Troubles de la Croissance

Définition

Définition

Le terme nanisme désigne une insuffisance de croissance (inférieure de plus de 20 % à la taille moyenne normale). Il existe de nombreuses variétés de nanisme.

L'insuffisance staturale doit être appréciée par rapport à la courbe de croissance.

Le retard de croissance est dû à plusieurs facteurs dont le plus fréquent est héréditaire.

Les facteurs alimentaires, qui expliquent les besoins en substance de l'organisme et plus particulièrement les protéines qui entrent dans la fabrication des os et des muscles, les facteurs hormonaux (hormone de croissance et hormone thyroïdienne) ainsi que les glandes sexuelles jouent également un rôle important dans la croissance et la maturation d'un individu.

Généralités

Le terme atéliose, ou atéléiose, utilisé par Hastings et Gilford, (du grec atéleiôsis : imperfection) désigne les troubles du développement se caractérisant par une évolution particulière liée à l'obtention de l'imperfection, chez un adulte, de plusieurs caractères apparus chez l'enfant.
On distingue la variété asexuée de l'atéliose au cours de laquelle les organes génitaux ne se sont pas complètement développés. Il s'agit d'une forme d'atéliose confondue généralement avec l'infantilisme. Au contraire, dans la variété sexuée de l'atéliose, les organes génitaux se sont développés au moment de la puberté mais, a contrario, le reste du corps se caractérise par un nanisme susceptible d'être comparé à celui d'un humain en modèle réduit.

Il existe des circonstances qui nécessitent une surveillance de la courbe de croissance qui peuvent éventuellement être considérées comme pathologique :

  • La taille s'écarte de plus de deux déviations standards (DS) par rapport à la moyenne (sur la courbe de croissance).
  • La vitesse de croissance est augmentée ou diminuée ce qui peut être lu (vu) sur la courbe de croissance et qui indique que si elle s'infléchit et change de couloir, ceci nécessite une consultation en pédiatrie.

Classification

Le nanisme hypophysaire est le résultat d'un déficit en hormone de croissance.
Soit il s'agit d'un déficit isolé correspondant à une maladie héréditaire, résultat d'une transmission génétique selon trois types : type I avec transmission autosomique récessive, type II avec transmission autosomique dominante, type III avec transmission récessive liée au sexe. Les caractéristiques du nanisme hypophysaire sont: un retard statural et un retard de l'âge osseux associés à des anomalies morphologiques concernant essentiellement la face (visage). Le traitement fait appel à l'hormone de croissance dont l'efficacité est variable.
Soit il s'agit d'une absence de sécrétion d'hormones de croissance due à un défaut de commandes de cette sécrétion à partir d'une glande neuro-hormonale située au centre du cerveau : l'hypothalamus. Les conséquences de ce déficit en hormone de croissance sont les suivantes : on constate l'apparition d'un pénis de petite taille (micropénis) associé à une hypoglycémie néonatale (diminution du taux de sucre dans le sang à la naissance). Le traitement de cette variété de nanisme hypophysaire est, à l'opposé du déficit isolé, satisfaisant. Ce type de nanisme hypophysaire se transmet selon le mode autosomique récessif ou récessif lié au sexe (il est nécessaire que les deux parents portent l'anomalie génétique pour que la descendance présente l'infection).

Le nanisme corticosurrénal est un nanisme dû à une hypersécrétion c'est-à-dire une sécrétion exagérée de l'hormone provenant des glandes surrénales, à la suite d'un syndrome de Cushing (tumeur maligne). Dans certains cas également le nanisme corticosurrénal est le fait d'un traitement lié à l'administration prolongée de médicaments appartenant la famille des corticoïdes (cortisone). Ceci a pour effet de freiner et de souder prématurément les cartilages de conjugaisons qui interviennent habituellement dans le processus d'ossification normale (physiologique) de l'adolescent.

Le nanisme atéléiotique (voir atéliose).

Le nanisme micromélique est un syndrome caractérisé par l'arrêt de développement des membres (micromélie), parfois de la tête (microcéphalie), associé au nanisme avec une surcharge graisseuse au niveau du tronc et de la racine des membres (due à l'arrêt de développement des organes sexuels).

