La nouvelle a rapidement fait parler : en 2023, les tarifs de nos mutuelles sont revus à la hausse. Et pourtant, les prix avaient déjà grimpé l’an dernier. En se basant sur les chiffres fournis par la Mutualité française, la hausse actuelle n’est que la confirmation de la politique des années précédentes. Alors, comment expliquer cette augmentation et à quoi doit-on s’attendre ? En 2023, la hausse de votre mutuelle n’est pas forcément synonyme de perte de pouvoir d’achat.
Un bond conséquent par rapport à 2022
Tous les ans, les cotisations des mutuelles santé sont revues à la hausse. Il s’agit, en moyenne, d’une augmentation modérée allant de 2 à 3 %. En 2021, cette hausse était de l’ordre de 2,6 % en 2021. En 2022, les prix des mutuelles santé avaient augmenté de 3,4 % et selon les données de la Mutualité française, les tarifs ont fait un bon moyen de 4,7% en ce début d’année.
Force est pourtant de constater que cette hausse est bien plus conséquente. En réalité, elle avoisinerait 7 à 8%. Dans les faits, cette inflation représente donc un budget supplémentaire pour les Français. À y regarder de plus près, ce sont les contrats collectifs qui enregistrent la plus grosse inflation. Si les contrats individuels ne sont pas en reste, la hausse est moins importante.
Bien qu’elle puisse étonner, l’inflation n’est pas une mauvaise nouvelle pour tout le monde. En effet, l’envolée des cotisations ne concerne pas les jeunes assurés. Ces derniers sont environ 2,2 millions à être épargnés. Toujours selon la Mutualité française, les personnes âgées restent donc les premiers concernés par la hausse. Cela s’explique par le profil à risque que les seniors représentent. Par conséquent, la tendance devrait se confirmer à mesure que la population française vieillit.
La hausse des prix reste modérée
L’étude menée par la Mutualité Française a porté sur 35 mutuelles reconnues. Les entreprises qui ont participé à ce sondage couvrent 18 millions de Français. Si les nouveaux tarifs semblent exorbitants, l’augmentation reste modérée. Après investigation, il est confirmé que le déséquilibre ne concerne pas l’ensemble des prestations. En réalité, elle resterait inférieure à l’inflation moyenne qui a eu cours en 2022. Les chiffres resteraient même moindres par rapport au plafond défini par la sécurité sociale.
Les remboursements des soins sont plus importants
Le relèvement des tarifs est dû à plusieurs facteurs. Le premier est l’augmentation parallèle des remboursements assurés par les mutuelles. Il faut savoir qu’au cours des 20 dernières années, les dépenses en matière de santé ont doublé. Cela s’explique par le vieillissement de la population qui a entrainé une amélioration progressive des soins.
Il faut également prendre en compte le rattrapage des soins reportés en raison de la récente crise sanitaire. Ensuite, il y a la popularité de la formule 100% santé. Si la solution facilite la vie de nombreux mutualisés, elle a un coût. En effet, la dépense équivalente est de l’ordre de 900 millions d’euros pour l’ensemble des mutuelles santé. Il y a 2 ans, leur rentabilité était négative pour les entreprises de couverture. En 2022, les taux de remboursement ont largement augmenté. Un phénomène qui devrait donc perdurer en 2023 et au cours des années à venir.
N’oublions pas les taxes et les prélèvements
Notons également que les taxes représentent une part conséquente des couvertures de mutuelles. La hausse de tarif est inévitable lorsqu’on sait que ces taxes prélevées sur les contrats ont aussi augmenté. Elles sont aujourd’hui 8 fois plus élevées qu’il y a 20 ans. Ces chiffres devraient encore être revus à la hausse avec un transfert prévu de la Sécurité sociale vers les complémentaires santé dans les mois à venir.