Douleur à l’estomac

Définition

Définition

L'estomac est situé au centre et en haut de l'abdomen, en bordure de la région du plexus solaire. Les douleurs dans cette zone ont différentes origines.

Généralités

Une douleur à l’estomac se traduit le plus souvent par une épigastralgie (zone douloureuse située juste au-dessus du nombril dans le creux épigastrique).
Cette symptomatologie (ensemble des signes) est la traduction d’une gastrite c'est-à-dire l'inflammation de la muqueuse de l’estomac.

Il faut différencier :

  • la gastrite aiguë, le plus souvent réversible et de courte durée.
     
  • la gastrite chronique, maladie peu réversible ayant tendance à s'installer parfois définitivement.

L'ulcère gastroduodénal est le résultat d'une destruction localisée de la muqueuse de l'estomac, c'est-à-dire de la couche de cellules qui recouvrent cet organe. Le segment initial de l'intestin grêle est également concerné par le processus d'ulcération (d'où le terme de gastro pour estomac, et duodénal pour duodénum). L'ulcère gastroduodénal est particulièrement fréquent au sein de la population mondiale. En effet, elle concerne à peu près 10 à 12 % de celle-ci. Grâce au traitement médicamenteux (antiacides essentiellement) disponibles à ce jour, l'évolution de cette affection du tube digestif devient de plus en plus bénigne.

L'ulcère gastrique est moins fréquent que l'ulcère duodénal, et touche de la même manière le sexe masculin, et le sexe féminin. Au contraire de l'ulcère duodénal, son évolution se fait dans très peu de cas vers la cancérisation (environ trois à 5 % de la population).

La gastrite est une inflammation de l'estomac, survenant pour diverses raisons, notamment :

  • excès alimentaires accompagnant l’ingestion de substances ayant la propriété d'irriter la muqueuse de l'estomac (tabac, café, alcool, épices)
     
  • stress susceptible d'entraîner des ulcères (perte de substance localisée au niveau de la muqueuse de l'estomac)
     
  • érosion due à l'alcool, ou à certains médicaments : anti-inflammatoires, aspirine, cortisone, antibiotique
     
  • suites d'une intervention chirurgicale, d'une hémorragie, d'un ulcère, d'un cancer
     
  • allergique, le plus souvent due à des aliments mal tolérés
     
  • germe (virus, bactérie) qui entraîne généralement une gastro-entérite.

L'ULCÈRE GASTRODUODÉNAL

Causes :

  • infection de l'estomac par une bactérie : Helicobacter pylori (Hp). Cette affection est le plus souvent contractée au moment de l'enfance, et concerne essentiellement le mucus qui tapisse la muqueuse de l'estomac. Ce dernier correspondant à une sorte de glaire. L'helicobacter pylori, entraîne une sécrétion exagérée d'acide chlorhydrique au niveau de la muqueuse de l'estomac ce qui, bien entendu, accentue l'ulcération quand celle-ci existe préalablement. Ce germe entraîne l'apparition d'environ 90 % des ulcères du duodénum, et de 70 % des ulcères d'estomac.
     
  • prise de certains médicaments, et plus précisément d'anti-inflammatoires

     

  • tabagisme excessif
     
  • stress
     
  • plus rarement, une tumeur du pancréas est susceptible d'entraîner l'apparition d'un ulcère gastroduodénal

Symptômes  :

  • apparition de douleurs comparables à une crampe, ou à une brûlure particulièrement importante. Cette douleur se situe au niveau de l'épigastre, c'est-à-dire la partie haute de l'abdomen, jusqu'au-dessus de l'ombilic (nombril). Elle apparaît essentiellement entre deux à trois heures après la prise des repas, et est calmée par l'alimentation. Après ces épisodes très douloureux, apparaissent des épisodes d'accalmie plus ou moins longs qu'il est possible de confondre avec une rémission.
     
  • nausées
     
  • vomissements
     
  • inappétence (perte d'appétit).
     
  • anorexie
     
  • maux de tête
     
  • douleurs abdominales à type de colique (spasme du côlon : impression de torsion).

