La maladie d’Alzheimer

Définition

Définition

La maladie d'Alzheimer est la forme de démence la plus fréquente.  Elle se caractérise par un début insidieux et une évolution progressive.

Généralités

LES SYMPTÔMES DE LA MALADIE D'ALZHEIMER

On peut considérer que la maladie d'Alzheimer comprend trois phases :

La phase de début : premières difficultés, peu importantes et dont l'intensité est variable. Parfois attribuées à l'âge du patient, au stress ou à une fatigue passagère.  On constate, chronologiquement :

  • des troubles de la mémoire concernant les faits récents
     
  • des difficultés, voire même incapacité, pour apprendre de nouvelles choses
     
  • des difficultés pour effectuer certains gestes de la vie courante
     
  • des difficultés à assumer de nouvelles situations. 

Le début de la maladie d'Alzheimer est d'autant plus difficile à diagnostiquer, que la patiente ou le patient est conscient de son état à ce moment-là, et a donc tendance à masquer les difficultés à son entourage. D'autre part, le fait que le patient soit conscient de ses troubles aboutit à une forme de dépression, que l'on appelle dépression réactionnelle, qui elle aussi gêne le plus souvent la mise en place du diagnostic au départ.
 

La phase d'état apparaît au bout de plusieurs mois, progressivement. Elle comprend :

  • des troubles de la mémoire qui concernent tout d'abord des faits récents (la personne ne retrouve pas les souvenirs proches même si on l'aide), et ensuite des faits anciens. Les souvenirs s'effacent dans l'ordre inverse, de l'ordre chronologique. Ceci explique par exemple que les souvenirs concernant l'enfance du patient sont conservés relativement longtemps. Le plus souvent les patients se souviennent des bribes de souvenirs anciens, mais le contexte de leurs souvenirs n'est pas bon. Parfois même les patients revivent comme présents des souvenirs anciens.
     
  • une désorientation temporospatiale, c'est-à-dire dans le temps et dans l'espace. Ce symptôme est constant au cours de la deuxième phase, ou phase d'état de la maladie d'Alzheimer.
     
  • des troubles du jugement et du raisonnement, avec en particulier des difficultés puis des incapacités à calculer, ce qui rend impossible la gestion pécuniaire (de l'argent).
     
  • absence d'adaptation et de critique face à un danger : par exemple l'utilisation du gaz, ou la traversée des rues, sont impossibles ou très difficiles.
     
  • progressivement, apparaissent de l'agressivité, de l'agitation, et des accès de colère. Mais certains patients ont au contraire une apathie, c'est-à-dire une indifférence à toute chose
     
  • une inversion du cycle veille-sommeil
     
  • le syndrome aphasie-apraxie-agnosie, le plus souvent caractéristique de la maladie d'Alzheimer surtout quand il est isolé, et qu’il n'existe pas d'autres symptômes neurologiques :

    – l'aphasie se définit par le manque de mots, au départ, suivi par la diminution progressive du vocabulaire, associée ou pas à des troubles de la compréhension, entraînant une pauvreté du discours, et une incohérence aboutissant quelquefois à l'absence totale de discours, c'est-à-dire que le patient ne parle plus (mutisme total).​

    – l’apraxie désigne les troubles des apraxies, c'est-à-dire les difficultés à faire des gestes ce qui a une répercussion en matière d'alimentation, d'habillage, de toilette, aboutissant à une dépendance de plus en plus importante du patient vis-à-vis de son entourage.

    – l'agnosie est la non-reconnaissance des lieux et des objets usuels, et la non-reconnaissance des visages de sa famille, voire quelquefois de son propre visage quand le patient se regarde dans un miroir, ce qui aboutit évidemment à une certaine forme d'angoisse. Les derniers symptômes apparaissant à la phase d'état, est la perturbation des mouvements, qui se caractérise par ce que l'on appelle une hyperactivité, c'est-à-dire une accentuation de l'activité aboutissant à des déambulations que l'entourage ne comprend pas, et qui sont incessants avec une démarche hésitante, et une coordination diminuée des gestes. Parfois le sujet va jusqu'à perdre la capacité de marcher, quand il reste allongé par exemple plusieurs semaines. La rééducation dans ce cas est particulièrement difficile.
     

  • La phase terminale se caractérise par une aggravation progressive de l'ensemble des troubles décrits précédemment, ce qui aboutit à une dépendance totale, et surtout à une communication qui est devenue impossible.
    La dramatisation aboutit à l'apparition de complications qui entraînent quelquefois le décès du patient.

Tous ces signes sont variables d'un patient à l'autre, ainsi que leur évolution.

LE DIAGNOSTIC DE LA MALADIE D'ALZHEIMER

Il est nécessaire d'effectuer un bilan paraclinique, c'est-à-dire des examens en dehors de l'interrogatoire et de l'examen du patient lui-même.Il s'agit des tests psychométriques, qui vont permettre de mesurer le type et la gravité des troubles cognitifs (concernant le fonctionnement intellectuel du patient).

Ces tests ne suffisent pas pour poser le diagnostic de démence car les résultats vont beaucoup dépendre du niveau scolaire de la personne, de sa langue et éventuellement de la présence d'handicaps qui empêchent de voir ou d'écrire.

Néanmoins ils permettent d'aider le diagnostic et de suivre l'évolutiondu patient.

Le test le plus simple et le plus utilisé est le Min-Mental-Test de Folstein. Il est appelé également MMS. On peut dire schématiquement que :

  • Entre 30 et 26 les résultats sont normaux
  • Entre 25 et 15 il existe une démence débutante
  • Entre 15 et 10 la démence est avérée
  • En dessous de 10 il s'agit d'une démence sévère

D'autres examens complémentaires sont particulièrement utilisés quand il s'agit de pseudo démence, afin de ne pas passer à côté d'une démence que l'on peut soigner :

Ces tests vont permettre de classifier la démence : ceci est très important car la prise en charge n'est plus du tout la même. Il en est de même pour le soutien surtout quand celui-ci est de nature familiale.