Sexualité et ménopause

Définition

Définition

Après la ménopause, la qualité de la vie sexuelle est en baisse.

Environ 70 % des femmes, reconnaissent présenter des troubles sexuels à cette période.

Environ la moitié, ont des difficultés sexuelles, alors qu'elles étaient satisfaites avant la ménopause.

Symptômes

Symptômes

Les plaintes sexuelles les plus fréquentes sont :

  • Des douleurs pendant les rapports.
  • L'absence de désir.
  • L'anorgasmie c'est-à-dire l'absence d'orgasme.

Physiologie

La physiologie de l'acte sexuel comprend quatre phases :

  • La première phase se caractérise par une phase d'excitation et un temps de réponse à une stimulation efficace. Durant la ménopause le temps d'excitation s'allonge. La lubrification vaginale qui apparaît normalement après quelques secondes chez la femme avant la ménopause, se manifeste après plusieurs minutes chez la femme ménopausée et avec une intensité moins importante. D'autre part, l'atrophie (diminution) du volume de la paroi vaginale ainsi que la disparition des cellules, ayant une capacité de sécrétion, s'accompagnent d'une réduction qui est proportionnelle à cette lubrification. Enfin la cavité vaginale perd sa souplesse.
  • La deuxième phase est une phase de tension sexuelle au cours de laquelle on constate une diminution de la vascularisation, et de la sécrétion, s'associant à un amincissement de la paroi du vagin ce qui rend les frottements pénibles voire franchement douloureux chez certaines personnes.
  • La troisième phase correspond à l'orgasme au cours duquel l'intensité de la réponse musculaire diminue secondairement à l'atrophie (diminution de l'épaisseur) des tissus, et à l'appauvrissement des vaisseaux ainsi qu'à la réduction du métabolisme (fonctionnement global) local, à l'origine d'une dégradation des muscles. Les contractions liées à l'orgasme gardent un certain rythme régulier mais leur nombre diminue.
  • La quatrième phase, appelée phase de détumescence, est beaucoup plus rapide.

Toutes les phases citées précédemment persistent mais la qualité et leur fonction sexuelle dépendent aussi, du maintien de la vie sexuelle de sa régularité.

 

Cause

Cause

Les causes sont essentiellement psychosociales, psychologiques ainsi qu'hormonales.

En ce qui concerne les facteurs psychosociaux, en premier apparaît la diminution de l'excitation sexuelle. Cette diminution est le résultat avant tout, de multiples facteurs psychiques tels que la difficulté relationnelle avec le partenaire, ou l'état psychologique de la femme. L'intérêt sexuel a tendance à diminuer avec l'âge, et à augmenter avec la dépression et l'anxiété. Il est nécessaire de savoir que certaines manifestations survenant durant la ménopause, telle que les bouffées de chaleur, les palpitations, la fatigue, créent des conditions psychologiques et physiques, ayant un impact négatif sur la sexualité durant cette période. Le partenaire joue également un rôle capital, car il est l'un des composants de l'accompagnement. Ainsi, selon la disponibilité de son partenaire, la femme ménopausée, malgré un désir sexuel persistant, aura une activité sexuelle déclinante.

Les facteurs psychologiques peuvent être par exemple :

  • Mésentente conjugale.
  • Peur d'être rejeté.
  • Sentiment de sécurité.
  • Peur de se laisser aller.
  • Troubles sexuels du conjoint.
  • Troubles psychologiques du conjoint.
  • Antécédents personnels de pathologies telles que l'hystérectomie.
  • Découverte de la ménopause inattendue.

Les facteurs hormonaux sont (liste non exhaustive) :

  • Un taux d'oestrogènes de < 50 microgrammes par ml à l'origine de sécheresse vaginale, et de dyspareunies ainsi que de brûlures. Ce taux d'oestrogènes, quand il redevient supérieur à 50 microgrammes, permet de faire disparaître les symptômes précédemment cités.
  • Un taux d'androgène déficitaire (testostérone) entraîne une diminution globale du désir sexuel. C'est La raison pour laquelle l'administration de testostérone semble améliorer la fonction sexuelle de certaines femmes durant la ménopause.

Traitement

Traitement

  • Le Tibolone est quelquefois prescrit, si la patiente est consentante. Il s'agit d'un soutien médicamenteux, d'autant plus souhaitable que la femme ressent un changement radical de sa fonction sexuelle, au moment où s'installe la ménopause. Le Tibolone présente des effets estrogéniques et androgéniques, qui ont également un impact sur l'humeur chez la femme ménopausée. On constate ainsi, une réduction des bouffées de chaleur, de la sécheresse vaginale et de l'activité androgénique (liée aux hormones mâles). Quand les troubles sexuels sont installés depuis longtemps, il est parfois nécessaire d'avoir recours à un sexothérapeute.
  • Le traitement hormonal comprend des oestrogènes (0,05 à 0,1 mg d'estradiol). Des doses plus importantes d'estradiol donnent de meilleurs résultats plus rapidement. Néanmoins, la plupart des gynécologues qui prennent en charge les troubles de la sexualité durant la ménopause, insistent sur le fait que la fréquence de l'orgasme et l'arrivée du désir, ne sont pas influencés par les oestrogènes.
  • Les androgènes (hormones mâles) peuvent être intéressants chez les femmes dont la ménopause est d'origine chirurgicale. Néanmoins les effets secondaires des androgènes et tout particulièrement la dépendance, constituent un problème préoccupant.
  • Les traitements locaux font appel au polycarbophile qui ne doit pas être utilisé comme un lubrifiant juste avant les rapports,mais de manière autonome le matin deux ou trois fois par semaine. 
  • La prise en charge psychologique du couple est importante. Elle passe éventuellement par une consultation de sexothérapie chez l'homme, ou l'utilisation de traitements médicamenteux, faisant appel à un médicament induisant l'érection (sildénafil, apomorphine) par injection intraveineuse.