L'aphasie est un trouble du langage.
Avant tout, il est nécessaire de savoir si le patient ne présente pas de troubles de l'ouïe, et de la vision, c'est-à-dire s'il entend bien et s'il voit bien. En effet, avant d'envisager une cause cérébrale, pouvant expliquer une aphasie, il est nécessaire de savoir si les récepteurs, en l'occurrence les yeux et les oreilles, fonctionnent normalement.
Ceci fait, il faut ensuite savoir si le patient est droitier ou gaucher, puis quel est son niveau d'éducation. Il faut également s'assurer qu'il possède une richesse de vocabulaire suffisante (s'il connaît un nombre de mots suffisants pour pouvoir procéder à l'examen neuropsychologique). L'examen neuropsychologique, est l'examen médical qui est pratiqué pour déceler un trouble du langage. Un examen neurologique classique sera effectué en plus de l'examen neuropsychologique.
- Pour commencer l'examen neuropsychologique d'un patient aphasique, il est demandé d'effectuer des gestes très faciles, comme par exemple tirer la langue, ouvrir la bouche, baisser la tête, dire non oui, fermer et ouvrir les yeux.
- Ensuite, si les ordres précédents sont exécutés normalement, on demandera quelque chose d'un peu plus compliqué permettant d'examiner la compréhension des substantifs (noms). Pour cela, le patient est invité à toucher son nez, son oeil droit, gauche, sa bouche, son front, ses dents.
- Troisièmement les ordres vont se compliquer de plus en plus, permettant ainsi d'examiner la compréhension des verbes. Pour ceci, le patient est invité à sourire, à faire des gestes avec ses lèvres, à siffler, à bouger ses mains, à se lever. Si l'ensemble de ces examens est bon, il est possible d'avancer si le patient a une bonne compréhension du langage parlé et ne présente en l'occurrence, pas de surdité verbale.
- La quatrième étape consiste à examiner maintenant si le patient peut lire. Pour ceci, sa vue doit être normale. Il est demandé au patient tout d'abord de lire quelques mots écrits, et d'écrire d'autres mots (il s'agit de l'examen de la fonction d'exécution). Si l'examen est convenable il est possible de dire que le patient ne présente pas de cécité verbale, ni d'alexie. Le terme d'alexie désignant un déficit sélectif acquis de la compréhension des mots écrits (voir la liste des termes utilisés en neuropsychologie).
Ce n'est seulement qu'après avoir effectué ce premier bilan, que l'on va demander au patient de dire quelques phrases. L'attention est portée alors, sur ce que l'on appelle la fluence autrement dit, la vitesse de diction des mots en un temps donné.
Ensuite, l'examinateur notera si le patient répète toujours les mêmes mots, ou les mêmes phrases (persévération, itération). Durant cet examen, il est nécessaire de noter si le patient présente des difficultés d'articulation que l'on appelle dysarthrie. Pour cela, on lui demande de prononcer des mots un peu plus compliqués qu'habituellement.
La phase suivante consiste à mettre en évidence une éventuelle anomie. L'anomie se définit par incapacité à nommer les objets. Cette partie de l'examen neuropsychologique consiste à montrer plusieurs objets au patient, et à lui demander de les nommer. L'incapacité de nommer les objets est soit sensorielle, soit motrice. Parfois le patient ne donnera que la moitié d'un mot.
Il est demandé ensuite au patient d'écrire son nom, et d'exécuter un calcul simple. Quand un patient présente, dans l'espace, une paralysie du côté droit, on lui demande d'écrire si possible avec la main gauche. La fin de l'examen comporte la copie d'un texte et une dictée.
Il s'agit là d'un examen très succinct, qui est enrichi par les spécialistes en neuropsychologie par d'autres tests plus compliqués comme la répétition de mots (mémoire), la localisation de formes géométriques à l'intérieur ou à côté d'autres formes géométriques (compréhension générale), de la manipulation de trois papiers de tailles différentes, toujours pour investiguer la compréhension, la dénomination de plusieurs objets usuels, la reconnaissance d'images, du calcul mental, un raisonnement, et un jugement en effectuant par exemple le test suivant : Jean est plus grand que Pierre, quel est le plus petit des deux. Ou bien encore Jean est plus grand que Pierre et plus petit que Jacques, quel est le plus grand des trois.
Toujours pour explorer le raisonnement et le jugement il est par exemple demandé au patient si la vitesse d'un train comportant plus de wagons, est plus importante que la vitesse d'un train comportant moins de wagons.
La reproduction d'un dessin permet d'explorer la praxie (capacité à faire des gestes).
Il est effectué enfin décodage visuel, en demandant au patient simplement de reconnaître sur une image comportant un buste, par exemple, s'il s'agit d'un homme, ou d'une femme.
Cet article est très complet
Cet article est très complet cependant il me semble qu'une erreur majeure s'y est glissée. En effet le bilan effectué n'est pas un bilan neuropsychologique mais un bilan orthophonique. La parole (dans sa réalisation motrice), la compréhension et l'expression sont les domaines de l'orthophoniste et non du neuropsychologue.
Sinon, encore merci pour cet article.