Définition
Définition
Les antioncogènes, appelés également gènes suppresseurs de tumeurs, sont des gènes dont l'absence d'expression ou la délétion est susceptible d'aboutir à l'apparition d'une tumeur cancéreuse.
Généralités
Un gène est une unité constituée d’ADN portée par les chromosomes et ayant la capacité de conserver et de transmettre les propriétés héréditaires des êtres vivants.
ADN – illustration numérique
ADN et gènes
La délétion chromosomique est une modification consistant en la perte, l’absence, la disparition ou l’amputation d’un segment de chromosome. Ce changement dans la constitution normale d’un chromosome entraîne des malformations.
Les antioncogènes sont habituellement présents à l'intérieur de chaque cellule de l'organisme. Leur but est de faire évoluer les cellules sainement. À l'opposé, quand ils sont détruits ou quand ils sont inactivés et associés à d'autres facteurs, ils sont susceptibles d'entraîner la multiplication des cellules cancéreuses (prolifération néoplasique cellulaire).
Les antioncogènes ont pu être mis en évidence grâce à deux expériences :
- la formation d'un hybride qui résulte de la fusion entre les cellules cancéreuses et une cellule normale : le fait d'obtenir un hybride non cancéreux permet de témoigner de la présence d'un ou de plusieurs antioncogènes à l'intérieur de la cellule normale.
- le transfert d'un chromosome ou d'une molécule d'ADN dans les cellules cancéreuses : la suppression du caractère cancéreux des cellules après avoir effectué le transfert d'un chromosome normal est le témoin de la présence d'un ou de plusieurs antioncogènes sur le chromosome.
Le rétinoblastome, tumeur de la rétine d'origine génétique, est la maladie pour laquelle l'étude des antioncogènes a été la plus intéressante. L'antioncogène est localisé sur le chromosome numéro 13 des patients, plus précisément des jeunes patients concernés par le rétinoblastome. La destruction ou l'inactivation de cet antioncogène est susceptible d'entraîner également l'apparition d'autres variétés de cancer (ostéosarcome, cancer du sein et cancer du poumon).
Depuis la mise en évidence des antioncogènes du rétinoblastome, d'autres antioncogènes ont été mis en évidence, en particulier en ce qui concerne les tumeurs embryonnaires du rein, de la glande surrénale, du foie, du muscle, et d'autres maladies génétiques en particulier en rapport avec une mutation du chromosome numéro 11.
Le chromosome numéro 1 est en relation avec le neuroblastome familial.
D'autres antioncogènes, comme par exemple BRCA1 et P53 localisés sur le chromosome 17, possèdent la propriété de réguler le cycle de réparation de l'ADN : si l'ADN de la cellule qui est mutée ne peut pas être réparée, alors l'antioncogènes P53 aboutit à la mort de la cellule par un phénomène de sénescence.
En ce qui concerne la majorité des cancer du sein, l'antioncogène BRCA1 est inactivé à la suite d'une mutation. C'est la raison pour laquelle une femme qui présente une inactivation génétique à la naissance aura une probabilité plus importante de développer un cancer de la glande mammaire qu'une autre personne. La recherche des mutations préexistantes de BRCA1 est importante à effectuer.