Le nanisme campomélique, appelé également dysplasie campomélique, est un syndrome malformatif (association de plusieurs malformations) dont la transmission se fait selon le mode autosomique récessif. Cette variété de nanisme est découvert à la naissance et est le résultat d'une insuffisance staturale associant une malformation des membres inférieurs à type d'incurvation avec un sommet antérieur et externe, mis en évidence par les radiographies du squelette. On constate d'autre part des anomalies de la face, anomalies plus discrètes que les précédentes. L'évolution du nanisme campomélique est le plus souvent sévère et péjorative. Ceci est le résultat de défaillance respiratoire susceptible d'être en rapport avec un thorax trop étroit et des malformations du larynx et de la trachée.

Le nanisme acromésomélique, appelé également dysplasie acromésomélique, correspond à un ensemble de malformations comportant des avant-bras court (mains également), une brièveté de la jambe et du pied. Pour le spécialiste français des malformations osseuses, Pierre Maroteaux, on distingue plusieurs variétés de nanisme acromésomélique :

 

  • La dysplasie acromésomélique dont la transmission se fait selon le mode récessif autosomique.
  • Le syndrome de Niervergelt dont la transmission se fait selon le mode dominant et associant une modification importante de la forme des os des membres inférieurs.
  • Le syndrome de Robinow dont la transmission se fait sans doute selon le mode récessif autosomique et comportant des anomalies de la colonne vertébrale et du visage.
  • La forme de Campailla et Martinelli comportant une atteinte des phalanges distales et des phalanges moyennes.

L'achondroplasie est une affection héréditaire rare du développement osseux qui entraîne un nanisme touchant uniquement les membres. Les individus atteints ont donc un tronc et une tête de taille normale, avec des bras et des jambes courts. Ils mesurent généralement entre 1,20 m et 1,30 m. Cette maladie fait partie du groupe des chondrodystrophies génotypiques. Elle touche environ 1 enfant sur 25 000 naissances.

Il s'agit d'une maladie génétique se transmettant selon le mode récessif (il est nécessaire que les deux parents portent l'anomalie génétique sur un chromosome non sexuel pour que l'enfant ait la maladie). La mutation porte sur le gène F. G. FR3 (Fibroblast Growth Factor Receptor) correspondant au récepteur du facteur de croissance fibroblastique qui est situé sur le chromosome numéro 4.

Il existe un début de croissance des zones comportant du cartilage de croissance situées à l'extrémité des os des membres. On constate un trouble de l'ossification et une atteinte de ces cartilages de croissance (qui sont des zones de croissance osseuse). Ils se transforment trop rapidement en tissu osseux définitif venant interrompre la croissance normale des os.

Les symptômes de l'achondroplasie sont les suivants (liste non exhaustive):

 

 

  • Petite taille.
  • Tête volumineuse.
  • Tronc à la limite de la normale ou normal.
  • Brièveté des membres.
  • Anomalie de la forme du visage et du crâne (aplatis).
  • Étroitesse de la colonne vertébrale (canal rachidien).

La radiographie, les examens complémentaires permettent de mettre en évidence cette pathologie à la naissance. L'I.R.M. fait également partie des investigations habituelles.
Il existe un risque de compression de la moelle épinière et des nerfs qui émergent à ce niveau (racines nerveuses rachidiennes) par étroitesse du canal rachidien. D'autre part, l'achondroplasie est susceptible d'entraîner une arthrose précoce. La mortalité fœtale, péri-natale (chez le nouveau-né) et au cours de la première année est très importante. Celle-ci semble s'expliquer par les phénomènes de compression neurologique due au rétrécissement du trou occipital (orifice par lequel passe la moelle épinière en sortant du crâne). Après l'âge d'1 an, l'évolution est le plus souvent correcte et les enfants atteints d'achondroplasie, qui présentent par ailleurs des capacités physiques et intellectuelles normales, atteignent l'âge adulte sans autres complications.

Le nanisme essentiel, appelé également nanisme idiopathique ou primordial, désigne l'insuffisance staturale qui apparaît de manière isolée et au cours de laquelle les proportions du corps sont normales et harmonieuses. Le niveau cognitif des individus atteints de nanisme essentiel est normal. Par ailleurs on ne constate pas d'anomalie physique. Les dosages hormonaux ne montrent aucune anomalie. Le reste des examens et les analyses est normal.
Le début de cette affection se fait le plus souvent à l'intérieur de l'utérus durant la grossesse. On ne connaît pas avec précision sa cause.
Dans certains cas, le terme de nanisme essentiel est utilisé pour désigner des nanismes dont on ne connaît pas la cause qui ne s'accompagnent pas de dérèglement hormonal ou de fonctionnement de l'organisme et donc le début est le plus souvent intra-utérin. Ils comportent généralement des malformations. Il peut s'agir par exemple du nanisme à tête d'oiseau ou du typus amstelodamensis.

