Sclère

Définition

Définition

La sclère (ou sclérotique) est l'enveloppe blanche, dure et très résistante recouvrant l'œil sur presque toute sa surface et se prolongant par la cornée (transparente) en avant, et par une petite ouverture postérieure (en arrière), laissant le passage au nerf optique.
C'est ce que l'on appelle communément le blanc de l'oeil.

Généralités

Pour mieux comprendre ce qu'est la sclère (ou sclérotique), il faut imaginer l'oeil comme un globe blanc sur lequel on a découpé, vers l'avant, une zone qui a été remplacée par la cornée (qui est transparente).

Vers l'avant de ce globe oculaire, la sclérotique est percée par des orifices aménageant le passage des vaisseaux ciliaires.
A l'arrière de ce globe se situe l'orifice permettant la sortie du nerf optique.

Ce globe est recouvert par une couche de cellules formant un tissu : l'épisclère. Ce tissu est de nature fibreuse et élastique à la fois, et bien vascularisé. Il joue un rôle de protection en tant que gaine, et facilite également les mouvements de l'œil dans tous les plans de l'espace.

En pénétrant à l'intérieur de ce globe, on arrive au contact de la choroïde, qui en tapisse l'intérieur. La couche de cellules qui constitue la choroïde est peu vascularisée. La choroïde présente d'autre part une caractéristique : la longueur qu'elle met à cicatriser, ceci étant dû au nombre peu important des vaisseaux qui l'irriguent.

La sclère a une épaisseur de 1 mm.

LES PATHOLOGIES DE LA SCLÈRE (liste non exhaustive)

La scléromalacie : elle se caractérise par une dégénérescence des cellules de la sclère.

La scléromalacie perforante : elle est due à la nécrose (destruction) de la sclère, et peut nécessiter dans quelques cas une greffe, voire l'énucléation de l'oeil (ablation du globe oculaire). La scléromalacie peut succéder à des épisodes de sclérite, et se traduit par une coloration bleue du blanc de l'œil.

La sclérite (ou sclérotite) : c'est une inflammation de la sclérotique atteignant plus fréquemment les femmes que les hommes entre 40 et 60 ans. Cette pathologie est relativement rare. En effet, la vascularisation de la sclérotique étant peu importante, les lésions se localisent essentiellement dans la zone de jonction (liaison) entre la cornée (partie transparente située devant l'iris), et la sclérotique elle-même (cette zone de jonction porte également le nom de limbe scléro-cornéen). La sclérite apparaît généralement au cours de maladie des systèmes (touchant l'ensemble de l'organisme) comme les rhumatismes du type de la polyarthrite rhumatoïde ou la sarcoïdose. Habituellement, le traitement de la sclérite est une corticothérapie (utilisation de la cortisone) générale. Quand l'épisode est associé à une pathologie rhumatismale, ou qu'il ne répond pas aux traitements à base de corticoïdes, il est parfois nécessaire d'ajouter des immunosuppresseurs (médicaments dont le but est de diminuer les réactions immunitaires de l'organisme) comme le cyclophosphamide ou l'azathioprine. Ce traitement s'effectue dans un service très spécialisé avec notamment la surveillance rigoureuse de l'hématopoïèse (analyse de sang) et du système rénal. Selon la localisation de l'atteinte inflammatoire, on distingue plusieurs variétés de sclérites :

  • Les sclérites antérieures, rares et graves, se localisent à l'avant du globe oculaire. Elles se caractérisent par des douleurs des yeux qui sont augmentées par les mouvements oculaires ou la lecture. Le patient atteint de sclérite antérieure ne supporte pas la lumière et présente un larmoiement accru. Le traitement comprend l'utilisation de corticoïdes (cortisone) localement sous forme de collyre, qui permet dans certains cas de faire régresser la maladie, mais nécessite quelquefois plusieurs mois. L'évolution de la sclérite antérieure se fait vers une diminution locale de l'épaisseur de la sclère susceptible de persister. Des récidives sont également possibles sous forme de sclérite migratoire.
     
  • Les sclérites postérieures se caractérisent par une inflammation de l'orbite dans son ensemble. Les douleurs siègent à l'arrière de l'œil et s'accompagnent de céphalées (maux de tête) et parfois de diplopie (vision double) ainsi que d'exophtalmie (saillie du globe oculaire hors de son orbite). Quelquefois s'y associent des oedèmes de la paupière et de la conjonctive. Ici également, l'utilisation de la corticothérapie locale permet de faire régresser les signes en quelques semaines. L'évolution est parfois entachée par la présence d'adhérences des muscles qui s'insèrent sur les yeux et permettent leurs mouvements.
     
  • La sclérite nécrosante qui, quand elle se manifeste en association avec la polyarthrite rhumatoïde, présente un taux de mortalité allant jusqu'à 50 % dans les 10 ans, essentiellement par infarctus du myocarde. Ce taux peut être réduit de façon importante par l'utilisation de médicaments contenant des immunosuppresseurs cytotoxiques.
     
  • La sclérite diffuse est caractérisée par une surface impliquée étendue.
     
  • La sclérite nodulaire se caractérise par la présence d'un nodule vascularisé d'une façon intense, associé à des oedèmes.
     
  • Les épisclérites sont des inflammations de l'épisclère, membrane recouvrant la sclérotique dans son ensemble. Elles se manifestent essentiellement chez les jeunes adultes et affectent plus souvent les femmes que les hommes. Elles se caractérisent par une rougeur que l'on aperçoit à travers la conjonctive. Cette pathologie est relativement bénigne, passagère, récidivante et peu douloureuse. S'y associent parfois à une légère photophobie (intolérance à la lumière) et un larmoiement. L'épisclérite est due à une modification du calibre des vaisseaux, qui sont dilatés (augmentation de leur diamètre). Les épisclérites nécessitent un traitement par collyre anti-inflammatoire, ou contenant des vasoconstricteurs (diminuant le calibre des vaisseaux), comme la tétrahydrozoline chlorhydrate dont l'action est superficielle. Les épisclérites sont parfois associées à une inflammation des cartilages d'origine inflammatoire, la polychondrite atrophiante. On peut les voir également accompagnés de nodules bénins de coloration violette, de la taille d'une lentille, présentant une évolution légèrement plus longue. Quelques médecins prescrivent des anti-inflammatoires non stéroïdiens (ne contenant pas de cortisone) par voie orale, essentiellement de l'indométacine à action prolongée. Le plus souvent, l'épisclérite se résout spontanément.
     
  • La sclérectasie, hernie de la sclérotique, ou staphylome.

L'examen de la sclérotique se fait à l'aide du biomicroscope.

Crédit photo : Pixabay
Crédit illustration : Vulgaris Médical

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