Infection urinaire chez l’enfant (diagnostic et causes)

Définition

Définition

L'infection urinaire chez l'enfant, tout comme chez l'adulte, se définit par la présence de germes dans les urines, uniquement dans la vessie.

                                                                                     

Généralités

L’infection urinaire, se définit comme la présence de microbes dans les urines, en quantité égale ou supérieure à 100 000 germes par ml d’urine.

Classification

Il existe deux types d’infection urinaire :

  • L'infection urinaire haute touchant le rein.
  • L'infection urinaire basse, appelée également cystite (inflammation de la vessie).

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de l’infection urinaire basse, ou cystite se traduit par :

  • Des douleurs lombaires.
  • Des urines fréquentes.
  • Une dysurie (difficulté à uriner).
  • Des brûlures mictionnelles (sensation d’échauffement à l’émission de l’urine).
  • Des mictions impérieuses (nécessité d’uriner rapidement).
  • Une énurésie (l’enfant ne peut pas retenir ses urines, le plus souvent la nuit).
  • Des vomissements.
  • Des diarrhées
  • Une fièvre sans autres symptômes.
  • Des douleurs abdominales.
  • Un retard de croissance.
  • Une anorexie (perte de l’appétit).
  • Une prise de poids insuffisante.
  • Des infections pulmonaires, ou oto-rhino-laryngologiques à répétition et fréquentes.

Épidémiologie

Ce type d’infection est beaucoup plus fréquent chez les filles (environ 3 à 4 %), que chez les garçons (0,25%).

Examen médical

Examen complémentaire

Les bandelettes réactives, permettent de faire le diagnostic d’infection urinaire rapidement, mais pas dans tous les cas. Elles dépistent la présence dans les urines, de certaines bactéries et de leucocytes (globules blancs).

C’est pour cette raison, que le médecin traitant fait analyser par le laboratoire un prélèvement d’urine, réalisé dans des conditions particulières : Toilette soigneuse en utilisant un antiseptique.

Pour les enfants grands recueil des urines du deuxième jet, c’est-à-dire quelques secondes après qu’ils aient commencé à uriner.

Les urines doivent être mises dans un récipient stérile.

Pour les nourrissons, et les nouveau-nés, on utilise habituellement un sac collecteur adhésif stérile, qui doit être changé toutes les heures. Il est préférable de transporter les urines dans de la glace, et de les faire examiner rapidement par le laboratoire, quand le prélèvement a été effectué à domicile. Ces urines sont ensuite mises en culture (E.C.B.U = examen cytobactériologique urinaire) pendant 48 heures, de façon à déterminer la variété et le nombre de bactéries. L’antibiogramme (tableau indiquant le degré de sensibilité du germe aux différents antibiotiques) permet de choisir l’antibiotique le plus efficace.

L’échographie et l’urographie intraveineuse (injection d’un produit de contraste opaque aux rayons X permettant de visualiser le système urinaire une fois le produit éliminé par les reins), apportent une aide précieuse au diagnostic (mise en évidence des malformations des voies excrétrices, présence de calculs).

Cause

Cause

Les causes de l'infection urinaire de l'enfant sont :

  • Une malformation de l’appareil urinaire en cas d’infection récidivante.
  • Un reflux vésico-urétéral (urines refluant de la vessie vers les reins), qui est la cause de malformations des voies urinaires les plus fréquentes. Sa mise en évidence nécessite une cystographie (utilisation d’un produit de contraste introduit dans la vessie pour visualiser, grâce à la radio, les malformations des canaux transportant l’urine de la vessie vers les reins). Il existe une classification en 5 grades. Cet examen permet de porter éventuellement une indication opératoire.
  • Une atteinte des valves de l’urètre (replis membraneux permettant à l’urine de ne pas refouler). Cette malformation touche les garçons, et est responsable à la longue d’insuffisance rénale chronique (insuffisance de fonctionnement des reins), dans environ un tiers des cas. Le dépistage de cette malformation grâce à l’échographie avant la naissance, permet une prise en charge chirurgicale de façon à éviter une pathologie plus grave. Cette malformation se traduit par l’émission d’urine dite " en goutte à goutte " (impossibilité pour la vessie de se vider en totalité).
  • Le syndrome de la jonction pyélo-urétérale, qui est une sténose (fermeture) située à la jonction entre la sortie du rein et le début de l’uretère devant transporter l’urine vers la vessie.
  • Une lithiase (calcul).
  • Un raccourcissement congénital du canal intravésical de l’urètre (portion trop courte du canal transportant les urines de la vessie vers le sexe, situé à l’intérieur de la vessie), ce qui entraîne un reflux de l’urine vers les reins, pendant l’émission de celle-ci.
  • Des diverticules (cavités anormales communiquant avec un conduit naturel) de la vessie, dont l’origine est congénitale, uniques ou multiples, parfois très volumineuses. Ils sont susceptibles d’entraîner des hématuries (présence de sang dans les urines), ou une émission d’urine en deux temps. La mise en évidence se fait grâce à la cystographie. Ils doivent être opérés systématiquement.
  • Des polypes (excroissances des cavités naturelles) plus rarement.

Traitement

Traitement

Les traitements de l'infection urinaire chez l'enfant sont :

  • L’utilisation d’antibiotiques (amoxicilline, acide clavulanique), ou d’antiseptiques n’est pas toujours suffisante.
  • Contrôle de la guérison par une seconde E.C.B.U demandée généralement 48 heures après le début du traitement, et quelques jours après son arrêt.
  • Hygiène locale.
  • Traitement d’une éventuelle oxyurose (présence de petits vers blancs longs de quelques millimètres, parasites de l’intestin).
  • Traitement d’une éventuelle constipation.
  • Boissons abondantes.
  • Essayer de faire uriner régulièrement l’enfant toutes les deux à trois heures en instituant si besoin un calendrier mictionnel (calendrier des émissions d'urine).
  • Traiter une immaturité vésicale (vessie ne fonctionnant pas convenablement) en utilisant le ditropan.
  • Traiter un phimosis (prépuce anormalement étroit, empêchant de découvrir le gland).
  • C’est l’obtention de l’évacuation totale de l’urine des voies excrétrices, qui favorise la guérison de l’infection urinaire. Pour cette raison, il est nécessaire d’éliminer tous les obstacles entravant cette élimination (chirurgie).

Évolution

Complications

Il peut exister des complications à type de lésions des reins (pyélonéphrite). 

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