Le nanisme diastrophique étudiée par Pierre Maroteaux en 1960 et par M. Lamy, appelé en anglais diastrophic dwarfism, est une forme de nanisme proche de l'achondroplasie, du moins au départ, les premières années. Il se caractérise par l'apparition de troubles de la croissance du tissu osseux dès naissances. La différence essentielle entre ces deux types de nanisme est son évolution qui aboutit à un nanisme micromélique important. En effet, on constate l'apparition de membres courts et déformés à cause des modifications anatomiques de certaines zones des os (métaphyse, épiphyse) entraînant un genu valgum, un pied-bot etc.
Le patient présente par ailleurs des anomalies du tronc qui apparaît raccourci et déformé par une scoliose (déformation du rachis : de la colonne vertébrale à type de déviation latérale) intense. Le plus souvent on constate, au niveau du visage, des malformations du pavillon de l'oreille. Toujours au niveau de la face, la voûte palatine est divisée. Il n'existe pas par ailleurs d'autres anomalies du crâne. Le nanisme diastrophique est une affection héréditaire qui se transmet selon le mode autosomique récessif (il est nécessaire que les deux parents transmettent l'anomalie génétique pour que la descendance présente l'affection) et qui appartient au groupe des chondrodystrophies génotypiques. Ce terme désigne les troubles de l'ossification enchondrale et les perturbations de la chondrogenèse (perturbations de la formation du cartilage).

Le nanisme géléophysique de Spanger a été étudié en 1971. Ce terme issu du grec géloïos : plaisant et phusis : forme, appelé en anglais geleophysic dwarfism, correspond à une variété rare de malformation du tissu osseux, anomalie se caractérisant par la petitesse des os longs des mains et des pieds. Le patient présente par ailleurs un visage d'aspect agréable et une augmentation de volume du foie avec une accumulation de dermatane-sulfate.

Le nanisme sénile (progéria).

Le nanisme de Laron est un nanisme sans doute résultant d'un défaut d'activité de l'hormone de croissance sur l'organe cible où elle devrait, physiologiquement c'est-à-dire normalement, exercer son action. En l'occurence l'organe en question est le foie. Le nanisme de Laron se transmet selon le mode autosomique récessif. Quand on examine le patient atteint par cette variété de nanisme, on ne constate pas de différence avec le nanisme hypophysaire. Mais, contrairement au nanisme hypophysaire vrai, le nanisme de Laron ne répond pas au traitement par l'hormone de croissance.

Le nanisme à tête d'oiseau est une variété de nanisme qui se caractérise par la présence d'un ensemble de malformations se transmettant selon le mode autosomique récessif. L'enfant atteint de nanisme à tête d'oiseau naît avec un poids inférieur à la normale et une petite taille. Il s'agit de nanisme intra-utérin au cours duquel le patient présente un visage évocateur. En effet, l'enfant est atteint de microcéphalie (volume de la tête inférieure à la moyenne des autres enfants) associant un front bas et fuyant, un nez arqué en forme de bec alors que l'ensemble du visage (les spécialistes en génétique appellent cela le massif facial) est en retrait. Enfin on constate d'autre part un rétrognathisme (position en arrière de la mâchoire). Le profil de ce visage n'est pas sans rappeler celui d'un oiseau d'où le nom de cette maladie. Le reste de l'examen clinique met en évidence une ectopie des testicules (anomalie de la localisation testiculaire). Il s'agit d'un nanisme sévère associant quelquefois un retard mental assez intense, parfois profond.

Le nanisme rénal (renal dwarfism), appelé également rachitisme rénale d'Apert, infantilisme rénal, néphrite chronique atrophique de l'enfance est un nanisme en relation étroite avec la néphrite chronique de l'enfance. Il se caractérise par la présence de signes d'infantilisme. Il s'agit d'une ostéodystrophie rénale correspondant à une altération du squelette, résultat d'une insuffisance de fonctionnement de la filtration rénale survenant sur un mode chronique (de manière continue). Ceci aboutit à l'apparition d'une ostéite fibrokystique et d'une ostéomalacie généralement accompagnée par l'apparition de calcification concernant les tissus mous (en dehors du squelette).
De façon générale (en dehors du nanisme rénal) l'insuffisance rénale chronique modifie sérieusement le fonctionnement et l'assimilation de la vitamine D à l'intérieur de l'organisme et consécutivement l'équilibre du phosphore et du calcium, entraînant une élévation du taux de phosphore dans le sang (phosphorémie) et une chute de la calcémie (taux de calcium dans le sang) ce qui aboutit à une sécrétion exagérée de l'hormone parathyroïdienne.
Quand il s'agit d'une ostéodystrophie rénale de l'enfant on constate apparition de troubles du développement du squelette aboutissant à un nanisme rénal que l'on appelle nanisme rénal de la néphrite interstitielle chronique ou bien rachitisme des néphropathies tubulaires chroniques congénitales. Certains spécialistes en néphro-pédiatrie nomment également ce syndrome, ostéose fibrogéodique rénale.

