Troubles alimentaires chez les seniors : comment aider votre mère de plus de 60 ans ?

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Le changement des habitudes alimentaires d’une personne âgée sonne souvent comme un signal d’alarme dans la famille. Les troubles du comportement alimentaire touchant nos aînés méritent une attention particulière, car ils fragilisent considérablement leur santé. Comment déceler ces signes avant-coureurs et à épauler efficacement votre proche dans cette épreuve ?

Comprendre les différents types de troubles alimentaires chez les seniors

Les troubles alimentaires des personnes âgées n’ont rien à voir avec ceux que l’on observe chez les adolescents ou jeunes adultes. L’anorexie du senior se manifeste par un désintérêt pour la nourriture, sans aucune obsession pour la silhouette. Un monde les sépare de l’anorexie mentale classique : nos aînés ne cherchent nullement à perdre du poids. Au contraire, ils s’inquiètent parfois d’être devenus « trop maigres ».

Cette perte d’appétit progressive surgit tantôt brutalement, tantôt insidieusement. Personne n’y prête vraiment attention au début. Pourtant elle ouvre grand la porte à la dénutrition. Il faut crever l’abcès rapidement si vous constatez que votre proche commence à avoir des troubles du comportement alimentaire. Un diagnostic précoce permet une prise en charge adaptée avant que la situation ne se détériore.

On rencontre également le trouble de l’alimentation évitante/restrictive, un nom bien compliqué pour désigner une réalité simple : votre proche mange insuffisamment. Les raisons varient : manque d’appétit, désintérêt pour les repas ou sensibilités particulières aux textures et saveurs.

Identifier les causes du refus alimentaire chez votre mère

Pourquoi votre mère repousse-t-elle son assiette ? Les facteurs physiologiques jouent un rôle prépondérant. Avec l’âge, les papilles gustatives s’émoussent, l’odorat s’affaiblit. Le repas perd alors de sa saveur et, par ricochet, de son attrait.

Les maladies chroniques ne sont pas en reste. Diabète, troubles digestifs ou maladies neurodégénératives compliquent considérablement l’acte de s’alimenter. Sans oublier les douleurs buccales et problèmes de mastication qui transforment chaque bouchée en véritable parcours du combattant.

Manger seul ressemble à une punition pour bon nombre de nos aînés. L’isolement social pèse lourdement dans la balance du refus alimentaire. Quand personne ne partage votre table, à quoi bon cuisiner ou même ouvrir le réfrigérateur ? Dans les cas les plus préoccupants, lorsque la santé de la personne nécessite une vigilance quotidienne, envisager un ehpad avec un tarif abordable pourrait garantir non seulement des repas équilibrés, mais aussi ce précieux lien social qui donne envie de manger.

N’écartez jamais la piste des troubles psychologiques. La dépression, un deuil récent ou le sentiment de solitude engendrent parfois un désintérêt global pour les plaisirs de la vie, y compris celui de manger.

Les risques liés à la perte d’appétit prolongée

Quand l’appétit s’en va, la dénutrition protéino-énergétique s’installe au petit trot. Cette carence en nutriments essentiels (protéines, vitamines, minéraux) n’est pas à prendre à la légère chez nos aînés.

Les conséquences médicales ? Un chapelet de complications. La masse musculaire fond comme neige au soleil, le poids chute, et l’autonomie s’effrite jour après jour. Le système immunitaire, affaibli, ouvre grand la porte aux infections. Les séjours à l’hôpital s’allongent dangereusement.

La fragilité nutritionnelle précède généralement la dépendance chez les personnes âgées. À l’hôpital, les seniors représentent 41 % des patients. Or, la qualité nutritionnelle des repas servis laisse parfois à désirer, aggravant des situations déjà précaires.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les besoins nutritionnels de nos aînés ne diminuent pas avec l’âge. Après 70 printemps, quatre repas quotidiens restent indispensables pour maintenir la machine en bon état de marche.

Stratégies pratiques pour stimuler l’appétit de votre mère

Pour redonner à votre mère le goût de manger, misez sur la qualité nutritionnelle plutôt que sur la quantité. Un petit truc qui fait mouche : enrichissez ses plats avec des aliments caloriques comme l’avocat, l’huile d’olive ou une cuillère de beurre de cacahuètes. Vous augmenterez ainsi l’apport calorique sans pour autant remplir davantage son assiette.

Autre piste à explorer : le retour à une routine alimentaire structurée. Notre corps fonctionne comme une horloge bien réglée et a besoin de repères temporels précis pour déclencher la sensation de faim. Proposez-lui de petites collations aux heures habituelles des repas, même si elles semblent insignifiantes au début.

La convivialité autour de la table fait souvent des miracles. Luttez contre l’isolement pendant les repas en transformant ce moment en véritable rendez-vous social. Votre CCAS propose peut-être des restaurants pour seniors ? Le portage de repas à domicile offre également ce petit contact humain qui donne envie de déballer son plateau.

Face aux problèmes de mastication, adaptez les textures alimentaires sans sacrifier les nutriments. La viande pose problème ? Tournez-vous vers d’autres sources de protéines comme les produits laitiers ou les légumineuses qui se cuisinent à toutes les sauces.

Une bouche sèche perçoit mal les saveurs. Pour combattre la sécheresse buccale, incitez votre mère à se brosser régulièrement les dents, à mâcher un chewing-gum ou à utiliser un rince-bouche adapté. Ces petits gestes quotidiens peuvent redonner aux aliments leur saveur d’antan.

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