemble de l'organisme
- Parfois les patients se plaignent de douleurs dans les articulations, donnant une impression de gonflement. Pourtant, à l'examen, les articulations apparaissent normales
- Chez certains patients, mais pas tous, on constate une raideur matinale, qui s'améliore au cours de la journée mais malheureusement pas pour tout le monde
- Parfois les patients ressentent une sensation de froid (contrairement aux autres personnes de leur entourage) ainsi que des phénomènes proches du syndrome de Raynaud (fourmillements dans les doigts accompagnés d'une coloration blanche de la peau, ou au contraire bleu violette)
- Généralement les symptômes sont aggravés par le froid, l'anxiété, le stress, le temps humide, le surmenage, le manque de sommeil, l'insuffisance de repos ou de vacances
- Parfois les symptômes sont atténués par un temps chaud et ensoleillé.
– Une sensation de fatigue intense, concernant les muscles dans la majorité des cas. Ceci explique que l'individu atteint de fibromyalgie se sent harassé, exténué, et présente un handicap fonctionnel souvent en inadéquation avec une activité professionnelle.
– Des troubles cognitifs : il s'agit avant tout de troubles de la mémoire, et pour certains patients des perturbations dans le traitement des informations qui leur arrivent, plus précisément dans la vitesse de traitement de ces informations. Autrement dit, les patients mettent un certain délai pour comprendre ce qui leur est dit. Mais ceci ne concerne pas tous les malades atteints de fibromyalgie.
– Des paresthésies : il s'agit d'un trouble de la sensibilité, désagréable mais non douloureux, donnant l'impression de palper du coton, et pouvant s'accompagner d'une anesthésie (disparition plus ou moins importante de la sensibilité). Le terme habituellement employé est fourmillement.
– Un peu moins de la moitié des patients présentent une dépression importante (taux supérieur à la population générale). Il est impossible de savoir, pour l'instant, si celle-ci est la cause de la fibromyalgie, ou sa conséquence. Le plus souvent, des antécédents de dépression sont retrouvés. Il semble néanmoins que la dépression soit une conséquence de la fibromyalgie. En effet, étant donné l'état d'isolement social dans lequel se trouvent les patients, il semble compréhensible qu'ils souffrent d'un syndrome dépressif. Certains examens de laboratoire permettent de dire avec quasi-certitude que la dépression au cours de la fibromyalgie n'est pas organique, mais sans doute secondaire (c'est-à-dire provoquée par la fibromyalgie). En effet, au cours de la dépression «classique», certains dosages, comme par exemple celui du cortisol dans les urines, sont perturbés. Au cours de la fibromyalgie, le dosage du cortisol et d'autres tests (test à la dexaméthasone) sont normaux.
– On constate très fréquemment, chez certains individus, ce que l'on appelle les altérations fonctionnelles du système nerveux autonome. Il s'agit d'une perturbation du fonctionnement du système nerveux végétatif, le système nerveux qui régule les fonctions automatiques de l'organisme. Ceci se traduit par des anomalies de la circulation cutanée, et plus précisément des minuscules vaisseaux de la peau. On constate, en effet, une vasoconstriction, c'est-à-dire une diminution du calibre de ces vaisseaux, ce qui pourrait éventuellement expliquer la survenue de certains symptômes plus spécifiques au cours de la fibromyalgie. Il s'agit d'une piste sérieusement étudiée par des chercheurs brésiliens qui ont montré qu'au cours de la fibromyalgie, les système nerveux sympathique et parasympathique étaient perturbés.
Globalement, ce syndrome (c'est-à-dire cet ensemble de symptômes) concernant le dysfonctionnement du système nerveux végétatif porte le nom de dysautonomie.
L'examen clinique (c'est-à-dire l'examen physique) du patient atteint de fibromyalgie montre quelquefois une hyperactivité sympathique du coeur (accélération du rythme cardiaque), entre autres. Etant donné que les perturbations du système nerveux sympathique sont également susceptibles d'entraîner l'apparition d'une mydriase (dilatation de la pupille), d'une augmentation de la pression artérielle, d'un ralentissement du péristaltisme (mouvements intestinaux) et d'une vasoconstriction (dilatation des vaisseaux) périphérique, il est nécessaire de rechercher ces perturbations pour orienter un diagnostic de fibromyalgie.
Plus intéressant encore, toujours en ce qui concerne les perturbations du système nerveux autonome, la mise en évidence d'une hypotension orthostatique est fréquente chez les individus atteints de fibromyalgie. L'hypotension orthostatique se traduit par une baisse de la tension artérielle quand le patient passe de la position allongée à la position debout. Ce phénomène est facilement mis en évidence en prenant le temps de prendre la tension artérielle chez un individu allongé puis debout, après lui avoir demandé de se lever, le plus rapidement possible. Ce phénomène semble, paradoxalement, diminuer lors du stress.
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