Le nanisme gonadique est un nanisme qui s'observe au cours de la puberté précoce et qui se caractérise par le fait que des hormones mâles (testostérone) et les hormones femelles (oestrogène et progestérone) freinent de manière prématurée l'action des hormones provenant de l'hypophyse et arrêtent de ce fait la croissance de l'enfant.

Le nanisme mésomélique est un nanisme appelé également dysplasie mésomélique, syndrome de Langer. Il se caractérise par l'apparition de malformations dont la transmission se fait selon le mode autosomique récessif. Cette variété de nanisme comporte avant tout un aspect très court des avant-bras et des jambes.

Le nanisme métatropique est un nanisme de survenue rare et de type achondrodystrophique génotypique dont la transmission se fait selon le mode autosomique récessif et qui est quelquefois confondu avec l'achondroplasie et la maladie de Morquio. Ce type de nanisme apparaît dès la naissance et comporte une dolichocéphalie (crâne allongé d'avant en arrière) et une brièveté des membres. Le patient présente d'autre part une cyphoscoliose (déformation du rachis, de la colonne vertébrale latéralement et d'avant en arrière) qui a tendance à s'accentuer avec le temps ce qui aboutit à une transformation du tronc à type de rétrécissement. Dans certains cas on constate également un retard mental.

Le nanisme micrognathe est une variété de condodystrophie de nature héréditaire dont la transmission se fait selon le mode récessif autosomique. Cette affection se caractérise par l'apparition d'un nanisme micromélique c'est-à-dire que les os, essentiellement ceux des segments proximaux et moyens des membres, sont brefs. On constate d'autre part une hypoplasie (insuffisance de développement) de la mandibule (mâchoire inférieure) et une fente palatine qui donne au patient un aspect proche du syndrome de Pierre Robin. Au cours du nanisme micrognathe l'examen du patient montre également des malformations du visage à type d'hypertélorisme (malformation de la petite aile du sphénoïde c'est-à-dire de l'os horizontal situé à l’intérieur du crâne, derrière les orbites, à sa partie moyenne, entraînant un agrandissement de la distance séparant les deux orbites contenant les yeux, et de la racine du nez), un aplatissement de la racine du nez et d'autres malformations du visage. Enfin, plus souvent, le nanisme micrognathe s'accompagne d'un retard de développement psychomoteur léger.

Le nanisme thanatophore est une variété de nanisme évoluant obligatoirement vers le décès est rapidement. Il se caractérise avant tout par des membres très courts et un thorax très étroit. Ce type de nanisme se différencie de l'achondroplasie par le fait qu'il appartient au groupe des condodystrophies génotypiques.

Le nanisme myxœdémateux est une forme de nanisme apparaissant au cours du myxœdème précoce de l'enfance. Le myxœdème est une affection liée à une insuffisance ou une absence de sécrétion des hormones thyroïdiennes se caractérisant par une peau blanche, un œdème, des troubles sexuels et intellectuels. Il s'agit d'un nanisme dysharmonieux qui s'accompagne d'une importante pénétration des téguments (peau) et d'intenses troubles intellectuels que l'on appelle parfois idiotie myxœdémateuse.

Le nanisme à type de gargouille apparaît au cours du syndrome de Hurler.

Le nanisme de Mulibrey, étudié par J. Perheentupa d'Helsinki, terme constitué des deux premières lettres des mots anglais muscle, liver signifiant foie, brain voulant dire cerveau et eye : oeil, désigne un ensemble de symptômes de survenue rare et se caractérisant par l'apparition d'un visage de forme triangulaire avec un crâne ayant un aspect hydrocéphalique (augmenté de volume), un retard de croissance, une diminution de la tonicité des muscles, une hépatomégalie (augmentation du volume du foie), une pigmentation de la rétine de type clairsemé. Chez les patients atteints de nanisme Mulibrey ont constate également des anomalies du coeur et plus particulièrement une péricardite (inflammation du muscle cardiaque) de nature constrictive. Il s'agit d'une des anomalies la plus fréquente est la plus grave. Le nanisme de Mulibrey est sans doute le résultat d'une anomalie génétique autosomique récessive.