Diagnostic
Il repose sur :

  • la fibroscopie qui montre une muqueuse fragile qui saigne
     
  • les analyses de sang qui recherchent une éventuelle déshydratation, ou une perte de nutriments (éléments essentiels provenant de la nourriture)
     
  • l'endoscopie de l'oesophage, de l'estomac et du duodénum permet d'apporter avec certitude le diagnostic : en effet, cet examen permet de visualiser l'ulcère et de préciser son siège. D'autre part l'endoscopie gastroduodénale permet également d'effectuer des prélèvements de la muqueuse et de vérifier qu'il n'existe pas un processus de cancérisation. Enfin cette technique autorise la recherche de germes (Helicobacter pylori).

Évolution :

indépendamment de sa localisation, l'évolution se fait vers la chronicité par épisodes successifs tant que le germe Helicobacter pylori n'a pas été éradiqué

dans environ 3 à 5 % des cas, risque d'évolution en cancer de l'estomac, d'où la nécessité de surveiller le patient ulcéreux, en lui faisant passer régulièrement une endoscopie.

Complications (relativement fréquentes) :

  • Il s'agit avant tout d'hémorragie digestive, que l'on appelle une hématémèse, c'est-à-dire l'émission de sang par la bouche
     
  • Il peut s'agir également de méléna, c'est-à-dire d'émission de sang digéré à l'intérieur des excréments. Ces hémorragies apparaissant spontanément, soit sont le résultat d'une prise d'anti-inflammatoires, ou d'aspirine. Elles sont quelquefois suffisamment importantes pour mettre la vie du patient en danger.
     
  • La complication la plus redoutable de l'ulcère gastroduodénal est la perforation aboutissant à une péritonite aiguë (inflammation du péritoine)
     
  • Enfin, beaucoup moins souvent, l'ulcère est susceptible (quand il n'est pas traité) d'entraîner un rétrécissement, c'est-à-dire une sténose du pylore
     
  • Phlegmon (collection de pus) très rarement.

Traitement :

  • Mettre l’estomac au repos en n’autorisant que de très petites quantités d'aliments sains, accompagnés de boissons fréquentes, et peu abondantes
     
  • Plâtrage de l’estomac avec des argiles
     
  • Parfois, l'utilisation d'anxiolytiques (sédatifs) pour diminuer les symptômes
     
  • En cas de gastrite plus sévère, introduire les antiacides.
     
  • Éradication d'Helicobacter pylori, à condition que celui-ci soit la cause de l'ulcère. Cette infection est traitée par l'association de deux antibiotiques associés à un anti-sécrétoire, voire plusieurs anti-sécrétoires, c'est-à-dire des médicaments destinés à supprimer la production d'acide chlorhydrique par l'estomac. La durée de ce type de traitement varie d'une à deux semaines.
     
  • Quand l'helicobacter pylori n'est pas responsable de l'ulcère, il faut administrer des puissants anti-sécrétoires sur une période allant de deux semaines, à un mois. Bien entendu, l'absorption d'aspirine et d'anti-inflammatoires est totalement interdite. Néanmoins, chez les patients présentant des problèmes de thrombose, il est possible de prescrire des traitements à base de petite quantité d'aspirine destinées à prévenir la survenue de thrombus (caillot de sang dans la circulation sanguine).
     
  • La consommation de tabac est totalement prohibée.
     
  • Il est également intéressant d'essayer d'endiguer une éventuelle atmosphère stressante en proposant des séances de psychothérapie.
     
  • Aucun régime alimentaire particulier n'est nécessaire, en dehors de la suppression des substances acides alimentaires.
     
  • Les traitements médicamenteux sont le plus souvent très efficaces et rendent très rares la nécessité d'intervenir chirurgicalement, sauf bien entendu si le patient présente une perforation de l'ulcère, une hémorragie particulièrement importante, ainsi qu'une néoplasie, c'est-à-dire une cancérisation.
     
  • La gastrectomie, c'est-à-dire l'ablation plus ou moins importante de l'estomac, ainsi que la vagotomie, c'est-à-dire la destruction des nerfs qui induisent les sécrétions acides de l'estomac, sont quelquefois pratiquées.
     
  • Le plus souvent, quand l'helicobacter a été totalement éliminé, l'ulcère guérit définitivement.

Évolution

Prévention

 

 

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