Régime dans le diabète sucré

Définition

Définition

Le diabète sucré nécessite, en plus de la prise en charge médicale, le respect de mesures diététiques spécifiques.

Généralités

La base du régime dans le diabète sucré est la diminution de l'ensemble des glucides (sucres).

Il doit apporter 180 à 220 g d'hydrate de carbone (c'est-à-dire de sucres) ce qui représente à peu près la moitié de la ration calorique tous les jours. La proportion d'hydrate de carbone est d'autant plus importante que l'activité physique de l'individu est intense, et d'autant plus basse que le régime contient une grande quantité d'acides gras mono-insaturés.
Chez les individus en surpoids présentant par ailleurs une hypertriglycéridémie (élévation des triglycérides dans le sang) ou ayant une activité physique faible, il faudra plutôt conseiller 55 à 60 % de la ration calorique quotidienne en hydrate de carbone, par rapport à l'individu ne présentant pas d'hypertriglycéridémie sanguine et une activité physique normale.

L'apport de sucre se fait avant tout sous la forme d'aliments amylacés (riche en amidon), c'est-à-dire :

  • le pain
     
  • le riz
     
  • les pâtes
     
  • les féculents
     

Les fruits et les produits laitiers seront moins consommés.

Le sucre de table, c'est-à-dire le saccharose, peut être ajouté à l'alimentation à raison de 10 % de la ration glucidique. Il est également utilisé pour rééquilibrer la glycémie quand un patient présente une hypoglycémie, c'est-à-dire une chute du taux de sucre dans le sang.

Pendant une longue période, on a opposé : 

  • les sucres rapides, appelés également mono et disaccharides, considérés comme particulièrement glycémiques, c'est-à-dire très sucrés.
     
  • les sucres lents, c'est-à-dire les polysaccharides ou glucides complexes, considérés comme faiblement hyperglycémiants.

En réalité, cette classification est inutile car le glucose arrive à la même vitesse à l'intérieur du sang, qu'il soit sous la forme de chaînes courtes ou de chaînes de longue (amidon). Ceci est lié au fait que l'hydrolyse des sucres par l'alpha-amylase pancréatique, est très active.

En ce qui concerne les protéines, l'apport recommandé est d'environ 1 g par kilogramme de poids et par jour, c'est-à-dire à peu près 15 % de l'apport calorique quotidien.
Il s'agit d'un pourcentage relativement voisin de la ration spontanée d'un individu qui ne présente pas de pathologie particulière.
Le rapport entre les apports en protéines d'origine animal, et protéines d'origine végétale sera égal à 1 : autrement dit, il est nécessaire d'apporter autant de protéines animales que de protéines végétales.

En ce qui concerne l'enfant et la femme enceinte ainsi que la personne âgée, les apports quotidiens en protéines seront plus élevés et devront dépasser 1 g par kilo et par jour. Les protéines animales semblent meilleures que les protéines végétales, car ayant une valeur biologique plus élevée.

Les apports en lipides (corps gras) doivent représenter 30 à 35 % des besoins énergétiques. Le rapport entre les acides gras mono-insaturés, les acides gras poly-insaturés et les acides gras saturés doit se situer autour de 2/1/1.

Il est nécessaire de savoir que plus l'apport en sucre est élevé, plus la ration en graisses est basse. Ainsi pour une ration glucidique de 55 % la ration lipidique sera d'environ 30 % avec un rapport de 1/1/1.

A l'inverse si la ration glucidique est de 45 %, la ration lipidique doit être d'environ 40 % avec un rapport de 2/1/1.

Les graisses saturées sont plus athérogènes que les graisses non saturés ou les graisses insaturées. Autrement dit, elles sont plus intensément sources d'athérosclérose. C'est la raison pour laquelle l'apport en graisses saturées doit être inférieur à 10 % et les apports en cholestérol inférieurs à 300 mg par jour.
Il ne faut pas oublier que les viandes grasses et la charcuterie sont interdites, et le beurre fortement déconseillé (il sera avantageusement remplacé par des margarines).
En ce qui concerne les huiles végétales, c'est-à-dire les huiles de table, les huiles de tournesol, de soja, de maïs sont plus riches en acides gras saturés que les huiles d'olive et d'arachide.

Les fibres végétales ont un rôle important à jouer dans le régime au cours du diabète sucré. Il est nécessaire d'apporter entre 10 à 14 g par jour de fibres alimentaires solubles. Celles-ci sont contenues dans les légumes, les fruits et les légumineuses. Ce sont surtout les légumes verts qui en contiennent plus. Les fibres alimentaires augmentent la disponibilité des glucides au sein de l'organisme et permettent l'étalement de l'absorption des nutriments par la muqueuse intestinale. Différentes expériences ont montré la réduction du taux de sucre dans le sang après un repas contenant une grande quantité de fibres, surtout quand il s'agit de fibres de cellulose et de fibres d'hémicellulose.
L'absorption du glucose est retardée, favorisant de cette manière différents mécanismes comme par exemple :

  • le ralentissement de l'évacuation de l'estomac
     
  • l'accélération du transit intestinal
     
  • la diminution de l'efficacité de l'hydrolyse enzymatique
     
  • une modification de l'absorption intestinale 

Ainsi l'apport en fibres via les aliments tels que les fruits et légumes aboutit à diminuer l'index glycémique (voir le régime dans le cancer du côlon).

Répartition des repas dans le régime au cours du diabète sucré :

 Quand le diabète est instable ou nécessite de l'insuline, il faut 3 principaux repas et 3 collations. Les repas seront organisés de la façon suivante :

  • Le petit déjeuner apporte à peu près 15 % de la ration énergétique quotidienne
     
  • A 10 heures, le patient diabétique devra prendre une collation qui lui apportera la moitié de l'apport énergétique du petit déjeuner, soit à peu près 7 à 8 % de la ration quotidienne
     
  • Le déjeuner apporte, quant à lui, 1/3 de la ration énergétique quotidienne, soit à peu près 30 %
     
  • La collation de 16 heures apporte, à l'instar de la collation de 10 heures, 8 % de la ration énergétique quotidienne
     
  • Le dîner apporte, à l'instar du déjeuner de midi, 30 % de la ration énergétique quotidienne
     
  • La collation du soir (comme la collation de 10 heures et celle de 16 heures) apporte 8 % de la ration énergétique quotidienne

En ce qui concerne le diabète non insulinodépendant, c'est-à-dire ne nécessitant pas d'insuline pour être équilibré, la répartition des repas se fera légèrement différemment : ainsi les collations ne seront pas obligatoires. La ration énergétique peut, comme pour un individu non diabétique, être dispersée sur 3 principaux repas.