Le nanisme ostéoglophonique, en anglais osteoglophonic dwarfism, a été étudié en 1981 par Beighton. Il s'agit d'un ensemble rare de malformations touchant le squelette et comprenant des altérations de la colonne vertébrale (des vertèbres) et des membres associées à une scaphocéphalie (malformation du crâne se caractérisant par une forme élevée, excessivement allongée d’avant en arrière, et aplatie sur les cotés). On constate d'autre part la présence de géodes (cavité osseuse) au niveau de la branche montante du maxillaire (mâchoire) inférieur.

Le nanisme parastremmatique (du grec para : défectuosité et stremma, atos : déboîtement, torsion) désigne un ensemble de malformations étudiées par Langer, concernant essentiellement les corps vertébraux, les épiphyses osseuses (extrémités), les métaphyses osseuse (segment intermédiaire). Ceux-ci présentent essentiellement une transparence trop importante apparaissant sur les clichés radiographiques. Ces anomalies entraînent un nanisme sévère associé à une cyphoscoliose (déformation de la colonne vertébrale latéralement et dans le plan antéropostérieur c'est-à-dire d'avant en arrière) avec déviation des membres, entre autres.

Le nanisme polydystrophique appelé également dysostose avec élimination exclusive de chondroïtine sulfate B, syndrome Maroteaux et Lamy, mucopolysaccharidose CSB ou de type VI est une affection proche de la maladie de Hurler mais différente par le fait qu'elle ne concerne que les métaphyses osseuse. La maladie de Hurler est une affection héréditaire due à l’accumulation d'une variété de sucres (les glycoaminoglycanes ou mucopolysaccharides) provoquée par le déficit d’une enzyme (élément participant aux réactions chimiques de l’organisme).
D'autres parts au cours de cette affection des troubles mentaux sont discrets et des altérations du visage également. Enfin on constate que les mouvements articulaires sont plus libres. L'autre anomalie concerne les analyses sanguines qui montre un déficit en arylsulfatase B. Les analyses d'urine quant à elle met en évidence la présence d'une variété de mucopolysaccharides acides : le chondroïtine-sulfate B.
Le nanisme polydystrophique appartient au groupe des mucopolysaccharidoses. Les mucopolysaccharidoses sont des anomalies héréditaire due à l’accumulation d'une variété de sucres (les glycoaminoglycanes ou mucopolysaccharides ou oligosaccharides) provoquée par le déficit d’une enzyme (élément participant aux réactions chimiques de l’organisme).
La transmission de cette pathologie se fait selon le mode récessif autosomique.
 
Il existe une autre pathologie appelée maladie de Scholtz-Greenfield appelée également leucodystrophie métachromatique infantile familiale qui est une maladie génétique héréditaire récessive concernant le métabolisme (fonctionnement et assimilation entre autres) des lipides par l'organisme qui se caractérise anatomiquement par l'accumulation de substances telles que les sulfatides c'est-à-dire des esters sulfuriques de cérébrosides (variété de lipides ou corps gras) concernant dans tout le système nerveux (sulfatidose correspondant à une variété de lipoïdose nerveuse) associée à l'existence de lipides métachromatiques dans certaines zones où l'on constate une désintégration de la myéline (couche de cellules protectrices de certaines fibres nerveuses, dans certains neurones ainsi que dans certains viscères). Cette affection qui débute vers l'âge de deux ou trois ans, entraîne chez le patient des troubles de la marche à type de contracture et de troubles de la coordination des mouvements (ata xie). On constate d'autre part un nystagmus (mouvements des yeux de manière saccadée et involontaire) et une régression cognitive qui devient progressivement de plus en plus importante. Certains patients présentent également des convulsions puis une cécité oculaire (ils ne voient plus). L'évolution de cette affection est péjorative en trois ou quatre ans. Cette pathologie est le résultat de l'absence d'une enzyme (protéine permettant physiologiquement c'est-à-dire normalement des réactions chimiques utiles au bon fonctionnement de l'organisme) du nom de arylsulfatase A. Cette maladie fait partie des leucodystrophies.

Le nanisme de type Fuhrmann caractérise un nanisme harmonieux concernant le sexe féminin et transmis selon le mode dominant. La particularité de cette variété de nanisme est la suivante. Les radiographies des vertèbres montrent que celle-ci ont une dimension antéropostérieur (d'avant en arrière) plus petite que la moyenne et une hauteur plus importante de la moyenne. D'autre part, le bassin est en forme de coeur de carte à jouer.

 

Symptômes

Physiologie

La taille d'un enfant, d'environ 50 cm à la naissance, double en 4 ans. Les facteurs nutritionnels sont particulièrement importants pendant toute cette période.
La surveillance de la croissance se fait pendant toute l'enfance, afin de pallier une insuffisance et surtout de dépister une maladie responsable du retard de croissance. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire de mesurer la taille et le poids environ tous les mois jusqu'à six mois, puis tous les deux mois jusqu'à un an.
Les chiffres obtenus sont reportés sur un graphique, ce qui constitue la courbe de croissance. La normalité du poids et de la taille de l'enfant se situe entre ce que l'on appelle deux déviations standards, en plus ou en moins de la moyenne des enfants de son âge. Cette courbe, qui doit être mise à jour régulièrement durant les 15 premières années, est présente dans le carnet de santé de l'enfant.

Physiopathologie

Le plus souvent, les petites tailles sont héréditaires et la vitesse de croissance, très importante à mesurer, n'est pas réduite, et la courbe est régulière. Il s'agit là d'une notion importante.
La petite taille ne présente de caractère pathologique que si la courbe de croissance présente une cassure qui traduit la survenue d'une pathologie (maladie).

Pour classifier un nanisme il faut tenir compte de plusieurs critères :

  • La taille des parents.
  • L'âge osseux.
  • La proximité ou le déclenchement de la puberté.

Quand le nanisme est harmonieux il faut penser à une insuffisance antéhypophysaire c'est-à-dire une insuffisance de sécrétion par la glande hypophyse et plus précisément sa partie avant. Le nanisme  harmonieux peut également être lié une carence nutritionnelle ou à une petite taille de nature constitutionnelle.
Le nanisme dysharmonieux ne respecte pas les proportions des différents segments du corps. Les causes principales de ce type de nanisme sont :

  • Le syndrome de Turner.
  • L'achondroplasie.
  • L'hypothyroïdie de l'enfant.
  • La trisomie 21.
  • L'hypoplasie congénitale des surrénales.
  • Les mucopolysaccharidoses.

L'achondroplasie est une affection du tissu osseux (squelette osseux) aboutissant au nanisme. Cette affection de nature héréditaire est rare. Elle est le résultat d'une mutation du gène FGFR3 (Fibroblast Growth Factor Receptor).Ce gène est le récepteur du facteur de croissance fibroblastique qui est situé sur le chromosome 4. L'achondroplasie concerne environ un individu sur 20 000. Les enfants de parents achondroplasique ont un risque sur deux d'être eux-mêmes concernés par cette affection osseuse. L'achondroplasie est détectable dès la naissance en faisant passer une radiographie ou après un examen clinique soigneux. Il s'agit d'une affection qui se caractérise par un trouble de l'ossification c'est-à-dire de la formation osseuse et une atteinte des cartilages de croissances qui sont les zones de croissance du tissu osseux proprement dit. En effet, le cartilage osseux se transforme trop tôt en tissu osseux définitif avec arrêt de la croissance. Les os longs des membres sont le plus souvent concernés. Les patients atteints d'achondroplasie mesurent à peu près 1 m 20 parfois un peu plus. Les bras et les jambes sont courts et le tronc ainsi que la tête sont de taille anormalement petite. L'achondroplasie est susceptible d'entraîner une diminution du calibre du canal rachidien (colonne vertébrale) et l'apparition d'une arthrose précoce. Le traitement est orthopédique (intervention chirurgicale).

Examen médical

Technique

Il existe des circonstances qui nécessitent une surveillance de la courbe de croissance qui peuvent éventuellement être considérées comme pathologiques :

  • 1) La taille s'écarte de plus de deux déviations standards (DS) par rapport à la moyenne (sur la courbe de croissance).
  • 2) La vitesse de croissance est augmentée ou diminuée ce qui peut être lu (vu) sur la courbe de croissance et qui indique soit une inflexion soit un changement de couloir, ceci nécessite une consultation en pédiatrie.

La courbe de croissance doit être notée sur le carnet de santé de l'enfant, on ne le répétera jamais assez. Il s'agit d'un graphique simple permettant de visualiser dans le temps la croissance de l'enfant qui doit suivre plus ou moins la courbe déjà dessinée en noire. Les troubles de la croissance (insuffisance ou excès) apparaissent sur cette courbe dont chaque point chronologique est noté par le médecin ou le pédiatre à chaque consultation.

Les courbes de croissance permettent d'apprécier la régularité de la croissance, de déchiffrer en déviations standards (écart par rapport à la courbe normale) les anomalies de la croissance et consécutivement de décider s'il est d'explorer voir de traiter ensuite l'enfant. Les courbes aident également à repérer rapidement toutes sortes de pathologie.

Autrement dit, environ une fois par an, une consultation chez le médecin généraliste ou le pédiatre doit comporter l'examen de la courbe de croissance. Le praticien note chaque fois (à chaque consultation importante), en dessinant un point sur la courbe de croissance, la taille de l'enfant. L'ensemble de ces points constitue une courbe qui doit se trouver dans un couloir, de part et d'autres, soit légèrement au-dessus, soit légèrement en dessous du trait noir au bout duquel est inscrit la lettre M. Si les points dessinés se situent en dessous de deux trait gris (en pointillé) correspondant à deux déviations standards (-2DS), ou en dessus (+2DS), il semble exister une anomalie de la croissance.
Théoriquement la taille d'un enfant est normale si la courbe est située entre -2 déviations standards et +2 déviations standards. On parle de couloir ou de canal que la cour de l'enfant doit emprunter pour être « normale ». En effet, tout ralentissement ou toute accélération de la croissance se traduit par un changement de couloir. Si ceci est le cas il est nécessaire que ce changement soit pris en considération même si la taille de l'enfant est située entre -2 déviations standards et +2 déviations standards.

Il existe quelques repères simples (en individualisant, grosso modo, trois périodes) :
De 0 à 4 ans la croissance est rapide. En effet, durant cette période l'enfant double à peu près sa taille de croissance. C'est ainsi que :

 

  • Dès la naissance l'enfant mesure environ 50 cm.
  • Vers 3 mois il n'mesure 60 cm.
  • À 9 mois : 70 cm.
  • À 18 mois : 80 cm
  • À 2 ans et demi : 90 cm.
  • À quatre ans la taille est d'environ 1 m.

Ces normes doivent être pris avec un certain recul. En effet, elles sont variables selon les enfants et surtout selon le contexte génétique. Autrement dit, en règle générale, pour des parents petits, les enfants sont relativement petits également, et inversement.

Au moment de la puberté on constate un ralentissement de la croissance en France prépubertaire (juste avant la puberté) au cours de laquelle l'enfant ne prend que 3 cm pendant un an. Puis il y a une accélération pendant les deux premières années de la puberté puis enfin un ralentissement et pour terminer la croissance s'arrête définitivement.

La taille est différente chez le garçon et chez la fille, il en est de même de l'accélération qui est plus nette Elle apparaît pendant les deux premières années où les garçons prennent 10 cm (± 2 cm) par an et les filles 8 centimètres (± 1 cm et demi) par an.

L'âge osseux permet d'étudier la maturation osseuse qu'il est possible d'évaluer simplement en prenant une radiographie du poignet et de la main gauche de face et en comparant cette radiographie avec celle obtenue dans l'atlas de Greulich et Pyle (il s'agit d'un ouvrage utilisé par le corps médical). En ce qui concerne une croissance normale cette comparaison est inutile (appréciation de la courbe de croissance normale). À l'opposé, l'étude de la maturation osseuse est indispensable à chaque fois que l'on s'écarte des normes théoriques définies sur la courbe de croissance (-2 déviations standards, +2 déviations standards). On estime que la maturation osseuse est un des examens les plus importants de la surveillance de la croissance chez l'enfant. C'est à partir de l'étude de la maturation osseuse également qu'il est possible d'envisager ou pas un trouble de la croissance d'un enfant.

La maturation osseuse, que l'on appelle également âge osseux, est compatible avec le démarrage de la puberté. Celui-ci se voit en examinant l'os sésamoïde du pouce qui apparaît à 11 ans chez la fille et à 13 ans chez le garçon.

 

Examen complémentaire

1) Quand le caryotype est normal, il faut avant tout tenir compte de la taille de la famille.

2) Vérifier qu'il n'y a pas eu une intoxication par le tabac chez la maman pendant la grossesse.

3) Vérifier l'existence d'une anomalie pendant la grossesse. Elles sont très nombreuses, comme une maladie infectieuse, la rubéole, un cytomégalovirus, une insuffisance de vascularisation du cordon ombilical, une intoxication alcoolique, etc…

4) Prendre connaissance d'un éventuel manque de sucre à la naissance.

5) Rechercher un ictère (jaunisse) à la naissance

6) Rechercher un petit pénis (susceptibles d'orienter un diagnostic)

7) Faire un scanner cérébral de façon à éliminer une éventuelle tumeur

8) Vérifier l'absence de troubles de l'appétit, de douleurs abdominales, de vomissements, de diarrhée

9) Éliminer une maladie de Crohn

10) Effectuer une analyse de sang permettant de doser la quantité de sucre dans le sang (glycémie), de fer, de calcium, de phosphore, la ferritine, les phosphatases alcalines, la vitesse de sédimentation, la CRP, l'orosomucoïde, la présence d'anticorps antigliadine, l'antiréticuline, l'antiendomyxome cœliaque

11) Rechercher une maladie rénale en dosant la créatinine et l'urée sanguine

12) Rechercher un syndrome de Bartter, en faisant un ionogramme sanguin, et une densité urinaire avec un rapport calciurie sur créatininurie, lord d'une miction (émission d'urine)

13) Doser éventuellement les hormones thyroïdiennes (T3, T4, TSH.14). Faire une confirmation de déficit en hormone de croissance, lorsque le pic de cette hormone de croissance est inférieur à 10 picogrammes par ml, après deux épreuves de stimulation de l'hormone de croissance (ornithine, arginine, insuline, glucagon).

15) Doser les IGF1 et IGFBP3 (seulement après avoir dosé les hormones thyroïdiennes dans le sang).

Cause

Cause

Les troubles de la croissance peuvent être dus à une carence d'apport alimentaire, ce qui est rare dans notre pays, mais qui existe encore dans certains milieux défavorisés.

Il est utile de vérifier si le retard de croissance de l'enfant est en relation avec un retard de croissance intra-utérin, c'est-à-dire qui s'est produit pendant la grossesse.

Certaines pathologies sont susceptibles d'entraîner des troubles de la croissance, il s'agit de (liste non exhaustive) :

  • La maladie cœliaque, se caractérisant par une mauvaise absorption intestinale
  • Une atteinte cardiaque
  • Une atteinte pulmonaire (mucoviscidose)
  • D'une anomalie chromosomique
  • D'une maladie du squelette
  • D'une carence affective
  • D'une insuffisance hormonale (thyroïdienne et/ou de l'hormone de croissance)
  • D'un excès de sécrétion de la glande surrénale fabricant la cortisone naturelle
  • D'une infection urinaire à répétition
  • De toute maladie infectieuse passant inaperçue.

Il est nécessaire de vérifier si l'enfant ne présente pas une carence en fer ou en certaines vitamines. Pour cette raison, il semble utile d'effectuer une supplémentation en ces micro-éléments (contrôle médical pour écarter une pathologie rénale).

Traitement

Traitement

Quand le déficit en G. H. (hormone de croissance) présente un pic inférieur à 10 microgrammes par ml, à deux épreuves différentes de stimulation, une hormone somatotrope, la somatrophine, le plus souvent UMATROPE de 0,4 à 0,7 unités internationales par kilo, et par semaine, répartis en 7 injections sous la peau le soir.
Ce médicament est uniquement distribué dans la pharmacie des hôpitaux, d'autre part, il nécessite une autorisation de traitement à demander à la commission nationale de répartition de l'hormone de croissance. Surveillance/6 mois.

Précautions à prendre : ne pas trop agiter vigoureusement le flacon après la reconstitution, c'est-à-dire au moment de l'emploi (risque de dénaturation du principe actif).
Risque de positivation à un contrôle antidopage.

Effets secondaires susceptibles de porter sur la glande thyroïde.
Le dosage de l'hormone thyroidienne est donc nécessaire régulièrement.
Parfois, au point d'injection, apparaît une lipodystrophie (modification de la graisse sous l'effet du produit que l'on injecte).
Un diabète est susceptible de survenir, c'est la raison pour laquelle il est utile de surveiller la glycémie (quantité de sucre dans le sang).
La surveillance des phosphatases alcalines et des acides gras libres est également utile.
Le risque de survenue d'anticorps contre l'hormone de croissance n'est pas rare.

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